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VOYAGE
.
DE
L'ASTROLABE.
ÇTfj
IMPRtMKKlti l>E lir,»l[N DIUOT FRERES, RUE J\(OB, Nv 24.
VOYAGE
DE DÉCOUVERTES
DE
L ASTROLABE
exécute par oxtfve îm Hoi,
PENDANT LES ANNÉES 1826-1827-1S28-1829,
SOUS I,E COMMANDEMENT
DE M. J. DUMONT DURVILLE.
ooio$ie
MM. QUOY ET GAIMARD.
TOME SECOND.
PARIS,
J. TASTU, ÉDITEUR-IMPRIMEUR,
ï" ;i6, RUE DIC VAUGIRARU.
1833.
MOLLUSQUES. 321
Genre FUCOLE. —Fucola , nob.
FUCOLE ROUGE.
Fucola rubra , nob.
PLANCHE 24 , FIGURES 21-22.
Fucola y corpore elongato, bitentaculato , lima-
ciformi, rubente , striato, antice violaceo.
C'est seulement pour mémoire que nous éta-
blissons ce genre, sur lequel nous n'avons pu faire
les observations suffisantes pour bien le caracté-
riser, vu la petitesse du seul individu que nous
avons pu voir. C'est cependant près des Aplysiens
que ce Gastéropode doit être placé.
Il ressemble à une Limace. Il est allongé, sub-
aplati, pointu en arrière. Sa tête, assez renflée,
présente deux longs tentacules lancéolés, aigus.
Un léger rétrécissement sépare la tête du corps.
Le manteau, qui ne se distingue point du pied , ne
nous a pas paru fendu. Nous n'avons vu aucune
trace de branchies , à moins que les téguments
en tiennent lieu. Nous ne pouvons pas davantage
indiquer la position des ouvertures.
Zoologie, t. il. ai
322 ZOOLOGIE.
La tête est violette; le dessous du corps rou-
geâtre , avec des stries longitudinales de la même
couleur. Le dessous du pied est d'un blanc jau-
nâtre.
Ce Mollusque n'avait qu'une ligne et demie de
longueur; nous le découvrîmes et nous l'observâ-
mes long-temps à la loupe, au milieu des fucus
sur lesquels il rampait avec beaucoup de vivacité.
Nous laissons aux voyageurs qui découvriront
de plus grands individus à faire connaître tout ce
que celui-ci n'a pu nous montrer, et s'il doit réel-
lement former un genre ou rentrer parmi les
Actéons , bien que son manteau ne soit pas
fendu.
11 habite l'Océan atlantique, et son nom est
tiré de son habitation.
MOLLUSQUES. 323
Genre SIPHON ATRE.— Siphonaria, Sowerby.
Le genre Siphonaire appartient réellement à
Adanson, qui a bien reconnu, avec sa sagacité or-
dinaire, les différences que l'animal de son Mou-
ret offrait avec celui des Patelles , dont il est
difficile, au premier aspect, de distinguer les Si-
phonaires, surtout lorsqu'on ne considère que la
coquille et en place.
Il y a plus de quinze ans que M. de Blainville
lavait séparé pour en former un genre distinct,
dans le supplément à l'Encyclopédie d'Ecosse, qu'il
envoya en Angleterre. Depuis lors , M. de Savigny ,
dans le grand ouvrage d'Egypte , a donné une
excellente figure de Siphonaire avec quelques
détails anatomiques, assez superficiels il est vrai,
et que sa cécité lui a malheureusement empêché
de développer dans le texte. Cependant , M. So-
werby , de son coté, sans paraître avoir connais-
sance de ces travaux, établissait le genre Siphonaire,
qui s'est maintenu, sur des coquilles seulement
et d'après des données assez vagues de l'animal.
M. Deshayes nous a assuré que peu de temps aupa-
ravant il devait faire la même séparation dans les
Patelles. Enfin, le genre Gadinia, proposé en
182/4 par M. Gray, ne serait que la même chose.
324 ZOOLOGIE.
On voit que ce travail ne pouvait pas manquer
d'avoir lieu. Il n'est pas jusqu'à nous qui, dans ce
dernier voyage , avions imposé un nouveau nom
à ce Mollusque en l'étudiant. De tout cela , et sans
avoir possédé l'animal, M. de Blainville l'a si
bien caractérisé relativement à sa forme exté-
rieure, dans le tome 49, page 29J du Dictionnaire
des Sciences naturelles, que ce que nous avons
à en dire est plutôt relatif à son organisation
intérieure.
Indépendamment delanon symétrie des bords de
la coquille et de son sommet, les Siphonaires sont
beaucoup plus fragiles que les Patelles. On les brise
même quelquefois avec les doigts en voulant les
enlever du rocher sur lequel elles adhèrent. Il faut
ajouter cependant que cette adhérence n'est ni
permanente ni considérable, parce que la tète et
le pied de l'animal étant assez mous , se gonflent
beaucoup et ne font pas aussi bien le vide que
dans les Patelles ; il en est même que la co-
quille a de la peine à cacher en entier. Nous
avons vu ces Mollusques ramper, s'assembler en
assez grand nombre dans un même lieu ; ce qui
semblait être l'indice d'un accouplement prochain,
car ils possèdent l'hermaphrodisme insuffisant.
Le chaperon céphalique est fort large , divisé
en deux lobes égaux, arrondis, pourvus en des-
sus d'yeux sessiles, sans apparence de tentacules;
la bouche est en dessous. Le pied est ovalaire et
MOLLUSQUES. 325
sépare de la tète par un sillon transverse. De son
contour l'animal laisse suinter à volonté une hu-
meur visqueuse et blanchâtre. Il est débordé par
un manteau à bord continu, mais se dédoublant
à droite et présentant une languette qui se relève
en forme de soupape pour clore l'ouverture com-
mune de la respiration et de la dépuration. Un
peu en avant est celle de l'organe femelle, et au
côté droit de la tète se trouve celle du mâle, à
l'endroit où serait le tentacule, s'il en existait.
Ces deux trous sont très-difficiles à voir.
La coquille enlevée, voici ce qu'on aperçoit:
un muscle d'attache en fer à cheval qui n'est in-
terrompu que dans un petit espace à droite à
l'endroit du siphon; un manteau très-mince qui
laisse voir une assez grande branchie transversale ,
un peu en S; à sa terminaison à gauche, à tou-
cher le muscle circulaire, est le cœur entouré d'un
organe de viscosité; plus en arrière, le rectum
appuyé sur l'utérus. La cavité branchiale est lon-
gue transversalement, mais fort peu large d'ar-
rière en avant. Son ouverture est ronde.
La masse buccale est grosse, arrondie, bilobée,
pourvue en arrière d'une petite vessie comme
dans leLimaçon, et d'un ruban lingual à denticu-
les transverses. Deux glandes salivaires assez con-
sidérables viennent s'ouvrir dans l'œsophage.
L'estomac qui lui fait suite s'en distingue peu;
l'intestin fait une circonvolution dans le foie, et
326 ZOOLOGIE.
se porte aussitôt à droite. Le rectum, qui est tou-
jours plus rétréci, ce qui est le contraire de ce
qui a lieu dans la plupart des Mollusques, côtoie
sa branchie, et vient s'ouvrir sur le limbe même
de la languette pulmonaire. Le foie a au moins
quatre lobes assez difficiles à isoler et qui em-
brassent en partie l'intestin.
Tout-à-fait en arrière et un peu à droite, l'o-
vaire est accolé à un de ces lobes ; son oviducte
tortillé se porte sous l'utérus, qui a la forme d'une
cornemuse , dont le col s'ouvre un peu en avant
de la soupape branchiale. Sur ce viscère , un peu
contourné sur lui-même, est appliqué le canal de
la vessie propre à plusieurs Mollusques pulmonés
et dont on ignore l'usage. Nous croyons que son
ouverture se confond avec celle de l'utérus.
Au dessus des viscères digestifs et près de la
tète , est le testicule , en masse arrondie , à long
conduit déférent replié sur lui-même, communi-
quant avec un assez long pénis recourbé en cro-
chet, ayant un muscle rétracteur et allant sortir
au côté du lobe droit de la tète. L'organe excita-
teur ne nous pas paru exister dans toutes les es-
pèces, ou du moins il était si petit, que nous n'a-
vons pu le reconnaître au milieu de cette masse de
viscères entassés les uns sur les autres.
Le cerveau, placé en arrière de l'oesophage , est
formé de deux ganglions très-distants, réunis par
un cordon supérieur; l'inférieur, complétant le
MOLLUSQUES. 327
cercle, nous a échappé. Il en part une foule de
cordons pour la tète, deux entre autres très-dis-
tincts vont aux yeux; d'autres se portent en ar-
rière pour les viscères, le pied, etc., etc. C'est la
Siphonaire du Diénien qui a fourni la plus grande
partie des détails daus lesquels nous venons d'en-
trer.
Nous ne nous dissimulons pas combien la plu-
part des espèces sont difficiles à bien caractériser.
Autant que nous l'avons pu, nous avons cherché
des signes sur l'animal, soit dans sa forme ou
dans sa coloration; mais en cela nous avons trouvé
beaucoup de ressemblance, de sorte qu'il est pos-
sible que , sur les quatorze espèces que nous al-
lons donner, nous en reproduisions, bien malgré
nous certainement, qui aient déjà été décrites.
SIPHONAIRE DE DIÉMEN.
Siphonaria diemenensis, nob.
PLANCHE 23 , FIGURES I-I2.
Siphonaria, testa ovali, convexa, cinereo ru-
fescente, costis inœqualibus, albis radiata; ver-
328 ZOOLOGIE.
tice elevato, medio; intus fornice rufo ; margine
castaneo alboque lineolato.
Cette Siphonaire a beaucoup de rapports avec
la Patelle à côtes blanches de M. de Lamarck dont
M. Sowerby a fait avec raison une Siphonaire.
Ce n'est même qu'en comparant un certain nom-
bre d'individus qu'on remarque que ceux de Dié-
men n'ont pas les sillons aussi profondément tra-
cés. Elle est ovalaire, régulièrement conique,
élevée; quelques exemplaires ont le sommet réel-
lement médian , toujours un peu dévié à gauche ,
presque toujours corrodé. On compte de trente
à trente-quatre côtes alternativement inégales,
dont les plus longues atteignent le sommet. Elles
sont d'un blanc jaunâtre et les sillons très-bruns.
Le siphon est peu marqué. Intérieurement le
fond est brun marron, et le bord agréablement
marqué de lignes brunes et blanches. Les pre-
mières, plus larges, correspondent aux sillons
extérieurs, qui sont de la même couleur; leur
base est souvent divisée par une ligne blanche.
L'animal a ses lobes céphaliques bien distincts.
Ses yeux sont noirs; son pied est large, ovalaire,
fortement ondulé, presque droit en avant, de
couleur d'orpin en dessous, jaune et très finement
pointillé de noir sur les côtés, ainsi que la tête.
Le manteau est jaunâtre, un peu frangé, marqué
MOLLUSQUES. 329
d'autant de taches brunes qu'il y en a sur la co-
quille, puisque c'est lui qui les forme.
Intérieurement, la masse buccale est brune;
les glandes salivaires sont orangées; le canal in-
testinal est rougeâtre , et longitudinalement strié
de la même couleur. Les organes génitaux sont
jaunâtres; les lobes du foie verts. Le dessus du
manteau est brun en arrière.
Cette Siphonaire abonde dans le canal ded'En-
trecasteaux, à l'île de van Diémen; elle vit sur les
rochers à la manière des Patelles qui, par con-
tre , sont assez rares.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 10
Largeur 8
Élévation 6
SIPHONAIRE AUSTRALE.
Siphonaria australis , nob.
PLANCHE 25 , FIGURES 32-34-
Sipkonaria, testa elongato-ovata,convexius cula ;
330 ZOOLOGIE.
costis inœqualibus, undulaûs, albicantibus striata,
in tus rufescente ; apice posteriori.
Elle a certains rapports avec la précédente pour
les stries; mais elle est plus petite, plus ovale et
allongée, arrondie en dessus en forme de petit
bassin. Son sommet est postérieur, et présente
une petite pointe couchée vers le côté gauche.
On compte trente-trois côtes, inégales, très-pres-
sées, comme tremblées, d'un blanc jaunâtre, sé-
parées par des sillons brun rougeâtre. Le si-
phon est à peine incliqué. L'intérieur est fauve;
son limbe est ponctué de blanc et de brun rou-
geâtre.
L'animal de cette espèce ne peut pas se cacher
entièrement sous sa coquille. Ses mouvements
sont assez vifs, et il rampe aussi facilement à l'air
libre que dans l'eau. Tout son corps est d'un
blanc légèrement jaunâtre. Le pied seul est pi-
queté de noirâtre sur les côtés.
Nous l'avons trouvée dans le détroit de Cook, à
la Nouvelle-Zélande, sur des racines de fucus en-
traînés par les courants. Nous n'en avons eu que
deux individus.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 7
Largeur 5
Hauteur 3
MOLLUSQUES. 331
SIPHON AIRE DU CAP.
Siphonaria capensis , nob.
PLANCHE 25, FIGURES 28-29.
Siphonaria , testa elongato-ovali; costis cequa-
libus , de mis si mis , albicantibus striata ; fornice
f'usco, lucido ; apice posteriori.
Même forme et à peu près même grandeur que
la précédente, mais très-distincte par ses côtes
très-fines, entières, très-rapprochées, de couleur
jaunâtre sale, et par son intérieur entièrement
brun foncé et très-poli. Quelquefois le fond est
taché de bleuâtre et de rougeâtre. Le contour est
régulièrement ovalaire par le peu de saillie du
siphon, finement denticulé, pointillé de blanchâ-
tre en dedans du limbe. Le sommet est élevé,
mousse , porté en arrière , souvent sale ou rongé.
TNous avons compté jusqu'à cinquante-huit côtes.
L'animal a le pied légèrement orangé en des-
sous, jaune sur les côtés, piqueté de trois petits
points noirs. Il en est de même de la tête, sur la-
quelle nous n'avons pu distinguer de traces d'yeux.
Cette Siphonaire habite le cap de Bonne-Espé-
332 ZOOLOGIE.
rance. Elle est assez rare dans la baie de la Table,
sur les rochers de droite.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 7
Largeur J
Hauteur 4
S1PHONAIRE VERTE.
Siphonaria viridis , nob.
PLANCHE 25, FIGURES 3o-3l.
Siphonaria, testa ovato-orbiculata, convexa,
upice acuta , albo etfusco striata ; costis œquali-
bus , pluribus eminentioribus ; foramine casta-
neo ; margine albo notato.
Coquille plus orbiculaire qu'ovale, conique,
pointue à son sommet presque médian, chargée de
huit ou dix grosses cotes blanches entre lesquelles
en sont d'autres pi us fines, arrondies, très-pressées ,
quelquefois un peu tremblées. Le siphon est peu
MOLLUSQUES. 333
marqué. Ses bords sont (lenticules ; les intervalles
des sillons sont bruns , et le sommet est ponctué
de la même couleur. L'intérieur est d'un roux
marron vif, mais le limbe est généralement blanc.
Une variété plus grande est d'une forme plus
ovalaire, plus bombée, à sommet moins pointu:
on peut compter soixante-quatre côtes.
L'animal a le pied vert foncé en dessous, d'un
jaune verdâtre sur les côtés, avec des taches vert-
pré. La tète est finement ponctuée de la même
couleur. Le manteau est jaune , avec des points
également verdâtres sur le bord.
On trouve cette Siphonaire sur les rochers de
la rade d'Amboine. Elle habite aussi la Nouvelle-
Guinée.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur. ... 7
Largeur 6
Hauteur » . 4 4
La Siphonaire qui a servi au dessin a onze li-
gnes de longueur sur huit de largeur.
334 ZOOLOGIE.
SIPHONAIRE POINTUE.
Siphonaria acuta , nob.
PLANCHE 25, FIGURES 35-37-
Siphonaria, testa rotnndata, conica, polygo-
nale, apice acutissima , fusca; costis œqualibus ,
aliquot eminentibus ; margine denticulato.
Cette espèce a des rapports avec la précédente ,
dont elle diffère par sa forme presque orbicu-
laire , évasée sur les bords , qui sont irréguliers
et échancrés ; par son siphon , qui se prolonge en
pointe ; enfin par ses cannelures, très-profondes.
Huit ou dix grosses côtes plus saillantes rendent
cette coquille comme polygonale ; dans les in-
tervalles en sont d'autres beaucoup plus fines et
rayonnantes sur toute la hauteur. Le sommet est
très-aigu, sub-médian, un peu incliné en arrière.
Tout l'extérieur est d'un brun presque noir ; l'in-
térieur est brun , aussi strié de blanchâtre. Ces
linéoles blanches sont formées par les cotes les
plus saillantes. Quelques individus sont piquetés
de blanc vers le sommet. L'animal est de couleur
MOLLUSQUES. 335
verdâtre, avec des taches et des linéoles noirâtres.
Le pied est brunâtre en dessous.
Cette Siphonaire se trouve dans les îles Célèbes
et Vanikoro.
DIMENSIONS.
Longueur
Largeur
Hauteur
lignes.
8
5
SIPHONAIRE ALBICANTE.
Siphonarin albicante , noh.
PLANCHE 25, FIGURES 38~4o.
Siphonaria, testa ovato-orbiculare , depressa,
albicante, perlucida, margine denticulata; si-
phunculo prominente ; costis radiantibus , inœqua-
libus, rugosis, in tus fusco et corneo.
Tous les individus que nous possédons sont
remarquables par leur forme aplatie, presque
orbiculaire , très-peu élevée , fortement denticu-
lée sur les bords et profondément sillonnée. De
336 ZOOLOGIE.
grosses côtes très -nombreuses et rugueuses al-
ternent avec d'autres plus petites qui ne vont pas
jusqu'au sommet. Ce dernier est presque médian,
arrondi. Le siphon est profond et fait une saillie
très-marquée. Extérieurement cette coquille est
d'un blanc un peu jaunâtre, quelquefois légère-
ment brune. En dedans, le fond est brun marron,
limité par l'impression musculaire ; le bord est
blanc ou strié de roux. Il y a d'assez grandes va-
riétés à cet égard , de même que dans l'épaisseur,
qui va jusqu'à la translucidité. Des individus sont
bombés en forme de calotte.
L'animal est de couleur jaune pâle , ponctué de
jaune plus foncé et de noirâtre. Les taches sont
plus pressées sur la tète. Le dessous du pied est
jaunâtre.
Il habite l'île de Vanikoro et celle de la Nou-
velle-Irlande , au havre Carteret.
Dans le dessin , on l'a représenté un peu plus
saillant qu'il n'est réellement, afin de pouvoir in-
diquer sa forme et ses couleurs.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 10
Largeur 8
Hauteur 5
MOLLUSQUES. :W
SIPHONAIRE DE VANIRORO.
Siphonaria atra, nob.
PLANCHE 25, FIGURES 4*"42-
Siphonaria, testa depressiuscula , ovato-rotun-
data, in tus et ex tus nigricante ; costis inœquali-
bus ; margine œqualiter dentato ; siphunculo for-
titer prominenti.
Cette espèce , assez grande , est généralement
aplatie, de forme ovale, presque orbieulaire, for-
tement et assez inégalement denticulée sur ses
bords. Son sommet obtus est quelquefois parfai-
tement médian ; il en part une quinzaine de grosses
côtes arrondies , dans les intervalles desquelles en
sont d'autres très-déliées qui n'atteignent pas jus-
qu'au sommet. Le siphon forme une languette
large et très-saillante
Cette Siphonaire est noire en dessus; d'un beau
brun violacé sombre en dedans , jusqu'à la limite
de l'impression musculaire , qui est d'un brun
rougeàtre. Le reste du pourtour est bleuâtre ,
strié de brun. L,es jeunes individus sont complète-
ment noirs.
Zoologie, t. it. ai
338 ZOOLOGIE.
Cette espèce habite l'île de Vanikoro , devenue
à jamais célèbre par le naufrage de Lapérouse.
Nous n'en avons point dessiné l'animal , qui pro-
bablement était de couleur brune.
DIMENSIONS.
Longueur.
Largeur . .
Hauteur . .
pouces.
lign
I
»
w
IO
»
6
SIPHONA1RE D'ALGESIRAS.
Siphonaria Algesirœ , uob.
PLANCHE 25, FIGURES 23-25.
Siphonaria , testa ovali, convexa , elevata , te-
nuis s Une striata; vertice excentrali rotundo ; mar-
gine indivise; intus fornice aurantiaco etfusco.
Assez grande espèce, régulièrement ovalaire, dont
ie siphon n'est quelquefois apparent qu'au dedans,
très-convexe, bombée, à sommet obtus, arrondi
et très-porté en arrière, couverte de stries et de
MOLLUSQUES. 339
côtes très-fines, superficielles et pressées; les pre-
mières sont brunes, et les autres blanchâtres;
mais clans l'état le plus ordinaire , la coquille est
d'un blanc jaunâtre sale à l'extérieur, tandis qu'au
dedans elle est d'un beau brun luisant, tirant sur
le violet , finement strié de blanchâtre. Le fond
est orangé vif ou rosé.
L'animal est entièrement jaune d'ocre , piqueté
de noir sur les côtés du pied, aux bords du man-
teau et à la tète. Le sommet de celle-ci est presque
noir. Les yeux sont très-marqués.
Cette Siphonaire habite le détroit de Gibraltar;
nous l'avons prise dans la vaste rade d'Algesiras.
C'est très-probablement la même que M. de La-
marck avait indiquée dans sa collection, que pos-
sède maintenant M. le prince d'Essling, comme une
variété de la Patelle à côtes blanches , mais il n'en
est pas fait mention dans son ouvrage.
DIMENSIONS.
ligne*.
Longueur 14
Largeur n
Hauteur g
a 2
340 ZOOLOGIE.
STPHONAIRE DENTICULÉE.
Siphonaria denticulata, nob.
PLANCHE 25, FIGURES IQ-2C*.
Siphonaria, testa oblonga, com>exiusculay de-
super albida, costis elevatis radiata; apice cen-
trali subacuto ; margine intus albo , denticulato ;
fornice fusco.
Grande espèce, oblongue, ovalaire , tant soit
peu aplatie , à sommet obtus , droit et tout-à-fait
médian , radiée de grosses côtes alternant assez
régulièrement avec une côte plus fine, d'une teinte
jaunâtre, passant au brun dans les sillons. Inté-
rieurement le fond est d'un brun marron très-
foncé, uniforme ou strié , et quelquefois avec des
cercles concentriques de la même couleur; mais
le bord présente des denticules régulières, cour-
tes, assez profondes, d'un beau blanc qui se dé-
tache sur le brun qui les sépare. Le siphon est
assez peu marqué.
On trouve parmi les individus de cette espèce
certaines variétés , qui sont ou plus plates ou plus
bombées et pointues, et qui ont les côtes plus pro-
MOLLUSQUES. 341
noncées : on en compte ordinairement de trente-
neuf à quarante.
Habite la partie sud de la Nouvelle-Hollande ,
au port Western, et probablement aussi au port
du Roi -Georges. Nous regrettons de n'en avoir
pas figuré l'animal.
DIMENSIONS.
liglirs
Longueur 1 4
Largeur ' 1 1
Hauteur 6
SIPHONAIRE PONCTUÉE.
Siphonaria punctata , uob.
PLANCHE 25, FIGURES l3-l4-
Siphonaria, testa minima oblongo-ovata , con-
vexo-conica , tenuiter striata, albo, brunneo punc-
tata. Vertice excentrali acuto; margine subintegro
intus albo y fornice fusco.
342 ZOOLOGIE.
Très-petite espèce, fragile, qui paraît bien n'ê-
tre qu'un jeune âge; très - oblongue , ovalaire,
bombée et conique , à sommet pointu porté en
arrière; chargée de nombreuses côtes arrondies,
un peu tremblées, dont quelques-unes sont plus
saillantes. Le bord est fort peu denticulé, légère-
ment échancré au milieu , de manière à ce qu'il
n'y a que les deux extrémités qui portent. Le si-
phon est médiocrement apparent. Extérieurement
cette coquille est blanche avec des taches brunes,
formant deux espèces de cercles écartés, dont un
est près du bord. Le dedans est blanc et brunâtre
au fond.
On la trouve sur les rochers du port Louis de
l'Ile-de-France.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 5
Largeur 3
Hauteur 2
MOLLUSQUES. 348
SIPHONAIRE DE GUAM.
Siphonaria guatnensis , nol>.
PLANCHE 'ï5 , FIGURES l5-l6".
Siphonaria , testa minima , ovato - oblonga ,
oblique conica , albo et nigro radiata ; costis
œqualibus, apice acuta , recurva; intus lineolata;
fornice nigro.
Très-petite espèce, bien distincte, généralement
ovalaire, quelquefois subarrondie, élevée, poin-
tue , à sommet postérieur et recourbé , à la ma-
nière des Cabochons ; à côtes fines , entières et
rayonnantes , formant des stries régulières noires
et blanches. Le canal est peu distinct. Intérieu-
rement le fond est d'un brun chocolat , et le limbe
linéolé de noir ou de blanc.
L'animal est de couleur grisâtre. Cette Sipho-
naire est très-commune dans l'île dont elle porte
le nom, surtout au port d'Humata. Tous les indi-
vidus sont à peu près de la même grandeur.
DIMENSIONS.
lignes
Longueur 4
Largeur 3
Hauteur 3
344 ZOOLOGIE.
SIPHON AIRE ZÉLANDAISE
Siphonaria zclandica, nob
PLANCHE 20 , FIGURES I7-I
8
Siphonaria , testa ovato - orbiculata , plana ,
crasse striata, albicante , fusco punctata ; apice
obtuso submediano ; margine intus albo brunneo
punctato ; fornice luteolo.
Cette espèce est orbiculaire , un peu plate , à
sommet obtus , presque médian, manifestement
porté à gauche. Elle est marquée d'une vingtaine
de côtes peu élevées , arrondies , écartées les
unes des autres. Les bords sont ondulés et le ca-
nal est bien marqué ; à l'extérieur le test est d'un
blanc jaunâtre , irrégulièrement taché de brun ;
en dedans le limbe est d'un blanc poli, marqué de
points ou de rayons bruns très - foncés. Le fond
est toujours jaunâtre.
Un exemplaire avait de grosses côtes plus régu-
lières , entre lesquelles s'en trouvaient deux plus
fines, accouplées, n'atteignant pas jusqu'au som-
met.
MOLLUSQUES. Mb
Cette Sipbonaire provient de la Nouvelle - Zé-
laude. Nous croyons aussi qu'on la trouve à la
Nouvelle-Hollande .
DIMENSIONS.
liyiics.
Longueur 9
Largeur 8
Hauteur 4
SIPHONAIRE APLATIE.
Siphonaria plana , nob.
PLANCHE 2D , FIGURES 21-22.
Siphonaria, testa ovale, scabra, fragili, plana,
nigro subrubro striata; apice mediano; margine
dentato in tus fusco albo lineolato.
Cette Siphonaire est de grandeur moyenne,
fragile , rude, fort aplatie, ovalaire, à bords irré-
guliers, denticulés, dont le canal se prolonge en
pointe. Son sommet est médian, obtus. Ses côtes
346
ZOOLOGIE.
sont saillantes et inégales en grosseur; ses sillons
profonds. Le fond de la couleur est un brun foncé
presque noir, rayé de brun rouge ou de blanchâ-
tre chez quelques individus. L'intérieur est égale-
ment brun , avec des lignes d'un blanc bleuâtre.
Habite l'Ile-de-France, dans les environs du
port Louis.
DIMENSIONS.
Longueur
Largeur. .
Hauteur. .
lijm
gnos.
8
6
3
SIPHONAIRE PLISSEE.
Si/jhonaria plicata , nob.
PLANCHE 25, FIGURES 26-27.
Siplionaria, testa ovato-orbiculata , solicla, pli-
cata , conico - tumida , albicanti, apice acuta te-
nuissirne striata ; margine integro undulato, intus
albido , rubicundulo striato ; fornice subrubro.
MOLLUSQUES. 347
Espèce très - distincte , presque arrondie , en
forme de calotte ou de cône pointu, dont le som-
met se porte un peu en arrière. Elle est remar-
quable par ses ondulations qui la rendent comme
plissée, et font que ses bords ne reposent pas sur
le même plan. Elle est également et très-finement
striée , d'un blanc bleuâtre en dessus , avec son
sommet rougeâtre ; de couleur de corne en de-
dans, avec de petites stries accouplées d'un rouge
brun. L'impression musculaire est fauve. Le ca-
nal est toujours très -marqué dans cette espèce ,
dont l'animal est blanchâtre.
On la trouve sur l'île de Tonga-Tabou , au vil-
lage de Hifo , et seulement sur les rochers que
vient battre la mer du large.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 7
Largeur 6
Hauteur 4
348 ZOOLOGIE.
Genre BULLE. — Bulla, Lamarck.
( Ire Division : à coquille externe \ )
A. Animal sans appendices auriculaires.
BULLE OVOÏDE.
Bulla ovoïdetiy nob.
PLANCHE 26, FIGURES IJ-iy.
Bulla, testa ouata, fragili, alba, leviter um-
bilicata , antice transversim s tria ta ; striis tenuis-
simis longitudinalibus .
Cette petite espèce tient des Bulles hydatide et
cornée de Lamarck , mais elle est beaucoup plus
* Les auteurs sont assez embarrassés pour établir de bonnes divisions entre
ees coquilles. La connaissance des animaux de plusieurs d'entre elles semble
indiquer qu'on ne doit en former qu'un seul genre, avec de petites sections
pour la facilité de l'étude, fondées , comme nous avons essayé de le faire,
sur ce que la coquille est externe ou interne , et que l'animal a des appen-
dices auriculaires , plus ou moins nombreux , on bien en est dépourvu.
Î Animal sans appendices auri-
culaires.
Bulles '.
( à coquille externe. I Animal avec appendices auri-
I culaires.
MOLLUSQUES. 349
légère et plus fragile qu'elles , en même temps
qu'elle est bien également ovoïde et enroulée, à
ombilic distinct, très-légèrement striée en long,
avec d'autres stries transverses et peu nombreuses
en avant seulement. Son ouverture est rétrécie ,
fort peu élargie antérieurement. La spire est simple
et tant soit peu rentrée.
L'animal est subquadrilatère, un peu arrondi
cependant en arrière; le pied s'avance au niveau
du chaperon céphalique , ce qui élargit beaucoup
cette partie, qui est comme tronquée. Les deux
lobes postérieurs de ce chaperon sont assez pro-
fondément découpés, et se portent sur la coquille.
Cette dernière n'est qu'un peu recouverte par les
lobes du manteau. Toutes ces parties sont d'un
jaune légèrement verdâtre souillé de taches
brunes , dont une en forme de languette occupe
le milieu de la tète entre les yeux, qu'on a de la
peine à distinguer. On voit à travers la coquille
des points noirs qui appartiennent aux viscères.
Cette espèce est assez abondante sur la plage
d'Humata, dans l'île Guam. '.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur "
Épaisseur A
350 ZOOLOGIE.
BULLE VERTE.
Bulla viridis , Rang.
PLANCHE 26, FIGUUES I.3-l6.
Bulla , testa ovali , aperta , vix involuta , lon-
gitrorsum teriUissithe striata, viridi ; unguiculo
albo ad spiram.
M. Rang a donné le nom de Verte à cette pe-
tite Bulle, que de notre côté nous avions nommée
Sigaret, tant elle a de ressemblance avec une
coquille de ce genre. Il est probable qu'elle était
déjà connue, et que c'est d'elle que veut parler
M. Deshayes , à la page 1 48 de l'Encyclopédie mé-
thodique, article Bullée. Quoi qu'il en soit, par un
dessin de l'animal nous allons compléter ce
qu'on en sait.
Cette coquille , qu'on prendrait difficilement
pour une Bulle , et dont les plus grands exem-
plaires ont quatre lignes de longueur sur trois de
large, est ovalaire, entièrement ouverte , convexe
en dessus, un peu rétrécie, formant un canal en
arrière et à droite, à la réunion des deux bords.
Ce qui la distingue surtout , c'est un onglet, un peu
MOLLUSQUES. 351
contourné en cornet, qui prend en dedans au fond
de la spire et vient finir sur le bord columellaire.
Le bord droit est tranchant. Le test est marqué de
stries longitudinales d'accroissement , seulement
visibles à la loupe. Il est solide, assez épais, ver-
dâtre et couvert d'un épiderme de la même cou-
leur.
L'animal se distingue des autres Bulles , en ce
que son bouclier céphalique est presque quadrila-
tère sans prolongements auriculaires postérieurs.
Les deux bords du manteau s'élargissent en avant
en forme d'ailes, sans dépasser la tête ni même
arriver à son niveau. Ils se touchent en arrière et
recouvrent en partie la coquille, mais non son
sommet médian , qui est presque toujours taché
de végétations marines verdâtres. La branchie est
très-développée. L'estomac est pourvu de pièces
cartilagineuses. Ce Mollusque est d'un vert sombre,
excepté le bord de la tète et les côtés du manteau
qui sont d'un vert jaunâtre. Le limbe de ce der-
nier est de plus ponctué de blanc. Les yeux sont
noirs, et c'est pour indiquer leur place qu'on a
laissé du blanc dans le dessin. Le pied est ova-
laire et d'un jaune clair, ainsi que le dessous de
la tête.
Les habitudes de cette Bulle sont bien diffé-
rentes de celles des autres espèces que leur fra-
gilité oblige à rechercher les lieux calmes; celle-ci
aucontraire se plaît sur les rochers les plus exposés
352 ZOOLOGIE.
à la force des ondes, comme l'indique sa coquille
résistante et couverte de goémon. Elle profite des
petites anfractuosités pour s'y tapir , et l'on a de
la peine à la distinguer des productions environ-
nantes.
Nous ne l'avons trouvée que dans un seul lieu
de l'île Guam : dans la rade d'Humata à gauche ,
sur les rochers du fort, à mer basse, où elle est
assez commune.
M. Rang a rapporté la sienne de l'île Bourbon.
Nous pensons que c'est une variété, dont la co-
quille est plus verte que la nôtre, qui tire sur le
jaunâtre. Un dessin de l'animal fait avec toute l'ha-
bileté de ce naturaliste, eût pu faire connaître s'il
existait d'autres différences entre ces Mollusques.
BULLE GLAUQUE.
Bulla glauca , nob.
PLANCHE 26, FIGURES IO-I2.
Bulla, testa ovali, oblonga, pellucida, glauca,
vioc involuta, longitrorsum striata. Unguigulata
ad spirarn.
MOLLUSQUES. 353
Cette espèce a beaucoup de rapports avec la
précédente pour la forme ; on pourrait même
ne la considérer que comme une variété, si l'a-
nimal, qui provient d'un autre lieu, n'offrait pas
autant de différence par ses couleurs. La coquille
elle-même est un peu plus enroulée, plus ovale
et plus bombée en dessus ; le talon de la spire
est à peu près le même. Sa couleur sur le vivant
était vert de. mer , ce qui pouvait provenir du
Mollusque : elle est maintenant d'un jaune blan-
châtre. Cette Bulle a un pouce d'étendue en-
viron. Son bouclier céphalique est quadrilatère ,
élargi , un peu dilaté , pointu sur les côtés en
avant, à peine échancré en arrière. Le manteau,
assez distinct du pied , qui est ovalaire , recouvre
en partie la coquille. La bouche est rougeâtre.
Les yeux sont noirs. Tout l'animal , ainsi que la
coquille , est d'un vert pomme clair légèrement pi-
queté de noir.
Habite le havre Carteret , à la Nouvelle-Irlande.
Nous n'en possédons qu'un individu dont le test
n'est même pas en bon état.
Zoologie, t. ii. £3
354 ZOOLOGIE.
BULLE STRIÉE.
Bulln striata.
Lamarck , An. s. v. tora. VI , ae part. , pag. 3a.
PLANCHE 26 , FIGURES 8-9.
Butta, testa ovato-oblonga opaca, lutea fusco-
rnarmorata, antice transversim striata. Spira per-
forata.
ISous ne décrirons pas davantage une coquille
aussi connue et figurée dans tant d'ouvrages; c'est
seulement pour son animal que nous la représen-
tons.
Dans son développement , ce Mollusque se pro-
longe beaucoup en avant de sa coquille, surtout
lorsqu'il nage , parce qu'alors le poids des viscères
entraîne cette dernière en bas. Le bouclier cé-
phalique est allongé, arqué et auriculé en avant,
profondément divisé en arrière et portant sur le
test; il est brunâtre en dessus et jaune en dessous.
Les yeux sont noirs et bien distincts , au milieu
d'une petite auréole. On remarque entre les deux
auricules postérieures un écusson noir. Le pied est
arrondi, un peu cordif'orme , jaunâtre , strié de
brun, et bordé de noir en devant : dans la po-
MOLLUSQUES. 355
sition où l'animal a été dessiné , il est coupé obli-
quement en arrière et déborde la tête à gauche.
Le manteau se porte dans l'ouverture de la co-
quille; mais lorsque le Mollusque est placé hori-
zontalement, la plupart de ces organes la recou-
vrent en partie.
Cette Bulle habite la baie des lies, à la Nou-
velle-Zélande. Nos individus sont plus légers que
ceux de la Méditerranée. Ils varient en longueur
depuis neuf jusqu'à quinze lignes. La baie Jervis,
à la Nouvelle-Hollande, en offre une variété, cou-
verte d'un épiderme jaunâtre très-léger, et dont les
stries longitudinales sont très-apparentes. Les qua-
tre osselets de son estomac sont transverses, et of-
frent chacun six rayons en relief.
BULLE DEUX-BANDES
Bulla bicincta , nob.
PLANCHE 26, FIGURES 3l-3a.
Bulla, testa ovato-oblonga , tenuissima, Jra-
giliy albo, duabus vittis rufulis cincta; striis Ion-
gitudinalibus transversisque ; sutura fissa.
2V
356 ZOOLOGIE,
Cette Bulle a presque entièrement la forme de la
Fragile; seulement son bord droit est plus déve-
loppé, et son ouverture plus large en avant. Comme
elle, d'une consistance très-mince, papyracée, elle
est très-finement striée en travers , mais elle offre
de plus des lignes ondulées longitudinales, et sur
un fond blanc deux bandes fauves transverses, peu
distinctes. Le bord columellaire est pourvu d'un
petit bourrelet rubané très -distinct. La spire est
bien marquée , arrondie , sans saillie , à trois ou
quatre tours. Le sinus est ouvert dans une por-
tion de l'étendue du dernier tour. N'ayant point ob-
servé ce Mollusque vivant, nous ne pouvons dire à
quoi cette espèce de canal donne issue.
Elle habite le port du Roi-Georges, dans le
havre de la Princesse-Royale, lieu où nous ayons
vu à la fois la plus grande réunion de Bulles de
toute espèce.
DIMENSIONS.
pouces.
lignes
1
»
»
8
MOLLUSQUES. 357
BULLE AUSTRALE.
Bulla australis , nob.
PLANCHE 26, FIGURES 38-39-
Bulla , testa elongata , cylindracea , varie pic-
tata; spira tenuissime perforata.
Si nous n'avions pas vu une si grande quantité
d'individus de cetteBulle, ayant tous la même for-
me, allongée, tantsoitpeucylindrique, nousl'eus-
sions prise pour une variété de l'Ampoule , qu'on
trouve partout dans l'Océan Indien. Mais cette uni-
formité dans les dimensions et \e faciès nous déter-
minent à en faire une espèce. Malheureusement
nous n'avons point pu prendre les caractères de l'a-
nimal.
L'ouverture de la Bulle australe est arrrondie
et beaucoup plus large en avant qu'en arrière, où
elle se rétrécit considérablement. Le bord droit dé-
passe la spire , qui est enfoncée et percée d'un très-
petit trou. Le test est résistant, vernissé, quoique
très -finement strié en long. De même que dans
l'Ampoule, la coloration est très-variable. Généra-
lement le fond en est blafard , marbré de rougeâtre,
avec des flammes très -brunes dans le sens de la
358 ZOOLOGIE.
longueur, quelquefois traversées par une bande-
lette étroite , mais bien tranchée.
On ramasse ces coquilles par pellées au port du
Roi-Georges. Elles se plaisent dans les eaux assez
calmes du havre de la Princesse-Royale. Lorsque
l'animal est mort, son enveloppe vient échouer sur
le rivage et se conserve intacte dans des masses de
fucus que le temps amoncelé.
BULLE COURTE.
Bulla brevis , nob.
PLANCHE 26 , FIGURES ZïS~6rJ.
Bulla, testa minima solidiuscula , cjlindracea ,
extremitatibus truncata, alba, antice striata.
Petite espèce, excessivement commune au port
du Roi-Georges , de sorte qu'on ne peut pas la pren-
dre pour le jeune âge d'individus plus grands. Elle
est toute blanche, assez consistante, bien enroulée,
cylindrique , courte et comme tronquée à ses deux
MOLLUSQUES. 359
extrémités. Son ouverture est assez large dans toute
son étendue; sa spire un peu enfoncée sans cepen-
dant être trouée. Son extrémité antérieure est striée
en travers par une vingtaine de lignes. Le reste de
la coquille est lisse , bien qu'à la loupe on aper-
çoive les stries longitudinales d'accroissement.
L'animal , que nous n'avons point vu se déve-
lopper, est aussi blanc que son enveloppe. Son
estomac a trois osselets oblongs à dentelures pro-
fondes.
DIMENSIONS PRISES EN TERME MOYEN.
Longueur .
Largeur. .
ligues
5
BULLE EN ROULEAU.
Bulla voluta , nob.
PLANCHE 26 , FIGURES 33-35.
Bulla , testa elongata , minima levi cjlindrica ,
alba ; spira prominenti apice acuta ; suturis latis
profundis.
300 ZOOLOGIE.
Cette petite coquille est très-certainement une
Bulle, mais dont l'animal doit indubitablement
présenter dans son organisation des caractères dif-
férents des Bulles ordinaires ; nous supposons
même que de la partie postérieure de son manteau
part un appendice qui se porte dans le canal pro-
fond des sutures , à peu près comme cela a lieu
dans les Olives.
L'espèce qui nous occupe est comme un petit
rouleau de papier blanc, lisse, régulièrement cylin-
drique, dont le dernier tour laisse les autres assez
en arrière. La spire, saillante, large, a quatre
ou cinq circonvolutions séparées par des sinus
larges et profonds , séparés eux-mêmes dans leur
contour par une petite lamelle ou rampe qui fait res-
sembler cette partie au limaçon de l'oreille d'un
mammifère. A l'extrémité est un petit bouton qui
dépasse tous les tours. L'ouverture est rétrécie,
un peu plus évasée en avant. Elle est moins longue
que le corps de la coquille par la disposition che-
vauchée du dernier tour que nous venons d in-
diquer.
Cette Bulle habite l'île Guam.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur J
Épaisseur 2
MOLLUSQUES. 361
BULLE ARACHIDE.
Bitlla aracliis , nob.
PLANCHE 26 , FIGURES 28-3o.
Bulla, testa solida , longo-cylindrica , transver-
sim tenuissime striata, alba, epidermicle cinnamo-
meo tecta ; spira perforata.
La ressemblance de cette espèce avec le fruit
de la plante légumineuse vulgairement connue
sous le nom de Pistache de terre, nous a fait la
nommer ainsi. Elle est allongée, en rouleau bien
cylindrique, obtuse aux deux bouts, dont le pos-
térieur est arrondi, à spire enfoncée et creusée as-
sez profondément. L'ouverture est fort étroite, et
blanche; la columelle, de même couleur, est
épaisse , et un peu contournée sur elle-même. Le
test est très-épais, transversalement marqué de
stries fines peu profondes, blanc, mais recouvert
d'un épiderme cannelle , qui est la couleur natu-
relle de cette Bulle.
On la trouve au port du Roi - Georges , à la
N ouvelle-Hollande.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 8
Épaisseur 3 \
362 ZOOLOGIE.
BULLE GRELOT.
Bulla cymbalum , nob.
PLANCHE 26, FIGURES 26-27.
Bulla, testa fragili, pellucida, globosa,levi, alba;
apertura antice lata , postice angustata ; margine
dextro leviter inflato ; spira retusa.
Petite espèce, ayant un peu la forme de la Bulle
papyracée, globuleuse, entièrement blanche, trans-
lucide et polie, car à peine voit-on les stries longi-
tudinales d'accroissement. Son ouverture est large,
arrondie antérieurement , plus rétrécie en arrière.
La spire est arrondie, enfoncée , mais sans ouver-
ture. Elle est un peu dépassée par le bord droit ,
qui est en même temps légèrement fléchi en de-
dans.
Nous ne connaissons point l'animal de cette
Bulle , qui habite l'île Guam. Elle provient proba-
blement de la petite baie d'Humata.
DIMENSIONS.
ligne*.
Longueur 7
Largeur 5
MOLLUSQUES. Wè
B. Animal avec plusieurs appendices auriculaires.
BULLE RAYÉE.
Bulla p/rysis.
Lamarck, An. s. v., t. VI, 2e part. , page 34, n° f>.
Martyn , f. n. (Bonne ligure).
Voyez la Synonymie.
PLANCHE 26 , FIGURES 1-3.
Bulla, testa rotundato-ovata, perforata, te nui ;
subpellucida, lœvi, albida, Imeolis fuscis trans-
versis undulatis picta ; spira retusa. Lamk.
L'Ile-de-France fournit les plus beaux indivi-
dus , les plus élégamment peints de cette espèce
très-connue, et cependant encore recherchée dans
les collections. Tous ceux qui ont été recueillis
par nous sont si constants dans leur coloration de
lignes brunes , inégales en largeur et très-serrées,
que nous pensons que ce doit être une variété ,
que la forme et la couleur des animaux des autres
Bulles rayées pourront seules constater. En atten-
dant, nous allons décrire celui que nous avons eu
souvent occasion de voir vivant.
364 ZOOLOGIE.
Ce Mollusque présente un énorme développe-
ment. Toutes ses parties, diaphanes, découpées,
s'agitent dans l'eau , varient de forme selon les
mouvements , en recouvrant à demi une coquille
élégante.
Les côtés de la tète près des lèvres se prolon-
gent de chaque côté en deux longs appendices
pointus et auriculés, se joignant en arrière à deux
autres un peu moins étendus, mais formant mieux
l'entonnoir. Plus postérieurement encore se trou-
vent ceux communs à presque toutes les Bulles ,
à forme plus fixe, larges, aplatis , lancéolés, se
portant constamment en arrière pour recouvrir
la coquille. C'est entre ces deux dernières paires
d'appendices qu'on voit deux petits yeux noirs ,
enfoncés sous les téguments. En arrière du bord
droit, le manteau forme une languette arrondie
et aplatie , qui devient triangulaire et épaisse à
gauche; elle recouvre la spire et remonte même
sur la coquille. Le pied, débordant largement
toutes ces parties, les enveloppe et les couvre de
ses ondulations, comme cela a lieu dans les Oli-
ves, mais non dans les Porcelaines; en avant il
est arqué, un peu auriculé, en arrière il est ar-
rondi. Dans les mouvements de l'animal on aper-
çoit un organe excitateur très-gros, long, pointu,
et plus postérieurement à lui une masse ovalaire
branchiale, dont les rameaux subdivisés alternent
entre eux sur leur axe En relevant la seconde
MOLLUSQUES. 3G5
paire d'auricules, on voit sur les cotés du cou
une série de petits cirrhes ramifiés qui ont l'ap-
parence de branchies. Nous les avons figurés.
Tout le corps est d'un rouge brun éclatant.
Les bords du pied et des appendices sont en gé-
néral d'un bleu émeraude , variant un peu
selon les individus. L'organe excitateur etlabran-
chie sont jaunâtres. Ce Mollusque ne peut être
contenu en entier dans sa coquille. Malgré la vi-
vacité de ses mouvements, on peut cependant sai-
sir ses formes, qui ne sont plus reconnaissables
dans la liqueur.
Il est assez abondant en novembre sur les ré-
cifs du port Louis, en entrant à droite.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur de la coquille 1 5
Largeur 1 1
3GG ZOOLOGIE.
BULLE BANDEROLLE.
Bulla aplustre.
Lamarck , An. s. v. , t. VI , 2e part., page 35 , n° y.
PLANCHE 26, FIGURES 4~7'
Bulla, testa ovato - rotundata , lœvi, subpellu-
cida , nitida , alba , fasciis duabus incamatis ;
spira obtusa , productiuscula. Lamk.
C'est encore pour faire connaître l'animal de
cette espèce que nous la figurons dans nos plan-
ches. Il ressemble presque en tout, pour la forme,
au précédent. Cependant le manteau proprement
dit ne déborde pas la coquille en arrière pour
recouvrir la spire. Les deux paires antérieures
d'appendices sont plus rétrécies ; le pied est plus
étalé en avant, un peu plus prolongé en ar-
rière, mais il est moins élargi sur les côtés et
ne recouvre pas autant la coquille. L'animal est
blanc dans toutes ses parties , qu'il agite pour
nager, car il est très-vivace.
Nous l'avons trouvé sur les îlots aux Cerfs de
l'Ile-de-France. D'après le grand nombre de co-
quilles que nous avons vues dans les collections
de cette île, il doit v être assez commun
MOLLUSQUES. :Ui7
2 e Division : à coquille interne.
BULLE HIRONDELLE.
Bulla hirundinina , nob.
PLANCHE 26, FIGURES 2Q-25.
Bulla, testa minima, fragili, totaaperta, alba;
tnargine dextio piano , alato , postice acuto.
Cette singulière Bulle a un pouce de longueur.
Sa tète présente en avant trois petits pinceaux de
soies courtes. L'appendice postérieur bifurqué
des autres espèces n'a point d'auricules; il se
termine ici par une languette simple et lancéolée
qui s'étend sur le dos. Une rainure transverse la
sépare de la partie postérieure du corps , laquelle
se termine par deux longs filaments qui ont du
rapport avec la queue d'une hirondelle. Le man-
teau se relève de chaque côté pour embrasser la
tète et le corps ; il se confond avec le pied , s'é-
largit un peu en pointe sur les côtés et en avant,
s'arrondit en arrière. La couleur foncée de l'ani-
mal nous a empêchés de distinguer les yeux. La
coquille, cachée dans l'épaisseur du manteau, est
368 ZOOLOGIE.
très-petite, mince, très - ouverte , à peine spirée ,
avec son bord droit finissant en pointe.
La branchie est placée fort en arrière sur le
côté droit , et saillante dans la duplicature du
manteau. Elle forme un arc de cercle sur la con-
vexité duquel sont placés les ramuscules. A sa
base et au devant d'elle, on remarque un tuber-
cule qui est probablement l'orifice de l'organe
femelle ; il en part un sillon qui se porte au bord
droit de la tète, où doit se trouver sans doute
l'organe excitateur: détails que nous n'avons pu
confirmer.
Les couleurs de ce Mollusque sont admirables
par un velouté que ne peut rendre le dessin. Le
fond est d'un beau bleu très-foncé. Le dessus de
la tête, du dos, le milieu des filaments posté-
rieurs et le limbe du manteau , ont une ligne d'un
bleu verdâtre ou couleur d'émeraude très- écla-
tant. Un seul individu, sur une quarantaine, avait
au dos un croissant blanchâtre et toutes ses lignes
bleues bordées d'une ligne d'or.
Cette Bulle habite l'Ile-de-France. On la trouve
en abondance sur les îlots aux Cerfs, dans les
lieux calmes où la mer en se retirant ne laisse
qu'un pouce d'eau. Elle nage à l'aide de son man-
teau , sans avoir de position fixe.
La macération dans l'esprit-de-vin, qui conserve
bien l'animal, détruit la coquille. La connaissance
de ce Mollusque nous fait croire que ce que nous
MOLLUSQUES. 3G5)
avons nommé Onchidie coupée, dans la Zoologie
de l'Uranie, planche 66, figure 9, pourrait bien
être une Bulle d'une espèce nouvelle, à coquille
interne. Tous nos efforts, dans ce dernier voyage,
ont été vains pour nous procurer ce Mollusque.
BULLE JAUNE.
Bulla lutea , nob.
PIANCHE 26 , FIGURES 4°"44-
Bulla , testa minima , fragili , alba , ovale ,
aperta, nec volvata; margine dextro contorto et
acuto.
Ce Mollusque a le corps très-allongé , arrondi.
L'écusson céphalique, un peu échancré au milieu,
s'arrondit en lobes sur les cotés. Les deux appen-
dices postérieurs, quoique un peu plus marqués,
sont cependant très-petits. Le pied élargi en avant
se rétrécit ensuite pour s'arrondir en arrière. Il
se confond avec le manteau dont les lobes, con-
stamment, appliqués sur le dos, ne laissent entre
eux qu'une rainure ondulée et une petite échan-
crure à la partie postérieure. Les yeux sont petits,
noirs, fort écartés l'un de l'autre. La branchie, pla-
cée en arrière et à droite, ne se montre point à
Zoologie, t. 11. 24
370 ZOOLOGIE.
l'extérieur. Du même coté est une rainure qui
établit la communication nécessaire entre les or-
ganes de la génération. La coquille est cachée
clans i'intérieur du dos , an dessus de sa branchie.
Elle est fort petite, blanche, se rapprochaut da-
vantage de celle des Dolabelles que des Bulles.
Sa forme est ovalaire, entièrement ouverte, sans
autre trace de spire qu'un crochet au bord gau-
che; le droit est prolongé en pointe un peu con-
tournée sur elle-même.
Ce Mollusque est entièrement jaune d'orpin.
Son accouplement n'est pas toujours réciproque.
Nous ne l'avons même jamais saisi qu'isolé, de la
la manière dont nous le présentons. Il est tenace,
car nous avons pris des individus dans la main
pour les mieux observer , et nous les avons remis
ensuite dans l'eau, sans qu'il y ait eu désunion.
Ces Bulles habitent les petites prairies sous
marines de Zostères , que la mer en se retirant
laisse recouvertes d'un ou deux pouces d'eau. Elles
rampent plutôt qu'elles ne nagent , et se fixent
très- bien aux parois du vase dans lequel on les
observe. La liqueur les racornit au point de ne
pouvoir les reconnaître.
Elles habitent le port Dorey , à la Nouvelle-
Cuinée, sur le récif qui avoisine le village.
DIMENSIONS.
lisnts.
Longueur 3
Largeur 2
MOLLUSQUES. 371
Gejvre CLIO. — Clio, Linné.
CLIO PYRAMIDALE.
Clio pyramidalis , nob.
PLANCHE 27, FIGURE 3^.
Clio , corpore elongato , pyramidale , albo
fusco punctato ; alis ovalibus; capite subrotundo
bilobato.
Voilà plusieurs fois que nous rencontrons dans
les mers Australes de très-petites Clios, qui nous
avaient paru différer assez de celles que l'on con-
naît pour en former le genre Clio dite , Voyage de
VUranie (Zoologie, pi. 66); mais plusieurs na-
turalistes n'ayant point été de cet avis, nous nous
rangeons à leur opinion , et nous reconnaissons
que ces Clios sans tentacules apparents, et dont
la tète est séparée du tronc par un rétrécissement,
ne sont réellement susceptibles que de former une
division.
La Clio pyramidale n'a que quatre lignes de
longueur. Sa tète, arrondie, a une échancrure
qui sépare deux petits lobules. Son corps est ova-
laire et terminé par une queue longue, pointue
24*
372 ZOOLOGIE.
et transparente. Les nageoires sont longitudina-
les, ovalaires, largement fixées au corps. Le cœur,
placé à la jonction du corps et de la queue, avait
des mouvements très-vifs.
Ce Mollusque est blanc. Le corps, la tète et
les nageoires sont finement ponctués de brun.
Il habite la rade d'Amboine.
MOLLUSQUES. 373
Genre CYMBULIE. — Cjmbulia, Pérou.
CYMBULIE OVULE.
Cymbulia ovata , nob.
PLANCHE 27 , FIGURES a5-3o.
Cymbulia, ovato-globosa; testa subcartilagi-
nos a y molle y lucida, echinata; alis lanceolatis ,
reticulatis, albis.
Dans cette espèce, la nacelle est oviforme,
globuleuse, renflée au milieu, un peu pointue
aux deux extrémités, hérissée de pointes coriaces,
mais moins résistantes que celles de la Cymbulie
de Péron. Son ouverture est ovalaire, oblique,
et pourvue d'une petite languette au bord infé-
rieur.
L'animal proprement dit a deux grandes na-
geoires, ovalaires, un peu lancéolées, à surface
réticulée, unies en avant par un tablier, comme
dans les Hyales, sur le bord duquel s'ouvre la
bouche en forme d'entonnoir. L'œsophage est as-
sez long, le canal intestinal fort court. Le rectum
remonte vers sa partie postérieure. Les viscères
374 ZOOLOGIE.
digestifs forment une masse noire: ils sont enve-
loppés d'une membrane, à l'aide clelaquelle se fait
l'adhérence avec le têt. Le cœur est presque
médian , un peu dévié à gauche (lorsqu'on regarde
l'animal par devant). Le ganglion céphalique est
composé de quatre tubercules; les deux supérieurs,
plus allongés, fournissent des rameaux nerveux
aux nageoires. Les autres filets vont aux diverses
parties du corps. Deux points noirs, qu'on ne
voit bien que postérieurement et lorsque le Mol-
lusque est hors de sa coquille, pourraient bien
être des yeux. Ces animaux sont blancs, sauf
quelques portions de viscères colorées. Quelques
uns avaient le bord de la bouche rosé et quel-
ques taches d'un blanc mat sur le contour des na-
geoires.
Les courants qui entrent dans la rade d'Ainboine
et qui en sortent nous apportaient cette espèce
par milliers. Son adhésion à la coquille est si peu
forte que l'action seule de l'eau suffit pour l'en
séparer. Aussi restâmes-nous long-temps avant que
de pouvoir nous procurer des individus complets;
à peine pouvions-nous en obtenir un sur cent
Nous ignorons si, lorsque ces animaux perdent
leur enveloppe cartilagineuse , ils la refont. Ce
qu'il y a de certain , c'est qu'ils ne paraissent pas
souffrir de son absence , et qu'ils agitent avec la
même vigueur leurs petites nageoires à la sur-
face des ondes.
MOLLUSQUES. 375
CYMBULIE RAYONNÉE.
Cymbulia radin ta , nob.
PLANCHE 2J, FIGURES 33-34-
Cymbulia, alis transversim rotundatis , in mé-
dia acumine separatis , punctis nigricantibus ra-
dia tis.
Testa...
Cette espèce , quoique incomplète , puisque la
nacelle manque, semble cependant assez bien ca-
ractérisée par ses deux nageoires transversales,
arrondies, réunies en cœur, dont la pointe est
assez prolongée, et par les lignes rayonnantes
ponctuées de brun qui les recouvrent. L'animal
est incolore dans ses autres parties, à l'exception
du nucléus digestif, qui est noir.
Serait encore susceptible de former une variété,
sinon une espèce, l'individu représenté dans la
même planche, figure dont les nageoires éga-
lement transversales, arrondies, présentent à leur
réunion supérieure une longue pointe déliée.
Elles sont blanches et recouvertes de taches d'un
blanc plus mat. De même que la précédente, elle
manque de coquille.
Ces deux Cymbulies habitent la rade d'Am-
boine.
370 ZOOLOGIE.
CYMBULIE DE NORFOLK.
Cymbv.Ua norjolhensis , nob.
PLANCHE 27 , FIGURES 3l-32.
Cymbulidy testa subcartilaginosa , ovata, echi-
nata, alba; alis angustis , bilobatis , apice longo
coadunatis .
Très-petite espèce, de deux lignes de longueur,
mais bien distincte par ses nageoires allongées,
un peu rétrécies et bilobées; à leur réunion est
une longue pointe qui les dépasse. La bouche fait
aussi une saillie très - marquée. La nacelle est
ovoïde, arrondie inférieurement, ouverte par le
haut et recouverte de petites aspérités. Toutes ces
parties sont blanches, à l'exception des viscères,
qui reflètent une couleur orangée tachée de brun.
Cette Cymbulie, qui a des rapports avec l'Ovule
précédemment décrite, a été prise en vue de l'île
Norfolk, dans le grand Océan Austral.
MOLLUSQUES. 377
CYMBULIE PONCTUÉE.
Cymbulia punctata , nob.
PLANCHES 27, FIGURES 35-36.
Cymbulia minima; alis ovato-rotundatis albis?
rubro punctatis.
Nous ne connaissons de cette espèce que le corps
et les nageoires, sa nacelle ayant été enlevée;
ce qui ne l'empêchait pas de vivre et d'avoir des
mouvements fort agiles. Ces nageoires sont allon-
gées, assez étroites, bien arrondies aux extrémi-
tés, et un peu resserrées à leur point d'insertion.
La bouche est en entonnoir saillant, et la partie
postérieure de l'animal s'arrondit en cœur.
Habite le havre Carteret, à la Nouvelle-Irlande.
378 ZOOLOGIE.
Gf.nre HYALE. — Hjalœa, Lamarck.
HYALE A TROIS POINTES.
Ryalœa trispinosa , Lesueur.
Blainville, Dict. des Se. nat., t. XXII, page 82.
PLANCHE 27, FIGURES 17-IC).
Hjalœa, testa subrubra, pellucida, tenui, tii-
angulare, transversim striata, longitrorsum undu-
lata, antice rotunda; cuspide terminait acuta late-
ribus longiore.
C'est M. Lesueur qui a fait connaître cette es-
pèce à M. de Blainville. Nous ne croyons pas
qu'elle ait été figurée avec son animal. C'est ce
qui nous engage à la donner ici; d'ailleurs, com-
me il se présente quelques variétés dans la forme
et la couleur des nageoires de ces petits Mollus-
ques, il est bon de les faire connaître pour empê-
cher de doubles emplois. Elle tient plus aux
Cléodores qu'aux Hyales proprement dites. Elle
est triangulaire, à valves presque égales, peu
bombées, la supérieure arrondie, se rabattant sur
MOLLUSQUES. 379
celle de dessous, dont le bord est droit. Toutes
deux sont striées transversalement, avec quatre
ou cinq petites côtes longitudinales. L'ouverture
est fort rétrécie et se prolonge en forme de scis-
sure jusque dans les pointes latérales. L'extrémité
postérieure qui forme la troisième est fort lon-
gue, déprimée et très-aiguë.
L'animal a de larges nageoires blanchâtres, lé-
gèrement bilobées. Le tablier s'étend sur l'ouver-
ture de la coquille, qui n'étant point terminale,
mais oblique, par le recouvrement de la lame su-
périeure , force le Mollusque à prendre cette po-
sition.
Nous avons trouvé cette espèce dans le détroit
de Gibraltar et dans celui de Bass, sur les côtes
de la Nouvelle-Hollande. On la trouve également
aux Antilles et dans l'archipel Indien.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 4
Largeur 4
Epaisseur, environ i
380 ZOOLOGIE.
HYALE LONGIROSTRE.
Hyalœa longirostris , Lesuenr.
Blainville, Dict. des Se. nat., t. XXII , p. 81.
PLANCHE 26 , FIGURES 20-24-
Hjlœa, testa tiiangulari superne plana antice
rostrata, infra globosa, transversim sùïata, vio-
lacea, postice lateribus acutissima.
Cette Hyale a la forme d'un triangle. La lame
supérieure se termine en avant par un long bec ,
brusquement comprimé à sa pointe, échancré,
rabattu et formant une gouttière profonde, bi-
dentée. Trois lignes longitudinales et des stries
transverses très-déliées recouvrent cette valve,
qui s'unit par la partie postérieure, et dans un
seul point de l'antérieure, avec la valve inférieure.
L'ouverture qu'elles laissent de chaque côté est
excessivement étroite et donne passage à des lo-
bes du manteau. En dessous, cette coquille est
bombée, demi-sphérique et régulièrement striée.
C'est elle qui forme les deux pointes très-aiguës
du triangle, et de plus une autre médiane, courte
et [tronquée» Son bord antérieur arrondi s'en-
fonce sous le rostre, de sorte que l'animal eu se
MOLLUSQUES. 381
développant est obligé de faire un angle sur lui-
même. Ses nageoires sont larges , peu séparées ,
à double laciniure, d'un rouge clair sur les bords
et jaunes au centre. Les parties contenues
dans la coquille sont rougeâtres, avec un point
brun au milieu , où sont les viscères. Le test est
translucide et d'un rose violacé.
C'est M. Lesueur qui le premier a fait connaî-
tre cette Hyale; mais nous ne sachons pas qu'il
en ait publié la figure. Au premier aspect il est
facile de la reconnaître, parce que son rostre ca-
rastéristique est caché dans la base des nageoires.
Sa longueur est de trois lignes , et sa largeur à la
base, de trois lignes et demie.
Elle habite l'Océan Atlantique , selon M. Lesueur.
Nous l'avons trouvée à Amboine et non loin de
Ténériffe.
382 ZOOLOGIE.
Gknre CLÉODORE *. — Cleodora , Péron.
CLÉODORE ALÊNE.
Cleodora subulata, nob.
PLANCHE 27, FIGURES l4-lt>.
Cleodora ? testa hjalina, eloiigata, tantisper
inflata apice acuta; apertura cordiformi rostrata.
M. Rang, qui a observé plusieurs sortes de
Cléodores, a fait de celles qui sont en alênes le
sous-genre Criséis. Notre espèce a été étudiée
avec assez de soin pour avancer qu'elle est nou-
velle. Ces animaux sont si fragiles que le moin-
dre choc, brisant leur pointe ou leur ouverture,
ne permet plus de distinguer les caractères spé-
cifiques, et peut donner lieu à de doubles em-
plois.
Cette espèce est longue de six lignes ; son test
est transparent, vitré, un peu renflé en enton-
noir à sa base, délié et pointu comme une aiguille
dans le reste de son étendue. La partie dorsale de
* Les animaux dos Hyales et des Cléodores se ressemblent tellement f|ue
ces dernières ne doivent vraiment être considérées que comme une division
de ce premier genre fondé sur la différence de la coquille'.
MOLLUSQUES. 383
son ouverture présente une pointe, et la ventrale
est échancrée en cœur.
L'animal ne nous a offert que ses deux nageoi-
res assez larges , bien séparées , ondulées sur les
bords et de couleur rosée. On distingue au tra-
vers de la coquille les divers organes, sous la
forme de filaments rougeâtres. Ce Mollusque
nage avec vivacité; mais comme son enveloppe
est proportionnellement très-grande et Un peu
lourde, il lui faut une action constante pour se
maintenir à la surface des ondes.
Nous l'avons trouvé près de la côte de Téné-
riffe. Plusieurs fois dans le voyage de VUranie,
de 1817 à 1820, nous avions rencontré de ces es-
pèces droites ou courbées, presque toujours bri-
sées dans le filet qui servait à balayer la mer.
Nous ne pûmes point alors en observer les ani-
maux. Il faut pour cela les amener dans un vase
par un temps parfaitement calme et les étudier
aussitôt. M. Lesueur en a aussi parlé quelque part.
En effet, il y en a dans presque toutes les mers,
et il est difficile de ne point en prendre avec d'au-
tres petits Mollusques ou Zoophytes pélagiens.
Ceci nous conduit naturellement à dire que nous
avons trouvé devant l'île de Tikopia, dans le grand
Océan Austral, la Criséis spinifère de M. Rang.
La coquille est bien la même, mais les nageoires,
au lieu d'être un peu pointues, ont de petites
échancrures. On voit très-distinctement un organe
plissé, qui est sans aucun doute la branchie.
384 ZOOLOGIE.
CLÉODORE CUSPIDÉE.
Cleodora cuspidata.
Hyole cuspidate, Bosc, Dict. d'hist. nat. de Déterv.,
t. XV, pi. 2-35.
Cléodore de Lesson, Voy. de la Coquille, n° i, fig. i,
PLANCHE 1J , FIGURES 1-5.
Cleodora , testa triangulare , alba , Jragili ,
trarisversim striata, antice posticeque cuspidata;
mucronibus longis lateribus , canaliculatis.
Cette Cléodore est bien certainement la même
que celle nommée par M. Bosc Hjale cuspidate ,
qu'il a décrite et figurée à une époque où les idées
n'étaient pas encore bien fixées sur la classe à la-
quelle devaient appartenir ces singuliers petits ani-
maux pélagiens. Il n'est pas étonnant qu'il ait pensé
que ce Mollusque pût appartenir aux Crustacés:
il a en effet, au premier aspect, quelque res-
semblance avec le genre Zoé de cet observateur.
La coquille est triangulaire, armée de quatre
pointes , dont deux sont très-longues et déliées.
Elle est voûtée en dessus, avec une arête longi-
tudinale dans son milieu, deux lignes ondulées
de chaque coté et un rostre antérieur fort aigu.
MOLLUSQUES. 385
La pointe qui termine la coquille par en bas est
recourbée. Les deux latérales, très-longues et très-
déliées, sont plus rapprochées de celle-ci que de la
supérieure. La valve ventrale est bombée comme
la dorsale, mais moins prolongée en avant, où
elle s'arrondit. Leur ouverture se prolonge en
forme de scissure jusqu'à l'extrémité des pointes.
Tout le test offre des stries transverses un peu
obliques, qui sont d'autant moins larges qu'on
les examine plus inférieurement. Sa couleur est
d'un blanc légèrement nacré comme celui des
Argonautes.
L'animal ne présente pas de caractères exté-
rieurs différents de ceux des Hyales. Ses deux na-
geoires blanchâtres sont subtriangulaires , bien
séparées , avec une échancrure à leur partie supé-
rieure et un lobule à l'inférieure. Le petit tablier
antérieur est celui des Hyales. Du vivant de ce
Mollusque, on ne voit aucun autre appendice faire
saillie par les scissures latérales.
Sa longueur est de six à huit lignes. Il a été pris,
le 1 4 juillet 1826, dans l'Océan Atlantique, par 6°
de latitude Nord , et 20 ° de longitude Ouest.
Une variété, que nous trouvâmes dans le Grand-
Océan, est moins grande, sa pointe inférieure
moins brusquement recourbée et plus éloignée
des deux grandes pointes latérales. Les stries ven-
trales sont plus nombreuses et plus fines. L'ani-
mal ne nous a sans doute pas offert de différence ,
puisque nous ne l'avons pas dessiné.
Zoologie, t. 11. 2 5
386 ZOOLOGIE.
CLÉODORE PYRAMIDALE.
Cleodora pyramidata.
Brownc, Jamai. 386, tab. 43, fig. i, clio.
Pérou, Ann. du Mus. , t. XV, pi. t. , n° 14.
Hyalea lanceolata, Lesueur, Nouv. Bull, des Se, juin
181 3, t. III, n°69, pi. 5, fig. 3.
Blainville, Dict. des Se. nat., t. XXII, p. 80 , pi. 64.
PLANCHE 9.J , FIGURES J-l5.
Cleodora y testa triquetra, alba , fragili, pyra-
midata, levi; rostro piano, truncato.
Quelques variétés dans les formes, et de nou-
veaux détails d'organisation nous ont déterminés à
donner une figure de ce Mollusque , que Browne
a été le premier à faire connaître.
Ce Mollusque et sa coquille n'ont que sept à
huit lignes de longueur. Cette dernière forme un
losange, dont l'angle inférieur est plus allongé,
pointu et sans issue. Les deux valves laissent entre
elles une assez large ouverture. Elles sont lisses
et légèrement bombées dans le sens de leur lon-
gueur ; mais la ventrale a deux sillons latéraux
et son bord supérieur arrondi, tandis que la dor-
sale, qui a plus de développement et qui forme
MOLLUSQUES. 387
seule le losange, présente une arête qui se pro-
longe comme un rostre aplati et tronqué.
L'animal a ses nageoires allongées , arrondies à
l'extrémité, avec deux échancrures latérales, ce
que ne présente pas celui dessiné par M. Lesuenr.
Elles sont réticulées par des stries qui se croisent.
Le manteau, qui est denticulé, déborde un peu
l'ouverture de la coquille. La tète est représentée par
un petit tubercule divisé en deux: nous n'y avons
point reconnu d'yeux. Au dessous est la bouche, de
couleur brune, puis l'œsophage qui est court, et
l'estomac. Le foie et une partie du tube intestinal
sont bruns. De cette masse obscure sort un tube
tortillé, qui remonte vers l'ouverture. C'est pro-
bablement la dernière portion du canal intestinal.
Le cœur, allongé, fusiforme, occupe la partie infé-
rieure gauche. Ce que nous croyons être la
branchie est un organe occupant les deux côtés
du canal digestif, qui pourrait bien être formé de
deux pièces distinctes, quoique nous l'ayons re-
présenté ici en écusson cordiforme. Il offre des
stries ou lamelles longitudinales.
Cette Cléodore a été prise le loaoût 1896, dans
l'Océan Atlantique, par 3o° de latitude Sud, et iSQ
20' de longitude Ouest.
a 5*
."88 ZOOLOGIE.
Gf.h re PNEUMODERME. — Pneumodermon ,
Cuvier.
PNEUMODERME DE PERON.
Pneumodermon Peronii.
Cuvier, Ann. du Mus., t. IV, p. ai8, pi. 5g.
Péron , ibid., t. XV, pi. i.
PLANCHE 28 , FIGURES 1-6.
Pneumodermon, corpore cylindraceo-ovale ,ru-
bro ; alis elongatis albis ; capite tuberculato bilo-
bato.
C'est avec quelques doutes que nous donnons
ce Pneumoderme comme le même que celui
dontPéron a donné la description, et qui a servi
à M. Cuvier pour en établir le genre.
Son corps est rouge brun , ovalaire , cylindrique,
arrondi inférieurement et portant quatre franges
blanches en croix , qui sont les branchies. Les na-
geoires sont larges, en forme d'ailes d'oiseau, inco-
lores et lisses. La tête est représentée par un gros
tubercule très-légèrement bilobé, où se trouve la
bouche : en le pressant on fait sortir deux fais-
ceaux d'appendices terminés en boutons, et qui
MOLLUSQUES. 38!)
sont probablement des suçoirs. Au dessous du
cou est un lobule terminé en pointe offrant une
concavité , qui nous a paru un pied-ventouse , à
l'aide duquel l'animal peut se fixer dans certaines
circonstances. La tache noire qu'on voit à droite
est l'endroit où s'ouvre l'anus.
Ce Pneumoderme, long de cinq à six lignes, a
été pris dans l'Océan Atlantique.
PNEUMODERME LAQUÉ.
Pneumodermon ruber, nob.
PLANCHE 20 , FIGURES 19-20;
et sa variété, 21-2 4.
Pneumodermon , corpore pupato , elongato ,
fusco ; capite rubro ; alis minimis subrotundis.
Varietas, alis quadratis reticulatis ; capite bi-
corni.
Ce petit Pneumoderme , long de quatre lignes,
a le corps fusiforme, allongé, ressemblant un peu
à une petite poupée. Ses nageoires sont fort pe-
tites, arrondies. Sa tète est grosse, tuberculeuse,
très-peu lobée et de couleur de laque , de même
que le pied. Le reste est brun. Les viscères sont
390 ZOOLOGIE.
indiqués par une longue tache d'un brun foncé.
La branchie et les nageoires sont rosées.
L'individu, que nous indiquons comme une va-
riété, a son tubercule céphalique muni de deux
petites cornes que ne présentent point les autres
espèces. Son appendice pédiforme a également
deux lobules latéraux. Les nageoires sont petites,
un peu quadrilatères et réticulées : caractère propre
à démontrer que ces réseaux qu'on voit sur les na-
geoires des Mollusques Ptéropodes ne sont pas des
branchies , et qu'il faut les chercher autre part.
Le cœur est visible à droite. Entre cet organe et les
branchies est un petit appendice , qui pourrait
bien être l'anus , placé ici plus bas que de cou-
tume.
Ce Mollusque est blanc. La tète et seulement
la ligne médiane du corps sont couleur de laque.
Tous deux ont été pris dans la rade d'Amboine,
PNEUMODERME TRANSPARENT.
Pneumodermon pellucidus, nob.
PLANCHE 28, FIGURE Sl5.
Pneumodermon , corpore cylinclraceo , turbi
nato , elongato , molle ; capite , alis minimis ,
rolundatis.
MOLLUSQUES. 391
Ce Pneumoderme est trois fois plus grand que
ceux que nous venons de décrire. Il a la forme
d'une toupie, et son corps est un peu renflé vers
le haut. La tête et les nageoires sont proportion-
nellement fort petites. La bouche faisait saillie à
l'extrémité d'une trompe courte. L'appendice pédi-
forme est élargi en fer à cheval , régulier , mais
fort court. Les nageoires sont arrondies et un peu
rosées.
Ce Mollusque , excessivement mou , est blanc et
transparent, excepté vers le milieu du corps, où
une ligne rougeâtre et violacée indique la posi-
tion des viscères.
Il provient de la rade d'Amboine.
Nous ne nous dissimulons point qu'il n'est pas
facile d'établir d'une manière rigoureuse des es-
pèces avec des animaux dont la forme et les
couleurs sont aussi mobiles et aussi fugaces,
ignorant surtout les différences que l'âge peut
apporter. C'est pourquoi nous avons cherché nos
caractères distinctifs dans la forme et la grandeur
de certains organes , tels que les nageoires, la tète
et l'appendice pédiforme.
392 ZOOLOGIE.
Genre PÉLAGIE. — Pelagia, nob.
Animal pélagien, gélatineux, transparent, à corps
ovalaire, allongé, rétréci vers le milieu, d'où partent
deux nageoires. La tête obtuse , non distincte du
corps, surmontée de deux petits tubercules. Bouche
cachée. OEsophage ayant deux glandes salivaires.
Anus s'ouyrant à la base de la nageoire droite.
Système nerveux très-apparent.
PÉLAGIE BLANCHE.
Pelagia alba, nob.
PLANCHE 28 , FIGURES 7-9.
Pelagia, corpore elongato, fusiforme , albo,re-
ticulato , echinato ; antice bituberculato ; alis sub-
medianis rotundis, striatis.
Ce petit Mollusque a paru nécessiter la forma-
tion d'un nouveau genre qu'on pourra placer entre
les Clios et les Pneumodermes ; car il tient des
uns et des autres. Son corps fusiforme, ovalaire,
est presque divisé en deux parties par les nageoires
MOLLUSQUES. 393
qui partent de rainures assez profondes. Ces ap-
pendices, de grandeur médiocre et subarrondis,
sont réticulés. La division supérieure, où se trouve
la tête, est un peu moins grande que l'inférieure.
Elle est arrondie, portant deux très-petits tuber-
cules. Entre eux est sans doute la bouche ; car on
voit au travers les téguments un œsophage en
entonnoir , de chaque côté duquel sont deux
corps recourbés qu'on peut considérer comme
des glandes salivaires. Un. renflement qui vient
ensuite est sans doute l'estomac, et le corps jaune
qui lui est contigu, le foie. Le canal intestinal re-
monte en serpentant pour s'ouvrir sous la base
de la nageoire droite. Le coeur est placé plus bas
du même côté , et de petits corps agglomérés pour-
raient être des ovaires. Nous n'avons point aperçu
d'organe branchial. Quatre ganglions nerveux, pla-
cés vers la partie médiane du corps, envoient des
rameaux dans tous les sens.
Les téguments sont marqués de petites lignes
qui se croisent et forment une sorte de réseau ,
qui pourrait peut-être tenir lieu de poumon ; ils
sont de plus hérissés de petits tubercules. Toutes
ces parties, à l'exception des viscères digestifs,
sont blanches et transparentes. Si nous avions eu
plusieurs individus à notre disposition, nous eus-
sions pu compléter ce qui manque à cette descrip-
tion ; mais l'animal devint opaque en souffrant.
Il se trouve dans la rade d'Amboine. On l'a re-
présenté à peu près de grandeur naturelle.
394 ZOOLOGIE.
Genre CARINAIRE. — Carinaria, Lamarck.
CARINAIRE AUSTRALE.
Carinaria australis, nob.
PLANCHE 29, FIGURES 9~i6.
Carinaria, testa tenui hjalina ; transversim sul-
cata , apice oblique inclinata; carina undulata;
spira obtusa, dextrorsum versus anfractibus qua-
temis apertura elongato-ovale.
Cette espèce a de la ressemblance avec la Ca-
rinaire de la Méditerranée; mais elle en diffère
par le test plus allongé d'arrière en avant, et plus
incliné dans ce premier sens, par conséquent
moins élevé. La spire descend plus près de l'ou-
verture ; ses premiers tours sont lisses et dirigés
à droite. M. de Blain ville a fait remarquer que
cette sorte de petit bouton était la coquille dans
son premier âge et sortant de l'œuf. Alors elle est
ombiliquée, et il est probable qu'on ne la recon-
naîtrait pas pour une Carinaire, si on la trouvait
ainsi sans aucune trace du dernier grand tour.
Ses sillons transverses sont larges, assez profonds ;
les arêtes qui les séparent se portent sur la crêU1
MOLLUSQUES. :{«).r>
dorsale et la rendent ondulée. L'ouverture est
ovale, un peu anguleuse antérieurement. Cette
coquille est translucide et fort fragile. Sa lon-
gueur est. de six lignes; sa hauteur et sa largeur
de trois.
La plus grande différence spécifique que nous
ait offerte l'animal est dans son pied-nageoire, qui
au lieu d'être arrondi, est allongé et quadrilatère;
du reste il porte toujours la petite ventouse à sa
partie postérieure. Nous allons en donner la des-
cription, en avertissant que nous l'offrons dans sa
position la plus ordinaire, bien qu'elle soit ren-
versée, comme l'ont fait remarquer MM. Cuvier
et de Blainville.
La bouche est à l'extrémité tronquée d'une
trompe qui sort d'un renflement en forme de ca-
puchon. On voit saillir au dehors l'extrémité des
crochets qui la tapissent, et l'on aperçoit, au tra-
vers des téguments, les fibres musculaires qui
meuvent cet appareil, renforcé d'une plaque car-
tilagineuse , qui devient quelquefois calcaire,
comme on peut le voir sur un des individus que
nous avons déposés au Muséum. De la bouche
part, en formant un petit angle, un long œso-
phage étroit, donnant un renflement rouge, qui
est l'estomac. L'intestin qui en sort se porte di-
rectement, sans inflexion et sans changer de vo-
lume, au milieu des viscères que contient la co-
quille, en passant dans le foie.
396 ZOOLOGIE.
Tout cet appareil digestif, ainsi que !e système
nerveux, sont contenus dans une large cavité cy-
lindrique qui va de la trompe à la queue, et qui
a un aspect plus blanc que le reste du corps. Il
s'en détache une portion qui se porte en forme
d'entonnoir dans la coquille.
Celle-ci contient : i° en avant, la branchie
formée de dix ou onze folioles , qui ont beaucoup
de rapports avec celles des Janthines et dont
quelques-unes sont rosées; i° au dessous de la
branchie, le cœur, auquel on reconnaît une oreil-
lette et un ventricule; 3° après le cœur, le foie,
d'un brun rougeâtre, occupant la partie posté-
rieure de la coquille , dans laquelle il envoie un
prolongement ; 4° le testicule , contigu au foie et
occupant presque toute la spire; sa couleur est
d'un blanc d'opale ou nacré : il en part un canal
déférent, croisant le tube digestif et donnant dans
un organe excitateur fusiforme, ridé, recourbé sur
lui-même, logé dans une sorte de scissure du
bord droit du corps. Comme nous n'avons point
aperçu d'organes génitaux femelles, il est proba-
ble q ue ces Mollusques ont les sexes séparés et qu'ils
seraient susceptibles de s'accoupler. C'est du moins
l'opinion de M. Laurillard , naturaliste du Jardin
des Plantes , qui lésa observés dans la Méditerranée.
Le cerveau, placé entre les yeux, est formé de
quatre ganglions agglomérés ; il envoie des nerfs
aux parties environnantes. Ceux destinés aux yeux
MOLLUSQUES. 397
sont simples et plus gros. Une branche centrale
se porte à la trompe; une autre communique en
arrière avec le ganglion qui correspond au pied,
après avoir fourni dans son trajet plusieurs filets
qui se perdent dans le corps. De ce dernier centre,
irradient des branches qui vont aux viscères que
contient la coquille. Deux rameaux assez gros se
portent au pied et s'enfoncent profondément dans
ses muscles rayonnes.
Cette espèce est toute blanche, sans aspérités.
La bouche, l'estomac et la ventouse du pied sont
rosés. Les tentacules et les yeux sont rétractiles.
Ces derniers, quoique bien conformés, ayant une
cornée, un cristallin sphérique, une humeur vi-
trée et une choroïde, ne peuvent que bien peu ser-
vir à un animal aussi apathique, qui ne peut
même pas se donner une position fixe, et qui ne se
déplace que par des mouvements intermittents.
Sa locomotion n'étant pas en rapport avec l'excel-
lence de sa vision, il offrirait, dans nos idées de
rapports, le contre-sens, si toutefois il y a des
contre-sens dans la nature, d'apercevoir de loin
le danger sans pouvoir s'y soustraire.
Cette Carinaire, représentée un peu plus grande
que nature, fut prise dans la mer du Sud entre la
Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Zélande, en jan-
vier 1827.
Nota. A notre départ de France , nous trouvâmes
dans la Méditerranée un assez grand individu de
398 ZOOLOGIE.
Carinaire incomplet, auquel la coquille et plusieurs
viscères manquaient. Les détails anatomiques, que
nous parvînmes à saisir, furent envoyés à l'Institut
avec d'autres observations sur la famille desDipbi-
des, qui devaient être imprimées dans les Annales
des Sciences naturelles. Nous regrettons que les
observations relatives à la Carinaire aient été pu-
bliées, parce qu'elles contiennent une lacune et une
erreur grave sur le système digestif, qui manquait
en partie.
MOLLUSQUES. .}<)<)
Genre ATLANTE. — Atlanta, Lesueur.
ATLANTE DE KÉRAUDREN.
Atlanta Keraudrenii.
Lesueur, Journal de physique, 85, nov. 1817.
Rang, Mém. de laSoc. d'h. nat. de Paris, t. III, p. 37i.
PLANCHE 2Q, FIGURES 1 8-9.3.
Atlanta, testa minima , hyalina , fragili , dis-
coidea, plana, valde carinata; apertura desuper
marginata ; spira ad dextrum versus.
C'est à M. Lesueur que nous devons la des-
cription du Mollusque de cette petite coquille
pélagienne, que les naturalistes du Voyage de La
Pérouse avaient déjà fait connaître. Depuis lors,
M. Rang, officier distingué de la marine et natura-
liste fort habile, en a reproduit deux espèces et
a démontré qu'elles portaient un opercule. Ayant
nous-mêmes étudié ces animaux avec beaucoup
d'attention, on pourra comparer nos dessins à
ceux de ces naturalistes. L'espèce presque mi-
croscopique qui nous a servi est l'Atlante Ké-
raudren, de M. Lesueur.
400 ZOOLOGIE.
La coquille est discoïde, très-fragile, translucide,
aplatie, enroulée sur elle-même, mais la spire fait
saillie sur le côté droit. Le dernier tour, infini-
ment plus grand, porte une carène, et supérieu-
rement une échancrure étroite el profonde. L'ou-
verture est grande et ses bords sont tranchants.
Les stries transverses qu'on remarque sur les cô-
tés de cette coquille, qui peut passer pour lisse,
sont d'accroissement. Cette description convient
également à l'Atlante qu'a figuré M. Rang; mais
en comparant les individus, on voit que les siens
sont tous du double plus grands que les nôtres,
qui ont été pris dans des mers différentes, ce qui
semble déjà suffire pour contester leur identité.
L'animal, toujours saillant et en partie hors de
sa coquille, a le cou gros et fort long. La tète se
prolonge en une sorte de mufle proboscidiforme,
à l'extrémité duquel est la bouche, qui pourrait
bien être armée de crochets comme dans les Firo-
les et les Carinaires. Les tentacules assez longs la
dépassent un peu. A leur base et un peu supé-
rieurement sont de très-gros yeux allongés, for-
més d'une cornée transparente , arrondie, puis
d'une choroïde ou pigmentum noir , de forme
quadrilatère. Ils jouissent de la faculté de se mou-
voir brusquement et de faire varier l'intensité de
leur teinte. Une seconde partie non moins grande
de l'animal est le pied, qui prend sous le cou.
Rétréci d'abord, il s'élargit ensuite considérable-
MOLLUSQUES. 401
ment, et devient bilobé par l'effet d'une échan-
crure médiane. Chacun des lobes est pourvu sur
son bord d'une petite ventouse comme celle des
Carinaires. Cet organe très-mince est le principal
agent de locomotion. Nous n'y avons point aperçu
d'opercule, ce qui tenait sans doute à la petitesse
de l'individu. Le reste du corps décrit une spirale
semblable à la coquille qui le contient; on y dis-
tingue le manteau largement ouvert en avant ,
sous lequel est une petite branchie pectinée très-
difficile à apercevoir à cause de sa transparence.
Derrière elle se trouve le cœur, toujours apparent
par ses mouvements. On suit très-bien le canal
digestif depuis le renflement buccal jusqu'à son
entrée dans le foie, d'où on le voit ressortir pour
se terminer par un long appendice au bord droit
du manteau. Il est uniforme et sans renflement
stomacal. Le cerveau est sous-jacent à l'œsophage.
Il est formé de deux ganglions unis, d'où partent
des nerfs pour les yeux, les tentacules, la bouche
en avant et d'autres pour les parties postérieures
du corps. Ici s'arrêtent des recherches qui nous
ont donné infiniment de peine à bien constater,
vu la petitesse de nos individus , et sur lesquelles
nous sommes revenus souvent. Ainsi les organes
de la génération nous ont échappé.
On voit d'après ce que nous venons de dire, que
ces animaux ont les plus grands rapports avec les
Carinaires et les Firoles. Ce rapprochement est le
Zoologie. T. II. 2 G
i02 ZOOLOGIE.
résultat de la première vue de la forme du pied,
de la trompe , de la position des yeux et des ten-
tacules. Les Atlantes se meuvent avec une grande
vitesse à l'aide de leur large pied qu'ils agitent
avec force. Ils vont par sauts lorsqu'ils trouvent
un point d'appui. Nous en avons vu chercher à se
débarrasser avec la trompe de l'obstacle qui les
gênait. Ils sont aussi très-voraces , car nous en
avons vu un attaquer et saisir avec sa trompe
une petite Cymbulie , et la dévorer en un instant :
on en distinguait très-bien les débris passant rapide-
ment dans l'œsophage et dans une partie du canal
intestinal, tant la transparence était grande.
L'ensemble de ces Mollusques est blanc. La
base des yeux est toujours noire. Celui pris à Am-
boine avait les ventouses du pied jaunes; et l'au-
tre, recueilli sur la côte Nord de la Nouvelle-Guinée,
vis-à-vis la baie du Geelvink, les avait violettes.
Ils présentent bien encore quelques autres légè-
res différences dans les proportions des tentacu-
les et l'allongement de la tête, qui tiennent à des
variétés , mais les coquilles sont les mêmes. Toutes
celles que nous avons rencontrées dans l'Océan
Austral étant petites et de même taille , nous som-
mes portés à croire que c'est une espèce autre que
celle qu'a fait connaître M. Lesueur. Nous avouons
en même temps que ce doute n'est pas des plus
faciles à éclaircir.
MOLLUSQUES. 403
Genre PHYLLIROÉ. —Pliylliroe, Lamarck.
PHYLLIROÈ D'AMBOINE.
Phytliroe arnbninensis, nob.
PLANCHE 28, FIGURES IO-l3.
Phylliroé, corpore elongato-ovali, desuperet in-
fra depresso , limbo subrubro punctato ; cauda
distincta, subemarginata; peni longo extremitate
echinato.
Nous avons été assez favorisés clans l'étude de
ces animaux, pour saisir quelques caractères d'or-
ganisation que n'ont pu voir ni MM. Péron et Le-
sueur, ni MM. Cuvier et de Blainville. Toutefois,
il reste encore plusieurs choses à découvrir, aux-
quelles arriveront peu à peu des voyageurs qui,
plus heureux que nous , obtiendront de ces Mol-
lusques plus grands et plus transparents, pour
bien voir le système sanguin et l'appareil de la gé-
nération femelle que nous n'avons pu indiquer
complètement dans nos dessins.
C'est aux premiers de ces naturalistes qu'on
doit la connaissance de ce singulier Mollusque,
»6»
404 ZOOLOGIE.
et l'on trouvera dans leur dessin une grande sa-
gacité d'observation, si l'on veut se reporter au
temps où il fut fait, alors que l'anatomie de ces
animaux pélagiens ne commençait qu'a prendre
une marche régulière par les travaux de M. Cuvier.
Notre Phylliroé est une espèce nouvelle qui
diffère du Bucéphale, la seule qui soit encore*
connue, par sa taille, qui n'est que d'un à deux
pouces, par sa forme, ovale-allongée, très-com-
primée, et surtout par une dépression supérieure
et une autre inférieure qui semblent diviser le
corps en deux parties. Les tentacules sont gros,
assez longs. La queue est médiocrement échan-
crée. Le contour de l'animal est ponctué de brun
et de rougeâtre; le reste est tricolore avec des
maculatures d'un blanc mat. Les viscères diges-
tifs sont jaunâtres ou violacés , et les ovaires
verdâtres.
Aux particularités anatomiques que l'on con-
naît de ce Mollusque, nous ajouterons que l'ap-
pareil buccal se compose d'une grosse trompe
renflée, pourvue d'une pièce cartilagineuse. Au
commencement de l'œsophage , qui est un peu
tortueux, sont deux petites glandes salivaires.
L'estomac allongé, renflé, donne naissance à qua-
tre ccecums considérables, dont deux se portent
en avant et deux en arrière. Les supérieurs sont
isolés, les inférieurs unis à une tige commune.
Le canal intestinal se termine peu après leur in-
MOLLUSQUES. 405
sertion, en s'ouvrant au coté droit par un trou
rond. L'estomac et les coecums jouissent d'un
mouvement péristaltique qui pourrait en imposer
relativement à ces derniers, et les faire prendre
pour des vaisseaux. Ils sont toujours remplis
d'une substance digérée, grumeleuse et jaunâtre.
Sans cette observation directe, écrite à l'instant
même où nous en faisions l'anatomie, nous au-
rions été de l'avis de M. deBlainville, qui considère
ces longs appendices comme les lobes du foie.
Le cœur se voit entre les ccecums supérieurs ;
il est arrondi et ses mouvements sont assez fré-
quents. C'est en vain que nous avons cherché à
suivre les vaisseaux qui en partent ; nous n'avons
pu y parvenir sur trois ou quatre individus vivants.
Il est vrai que nous avons mis bien plus de temps
à découvrir ceux des Biphores. Il ne faut pas
prendre pour un vaisseau un assez long canal
qui part près du cœur et se dirige vers la queue ;
c'est très-probablement un utérus, dans lequel
va se rendre l'oviducte des trois masses globu-
leuses d'ovaires verdâtres que l'on remarque sur
les côtés. L'organe excitateur sort vers le tiers
antérieur du corps, à droite. Il est considérable,
long, bifurqué et épineux à son extrémité. Au
travers de sa transparence, on voit le canal défé-
rent, tortueux, qui le parcourt dans toute son
étendue. Quand ce corps est rentré à l'intérieur,
il se reploie sous l'estomac et pourrait être pris
iOO ZOOLOGIE.
pour une glande, ainsi qu'on le voit dans notre
figure , qui ne fait que représenter le système ner-
veux.
Ce système est un des plus considérables qu'of-
frent les Mollusques. Il se compose de quatre gan
glions principaux sous-œsophagiens. On voit par-
tir des antérieurs un filet quise porte dans chacune
des cornes , y forme un plexus donnant naissance
à deux filets nerveux qui se terminent à l'extré-
mité de ces sortes d'appendices. D'autres nerfs
vont à l'œsophage, mais les plus nombreux se ré-
pandent dans la partie postérieure du corps. Nous
aurions même de la peine à croire, tant ils sont
en grand nombre , que ce sont autant de nerfs, s'ils
ne se divisaient constamment sous des angles
très-aigus ; ce que ne font presque jamais les
vaisseaux.
Nous n'avons pu trouver aucune trace de bran-
chies, et jusqu'à de nouvelles observations, nous
sommes disposés à croire, avec M. Cuvier, que
quelque portion de la peau en tient lieu. Il n'y
a point d'yeux.
Ces animaux sont extrêmement apathiques et
d'une mollesse si grande, qu'il faut que le natu-
raliste aide à rendre leur forme évidente. Ils n'ont
ni position régulière ni direction fixe dans
leurs mouvements, et nagent dans tous les sens.
Toutefois l'appareil nerveux qui parcourt leurs
tentacules , que nous n'avons jamais vu aussi
MOLLUSQUES. 407
complet dans aucun autre Mollusque , doit leur
donner des fonctions assez importantes.
Cette espèce habite la rade d'Amboine. C'est
elle qui a servi aux observations de M. Cuvier.
Nous l'avons représentée grossie.
PHYLLIROE PIQUETE.
Phylliroe punctulatum, nob.
PLANCHE 28, FIGURES l5-l8.
Phylliroe, corpore elongato-ovali, in medio tan-
tisper depresso , rubro , punctulato , margine lu-
teo; tentaculis gracilibus , longis ; cauda emargi-
nata, acuta.
Cette espèce a beaucoup de ressemblance pour
la forme du corps avec celle d'Amboine. Seule-
ment elle paraît un peu plus allongée et moins dé-
primée. Les tentacules nous ont semblé plus longs
et plus grêles. Mais la couleur est différente ; car
tout le corps , d'un rosé sale , est couvert de points
bruns et rougeâtres , de manière à ne pouvoir dis-
tinguer qu'avec peine la trace de l'estomac. Les
408 ZOOLOGIE.
cornes sont également piquetées. Les cœcurns sont
jaunâtres, et l'on remarque supérieurement et in
férieurement une bordure de la même teinte.
C'est sur cette espèce que nous avons parfaite-
ment reconnu la disposition de la bouche en fente
linéaire verticale , à l'extrémité d'un mufle probos-
cidiforme. Elle est entourée de deux petites pla-
ques membraneuses que nous avons figurées.
Un individu nous a offert son organe excitateur
sorti au côté gauche , quoiqu'on vît à droite l'ou-
verture qui indique sa position naturelle. Cette
particularité tenait sans doute à une rupture in-
solite.
Nous avons pris ce Phylliroé dans le mois de
novembre, aune grande distance de la Nouvelle-
Hollande, vis-à-vis la terre d'Edels.
DIMENSION.
pouces. ligpWK.
Longueur i
MOLLUSQUES. 109
PHYLLIROÉ ROUGE.
Phylliroe rubrum , nob.
PLANCHE 28, FIGURE 1 4-
Phylliroe, corpore ovali, margine integro, in
medio rubro ; cauda crassa vix emarginata ; penî
lœve.
Nous ne nous dissimulons pas la difficulté à
trouver de bons caractères dans ces animaux
pour en bien établir les espèces. La coloration
que nous prenons pour type dans ce moment est
peut-être fugace , et ne vaut pas mieux que la dis-
position des tentacules, qui sont semblables dans
les espèces que nous connaissons. Les différences
que présente donc l'individu que nous pensons
devoir être nouveau , reposent sur la forme de
son corps, qui est allongé , ovalaire , sans aucune
dépression ; dans sa queue peu longue , à peine
échancrée, non pointue; dans son organe excita-
teur fort long, bifurqué en pointe à son extrémité,
lisse , et sans aucune des aspérités qu'on observe
dans le Phylliroe d'Amboine. De plus une large pla-
que rouge couvre et masque les viscères digestifs.
Le limbe est aussi ponctué de rougeâtre ; le reste
410 ZOOLOGIE.
du corps est blanc. On distingue le cœur au-dessus
de la tache rouge, et en avant et en arrière les
extrémités des cœcums.
De même que le précédent, il habite la rade
d'Àmboine. Sa taille est aussi la même, c'est-à-dire
d'un à deux pouces.
MOLLUSQUES. 4 1 1
Genre BUCCIN. — Buccinum , Linné.
( ire division. — Buccins proprement dits.)
BUCCIN ONDULÉ.
Buccinum undosiun.
Triton bucciné , Lamarçk, An. s. v., t. VII, p. 189.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 3o, FIGURES I ~4.
Buccinum , testa ovato - acuta , crassiuscula ,
transversitn striata, lutea; plicis crassis longitu-
dinalibus castaneis distincta; apertura candida;
labro in tus sulcato, croceo.
M. deLamarck a donné lieu à deux erreurs re-
lativement à cette coquille. La première est de
l'avoir retirée des Buccins , où Linné et la plupart
des auteurs l'avaient placée avec juste raison , pour
en faire un Triton. La seconde est de l'avoir con-
fondue avec une autre espèce très -distincte, qui
n'a ni varices ni ondes longitudinales, et dont nous
allons parler ci-après sous le nom de Buccin cer-
i 1 2 ZOOLOGIE.
clé. Nos observations reposent sur des centaines
d'individus.
Nous n'avons que peu d'espèces à ajouter à
celles déjà connues dans les Buccins. Les figures
que nous donnons sont seulement pour en faire
connaître les animaux.
La phrase caractéristique deM. de Lamarck n'ap-
partient point à ce Buccin , qui est allongé , pointu
aux deux extrémités , mais beaucoup plus du côté
de la spire , quiest même aiguë, décrivant six ou sept
tours. Huit ou neuf gros bourrelets longitudinaux
limitent de profonds sillons en ondes , que traver-
sent d'autres sillons moins grands et plus rappro-
chés. L'ouverture est ovalaire, étroite; le canal assez
long, le bord droit épais, cannelé. La columelle
porte deux ou trois rugosités à sa base, indépen-
damment des arêtes, qui forment en arrière la fin
des cordelettes transverses. Cette coquille est
presque toujours recouverte d'un épidémie velu.
Le fond de sa couleur est un joli jaune d'orpin,
marqué en long sur les bourrelets de larges bandes
d'un brun brûlé. Le contour de l'ouverture est
jaune et le fond blanc. Cette espèce par son épais-
seur et les dents de sa columelle, et un peu par
la forme contournée de son opercule , avoisine
beaucoup les Turbinelles.
L'animal a le pied ovalaire , jaune en dessous
et jaune d'orpin tacheté de noir sur les côtés. La
tète et les tentacules sont également piquetés de
MOLLUSQUES. »J3
jaune. Les yeux sont placés sur un renflement de
la base de ces derniers. Le siphon est long et lar-
gement tacheté de brun. L'opercule est ongui-
culé, large, ovalaire, recourbé, un peu pointu à
une des extrémités.
Habite l'île de Vanikoro, celle de Tonga-Tabou
et beaucoup d'autres lieux du Grand-Océan.
DIMENSIONS.
lipnrs
Longueur 19.
Épaisseur 6
BUCCIN CERCLE.
Buccinum cinctum, nob.
Triton buccinê, variété. Lanik., An. S. V., t. VII, p. 1&9.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 3o, FIGURES 5-J.
Buccinum, testa ovato-acuta, crassiuscula , ele-
gantissime cingulata ; cingulis creberrimis , lœvi-
41 4 ZOOLOGI
bus , vel spadiceis , vel nigris ; interstitiis albis ;
apertura candida ; labro croceo intus sulcato ;
cauda brevi, acuta. Lamk.
C'estce Buccin queM.deLamarckavaitconsidéré
comme une variété de Triton, auquel nous sommes
obligés de donner un nom. Il est turbiné, à spire
courte , très-pointue , formant six tours. Le bord
droit est élargi, arrondi en un bourrelet épais,
denticulé sur le contour et profondément sillonné
en dedans ; le columellaire a dans sa longueur six
tubercules inégaux. A l'angle postérieur de l'ou-
verture est une sorte de canal formée par deux
dents qui ne varient jamais : caractère que ne pré-
sente point l'espèce précédente. Mais c'est dans
la coloration et la forme des cordelettes que gît
la plus grande différence. Ici elles sont uniformes,
régulièrement transverses , arrondies , couleur de
chocolat ou même un peu brûlées, séparées par
des sillons blancs. La bouche est d'un beau blanc
bordée de jaune safran. Un épiderme nu, épais,
velu , recouvre toute la coquille dans son état na-
turel.
L'animal a les tentacules courts, assez gros; le
pied allongé, rétréci, arrondi en avant: ces par-
ties sont jaunes d'orpin. Les côtés du pied sont
de plus tachés de brun et de blanc. Le siphon est
gros, long, d'un blanc jaunâtre, avec des points
bruns. L'opercule est petit, ovalaire , onguiculé et
de couleur rongea tre.
MOLLUSQUES. 415
L'individu qui a servi à nos dessins provenait
de Tongatabou.
niMKNSIONS.
lignes.
Longueur 16
Épaisseur » 8
BUCCIN ÉCAILLÉ.
Buccimim testndineiim .
Lamarck. An. S. v. , t. VII , page a65, n° 7.
Ibid. pour la synonymie.
Sowerby, n° a5.
Martin, 49 à., très-bonne figure.
PLANCHE 3o , FIGURES 8-1 3.
Buccinum, testa ovato - coriîca , lœcîgata , cine-
reo-fuscescente ; tœniis transversis albo et nigro
tessellatiin articulatis; apértura lœvi; labrotenui,
margirie acuto. Lamk.
Ce Buccin offre de nombreuses variétés dont
nous faisons figurer trois. Les individus pris à la
11 0 ZOOLOCxIE.
Nouvelle-Zélande sont grands, généralement assez
allongés, à spire grosse, dont les tours sont arron-
dis. Une variété a le dernier tour très -renflé, la
spire courte et pointue , sans points réguliers
transverses.
Une autre est profondément sillonnée en tra-
vers, avec des bourrelets sur la queue. Tous ont
l'ouverture lisse et d'un jaune chamois.
L'animal a les yeux placés très-près de l'extré-
mité des tentacules , dont la pointe et le siphon
sont noirs. Le pied est verdâtre, piqueté de brun.
La variété à coquille globuleuse a les yeux à la
base des tentacules qui ne sont point annelés; le
pied large, quadrilatère, d'un jaunâtre sale, avec
des taches de la même couleur, et noirâtre sur
les côtés. Le siphon est verdâtre taché de brun.
L'opercule est onguiculé , rougeâtre et pointu.
Ces individus proviennent de la baie Tasman et
de la baie des Iles.
C'est avec quelques doutes que nous considé-
rons la variété toujours plus petite de la fig. i3,
comme devant appartenir à la même espèce. Elle
n'habite point les mêmes lieux et ne se trouve
qu'à la Nouvelle-Hollande, au port Western. Elle
abien les linéoles transverses caractéristiques , mais
son ouverture, au lieu d'être jaune, est constam-
ment violette, et le bord est légèrement sillonné
en dedans. L'animal a les tentacules assez longs,
pointus, blancs, avec un anneau noir. Les yeux
MOLLUSQUES. 417
sont à leur base. Le siphon a aussi un cercle à son
extrémité. Le pied est blanc jaunâtre, piqueté de
noir. L'opercule est ovalaire , onguiculé , brun
rougeâtre.
Plus grands individus.
Plus petits individus.
DIMENSIONS.
pouces.
lignes
1
);
»
I 1
I
I
( Épaisseur
»
6
BUCCIN A COTES.
Buccinum costatum , nob.
PLANCHE 3û , FIGURES I7-18.
Le même, variété, fig. 19-20.
Buccinum , testa ovato-conica , longitudinaliter
plicata, costulata, transversim tenuissime striata,
fusca aut marmorata ; apertura castanea.
Assez petite espèce, à canal court, à queue al-
longée, pointue, couverte de bourrelets formant
des côtes longitudinales traversées par des sillons
Zoologie, t. 11. *2"
418 ZOOLOGIE.
qui ne deviennent bien apparents que près du
canal. Les tours despire, au nombre de sept, sont
larges et variqueux. L'ouverture est ovalaire, lisse ,
d'un brun marron clair. Le bord droit est évasé ,
tranchant, sillonné en dedans , infléchi en arrière
pour former un petit sinus. La colurnelle est cal-
leuse en dehors. Vivante, cette coquille est brune,
avec quelques teintes rougeâtres. Morte, elle est
réticulée de gris clair ou blanchâtre. Une variété
moins grande, sur un fond jaunâtre, a des bandes
brunes en hélice aux sutures. Une autre variété a
des stries transverses , espacées et bien marquées.
L'animal a le pied allongé, arrondi en arrière,
carré et élargi en avant , grisâtre en dessous avec
des points noirs , verdâtre sur les côtés et taché
de même. Les tentacules sont gros , courts , arron-
dis au sommet, près duquel sont les yeux. Le si-
phon est fort long et blanchâtre.
Habite le port du Roi -Georges, à la Nouvelle-
Hollande.
La variété pins petite que nous figurons aussi,
et qui provient de la baie des lies, à la Nouvelle-
Zélande , n'a pas les yeux placés au bout des
tentacules, mais vers le milieu. Au dessous est un
cercle noir. Le pied est jaunâtre, piqueté de brun;
le siphon blanc, avec des taches de suie. Dans les
deux individus, l'opercule est ovalaire, brun et
onguiculé. Le plus petit, que nous considérons
comme une variété, est un peu voisin du Crenu-
i et lu ni.
MOLLUSQUES. 419
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur des plus grands 14
Epaisseur 6
BUCCIN LINEOLE.
Buccinum lineolatum, nob.
Ouareroa, parles habitants de la Nouvelle Zélatido.
PLANCHE 3o , FIGURES 1^-1.6.
Buccinum , testa conica, fusiformi , lœui, luteo-
virescente , nigro transversim lineata ; apertura
ovali aurantiaca ; margine dextro sulcato.
Très -jolie espèce , lisse, fusiforme , à spire al-
longée , pointue , à canal court , à ouverture assez
large, ovalaire , dont le bord droit est sillonné
dans toute son étendue par des lignes d'un violet
foncé, entrecoupées de lignes blanches. La colu-
melle est lisse et d'un aurore vif, de même que le
420 ZOOLOGIE.
limbe du bord droit. Extérieurement le fond de la
couleur est un jaune verdâtre, cerclé de noir. Ces
stries transverses sont nettes et régulièrement es-
pacées. Le dernier tour en compte de six à huit.
L'animal a ses tentacules gros et courts , et les
yeux placés assez près de leur pointe. Au dessus
est un cercle noir. Us sont blancs dans le reste
de leur étendue. Le pied en dessous est d'un jaune
tirant sur le rougeâtre et piqueté de noir. Les cô-
tés, d'un blanc jaunâtre, sont réticulés par de pe-
tits tubercules de la peau. Le siphon est verdâtre,
taché de suie. L'opercule , fort petit, onguiculé,
pointu et rouge bru».
Ce Buccin est commun à la baie des Iles de la
Nouvelle-Zélande. On le trouve , à mer basse ,
entre les pierres du rivage.
DIMENSIONS.
lignes!
Longueur 1 5
Épaisseur 7
MOLLUSQUES. 421
BUCCIN CRIBLAIRE.
Buccinum cribrarium.
Lamarck. An. s. v. , l. VII, page 274, n" 4'3.
PLANCHE 3o , FIGURES 2 1-22.
Buccinum, testa parvula, oblonga, cylindracea,
lœvi jufa, albo punctata; anfractibus subconna-
tis , margine superiore fascia albo et fusco articu-
lata cinctis ; spira apice truncata ; apertura an-
gustiuscula ; labro intus striato. Lamk.
Cette très-petite espèce, qui n'a que quatre li-
gnes de longueur, est remarquable par sa spire
toujours tronquée, et par les points blancs dont
le dernier tour est marqué sur un fond d'un brun
violacé. L'animal a de longs tentacules cylindri-
ques, mousses, blancs à leur pointe, rouge brun
au milieu, ainsi que le dessus de la tète. Les yeux
sont placés à leur base. Le pied est rétréci , allongé,
arrondi et un peu élargi antérieurement , blanc
bleuâtre en dessous , violacé sombre sur les côtés,
avec des points blancs et ronds. Le siphon est
long ; l'opercule ovalaire , brun et placé à quelque
distance de l'extrémité du pied.
422 ZOOLOGIE.
Ce Mollusque habite l'île de l'Ascension. Nous
avons été obligés de le grossir pour mieux indi-
quer les parties que nous venons de décrire.
L'anneau brun des tentacules nous porte à
croire que, si nous avions pu examiner avec soin
l'opercule d'un aussi petit Mollusque, nous lui
aurions trouvé beaucoup de rapports avec celui
des Colombelles , et nous l'eussions alors placé
dans ce genre-
BUCCIN BARIOLE.
Buccinum discolor, nob.
PLANCHE 3o , FIGURES 33-23.
Buccinum , testa elongata , fusiforme , apice
acuta , alba , vittis nigris cincta , transversim te-
nuissime striata ; ultimo anfractu plicis longitudi-
nalibus distincto.
Très-petite espèce, de cinq lignes de longueur,
allongée, à spire pointue, dont le canal est long,
un peu dévié à gauche , et l'ouverture rétrécie. La
columelle a un pli à sa base , et le bord droit est
MOLLUSQUES. 423
sillonné en travers. Le dernier tour est longitu-
dinalement ondulé par des tubercules qui de-
viennent moins saillants vers la queue. De plus,
toute la coquille est très-finement striée en ondes
et en travers. Sur un fond d'un blanc jaunâtre se
dessine en hélice un ruban noir occupant les su-
tures et formant huit lignes transverses. Le têt, dé-
pouillé de son épiderme jaunâtre, est d'un blanc
pur.
L'animal a le pied arrondi , d'un jaunâtre en-
fumé en dessous, bordé de points noirs, de même
que le siphon. Les tentacules sont très-petits et
blanchâtres. Nous n'avons point noté la forme et
la couleur de l'opercule.
Ce Mollusque provient de l'île Tonga-Tabou.
BUCCIN LITIOPE.
Buccinum litiopa.
Rang, Manuel des Mollusques, paye 197.
Ibïd., Ann. des se. nat. An Litiopa maculât a ?
PLANCHE 3o , FIGURES 26-28.
Buccinum y testa minima elongata , fusiformi ,
pellucida, rubente , apice acuta longitrorsum sul-
424 ZOOLOGIE.
cata , antice transversim striata ; apertura sub-
ovali; columella volvata truncata.
M. Rang a formé de ce Mollusque le genre Li-
tiope. Mais nous lui trouvons tant d'analogie avec
les Buccins, que, jusqu'à de plus amples observa-
tions, nous ne croyons pas devoir l'en séparer.
C'est sa petitesse qui l'a fait pendant long-temps
échapper aux regards des naturalistes; car il existe
certains parages où l'on ne peut prendre des
fucus sans emmener en même temps des milliers
de ces Mollusques. Peut-être aussi l'aura-t-on pris
pour un jeune âge.
Nous ne pouvons mieux faire que de rapporter
la bonne description qu'en a donnée M. Rang dans
son Manuel des Mollusques , en y joignant les ca-
ractères spécifiques. « Coquille peu épaisse , cor-
« née , légèrement épidermée , un peu transpa-
« rente , conoïde , à tours de spire un peu arrondis,
« le dernier plus grand que tous les autres réunis, à
« sommet pointu , sillonné longitudinalement; ou-
« verture ovale, plus large en avant qu'en arrière,
« à bords désunis, le droit simple, se réunissant au
« gauche sans former d'échancrure bien distincte,
« mais seulement un contour profond qui en tient
« lieu , le bord gauche rentrant en dedans pour
« former une saillie avec l'extrémité antérieure de
« la columelle, qui est unie, arrondie, arquée et
6 un peu tronquée en avant. »
MOLLUSQUES. 425
L'ouverture de cette coquille a quelques rap-
ports avec celle des Struthiolaires , qui sont de
vrais Buccins. Le reste de sa forme est ce qu'on
pourrait appeler normale , c'est-à-dire régulière-
ment ovoïde pointue. Les premiers tours de spire
sont rapprochés, et l'avant -dernier est souvent
beaucoup plus grand que ceux qui le devancent.
Il est très-finement strié en travers, ainsi que le
dernier. La couleur est blonde ou rouge- brun
clair, avec quelques taches rougeâtres.
Nos nombreux individus, pris sur la côte nord
de la Nouvelle-Guinée, par i ° de latitude, sont
tous de moitié moins grands que ceux qui on"
servi à M. Rang, et qui proviennent de l'Océan.
Ce serait une variété de taille.
L'animal a de longs tentacules cylindriques et
déliés , à la base desquels sont des yeux sessiles.
La bouche s'allonge en forme de trompe. 11 en est
de même du pied, ainsi disposé pour mieux em-
brasser les fucus qui lui servent de support. Tout
le corps est d'un jaune clair. Ce Mollusque est
figuré nageant. De même que M. Rang, nous ne
lui avons pas vu d'opercule. Quoique nous l'ayons
observé long-temps à la loupe pour pouvoir le
dessiner, nous n'avons point aperçu le fil qu'il
sécrète pour se fixer aux plantes marines, et
dont parle M. Bellanger. C'est qu'il nous aura
échappé par sa transparence , car nous n'en dou-
tons nullement.
i26 ZOOLOGIE.
Nous nommerons Bicarènèe une espèce encore
plus petite, plus courte, mais plus renflée, dont le
dernier tour a deux carènes, la supérieure plus
saillante. Nous n'en connaissons point l'animal.
Cette espèce provient de la côte sud-ouest de la
Nouvelle-Hollande.
DIMENSION.
lignrs.
Longueur .
BUCCIN FLAMMULE.
Buccinum flammululum , nob.
Pouhi-Pouhi, parles habitants de Tonga.
PLANCHE 3o, FIGURES 29 - 3 I .
Buccinum , testa oblonga , fusiformi , basi
transverse striata, apice fruncata sulcata, fulva,
flammulis rubentibus undulatis longitrorsum or-
nata.
Ce petit Buccin est grêle , fort allongé. Son ca-
nal est large , long , un peu dévié à gauche et
recourbé vers le haut ; son ouverture assez ré-
MOLLUSQUES. Vil
trécie est ovalaire , pourvue d'un pli en arrière
sur le bord columellaire ; le droit est arrondi,
tranchant et ondulé. La spire est tronquée , à
tours un peu obliques , sillonnée à sa pointe. Le
dernier tour, fort grand, a quelques stries trans-
verses à la base. Cette coquille, sur un fond jau-
nâtre clair, est couverte de petites flammes longi-
tudinales d'un brun rouge tirant sur le violet. Elles
sont interrompues sur le dernier tour. La bouche
est blanchâtre.
L'animal a ses tentacules médiocrement longs.
Le pied est grand , blanc en dessous, tacheté de
rouge brun très- clair sur les côtés, ainsi que le
dessus de la tête. La trompe est violacée.
L'opercule est ovalaire et jaunâtre.
Cette espèce est voisine du Buccin flexueux de
M. Lamarck, qui provient de l'Ile-de-France. Son
ouverture est seulement plus large et son bord
droit plus évasé. Elle est de celles qui se rap-
prochent beaucoup de certains Fuseaux, dont il
est difficile de les distinguer, soit par l'animal ou
par son enveloppe.
On la trouve dans l'île de Tongatabou.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur ■ 1 3
Epaisseur 5
428 ZOOLOGIE.
BUCCIN RAIFORT.
Buccinum raphanus.
Fusas raphanus, Lam., An. s. v., t. VII, p. 128, n° 20.
Encycl., pi. 435, fig. 1.
Buccinum nodosum, Martyns, Concli. 1, fig. 5.
Murex raphanus, Chemn. 10, t. CLXIII , %. i558.
PLANCHE 3l, FIGURES 5-6.
Buccinum, testa f usiformi-turrita , ventricosa,
tenui, transverse striata , albida , fulvo-nebulosa ;
anfractibus medio angu/ato-carinatis , ultiino bi-
carinato ; carinis omnibus tuberculato - dentatis ;
apertura alba; labro intus lœvigato. Lamk.
Les tentacules et le siphon très -longs de ce
Mollusque, l'énorme développement de son pied,
son agitation et sa saillie presque permanentes
hors de son enveloppe , nous déterminent à le re-
tirer des Fuseaux où M. Lamarck l'avait placé , pour
en faire un Buccin. Les Fuseaux , en général, sont
des animaux très-timides, qui mettent beaucoup
de temps à se développer, et dont le siphon ne
dépasse presque pas le canal. De plus, leur oper-
cule est fort grand et leurs tentacules sont très-
petits.
MOLLUSQUES. 429
Le Buccin Raifort est une jolie coquille , fort
légère, striée en travers et recouverte d'une ran-
gée de tubercules sur ses tours. Le dernier en a
deux , quelquefois trois rangs. Son canal est long
et relevé.
En jetant un coup d'œil sur nos dessins , on
verra de quel développement son animal est sus-
ceptible. Il est entièrement rougeâtre, et piqueté de
points de la même couleur. Le pied seul est d'un
blanc jaunâtre en dessous : il a un sillon trans-
verse antérieur; un large canal ou pore aquifère
le parcourt, et communique avec la cavité vis-
cérale au dessous du péritoine. Sa branchie est
double, et inégale. Sa trompe est longue, pourvue
d'un étroit et assez court ruban garni de trois
rangées de crochets, dont ceux du milieu sont à
cinq pointes, et les latéraux doubles. L'organe
excitateur est énorme et plissé en dessous. Il occupe
presque toute la cavité respiratrice ; son extrémité
présenteune pointe qui est la terminaison du canal
déférent. L'organe dépurateur est composé de fo-
lioles agréablement ramifiées. L'opercule est rou-
geâtre, médiocre, mince, onguiculé et pointu. Il
est des individus qui ont une teinte moins rouge :
même observation pour la coquille , qui est quel-
quefois d'un jaunâtre sale.
Nous prîmes beaucoup de ces Mollusques dans
le détroit de Cook , à la Nouvelle-Zélande. Nous
n'en vîmes que là. Ils se tiennent toujours profon-
4 30 ZOOLOGIE.
dément. Nous en avons pris à plus de vingt-cinq
brasses de profondeur.
DIMENSIONS.
Longueur.
Epaisseur.
pouces, ligne».
2 2
I I
STRUTHIOLAIRE CRÉNULÉE, mâle.
Struthiolaria crenulata.
Lamarck. An. s. v., t. VII, page 148.
Chemn. Conch. 11, t. CCX , fig. 2086-2087.
Martyns, f. 53, x, bonne figure.
Takaï, par les naturels de la baie Tasman.
PLANCHE iil , FIGURES 7-9.
Struthiolaria, testa ovato-conica, transversim
striata , griseo-lutescente ; anfractibus angulatis ,
plaiiulatis ; suturis subtus large canaliculatis.
Nous avons sous les yeux six individus de cette
petite Slruthiolaire, que M. de Lamarck a nom-
mée Crénulée. Bien qu'ils soient tous à peu près
MOLLUSQUES. 43 1
de la même taille, nous sommes embarrassés pour
savoir si c'est vraiment une espèce ou une variété,
ou bien le jeune âge de la grande Noduleuse. Dé-
crire les différences qui les caractérisent n'avan-
cerait point la question que nous voudrions ré-
soudre. Malheureusement nous n'avons pu nous
procurer l'animal de la grande espèce, quelque
prix que nous ayons offert aux naturels de la
Nouvelle - Zélande , seul lieu où l'on ait encore
trouvé de ces Mollusques. Nous laissons à d'autres
le soin d'éclaircir ce point. On pourra se servir
des exemplaires que nous avons déposés au Mu-
séum. Nous allons en attendant donner une idée
de l'animal de ce genre, que nous considérons
comme différant peu des Buccins.
Son pied est fort gros , presque cylindrique ,
ovalaire en dessous, peu étalé sur les bords et
pourvu d'un sillon marginal antérieur. Il porte
un tout petit opercule allongé , pointu, ongui-
culé. Les tentacules grêles , assez courts , ont des
yeux sessiles à leur base externe. L'animal fait
sortir une trompe énorme par sa longueur, qui
nous a paru dépourvue de ruban lingual. Le si-
phon que forme le bord du manteau est à peine
perceptible. La cavité respiratrice est spacieuse.
Une grande branchie en tapisse la paroi supé-
rieure sans y adhérer. Les lamelles en sont grêles,
arrondies , rigides et boutonnées comme celles
des Crépidules. Sous la veine pulmonaire est une
432 ZOOLOGIE.
ligne ondulée représentant la seconde branchie à
l'état rudimentaire. Le cœur est comme à l'ordi-
naire. L'anus est porté sur un pédicule libre.
L'organe mâle s'ouvre en avant du tentacule droit,
à l'extrémité d'un petit tube tronqué. Il est sans
organe excitateur. Le testicule, rougeâtre , gru-
melé, est placé à l'extrémité du tortillon , et la
glande de la dépuration au fond de la cavité pul-
monaire, laquelle est garnie en avant de son bord
droit de follicules muqueux. Tout le corps de
cette espèce est d'un blanc jaunâtre, marqué de
petites stries rougeâtres très-fines. Les tentacules
sont blancs à la pointe.
Nous ne trouvâmes que ce seul individu vivant
sur une des plages de la baie Tasman, dans le
détroit de Cook. La Noduleuse est fort commune
à la baie des Iles. Les naturels en ont des tas de-
vant leur porte , parce qu'ils en mangent l'ani-
mal. Nous ignorons la localité précise qui la leur
fournit. Il est probable que ce Mollusque se plaît
sur les rochers battus par des eaux profondes.
Le voyage de V Astrolabe fera baisser le prix
d'une coquille encore assez chère et rare dans les
collections.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur i 8
Épaisseur » n
MOLLUSQUES. 433
( 7.e division. — Les Nasses.)
BUCCIN LISSE.
Buccinum lœvissimum.
Lamarck,An. s. v., t. VII, page a65, n° 6.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 3l, FIGURES l4"l6.
Buccinum , testa ovato - oblonga , lœvissima ,
nitida,luteo -fulva et cœrulescente ; anfractibus
convexiusculis, connatis ; spira breviuscula, obtu-
siuscula ; apertura lœvi; labro arcuato , inferne
repando. Lamk.
Dans le dessin que nous avons donné de ce
Buccin très-connu, d'après notre collègue M. Gau-
dichaud (Zoologie de VUranie, pi. 72, fig. 8 ),
quelques détails ont été omis; et un nouveau
voyage au Cap nous a permis de les ajouter.
Il fait partie de la division des Nasses. Lorsque
ces Mollusques seront mieux étudiés, ils pour-
ront peut-être former un genre distinct des vrais
Buccins, par la conformation de leur pied, très-
Zoologie. t. 11. 28
434 ZOOLOGIE.
considérable, s'étalant largement, écussonné ou
bilobé en avant, échancré en arrière *; par la pe-
titesse et la forme de leur opercule presque tou-
jours dentelé; enfin par la vivacité de leurs mou-
vements.
Le Buccin lisse a un pied énorme , ovalaire ,
débordant de toutes parts la tête et la coquille,
qu'il peut recouvrir comme celui des Ancillaires et
des Olives. Il a un petit écusson antérieur étroit,
indiqué seulement par une rainure. Il a de plus
un sillon marginal. Postérieurement il porte deux
très-petites pointes cbarnues. L'opercule est ex-
cessivement petit, membraneux , onguiculé et jau-
nâtre. La tête est large, le plus souvent étalée en
disque : il en part deux tentacules assez longs, un
peu pointus, sans aucune trace d'yeux à leur base.
Ce Buccin et la Janthine sont, parmi les Mollus-
ques Pectinibranches que nous avons rencontrés,
les deux seuls qui soient aveugles. Il fait sortir
lorsqu'on l'excite une longue trompe cylindrique
armée de crochets, à laquelle il imprime un mou-
vement de tarière si fort , que sans aucun doute
trois ou quatre coups perforeraient la peau s'ils
portaient au même point. L'œsophage est rétréci.
Deux petites glandes salivaires réunies en boule
versent leur fluide par deux conduits séparés. L'es-
tomac, très-rétréci dans son état de vacuité, doit
* Caractère qui n'avait point échappé à Fabius Columna , comme on peut
le voir dans uue figure de Daniel Major.
MOLLUSQUES. 435
être pris depuis la bouche jusqu'à un renflement
en cul de sac sur lequel s'applique le foie. L'intes-
tin ne forme point de circonvolution et se termine
par un rectum assez court qui s'avance peu ; ce
qui annonce évidemment un animal Carnivore.
L'organe, excitateur est long et contourné en S. Il
fait quelquefois saillie sur le bord droit.
Le manteau est mince, le siphon très-long , se
recourbant sur le dos de la coquille. La branchie
est formée de deux peignes, dont un beaucoup
plus petit placé en dedans du grand. Les nerfs qui
partent du ganglion œsophagien sont remarqua-
blement gros. Tout l'animal est blanc , avec des
stries longitudinales brunes excessivement fines
et plus ou moins rapprochées. On les voit mieux
sur le siphon.
Ce Mollusque jouit d'une faculté que nous
n'avons point observée à un aussi haut degré
dans aucun autre : elle consiste à absorber par
le pied à l'aide de ses pores une grande quantité
d'eau qu'il lance ensuite, quand on l'inquiète, en
jets déliés par derrière ou sur les côtés. Un de
ces canaux aquifères, en forme de T, fort large,
occupe le milieu du pied et communique avec
l'abdomen.
Il habite le fond de la mer, dans la baie de
la Table, au cap de Bonne -Espérance. Mis sur
le sable , il s'y enfonce promptement à l'aide de
son pied , qu'i! fait sortir et qu'il agite dans ton
28*
436 ZOOLOGIE.
les sens pour se débarrasser des obstacles qui le
gênent. Comme il est très-volumineux, il lui faut
un peu de temps pour le faire complètement
rentrer. On profite de sa voracité pour le prendre,
en plaçant sur un filet mis au fond une chair quel-
conque , dont il se gorge et qu'il vomit ensuite
lorsqu'on l'irrite. Son estomac doit dans ce cas
considérablement se dilater. En voyant le dessin,
on est étonné qu'une masse charnue aussi volu-
mineuse puisse être entièrement contenue dans
une telle enveloppe.
Dans cette espèce, le renflement de la coquille
ne nous a pas paru un aussi bon signe pour dis-
tinguer les femelles des mâles, que dans plusieurs
autres Mollusques dioïques. On doit cette décou-
verte à M. le professeur de Blainville.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur de la coquille i 5
Épaisseur » 9
MOLLUSQUES. 437
BUCCIN AGATE.
Buccinum achatinum.
Laniarck, An. s. v., t. VII, (ig. a65, n° 8.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 3l, FIGURE IJ.
Buccinum f testa ovato-turrita , lœvi , luteo-ru-
fescente , anfractibus convexiusculis , supernecon-
fluejitibus ; spira apice obtusiuscula ; apertura
lœvi, basi latiuscula.
Tout ce que nous venons de dire du Buccin
lisse est à peu près commun à celui-ci. Comme
lui il est aveugle, et il n'en diffère que parles par-
ties latérales du disque antérieur du pied , qui se
prolongent en un double filet délié. Le côté droit
seulement a un double filament. Les deux appen-
dices postérieurs sont aussi plus allongés. L'o-
percule est denticulé des deux côtés.
Ce Buccin est moins commun que le précé-
dent, car nous n'avons pu nous en procurer qu'un
seul individu vivant. Sa couleur est blanche ,
fortement striée de noir.
Il habite également dans la baie de la Table.
Les plus grands individus atteignent jusqu'à près
de deux pouces , sur sept lignes d'épaisseur.
438 ZOOLOGIE.
BUCCIN CASQUILLON.
Buccinum nreularia.
Lamarck, An. s. v., t. VII, page 276, n° 5o.
Ibid. pour toute la synonymie.
PLANCHE 32 , FIGURES I~4-
Buccinum , testa ovato-abbreviata, ventricosa ,
crassa, cinerea aut griseo - cœrulescente ; ultimo
anfractu turgido, tuberculis coronato ; anfractibus
spirœ longitudinaliter grosseque plicatis; labro in-
tus striato. Lamk.
Ce Buccin a le pied quadrilatère, allongé, élargi
et longuement auriculé sur les côtés en avant ,
profondément échancré en arrière, où il se ter-
mine par deux pointes. L'opercule est ovalaire ,
arrondi, membraneux, jaune et denticulé sur un
de ses bords. Les tentacules sont longs, très-dé-
liés , portant les yeux sur un renflement près de
leur base. Le siphon est également fort long. Tout
l'animal est blanc, jaunâtre en dessous; l'extré-
mité du siphon est piquetée de noir. Quelques
individus ont de semblables taches sur les côtés
du pied.
MOLLUSQUES. 439
Les Nasses se plaisent à mer basse sur les touffes
de plantes marines , où elles semblent chasser les
petits animaux qui s'y trouvent. Ce sont des Mol-
lusques très -actifs, toujours en mouvement, se
relevant facilement à l'aide de leur pied lorsqu'on
les renverse, ne cherchant pas les eaux profondes,
mais cependant rampant rarement à l'air libre.
On trouve cette espèce dans divers lieux du grand
Océan. Celle-ci provient de Tonga-Tabou. Il y en a
beaucoup sur les bords de la petite île de Pangaï-
Modou.
BUCCIN PAUVRET.
Buccinum pauptratum.
Lamarck, An. s. v., t. VII, page 278, n° 56.
Pouhi-Pouhi, par les habitants de Tonga.
PLANCHE 32 , FIGURES 5-J.
Buccinum, testa ouata , ventricosa, crassius-
cula, longitudinaliter undatim plicata , transver-
sim minutissime striata, alba, luteo-fasciata; ul-
timo aiifractu spira longiore , macula rufa tincto ;
labro intus striato. Lamk.
440 ZOOLOGIE.
L'animal, en tout semblable au précédent pour
l'ensemble de sa forme, a cependant quelques dif-
férences spécifiques, comme les tentacules et le
siphon plus petits; l'opercule arrondi sans dente-
lures. Sa couleur est un blanc jaunâtre, ponctué
de noirâtre dans toutes ses parties.
Il habite l'île de Tonga-Tabou , où il est rare.
On le trouve sur les mêmes lieux que le Casquillon,
dont il a à peu près les mêmes mœurs.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur , 9
Épaisseur 5
BUCCIN COURONNE.
Buccinum coronatum.
Lamarck, An. s. v., t. VII, page 276, n° 5i.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 32, FIGURES 8-IO.
Le même, variété, an species nova? fig. 11-12.
Buccinum , testa ovato - acuta , crassiuscula ,
dorso lœvigata, basi striata pallide olwacea, obs-
MOLLUSQUES. 441
cure zonata; anfractibus prope suturas tuberculd-
tis; labro postice denticulis muricato, intus striato.
Lamk.
Varietas , testa longiore , acuta , ultimo an-
fractu plicata; suturis duplicibus , tuberculatis.
L'animal a le pied très-long, quadrilatère, di-
minuant de largeur à sa pointe terminée par deux
filets qui prennent naissance en dessus ; en avant
il est arrondi et auriculé. L'opercule est ovalaire,
pointu , onguiculé et denticulé tout autour, de
couleur jaune. Les tentacules et le siphon sont
grands. Les premiers sont blancs et le dernier
jaune, ponctué de brun. Le pied est blanc, ta-
cheté de noir.
Il habite le port Dorey, à la nouvelle-Guinée.
DIMENSIONS.
pouces. lignes-
Longueur I »
Épaisseur » 6
C'est avec quelques doutes que nous donnons
comme variété l'individu suivant : ovalaire plus
allongé , moins renflé, canaliculé sur tous ses tours
de spire, qui sont doubles et tuberculeux à leur
base. Le dernier a un ou deux rangs de petits tu-
bercules autour du canal en dessus. Mais l'ouver-
ture est la même, épineuse sur son bord droit,
4/*2 ZOOLOGIE,
et ses couleurs sont semblables pour la bande-
lette brune transverse. Un exemplaire était recou-
vert d'une teinte rouge-ferrugineux.
L'animal a le pied lancéolé en arrière sans ap-
pendices ; son opercule est arrondi, faiblement
denticulé d'un seul côté. Tout le corps est blanc,
piqueté de noir, même le dessous du pied, qui
est un peu jaunâtre en avant , de même que les
tentacules.
On le trouve à Tonga-Tabou, où les habitants lui
donnent le nom de Koï Pouhi-Pouhi. Il habite
aussi la Nouvelle-Guinée.
DIMENSIONS.
l'gnes.
Longueur I2 ±
Épaisseur .
BUCCIN OLIVATRE.
Buccinum olivaceum.
Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 267, n° 11.
PLANCHE 32, FIGURES l3-l5.
Buccinum, testa ovato-conica, longitudina-
liter plicata, transverse striata , rufo -fuscescente
MOLLUSQUES. 443
a ut olivacea ; ultimo anfractu medio lœvigato ;
labro crassiusculo , extus marginato , postice cle/i-
ticulis muricato , intus sulcato. Lamk.
La forme conique, allongée et pointue de ce
Buccin a sans doute déterminé M. de Lamarck à ne
pas le mettre dans sa division des Nasses. L'ani-
mal en offre cependant tous les caractères : son pied
est fort long, auriculé en avant, lancéolé, pointu
en arrière , avec deux filets latéraux postérieurs à
l'opercule, lequel est ovalaire, pointu aux deux
extrémités, onguiculé et rougeâtre.
Les couleurs de ce Mollusque participent de sa
coquille , qui est d'un brun chocolat presque noir.
Le pied et les tentacules, sur un fond jaune, sont
souillés de taches noires rapprochées. Le siphon,
fort long, noir à sa pointe, est bleuâtre, piqueté
de brun à son origine.
Habite l'île de Bourou, une des Moluques.
L'individu qui a servi à nos dessins est long de
dix-sept lignes.
Deux autres plus petits , d'un brun rougeâtre ,
tirant sur l'olive au sommet , n'ont que onze lignes
de longueur. Leur ouverture est blanche, sans ap-
parence de bandelette de même couleur, tandis
que dans le grand exemplaire elle est violacée.
444 ZOOLOGIE.
BUCCIN RÉTICULÉ.
Buccinum reticulatum.
Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 267, n° 14.
Ibid. pour la synonymie, t. XLVII, fig. 7.-6. (bons des-
sins mal gravés.)
Délie chiaje, Suppl. de Poli.
PLANCHE 32 , FIGURES IÔ-IJ.
Buccinum , testa ovato-conica , longitudinaliter
plicata, striis transversis decussata, subgranulosa,
varie colorata ; anfractibus convexo-planis ; aper-
tura rugosa et dentata. Lamk.
Nous ferons, pour cette espèce, la même obser-
vation que pour la précédente, c'est-à-dire qu'elle
doit être mise dans la division des Nasses. Les
individus qu'on nous a rapportés proviennent de
l'île de Vanikoro, dans le grand Océan. Ils sont
identiques avec ceux qui habitent les mers d'Eu-
rope. Du moins n'avons -nous pas trouvé de
différences bien sensibles en les comparant avec
ceux de la collection de M. le prince d'Essling, qui
est celle, comme on sait, qui a appartenu à M. de La-
marck, et a servi à son ouvrage. Par la forme de
MOLLUSQUES. 445
l'animal et ses couleurs, on pourra juger si c'est
absolument la même espèce.
Celui du nôtre a le pied grand, un peu rétréci
et à pointe bifurquée; en avant il est médiocre-
ment auriculé. Sur un fond jaune pâle , il est pi-
queté de noirâtre. Uniformément jaune en des-
sous; l'opercule est fort petit, ovalaire. Le siphon,
long, est souillé de brun verdâtre Les tentacules
sont jaunes et très-pointus. Sa coquille est tachée
d'un joli brun presque noir, formant deux ou trois
bandelettes transverses, irrégulières sur lé* dernier
tour.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
, I «
Longueur
Épaisseur •» 6
BUCCIN FASCIE.
Buccinum jasciatum.
Lamarck , An. s. v., t. VII , p. 27 1 , n° 28.
PLANCHE 32, FIGURES l8-2I.
Buccinum y testa ovato-conica , apice acuta ,
longitudinaliter plicato - granulosa , transversim
446 ZOOLOGIE.
striata , alba vel cinerea aut lutescente ; fasciis
transversis diversimode coloratis , labro intus den-
tato. Lamk.
Cette très-petite espèce toute granuleuse, lon-
gitudinalement plissée, est une Nasse très- com-
mune sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. Comme
le dit M. de Lamarck, elle offre de grandes variétés
dans sa coloration. Le plus ordinairement elle est
toute blanche ou jaunâtre, avec des bandes trans-
verses r©uge-brun dans les sutures, et deux sem-
blables sur le dernier tour.
L'animal a le pied en carré long , bifurqué en
arrière , étalé et lobé en devant , avec l'indice
d'une rainure en dessous. Les tentacules et le si-
phon sont fort longs. Les yeux sont placés à
quelque distance de leur base. Ce Mollusque est
entièrement d'un gris verdâtre. Le pied seul a de
chaque côté et en dessous une ligne couleur de
suie. L'opercule est ovalaire, membraneux, denti-
culé sur un de ses côtés. Lorsque l'animal marche,
il relève la partie postérieure de son pied.
DIMENSIONS.
lignes
Longueur 5 -±
Épaisseur 2 {
MOLLUSQUES. 447
BUCCIN THERSITE.
Buccinum thcrsiies.
Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 277, n° 5a.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 32 , FIGURES 22-24-
Buccinum, testa ovata, dorso valde gibba, lon-
gitudinaliter partira plicata , basi striata, olivacea
vel pallide cœrulescente , albo aut fusco fasciata ;
gibbo lœvi , maculato , labro crasso , intus den-
tato. Lamk.
L'animal a la forme de la plupart des Nasses
précédentes. Son pied n'est que légèrement échan-
cré en arrière. Sa couleur est d'un jaune verdâtre,
excepté en avant où il est brunâtre en dessus. Le
siphon seul est piqueté de brun. L'opercule est
ovalaire et lisse.
Cette espèce habite l'île de Vanikoro.
DIMENSIONS.
lignés.
Longueur 8
Epaisseur , 4
448 ZOOLOGIE.
BUCCIN GLOBULEUX.
BuccinuiH globosum , nob.
PLANCHE 32, FIGURES 25-2-7.
Buccinum, testa globosa , longitudinaliter pli-
cata, transversim striata , subgranulosa , albaaut
lutea, desuper fusco maculata ; spira brevissima >
acuta; labro crasso , albo, intus striato.
Très -petite espèce, arrondie, globuleuse, sans
gibbosité ; remarquable par la grandeur de son
dernier tour, et la blancheur éclatante et polie de
son ouverture. Le dos est obliquement plissé en
long et strié en travers , de sorte qu'il en résulte
de petites granulations quadrilatères un peu apla-
ties sur toute la coquille. La spire, très-courte et
pointue, décrit cinq à six tours un peu arrondis.
La columelle a un pli très-marqué à sa base. Le
bord droit est strié en dedans. La couleur est
blanche ou jaune clair, avec une tache brun rouge
foncé sur le dernier tour. Ordinairement la plu-
part des individus sont régulièrement brun clair,
mais toujours avec le dos taché.
L'animal est jaunâtre piqueté de brun. Son
pied est arrondi et bilobé en avant , échancré en
MOLLUSQUES. 449
arrière. Son siphon est long, mais ses tentacules
sont fort petits. L'opercule, ovalaire , membra-
neux, porte une pointe recourbée à une de ses
extrémités et deux denticules à l'autre.
Cette Nasse, qui est constamment en mouve-
ment, habite l'île de Vanikoro. On la trouve aussi
au havre Carteret de la Nouvelle-Irlande.
DTMF.NSIOiVS.
ligne».
Longueur 5 ^
Épaisseur 3 4
BUCCIN TREILLISSI',.
Buccinum canceUatum , uob.
PLANCHE 32, FIGURES 3o-3l.
Buccinum, testa ovato-conica, acuta, rugosa,
pallide lutea, longitrorsum plicata, lineolis tenuis-
simis, elevatis transversim cincta ; apertura ovali,
angustata y aurantiaca; margine dextro sulcato ;
columella basi uniplicata.
Cette espèce, de moyenne grandeur, est régu-
lièrement conique, très -pointue à son sommet ,
Zoologie, t. 11. 29
450 ZOOLOGIE.
plissée en long et réticulée par des stries trans-
verses, élevées, très-fines, formant des aspérités
par leur croisement avec les plis longitudinaux :
elles sont plus marquées au sommet des sutures.
Cette coquille est d'un jaune très -pâle. L'ouver-
ture est ovalaire, rétrécie, de couleur orangée.
Le bord droit est sillonné ; le columellaire , lisse ,
avec un seul pli à sa base.
Nous n'en connaissons point l'animal. Habite
l'île de Vanikoro.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur o.
Épaisseur 4
BUCCIN MURIQUÉ.
Buccinum muricatum , nob.
PLANCHE S'2 , FIGURES 3'2-33.
Buccinum, testa minima, ovato-globosa, lutea,
apiceacuta, longitudinaliter plicata , transversim
echinata; apertura alba, granulosa, intus striata;
columella uniplicata.
MOLLUSQUES. 451
Très- petite espèce, arrondie, subglobuleuse à
la base , à sommet conique et pointu , plissée en
long , hérissée de nombreux petits tubercules
transverses, comme certaines Ricinules. Son ou-
verture , ovalaire , grande , est granuleuse dans
son contour, et sillonnée en dedans du bord droit.
La columelle porte à sa base un pli , commun à
presque toutes les Nasses.
La couleur de cette coquille est un jaunâtre
très -clair du rougeâtre. Son ouverture est blan-
che. M. deLamarcken possédait une, dans sa collec-
tion, qu'il n'a pas décrite. On la voit également
au Muséum sous le nom de Nucléole. Les individus
en sont blancs ou maculés. Ne l'ayant reconnue
dans aucun auteur , nous nous sommes décidés
à en donner une figure; car c'est vraiment une es-
pèce nouvelle et très -distincte. Nous n'en con-
naissons point l'animal.
Elle habite le havre Carteret, à la Nouvelle-
Irlande.
DIMENSIONS.
lianes
Longueur G
Épaisseur. . /i
*9
*
452 ZOOLOGIE.
BUCCIN DU PORT-JACKSON.
Buccinum jacksomanum , nol>.
PLANCHE 32 , FIGURES 28-29.
Buccinum, testa minima , ovato-conica , longi-
trorsum plicata , luteo - olivacea ; ultimo anfractu
medio lœvigato , antice transversim striato ; vitta
alba cincto; apertura granulosa, intus subsulcata,
postice dentata.
Cette autre petite espèce est ovalaire , conique,
à spire grosse et peu pointue, décrivant environ
cinq tours plissés en long. Le dernier, plissé seu-
lement au côté gauche, est lisse dans le reste de
son étendue ; ce qui pourrait bien ne tenir qu'à
l'âge. Il présente quelques lignes transverses à sa
base , près du canal, et des tubérosités à la suture
qui semblent indiquer plus tard la formation des
plis. Le bord droit a un bourrelet extérieur; en
dedans il n'a que des indices de sillons. La colu-
melle est granuleuse, plissée ; en arrière est une
dent.
Cette coquille est olivâtre, avec une bandelette
blanche on jaunâtre sur le dernier tour. Les côtes
MOLLUSQUES. 453
et les tubercules sont blancs, de même que l'ou-
verture et sa callosité.
Habite le Port-Jackson, d'après M. Fraser, bo-
taniste, qui nous la donna. Nous n'en avons qu'un
individu complet ; beaucoup d'autres n'avaient
point encore formé leur ouverture. Nous n'en
connaissons point l'animal.
DIMENSIONS.
Longueur - • > 7
Épaisseur 3
BUCCIN LIME.
Buccinurn senticosum .
Cancellaria senticosa, Lamarck, Anim. s. v., t. VU , p.
n4, n° 7.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 3l, FIGURES I~4-
Buccinurn , testa ovato - oblonga , subturrita ,
scabra, longitudinaliter plicata, striis transversis
434 ZOOLOGIE.
cancellata , albida aut pallide fulva , inferne zona
rufo rubente cincla ; plicis per totam longitudi-
nem denticulato-asperis ; columella obsolète tri-
plicata. Lamk.
Un examen attentif de l'ouverture de cette co-
quille , de la forme de son canal , joint aux plis
de la columelle et aux sillons du bord droit , au-
rait pu faire deviner qu'elle était plus près des
Buccins que des Turbinelles, sans avoir recours à
l'étude de son animal , qui est tout-à-fait celui des
Nasses.
Il est considérable. Son pied , à sillon marginal,
s'avance beaucoup au-delà de la tête, en s'évasant
et formant deux pointes latérales. Il est lancéolé
en arrière et terminé par un filament, que re-
couvre en partie l'opercule, qu'on peut appeler
terminal. Il est allongé, rétréci, onguiculé, mem-
braneux et très-pointu. Les tentacules sont gros,
recourbés, portant les yeux sur la moitié de leur
longueur, et terminés pnr un filament délié. Le si-
phon est fort long. La cavité respiratrice contient
deux branchies inégales : la plus grande a ses la-
melles épaisses, libres un peu par la pointe. La
trompe est très-longue , pourvue d'un ruban lin-
gual à trois rangées de crochets.
Dans les mâles, le pénis est long, mince et plat ;
il sort de ce qu'on peut appeler sa gaîne ou pré-
puce, non par le côté, mais tout- à -fait à l'extré-
MOLLUSQUES. 455
mité , qui est tronquée. Le conduit déférent n'est
pas seulement une rainure, comme dans quelques
Mollusques , mais un canal complet dont on aper-
çoit le trajet sur le plancher inférieur de la cavité
respira trice.
Le manteau porte l'empreinte des sillons inté-
rieurs , dont la coquille est marquée.
La couleur varie un peu sur deux de ces Mol-
lusques que nous avons observés. Le pied, jaune
en dessous, jaunâtre en dessus, est marqué de
stries rougeâtres et de raies noires en arrière. Un
écusson, arqué, blanc, bordé de noir, le distingue
en avant. Les tentacules sont jaunâtres , avec des
teintes qui recouvrent aussi le siphon , dont le
fond est bleuâtre. L'opercule est d'un jaune vif.
Habite l'île d'Amboine. Est-il bien sûr qu'on le
trouve à la Nouvelle-Hollande , comme l'indique
M. de Lamarck? Nous ne le pensons pas.
DIMKNSIONS.
lignes.
Longueur 18
Épaisseur 9
456 ZOOLOGIE.
BUCCIN VIOLACÉ.
Buccinurn violaceum, nob.
PLANCHE 3o, FIGURES 32-34-
Buccinurn, testa ouata, subglobosa , transver-
sim sulcata,fuscescente-violacea. Spira brevi, ob-
tusa, lœvi; apertura ampla, sulcata , fusca.
Cette espèce est courte, globuleuse, ventrue ,
à spire obtuse, arrondie et lisse, décrivant quatre
tours et demi transversalement sillonnés d'une
manière large et peu profonde. L'ouverture est
ample et ovalaire, d'un brun clair, sillonnée sur
son bord droit, lisse sur la columelle, qui est ar-
rondie. Le canal est fort court et calleux. Cette
coquille est d'un rouge brun violacé. On la pren-
drait facilement pour une Pourpre, et elle a même
plusieurs rapports avec la Fustigée (Cruentata, de
Lamarck. )
L'animal a la tète , le pied et le siphon d'un vio-
let très - foncé. Les tentacules sont longs et por-
tent les yeux à leur base; leur pointe est blanche;
le dessous du pied est orangé et ses côtés sont
striés de brun. L'opercule est ovalaire, un peu
pointu, brun et paucispiré. Sa forme et la place
MOLLUSQUES. 457
des yeux suffisent pour classer cette coquille parmi
les Buccins. Elle paraît commune dans la baie de
la Table, au cap de Bonne-Espérance, à en juger
par les débris roulés que nous y avons rencontrés.
Cependant la coquille avec son animal y est rare.
Les individus petits, plus allongés, moins ven-
trus, sont probablement des mâles.
DIMENSIONS.
ligues.
Longueur 16
Épaisseur 9
458 ZOOLOGIE.
Genre EBURNE. — Ebuma , Lamarck.
ÉBURNE CANALICULÉE.
Eburna spirata.
Lamarck. , Anim. s. v., t. VII, page 280, n° 3.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 3l , FIGURES 10-l3.
Eburna, testa ovato - acuta , ventricosa, lœvi ,
maculis luteo-fulvis pic ta ; anfractibus superne
canaliculatis : canulis margine externo acuto ;
spira apice cœrulea; callo columellœ umbilicum
partim obtegente. ( Lamk. )
C'est avec les Buccins que doivent aller les
Eburnes , bien que l'animal ait certains rapports
de formes, dans la tête et les tentacules, avec les
Tritons ; son opercule ressemble même à celui
du Pileare. Ce sont ces différences qui doivent
porter à maintenir ce genre , jusqu'à de plus
amples observations sur les animaux des diverses
espèces qui le constituent. L'Éburne canaliculée
a la tète large , arrondie en avant , portant de longs
MOLLUSQUES. 45!)
tentacules pointus, divergents comme les branches
du Lyre, oculés sur un renflement de leur base.
Ce faciès que le dessin seul peut rendre, exprime
celui des Tritons et desRanelles. On voit sortir de la
bouche une très-grosse et longue trompe cylin-
drique , pourvue d'un ruban lingual peu long,
dont les épines sont sur trois rangées ; les deux
latérales,simples, fortement coudées ; les moyennes
à cinq dents. Les glandes salivaires sont extrême-
ment petites, molles, diffluentes et grumelées. Il
faut considérer l'estomac comme formé de deux
parties : la première allongée, ample , sans dilata-
tion , et la seconde renflée en cul de sac , recevant les
conduits du foie qui l'embrasse en totalité. L'intes-
tin en sort et se termine tout de suite et sans circon-
volution par le rectum. Le testicule suit le contour
de la spire qu'il se partage avec le foie. Son canal
déférent est saillant sous les téguments de la ca-
vité pulmonaire et gagne un organe excitateur
fort petit , aplati , recourbé et pointu.
Le siphon est peu développé ; au côté opposé ,
sous le manteau , sont les plis qui sécrètent la mu-
cosité. La branchie supérieure est fort grande,
arquée; la seconde , petite et courte. Le pied,
large, épais, à sillon marginal, porte un grand
opercule, ovalaire , pointu comme un pépin de
courge , onguiculé, brun, fermant bien l'ouverture.
La couleur générale de ce Mollusque est d'un jaune
clair , taché de larges plaques d'un brun foncé ,
iGO ZOOLOGIE.
en forme de bande sur la tète , et inégales sur les
côtés du pied.
La coquille est revêtue d'un épiderme rou-
geâtre, qui en marque les teintes. Le canal pro-
fond de la partie postérieure du bord droit , qui
élargit singulièrement les sutures, est produit par
un repli en gouttière du manteau.
Cette Eburne provient de Ceylan. Nous ne l'avons
point représentée en couleur, parce que l'animal
était mort.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i »
Largeur i 12
MOLLUSQUES. 461
Genre VIS. — Terebra, Bruguières.
C'est près des Buccins que les Vis doivent être
placées ; il existe , en effet, entre ces Mollusques,
certains rapports d'organisation qu'il est facile de
saisir, sans toutefois dissimuler qu'elles ont aussi
des affinités avec les Mitres par leurs mœurs,
par l'extrême petitesse de leurs tentacules et la
place de leurs yeux. Et si réellement il y a des
Mitres operculées, le passage sera encore plus
facile.
VIS POLIE.
Terebra dimidiata.
Lamarck , An. , s. v. , t. VII, page s85, n° [t.
Ibid. pour la svnonvmie.
Martyn, 93; bonne figure.
PLANCHE 36, FIGURES I7-18.
Terebra, testa turrito - subulata , lœvi, luteo-
carnea, maculis albis aut fuscis longitudinalibus
undatis subbijîdis ornata ; anfractibus planulatis ,
superne sulco impresso divisis : supremis longitu-
dinaliter striatis. (Lamk. )
462 ZOOLOGIE.
Nous devons à M. de Blainville quelques détails
sur l'organisation de l'animal des Vis , d'après un
individu de l'espèce tachetée que nous avions
rapporté des îles Sandwich, dans notre premier
voyage. (Zoologie de l'Uranie, pag. 449» pi- 69.)
Ce professeur s'en est servi , dans son Manuel de
Malacologie, pour caractériser le genre; mais c'est
moins dans cet ouvrage qu'il faut chercher son
opinion à ce sujet, que dans le Dictionnaire des
Sciences naturelles, à l'article Vis, parce que,
comme il le dit lui-même, il a été trompé par un
passage d'Adanson. Ayant eu occasion, aux îles
des Amis, d'observer ces animaux , nous allons
ajouter quelques faits de plus à ce qu'on sait
déjà.
En voyant sur nos dessins la petitesse des par-
ties extérieures de l'animal, comparées à la lon-
gueur et à la pesanteur de la coquille , on préjuge
d'avance quels efforts il doit faire pour l'élever
et la soutenir, car elle ne traîne pas ; ce qui est
visible par la beauté de son poli. Quoique ce
Mollusque soit craintif et sorte peu au dehors, il
est cependant à présumer qu'il se meut souvent
et qu'il recherche les eaux claires, autrement il
serait recouvert de l'enduit limoneux qui souille
la plupart des Mollusques sédentaires.
L'animal de la Vis polie, mâle, a la tète assez large,
les tentacules distants, excessivement petits et
courts : à peine y aperçoit-on les yeux vers le mi-
MOLLUSQUES. 40.5
lieu de leur longueur. Le pied est allongé, un peu
cylindrique, évasé, sillonné en avant, portant un
opercule assez grand , ovalaire, bien régulièrement
onguiculé. Entre les tentacules sort assez commu-
nément une grosse trompe cylindrique , suscep-
tible de se dilater en cloche , ainsi que nous l'avons
représentée; la langue qu'elle contient est lisse et
sans apparence de crochets. L'estomac est allongé,
mais peu dilaté. Les glandes salivaires qui entourent
l'œsophage sont vermiculées, réunies en un seul
paquet arrondi comme dans la Mitre. L'intestin,
après avoir passé dans le foie , revient à droite et
se termine par un assez gros rectum. L'organe
biliaire occupe presque tout le reste de la spire
avec le testicule. Ces parties étaient trop racor-
nies dans nos individus, pour qu'à notre retour
nous ayons pu les développer convenablement,
et nous avons dit ailleurs les occupations pres-
santes qui nous empêchaient , dans les relâches,
«le tenter de faire de l'anatomie sur les animaux
frais. Le canal déférent se montre sous la peau de
la cavité respira trice, sous la forme d'un petit cor-
don tremblé ; il gagne la gaîne de l'organe excita-
teur, qui est longue, recourbée, ouverte à sa
pointe par où sort le pénis proprement dit, qui
n'est que la suite du canal déférent. Sur le vi-
vant, ce corps était denticulé en scie sur un de
ses bords, tandis qu'un autre individu de la même
espèce, conservé dans l'esprit-de-vin, l'avait seu-
464 ZOOLOGIE.
lement ridé et tel que nous le représentons dans
les détails anatomiques.
La cavité branchiale est vaste, étendue en lon-
gueur; elle porte au côté gauche un long peigne
étroit à lamelles fines et serrées. La seconde est
petite. Le cœur nous a paru fort allongé. Le si-
phon qui introduit l'eau dans la cavité pulmonaire
est gros et court, et il ne fait que peu de saillie au-
delà du canal. Des plis folliculeux, occupant le bord
du manteau, sécrètent une mucosité plus ou moins
abondante : celle qui sort de l'organe de la pourpre
ou de la dépuration, est couleur de laque.
Tout l'animal est d'un jaune orangé uniforme
et clair. Dans la femelle , l'utérus tient la place du
conduit déférent , longe le rectum et s'ouvre près
de l'anus.
La Vis polie se distingue par ses tours doubles
ou rubanés, marqués d'un triple cordon de taches
quadrilatères qui varient en couleurs depuis le
blanc jusqu'au joli brun clair tirant sur la terre
de Sienne calcinée : cette dernière teinte est
celle de l'individu que nous faisons figurer.
Habite l'île de Tonga-Tabou.
niMKNSioprs.
jMHices.
li s: lies
h
"2
Épaisseur à la base .
8
»
MOLLUSQUES. 465
VIS TIGRÉE.
Terebra subulata.
Lamarck , An. s. v., t. VII, p. 286 , n° 6.
Ibid., pour la synonymie.
PLANCHE 36 , FIGURES I9-2O.
Terebra y testa turrito-subulata , angusta, lœvi-
gata, albida ; anfractibus convexiusculis , macu-
lis quadratis rufo-fuscis biseriatim cinctis : supre-
mis sulco impresso divisis. Lamk.
Cette espèce est figurée pour montrer que l'a-
nimal ne diffère pas de celui de la précédente.
Sa tête s'allonge sous la forme d'un petit mufle
qui disparaît lorsque la trompe se dilate et sort.
Les tentacules sont plus gros et moins distincts.
Nous aurions cru voir que les yeux étaient pla-
cés tout-à-fait à leur extrémité; ce qui tenait pro-
bablement à la contraction de la pointe qui les
domine. Le pied est ovalaire, dilaté; le pénis long,
grêle et entièrement lisse : il était violacé ainsi
que le bord du manteau , tandis que toutes les
autres parties de l'animal étaient d'un jaune assez
intense. Le siphon est court et sans saillie exté-
rieure.
Zoologie. T. 11. 3o
466 ZOOLOGIE. ■
Tout ce que nous avons dit de l'organisation
de l'espèce précédente se rapporte à celle-ci,
qu'on trouve dans les mêmes lieux.
L'individu qui a servi à nos dessins a quatre
pouces de longueur sur huit lignes d'épaisseur
à la base.
VIS RUBANEE.
Terebra tœniolata, nob.
PLANCHE 36, FIGURES -?.5-l6.
Terebra, testa turrito-subulata , angusta , longi-
tudinaliter striata , rosea, tœniolarubra bicincta;
anfractibus convexiusculis superne sulco impresso
divisis et albo cinctis; columella lamellosa.
Petite espèce très-élégante, non ventrue, dont
les tours sont larges , séparément striés en long ,
élevés, bifides , c'est-à-dire divisés près de leur
sommet par une strie décurrente, formant un ru-
ban d'un blanc jaunâtre sur un fond rose. Un
petit ruban rouge très -étroit parcourt tous les
tours en touchant presque les sutures: il est double
au dernier; et comme il n'est pas plus large que
MOLLUSQUES. 467
la strie dont nous venons de parler, il rend la co-
quille comme doublement cerclée. La bouche est
ovalaire, entière, c'est-à-dire qu'une lamelle qui
recouvre la columelle se joint au bord droit.
Cette coquille, dont nous ne connaissons point
l'animal, se trouve à Tonga-Tabou.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i 1
Épaisseur à la base » (y
VIS CHAPELET.
Terebra nionilc , nob.
PLANCHE ,*>6 , PIGURES 2 1-22.
Terebra , testa turrito • subulata , lœvi , lutea ,
anfractibus superne sulco divisis, tuberculis albi-
dis planis ornatis; columella lamellosa.
Autre petite espèce, moins conique que la pré-
cédente , polie , brillante , dont les tours assez
larges, d'abord planes, d'un jaune fauve uniforme,
sont cerclés par une petite bandelette tubercu-
w
468 ZOOLOGIE.
leuse, dont les tubercules sont blancs, peu éle-
vés et quadrilatères. L'ouverture est entière par
la lamelle qui recouvre la columelle et vient se
joindre au bord droit.
Nous ne connaissons ni l'animal ni la patrie de
cette coquille. Elle habite peut-être les Marianes
ou les Carolines.
DIMENSIONS.
pouces.
lignes
1
8
Épaisseur à la base. .
CI
3
VIS STRIÉE.
Terebra striata, nob.
PLANCHE 36 , FIGURES 23-24-
Terebra, testa turrita, basi leviter ventricosa,
albido fulvoque marmorata ; arifractibus con-
vexiusculis , superne sulco divisis , longitrorsum
separatim striatis ; ultimo anfractu linea ru/à bi-
cincto.
Petite espèce, conique, assez peu pointue, lé-
gèrement ventrue à la base, dont les tours de
MOLLUSQUES. 469
spire sont larges , bifides , et tous séparément
striés en long par des sillons profonds, rougeâtres,
écartés les uns des autres, et qui , en passant d'un
tour à l'autre, ne se correspondent pas toujours.
Le ruban qui borde chaque tour près des sutures,
devient tuberculeux vers la pointe de la spire.
Une strie décurrente , double ou même triple sur
le dernier tour , se perd insensiblement sur les
autres.
L'ouverture est allongée , la columelle tordue ,
avec un pli très-oblique à la base. Le fond de la
coquille est blanc avec des maculatures fauves ,
quadrilatères , allongées.
L'animal nous est inconnu, de même que la pa-
trie de cette coquille, que nous supposons pro-
venir des îles Carolines.
Un individu, assez semblable au nôtre, existe
au Muséum, sous le nom de Pertusa, qui équi-
vaut à peu près à celui que nous avons donné.
1HMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur i 10
Épaisseur à la base 4
470 ZOOLOGIE.
VIS PLOMBÉE.
Tcrcb/a nlumbea , nol>.
PLANCHE 36, FIGURES ^9-JO.
Terebra, testa turrito-subulata, polita, longi-
trorsum plicata, transversim tenuissime striata ,
brunneo-phunbea , vitta nigra decurrente cincta;
apertura jusca ; columella conforta biplicata.
Très-petite espèce très-pointue , ayant des rap-
ports avec la Vis Foret , mais ses côtes sont plus sail-
lantes, plus ondulées, et au lieu d'être ponctuée,
elle est ceinte par un ruban noir sur un fond jau-
nâtre sale, ce qui lui donne une teinte légèrement
plombée. Les tours de spire sont obliques, longs
et élevés, profondément cannelés, formant des sil-
lons longitudinaux auxquels ne correspondent
pas les arêtes du dernier tour. Ils sont de plus
striés très-finement en travers. Le fond de l'ou-
verture est d'un bleuâtre sombre, et la columelle
est tordue et doublement plissée.
Habite les Moluques. Son animal nous est in-
connu.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur io{
Epaisseur à la base a
MOLLUSQUES. 471
VIS CATNCELLÉE.
Terebra canceUata, nob.
PLAiVCHli 36, FIGURES 27-28.
Terebra, testa turrito - subulata , aspera, lon-
gitrorsum undatim plicata, transverse tenuiter
sfriata, rubente aut fuscescente ; anfractibus su-
perne sulco impresso divisis.
.Petite espèce assez pointue, terne et âpre au
toucher par ses cannelures longitudinales un peu
en ondes que traversent des stries déliées. Chaque
tour est allongé et divisé à son sommet par un
sillon transverse ; ce qui forme comme un ruban
décurrent près des sutures. Deux individus varient
un peu pour les couleurs : l'un est d'un rouge
brun sombre, et l'autre brun violacé très-foncé.
Cette Vis provient des Moluques. L'animal en
est inconnu.
DIMENSIONS
pouces, lignes.
Longueur ' *
Épaisseur à la base 2
472 ZOOLOGIE.
Genre LITTORINE. — Littorina, Férussaç.
M. de Férussaç a formé ce genre pour de pe-
tites coquilles d'organisation diverse , réparties
dans les genres Turbo, Buccin, Phasianelle, etc.
Il était, en effet, assez difficile de classer plusieurs
de ces Mollusques ; et l'on ne pourra même bien le
faire que lorsque l'on connaîtra leurs caractères ana-
tomiques les plus essentiels. Nous n'avons pu nous
livrer à ces recherches pour les sept espèces que
nous donnons; cependant nous avons vu que celles
que nous avons étudiées, doivent être placées près
des Buccins, bien qu'elles n'aient pas de siphon.
Mais on voit des Mollusques du même genre,
comme les Mitres par exemple, qui ont un si-
phon très-long et quelquefois à peine apparent.
Quant aux espèces qui avoisinent le Turbo lit-
toral , ce sont très-probablement des Buccins, et
les sexes sont alors séparés. Car si elles se rap-
portaient au groupe des Troques et des Turbos,
l'opercule serait différent, et par cela seul on pour-
rait aussitôt en déduire une organisation interne
tout autre , dans la branchie , le cœur , dans
l'appareil génital et même le système nerveux.
Enfin ce seraient des Mollusques hermaphrodi-
tes, dont \m seul sexe, le femelle, est bien ap-
MOLLUSQUES. 473
parent. Nous entrerons dans plus de détails sur
un sujet que nous ne faisons qu'indiquer ici, lors-
que nous en serons aux Troques. Mais ne sem-
ble-t-il pas bien particulier qu'on aille étudier la
nature au loin , tandis que nous ignorons plusieurs
de ses phénomènes les plus intéressants, qui sont à
notre portée et se passent pour ainsi dire tous les
jours sous nos yeux ? Ce sont les Turbos, les Tro-
ques et les Monodontes, dont l'organisation et le
singulier mode de reproduction sont inconnus,
qui nous portent à dire cela.
Plusieurs des Mollusques qu'on range parmi
les Littorines sont remarquables par la minceur
et la fragilité de leur coquille, à tel point que les
rencontrant sur les arbres du rivage , on pour-
rait les prendre pour des Mollusques terrestres.
Us vivent infiniment plus dans l'air que dans l'eau,
quoiqu'ils s'éloignent peu de ce dernier élément.
Us se plaisent surtout sur les rameaux des végé-
taux qui dominent les eaux, le long des pieux qui
supportent les maisons des naturels. Partout,
dans les contrées chaudes, on ramasse de ces ani-
maux à pleines mains. D'autres préfèrent les her-
bes des rivages. Quelques caractères organiques
peuvent déterminer ces habitudes. Nous donne-
rons les détails que nous aurons pu saisir en dé-
crivant chaque espèce en particulier.
474 ZOOLOGIE.
L1TTORINE ANGIILIFERE.
Littorina angulifera.
Phasianelle angulifère, Laraarck. , An. s. v. , t. VII,
p. 54 , n° 10.
Lister, t. DLXXXIII, f. 37-38.
PLANCHi. 33, FIGURES 1-3.
Littorina , testa oblongo-conica , carinata > basi
ventricosa, teniuscula, transversim striata; ma-
culis in fundo vario pallidoque longitudinalibus
inœqualibus rufo-fuscis ; ultimo anfractu anguli-
fero; spira apice acuta. Lamk.
C'est sans doute cette espèce et ses analogues
qui auront porté M. de Férussac à les ôter des
genres où elles étaient, pour en former celui des
Littorines. Ce sont en effet des coquilles fort
minces, la plupart striées, à opercule membra-
neux et paucispiré. M. de Lamarck, qui n'en con-
naissait pas l'animal, les a rangées parmi lesPhasia-
nelles, qui ont une organisation bien différente,
car ce sont de vrais Turbos. La coquille, qui nous
MOLLUSQUES. «75
occupe, a une carène arrondie, bien visible , qui
passe sur le dernier tour et côtoie toutes les
sutures; le pli de sa columelle est violet sur le
vivant. Son opercule est d'un rouge brun très-
foncé.
L'animal a le pied ovalaire, assez grand, à sillon
marginal antérieur, jaune en dessous avec une
ligne brune au milieu, verdâtre piqueté de noir
sur les côtés. Le mufle s'allonge en forme de
trompe; il est noir, et jaune seulement à son ex-
trémité. La tête est marquée d'une tache noire
accompagnée de deux bandes jaunes. Les tenta-
cules, médiocrement allongés, coniques, poin-
tus, piquetés, comme annelés de brun, portent
les yeux sur un renflement de leur base. Le
manteau , d'un brun clair, a son limbe blanc. La
cavité pulmonaire est fort grande et largement
ouverte. Elle contient deux branchies, dont une
fort petite est reléguée au côté gauche, l'autre
occupe tout le plafond auquel elle adhère, et se
porte du côté opposé jusqu'à toucher le rectum.
Les lamelles en sont aplaties et fixées.
La langue est presque aussi longue que celle
des Patelles, dont elle a un peu la forme, avec trois
rangées de crochets. Mais ce qui est bien particu-
lier, c'est que les deux sexes sont réunis comme
dans les Pulmonés. L'organe excitateur est énor-
me et saillant sous le tentacule droit. Il est plissé,
peu pointu, et porte une rainure sur son bord
476 ZOOLOGIE.
externe. Le testicule paraît placé en avant du foie,
à l'endroit où commence le rectum.
L'utérus côtoie la fin de l'intestin et s'ouvre un
peu en arrière de l'anus.
Ainsi ces Mollusques sembleraient faire par
leur organisation le passage des Pectinibrancbes
aux Pulmonés. Leur branchie en effet n'est plus
libre; ce n'est qu'un repli de la partie supérieure
du manteau : de là probablement cette nécessité
de vivre plus à terre que dans l'eau. D'un autre
côté, ils sont hermaphrodites insuffisants, et ont
besoin d'un accouplement réciproque. Nous re-
grettons que le temps et nos occupations ne nous
permettent pas de compléter leur anatomie, qui
doit être des plus intéressantes.
L'individu qui a servi à nos dessins provient de
Tonga-Tabou. La même espèce se retrouve au
port Dorey de la Nouvelle-Guinée et ailleurs.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur des plus grands i 3
Épaisseur o.
MOLLUSQUES. «77
LITTORINE DE SYDNEY.
Littorina luteola, nob.
PLANCHE 33 , FIGURES 4~7 •
Littorina, testa conica, apice acuta, carinata,
tenui, transversim striata, lutea fusco - rubente
picta; apertura subrotunda.
Cette espèce se distingue par sa forme élancée,
turriculée , à sommet pointu. Le dernier tour est
de la même longueur que tous les autres réunis,
non renflé, traversé par une petite carène arron-
die, qui va se perdre dans les sutures. Quelques
individus en ont deux seulement sur le dernier
tour , qui présente assez ordinairement un bour-
relet éloigné du bord droit. L'ouverture est à peu
près ronde , un peu anguleuse postérieurement,
sanspresqueaucunedépressionàlacolumelle.Cette
coquille est profondément striée transversalement
d'un jaunâtre clair piqueté de brun et de rou-
geâtre. Ces taches sont longues et suivent le sens
des stries. Il y a quelque variété dans l'intensité
de la coloration; et quelques exemplaires ont de
petites flammes brunes longitudinales.
478 ZOOLOGIE.
L'animal a ses tentacules gros, courts , coni-
ques, jaunes, striés de brun. Les yeux sont sessiles
et placés sur leur base. Le mufle est allongé, noir
en dessus , jaune au bout. Le pied est ovalaire ,
jaune , avec une ligne brune médiane en dessous,
piqueté de brun sur les côtés. Son opercule est
excessivement mince, jaunâtre et paucispiré. Lors-
que l'animal marche , on voit le manteau saillir
en arrière au dessus du pied. Quelques individus
ont les tentacules entièrement jaunes. L'organe
excitateur est long, gros , bifurqué à sa pointe ,
qui se recourbe en crochet.
Nous rencontrâmes cette Littorine dans les
herbes que la mer recouvre parfois , au port
Jackson , dans la rade de Sydney, de l'autre côté
de la ville où se trouve une aiguade. Autant que
nous pouvons nous le rappeler , c'est la seule
localité où elle se trouve.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur.
Epaisseur.
MOLLUSQUES. 470
LITTORINE DE DIÉMEN.
Liltorina diemencnsis, nob.
PLANCHE 33, FIGURES 8- I I .
Littorina , testa minima , ovato-conica , apice
acuta , transversim tenuissime striata , cœrules-
cente; ultimo anfractu vittato ; apertura viola-
cea ; columella depressa.
Les quatre espèces que nous allons maintenant
décrire s'éloignent des précédentes par la solidité
de la coquille; leur mufle ne parait pas non plus si
allongé. Elles sortent bien de l'eau , mais en de-
meurent peu éloignées sur les rochers qu'elles
couvrent de leurs quantités innombrables. Enfin
leurs rapports avec les Buccins sont plus grands.
Nous n'avons point étudié leur organisation. Nous
avons seulement vu suriaPhasianelle mauritienne
de Lamarck, qui est une des plus grosses espèces,
que la branchie tapisse le plafond de la cavité,
et que la langue est munie d'un petit ruban à
crochets.
La Littorine deDiémenest absolument le Turbo
bleuâtre de M. de Lamarck, qu'on trouve dans la
480 ZOOLOGIE.
Méditerranée , avec des stries transverses de plus
que n'a pas ce dernier. Les individus en sont aussi
généralement plus grands. Il est court, un peu renflé
à la base, aspire assez pointue. Sa couleur est d'un
bleu tirant sur le céleste, avec une bandelette irré-
gulière, plus foncée sur le dernier tour. Son ouver-
ture est arrondie , un peu anguleuse , d'un violet
sombre en dedans. La columelle est déprimée. La
coquille a beaucoup plus d'éclat dans l'eau, que
lorsqu'elle est exposée à l'air.
L'animal a les tentacules gros, courts, avec un
gros renflement à leur base pour les yeux. Ils sont
jaunâtres et ponctués de brun sur les côtés. Le
pied est large , ovalaire , blanc en dessous avec
une ligne brune au milieu, et brun sur les côtés.
La tête et le mufle sont noirs en dessus , avec des
teintes verdâtres. L'opercule est brun-rouge , ova-
laire et paucispiré.
Cette espèce couvre les rochers de tout le litto-
ral de la partie sud de la Nouvelle-Hollande , de
l'île de Van-Diémen et même de la Nouvelle-
Zélande. Elle est fort petite. Les plus grands indi-
vidus ont les dimensions suivantes :
lignes.
Longueur , 5
Epaisseur 3
Parvenus à leur plus grand accroissement
presque tous ont le sommet et la spire rouges.
MOLLUSQUES. t8l
LITTORINE CEINTE.
Littorinn cincta , nob.
PLANCHE 33, FIGURES 20-21.
Littorina, testa ovato-conica , apice acuta, basi
subcarinata, transversim late striata, luteo-fusco
cincta ; apertura ovali spadicea ; columella de-
pressa violacea.
Assez petite espèce , courte , très - conique , à
spire pointue , dont les tours sont un peu arron-
dis, le dernier portant une carène peu saillante,
mais qui se distingue cependant des sillons trans-
verses. L'ouverture est arrondie , d'un brun vio-
lacé. Le bord gauche est très-aplati, presque en
gouttière , blanc et violacé. Cette coquille est
transversalement et régulièrement striée. Les sil-
lons sont peu profonds, jaunes et assez espacés,
ce qui donne l'air de petites bandelettes à leurs
intervalles bruns. La pointe de la spire est bleuâ-
tre.
Nous ne connaissons point l'animal de cette
espèce qui a des rapports avec la Phasianelle sillon-
née de M. de Lamarck, qui elle-même est une Litlo-
rine.
Zoologie, t. il. 3i
482 ZOOLOGIE.
Nos individus proviennent de la Nouvelle-Zé-
lande, où ils paraissent rares.
DIMENSIONS.
Iikhps.
Longueur fi
Épaisseur 4
LITTORINE PYRAMIDALE.
Littorina pyramidalis, noh.
PLANCHE ."i3 , FIGURES I2-l5.
Littorina, testa conica elongata, basi inflata ,
apice acuta, tuberculata ; griseo-fusca ; ultimo an-
frac tu plicato duabus seriebus nodulorum cincto ;
apertura minima rotunda ; columella depressa ,
subcanaliculata , basi dilatata.
Cette espèce est remarquable par sa forme en
pyramide, dont le dernier tour, très-renflé, semble
être la base de laquelle s'élève assez brusque-
ment le reste de la spire. Elle est rugueuse, ceinte
d'un cordon de tubercules sur le sommet des tours:
le dernier en a deux rapprochés, qui sont presque
MOLLUSQUES. 483
épineux; il offre de plus quelques plis longitudi-
naux près du bord droit. L'ouverture est petite,
ronde, fauve ; lacolumelle est largement déprimée,
un peu canaliculée , et dilatée à sa base. Le der-
nier tour est, en général, d'un joli gris opalin, et
le reste de la coquille d'un brun rougeâtre clair,
sur lequel se dessinent de petits tubercules blancs.
L'animal a les tentacules assez courts , portant
les yeux sur un renflement de leur base. Ils sont
d'un vert sale au milieu , avec deux lignes longi-
tudinales enfumées. La bouche , placée à l'extré-
mité d'un petit mufle en forme de trompe, a son
limbe noir et un ruban lingual filiforme démesu-
rément long. Le pied est ovalaire , blanc et un
peu large en avant , sale en arrière. La branchie
occupe tout le plafond en travers, et l'organe ex-
citateur est fort long. L'opercule est brun et pau-
cispiré.
Cette Littorine a quelques rapports éloignés
avec le Turbo muriqué. Elle se trouve à la baie
Jervis , dans la Nouvelle-Hollande.
niMKNSIOTNS.
lianes.
Longueur iOy
Épaisseur à la base fi 1
S.
484 ZOOLOGIE.
LITTORINE MILIAIRE.
Littoral a miliaris, nob.
PLANCHE 33, FIGURES l6-IQ.
Littorina, testa ovato - globosa , apice acuta ,
vittis granosis confertis cincta, cinereo-plumbea ;
fauce violacea et alba; columella depressa , basi
dilata ta.
Cette petite espèce est globuleuse , à spire courte
et très-pointue, toujours noirâtre à la pointe, tan-
dis que le reste de la coquille est d'un assez joli
gris bleuâtre. Elle est couverte de granulations
ou tubercules arrondis en lignes transverses très-
serrées. L'ouverture est subovalaire, d'un violet
foncé , marqué de deux lignes blanches trans-
verses , constantes dans tous les individus. La co-
lumelle est violacée, aplatie , un peu dilatée à sa
base. Le bord droit est sillonné seulement sur son
limbe, et varié de blanc et de brun.
L'animal a les tentacules gros, courts, coniques,
pointus, renflés à leur base pour les yeux. Ils sont
d'un brun clair, et la tète est presque noire en des-
sus. Le mufle est jaune à son extrémité. Le bord
du manteau et le dessous du pied sont jaunes. Ce
MOLLUSQUES. 485
dernier est brun , strié de noirâtre sur les cotés.
La branchie occupe transversalement tout le pla-
fond de la cavité. La langue a un ruban corné as-
sez court. L'opercule est large, ovalaire , mem-
braneux , brun et paucispiré.
Ce Mollusque est très-fréquent à l'île de l'Ascen-
sion. Il se plaît sur les rochers battus par la mer.
Il serait difficile de le distinguer du Turbo mu-
riqué, sans son défaut d'ombilic et sa bouche
constamment colorée de la même manière. Il est
aussi plus petit , et sa spire devient pointue plus
brusquement.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 6 {
Épaisseur .
480 ZOOLOGIE.
Genre PLANAXE. — Planaxis , Lamarck.
PLANAXE SILLONNÉE.
Planaxa sulcata.
Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 5i, n° 1.
Lister, t. 980, I. 5g.
Boni., pi. 10, 2.
Buccinum suicatum , var. b, Brng. , Dict., n° 16.
Sowerby, Gênera, n° 1a.
PLAN E 33 , FIGURES 25-29.
Planaxis , testa ovato - conica , imperforata ,
transversim sulcata , alba, nigro-maculata ; tna-
culis subquadratis ; labro margine crenulato , in-
tus striato. ( Lamk. )
C'est encore non loin des Buccins qu'en atten-
dant nous plaçons ce petit genre assez embar-
rassant, car s'il tient aux Littorines sous quelques
rapports de la coquille, nous ne nous dissimulons
pas que l'animal a plus d'affinités avec les Méla-
nies ; mais il n'en a aucune avec les Phasianelles.
Quoi qu'il en soit, la Planaxe sillonnée est une
coquille fort épaisse, assez agréable dans sa colo-
MOLLUSQUES. »K7
ration verdâtre, qui varie quelque peu sans ces-
ser cependant de présenter ses taches brunes
quadrilatères, qui, réunies, forment quelquefois
des flammules longitudinales. L'animal a ses ten-
tacules longs, filiformes, annelés de brun rouge,
portant les yeux sur un court pédicule de leur
base. Le mufle s'avance en forme de petite trompe ;
il est d'un brun presque noir; et le bord du man-
teau est piqueté de rougeâtre. Le pied est assez
grand, jaune verdâtre en dessous, tacheté de brun
et de noir sur les cotés. Son opercule est ovalaire al-
longé, un peu pointu aux extrémités, sans spire. Ses
éléments tiennent de ceux des Pourpres, c'est-
à-dire que les lames en sont appliquées les unes à
côté des autres d'une manière un peu oblique. Il
ne porte point l'empreinte delà callosité décnrrente
de l'ouverture. La branchie est formée de deux feuil-
lets, dont un rudimentaire ; et. l'autre, fort grand,
occupe tout le plafond du manteau, qui est sillonné
comme le dedans de la coquille. La bouche est mu-
nie d'un court ruban lingual. Dans un individu,
nous trouvâmes l'utérus rempli d'une grande quan-
tité de petits œufs arrondis.
La même espèce se trouve à Amboine, à Maurice
et à Vanikoro. Des pays chauds ce Mollusque passe
assez facilement aux températures plus fraîches ,
car nous en avons conduit un vivant et sans nour-
riture, d'Amboine à l'île de Van-Diémen, en ayant
soin de renouveler souvent l'eau dans laquelle il
était.
488 ZOOLOGIE.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 1 1
Épaisseur (>
PLANAXE COURTE.
Vlanaxis brevis , nob.
PLANCHE 33, FIGURES 3o-32.
Planaxis , testa minima, ovato-conica, brevi,
transversim striata , nigricante ; obscure albido
punctata ; labro margine crenulato intus striato ,
fusco; spira obtusiuscula.
Ce n'est que d'après un grand nombre d'indi-
vidus tous semblables que nous avons reconnu que
cette petite espèce n'était point le jeune âge de la
précédente , bien que nous n'ayons point été à même
de confirmer davantage cette opinion par une re-
présentation de l'animal. Elle est courte , à spire
grosse, médiocrement pointue , presque toujours
corrodée, striée en travers de la même manière
que la Planaxe sillonnée. Sa couleur est d'un brun
presque noir, obscurément piqueté de blanchâtre.
MOLLUSQUES. 489
Le bord droit est couleur de chocolat; le fond de
l'ouverture et la columelle sont d'une teinte un
peu plus claire, ce qui distingue ces parties de la
belle blancheur de l'autre espèce.
On la trouve à Guam et à la Nouvelle-Guinée.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 4 i
Épaisseur .... 3
PLANAXE DECOLLEE.
Planaxis decollata , nob.
PLANCHE 33 , FIGURES 33-34-
Planaxis, testa ovato - turrita , apice truncata ,
transversim tenuissime striata , virescenti-lutea ;
flammulis fuscis longitrorsum tecta; labro margine
integro ; columella postice valde dentata.
Cette espèce, par son port, ses stries, la forme
de son ouverture pourvue d'une callosité décur-
rente, est bien une Planaxe; mais elle est suscep-
490 ZOOLOGIE.
tible de former une division dans le genre par
la forte dent, ou plutôt l'échancrure du sommet
de la columelle , qui forme un canal avec la
callosité.
Cette coquille est épaisse, allongée, turriculée,
un peu ventrue. Son ouverture portée à, droite
est ovalaire; le bord droit demi-circulaire, uni ,
épais, sillonné en dedans ; la columelle lisse , arron-
die , un peu échancrée. La spire est toujours ron-
gée , décollée à sa pointe; les tours en sont arron-
dis ; le dernier égale à peu près ce qui reste des
autres réunis. Ils sont très-finement striés en tra-
vers. Quatre ou cinq raies plus grosses corres-
pondent à la columelle. Le fond de la couleur est
un vert jaunâtre, couvert de bandes brunes lon-
gitudinales, rapprochées. Le dernier tour en a de
plus une transverse. L'ouverture est d'un blanc
légèrement rougeâtre.
L'animal a les tentacules courts, très-déliés; les
yeux sont sessiles à leur base; son mufle s'allonge
en forme de petite trompe échancrée ; la bouche
est pourvue d'un court ruban; le pied est gros ,
ovalaire, rosé en dessous, tandis que toutes les
autres parties du Mollusque sont d'un brun rou-
geâtre très-foncé. La branchie est double , la plus
grande est collée au plafond. L'opercule est ova-
laire , un peu pointu, infiniment peu pauci-
spiré , membraneux, brun rougeâtre, et portant,
selon nous, une dépression pour glisser sur la
MOLLUSQUES. 491
dent de la columelle. Un individu, provenant de
la Nouvelle-Irlande, avait les tentacules beaucoup
plus longs.
Ceux que nous décrivons habitent le havre de
Dorey, à la Nouvelle-Guinée. Nous croyons qu'ils
se tiennent à l'embouchure des ruisseaux où la
mer arrive.
Longueur.
Epaisseur
DIMENSIONS.
,>oucei>.
lignes
1
i
i)
5
PLANAXE NOIRE
Planaxis nigra , nob.
PLANCHE 33, FIGURES 22-24-
Planaxis , testa minima , fragili, ovato-conica ;
ùrevi, subventricosa , lœvi, basi transversim stria-
ta , nigerrima ; apertura ovali lœvigata ; postice
canaliculata , nec callosa.
Ce n'est que près des Planaxes qne nous pou-
vons placer cette très-petite coquille, bien que sa
405 ZOOLOGIE.
callosité décurrente soit remplacée par un canal
à l'angle postérieur de l'ouverture. Mais cette
ouverture , à columelle tronquée , séparée du
bord droit par un sinus , est tout - à - fait celle
des Planaxes. Elle est lisse sans sillons. La spire
est courte , obtuse, toujours un peu corrodée à sa
pointe. Ses tours , au nombre de quatre , sont
obliques, arrondis, le dernier très-grand , ventru,
dilaté , avec trois ou quatre stries transverses à
sa base, près du sinus. Le test est assez fragile,
lisse dans le reste de son étendue, et totalement
noir. L'ouverture seule est d'un brun de chocolat
luisant.
L'animal est de la même couleur que son enve-
loppe ; le dessous du pied seul est d'un blanc lé-
gèrement jaunâtre. Les tentacules, longs et grêles,
ont d'assez gros yeux sessiles à leur base externe.
L'opercule est ovalaire, allongé, onguiculé, sans
apparence de spire.
Ce petit Mollusque couvre les cailloux du bord
de la mer , au havre Carteret de la Nouvelle-
Irlande.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur /,
Epaisseur 2
MOLLUSQUES. 493
Genre RISSOAIRE. - - Rissoa , Fréminville.
RISSOAIRE STRIÉE.
Rissoa s tria ta , nob.
PLANCHE 33 , FIGURES 38-39-
Rissoa, testa turri ta, ad dextrum tantisper in-
flexa , apice acuta , albida , transversim striata ,
postice costulata ; apertura ovali , lœvi et alba.
C'est par quelques rapports d'affinités assez éloi-
gnés dans l'ouverture, que nous plaçons , après les
Planaxes, la seule Rissoaire que nous ayons à dé-
crire. Cette espèce est allongée , turriculée , à
spire pointue, dont les tours sont un peu arron-
dis , le dernier plus grand , renflé et dévié à droite.
Il est, ainsi que le pénultième, strié très-finement
en travers; tous les autres ont de plus que les stries,
des sillons longitudinaux. L'ouverture est ova-
laire à bords unis, épais, d'un beau blanc luisant.
Le reste du test est également de couieurblanche.
Un autre exemplaire est roussâtre. Mais comme
4<J4 ZOOLOGIE.
ces coquilles étaient moites , peut-être n'est-ce
pas la couleur naturelle.
Nous n'en connaissons point l'animal ni la
localité précise. Elle provient peut-être de l'île
Vanikoro.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 8
Épaisseur i
MOLLUSQUES. 195
Genre FUSEAU. — Fus us , Bruguières.
FUSEAU AUSTRAL.
Fusas australis , nob.
PLANCHE 34, FIGURES t)-'4-
Fusus , testa fusiformi , subventricosa , trans-
versim tenuiter sù'iata , ferruginea - rufescente ;
anfractibus convexis subnodulosis ; spira cauda
œquante ; apertura ovali ; labro margine den-
tata , intus lœvitér striato.
Cette espèce tient du Fuseau sillonné et du
multicaréné; mais elle diffère de ce dernier par
des stries plus rapprochées, des bourrelets moins
prononcés, et des tours de spire plus gros ; elle dif-
fère du sillonné , par l'allongement de son canal et
sa bouche plus ovale ; et d'un autre côté , en la
voyant par le dos, on a de la peine à la distin-
guer de la Fasciolaire ferrugineuse. Elle est assez
grande, un peu ventrue, ayant ie canal presque
aussi long que la queue; l'ouverture ovalaire , à
peine striée en dedans , assez fortement denticulée
496 ZOOLOGIE.
sur le bord droit, qui forme un petit sinus en se
joignant à la coluraelle. Celle-ci est rugueuse,
presque aplanie, puis relevée en lame le long du
canal , qui est ondulé et rouge brun foncé inté-
rieurement.
Ses lignes transverses sont inégales en grosseur et
parfois accouplées: elles sont traversées par d'au-
tres lignes en long, infiniment plus déliées. L'extré-
mité de la queue est noduleuse. La couleur géné-
rale est d'un brun rouge, plus intense sur les re-
liefs. L'ouverture est flambée de la même couleur,
mais plus claire. L'épiderme est velu et roussâtre.
L'animal des Fuseaux est très -craintif, lent à
sortir de sa coquille , bors de laquelle il fait peu
de saillie. Son pied est large , quadrilatère , à
sillon marginal antérieur, un peu lobé aux angles,
portant un assez grand opercule ovalairé, pointu,
onguiculé, rouge brun clair, qui ne ferme pas en-
tièrement l'ouverture. Les tentacules sont très-
courts , gros, réunis par leur base, près de la-
quelle sont placés les yeux sur un petit renfle-
ment. La masse buccale est considérable , cor-
diforme , susceptible de s'allonger en trompe ,
quoique nous ne l'ayons point vu, mais ce qu'in-
dique assez la courbure de l'œsophage. Elle con-
tient un ruban lingual assez long , à trois rangs
de crochets , dont les latéraux sont plus grands
et doubles. L'œsophage est très - resserré à son
passage sous le ganglion céphalique; il est accom-
MOLLUSQUES. 41)7
pagné de deux glandes salivaires ovoïdes , dont
les conduits passent sous le cerveau. L'estomac est
assez peu considérable, et présente un rétrécisse-
ment pylorique bien marqué. Le canal intestinal
est délié et traverse le foie. Le rectum côtoie l'uté-
rus dans la femelle, et s'ouvre comme lui au côté
droit , mais un peu plus en arrière. Il part de ce
dernier organe un sillon qui se porte sur le bord
du pied, et qui sert sans doute à donner une di-
rection à la sortie des œufs. Dans les mâles, l'or-
gane excitateur est long, large et peu recourbé.
La cavité respiratrice est ample; le siphon qui
y conduit l'eau est plus ou moins long, selon l'éten-
due du canal, qu'il ne dépasse pas: elle porte à
gauche deux peignes branchiaux , dont les la-
melles du plus grand ne sont libres qu'à leur
extrémité. L'organe dépurateur est placé au fond
de la cavité. Nous n'avons point remarqué de fol-
licules muqueux sur le manteau.
L'animal du Fuseau austral est d'un beau rouge-
carotte, piqueté de blanc sous le pied de même
qu'en dessus ; la tète et les tentacules sont blan-
châtres; le siphon est de couleur rosée.
Il habite la Nouvelle-Hollande, dans les ports
du Roi-Georges et Western.
DIMENSIONS.
pouces liants.
Longueur 2 , , ,
Epaisseur x »
Zoologie, t. ii. 3a
498 ZOOLOGIE.
FUSEAU DILATÉ.
Fiisks dilatatus.
PLANCHE 34 , FIGURES l5-l6.
figure 17, son analogue fossile.
Fus us , testa ovata, turgida, transvers im tenuis-
sime striata , albo rubente ; anfractibus carinato-
tuberculatis ; apertura ampla , subovali , alba ;
margine dextro valde angulato , sulcato ; colu-
mella plana.
Ce Fuseau a pour analogue fossile le Subca-
riné de Chaumont, et probablement aussi celui de
Senlis, qui ne présente d'autre différence qu'un
peu plus d'aplatissement dans les tours de spire.
Notre espèce est remarquable par l'ampleur de son
dernier tour très-dilaté, caréné au sommet comme
tous ceux de la spire, avec de gros bourrelets an-
guleux et espacés. Le sommet est épais, court, de
même que le canal , qui est large , un peu re-
courbé en haut et déjeté à gauche. L'ouverture
est grande, ovalaire, d'un beau blanc; le bord
droit, qui forme un angle presque droit, est ondulé
sur le bord, et sillonné intérieurement. Ces sillons
sont quelquefois rougeâtres dans une partie de
leur trajet vers le limbe. La columelle est plane
MOLLUSQUIiS. 400
et lisse. Tout le tèt est transversalement strié en
ondes par de grosses et de petites raies. Dépouillé
de son enveloppe marine , qui est grisâtre , ce
Fuseau , sur un fond blanc , est strié de brun
rougeâtre.
L'animal a le pied assez grand , pointu en ar-
rière ; les tentacules gros , courts , portant les
yeux assez près de leur pointe. Ces parties sont
tuberculeuses. Les rugosités très-rapprochées , sur
un fond jaunâtre , sont séparées par des stries
brun-rouge, ce qui rend les côtés du pied comme
marbrés. Le dessus est jaune clair. L'opercule est
fort petit proportionnellement à la grandeur de
l'ouverture ; il est rougeâtre, ovalaire , pointu et
onguiculé.
Cette espèce habite la baie des îles , à la Nou-
velle-Zélande. Une variété, plus petite, a des stries
plus grossières. Les longitudinales, qui tiennent à
l'accroisssement , sont aussi plus apparentes.
III M FISSIONS.
pouces, lignes.
Longueur a 10
Largeur i 7
Epaisseur 1 5
3a*
:,oo ZOOLOGIE.
FUSEAU DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE.
Fusas zelanrlicus , nob.
PLANCHE 34, FIGUUES 4"5.
Fus us , testa fusiformi , elongata, rugosa, apice
crassa , transversim striata , brunneo-rufescente;
sulcis prominulis , corrugatis , subrubris ; anfrac-
tibus rotundis ; apertura alba , ovali et ampla ,
margine denticulata , striata.
*
Il est quelques espèces de Fuseaux qui se res-
semblent presque toutes au premier aspect , et
qu'il faut examiner avec attention pour trouver
les différences qui les caractérisent. Celui qui nous
occupe est dans ce cas : il a de grands rapports
avec le Sillonné; mais il est plus allongé, plus fu-
siforme , et à spire moins brusquement poin-
tue. Sa queue est épaisse , quoique longue ; les
tours de spire sont gros , bien arrondis ; les pre-
miers seuls ont des indices de bourrelets , le der-
nier est un peu enflé : ils se succèdent par des
sutures faiblement indiquées. Tous sont transver-
salement et profondément sillonnés. A un gros
cordon en succède ordinairement un plus délié :
MOLLUSQUES. 501
ils sont rugueux en forme de râpe. Le canal est
court ; l'ouverture grande , ovalaire , blanche ,
sillonnée; le bord droit denticulé, et la colu-
melle nue.
Ce Fuseau, dans son état naturel, est d'un brun
uniforme, très -légèrement rougeâtre sur les re-
liefs ; lorsqu'il est nettoyé, le fond en est blanc et
les stries transverses sont d'un rouge -brun. Nous
l'avons recueilli, sans l'animal , dans la baie Tas-
man , à la Nouvelle-Zélande.
DIMENSIONS.
Longueur.
Épaisseur.
pouces.
lignes
3
J
i
■>.
FUSEAU RAYÉ.
Fusus lineatus , nob.
PLANCHE 34 1 FIGURES 6-8.
Fusus, testa minima , fusiformi , crassa, lœvi,
rosea , lineolis rubris confertim cincta ; apertura
ovali , alba substriata , margine intégra.
502 ZOOLOGIE.
Cette petite espèce est de celles qu'on pourrait
assez facilement confondre avec les Buccins, si
l'aspect de son animal , sans siphon extérieur,
ne le faisait rentrer dans les Fuseaux. Elle est
courte , quoique fusiforme. La spire est grosse ,
peu pointue ; les sutures et les tours en sont peu
distincts; le dernier est ovalaire , un peu ventru.
Le canal est un peu long , évasé ; l'ouverture ova-
laire, grande, blanche, très- légèrement striée sur
le bord droit , qui est entier et piqueté de rou-
geâtre par la terminaison des cercles. Toute la
coquille est lisse , d'un rosé tirant sur le vio-
let , et cerclée de petites lignes rouge -brun,
rapprochées.
L'animal a les tentacules grêles , assez longs ,
portant les yeux vers leur extrémité ; le pied est
ovalaire, bien détaché. Ces parties sont d'un jaune
clair, tachées de points d'un brun-rouge, princi-
palement sur la tète, autour du pied, qui en est
liséré , et à l'extrémité des tentacules. L'opercule
est ovalaire , peu pointu , onguiculé et jaunâtre.
Nous avons conservé à ce Fuseau le nom qu'il
porte dans les galeries du Muséum. Il ne se trouve-
point dans Lamarck. Nos individus proviennent
de la baie des îles, à la Nouvelle-Zélande.
On remarque quelques variétés dans la forme ,
qui est plus ou moins trapue, avec ou sans plis h
l'extrémité de la spire.
MOLLUSQUES.
50
DIMENSIONS.
pouces.
lignes
I
1
M
6
FUSEAU A QUEUE.
Fit sus caudatus, nob.
PLANCHE 34, FIGURES 20-2 I
Fusus , testa minima > fusiformi , ventricosa ,
apice elongata , turriculata , fulva , transversim
striata ; anfractibus convexis , subplicatis ; aper-
tura ovali; canali brève.
C'est avec quelques doutes que nous formons
une espèce de ce Fuseau, qui pourrait bien n'être
que le jeune âge d'une autre espèce que nous ne
connaissons pas. Sa queue est remarquablement
longue , grosse , peu pointue ; son canal , court ,
épais. Les tours de spire sont élevés , arrondis ,
bien distincts, un peu obliques; le dernier est
renflé; tous sont profondément sillonnés en tra-
504 ZOOLOGIE.
vers, avec des plis longitudinaux plus apparents
au sommet , nuls à la base. Entre chaque raie
transverse en est une autre plus fine. L'ouverture
est grande , ovalaire , un peu striée sur le bord
droit, et de couleur jaunâtre. Extérieurement cette
coquille est aussi d'un jaune clair. Nous n'en con-
naissons point l'animal.
Habite la Nouvelle-Zélande.
DIMENSIONS.
ponces. lignes.
Longueur , . . i 2
Épaisseur » 5
FUSEAU BANDELETTE.
Fusus vit lattis , nob.
PLANCHE 34, FIGURES i-S-IQ.
Fusus, testa minima , fusiformi , crassa, apice
acuta, nodulosa; basi brève , obscure transversim
striata , lutea , vitta decurrente violacea cincta ;
apertura ovato -angustata 7 rnargins dextro sul-
cata, basi unidentata.
MOLLUSQUES. 50fi
Petite espèce à forme normale , épaisse , à ca-
nal gros et court, dévié à gauche, à spire très-
pointue, finement plissée seulement à la pointe.
Les tours en sont peu élevés et se confondent par
le peu de profondeur des sutures : ils sont mar-
qués de stries transverses, à peine apparentes , si
ce n'est à la base, sur le canal. L'ouverture est
étroite, ovalaire, tuberculeuse sur le bord droit,
portant, dans son angle postérieur, une callosité dé-
currente. Cette coquille est d'un joli jaune- paille,
ceinte d'un ruban violet allant se perdre dans les
sutures. Il est double seulement surlepremiertour.
Cet individu présentait la particularité suivante :
il était criblé de trous que l'on ne pouvait bien
distinguer qu'à l'aide de la loupe. Ce serait un
caractère à ajouter, s'il ne tenait point à quelque
animal parasite.
L'animal a les tentacules assez longs , portant
les yeux près de leur extrémité. Le pied, petit,
ovalaire , est d'un blanc jaunâtre ainsi que la
tète ; ces parties sont marquées de taches allon-
gées d'un rouge-brun. Il y en a deux sur le som-
met de la tête, et une troisième entourant chaque
tentacule au dessusdes yeux. Ce sont les mêmes cou-
leurs que celles de l'animal de l'espèce précédente.
L'opercule est brun. Il n'a pas été rendu appa-
rent dans le dessin.
Ce Fuseau habite la baie des îles, à la Nouvelle-
Zélande.
r>or> ZOOLOGIE.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur o.
Épaisseur , 4
FUSEAU QUENOUILLE.
Fusits colus.
Lamarck , An. s. v. , t. VII , page 11'i , n° 3.
Ibid. pour la synonymie.
Ajoutez Martyn , 90 , bonne figure.
PLANCHE 34 5 FIGURES 1-2.
Fusus , testa fusiformi , angusta , transversim
sulcata , alba , apice basique rufa ; ventre par-
vulo ; anfractibus convexis , medio carinato~no-
dulosis ; cauda gracdi , longa ; labro intus sul-
cato , margine denticulato. (Lamk. )
Nous nous bornerons, pour cette espèce très-
connue, à faire la remarque suivante: lorsqu'elle
est revêtue de son épiderme , sa couleur est d'un
brun rougeâtre , avec des taches brûlées entre les
nodosités; et dans le jeune âge , que nous faisons
figurer, le canal est proportionnellement plus al-
MOLLUSQUES. 507
longé, sans la lame qui borde son bord gauche et
se prolonge sur la colnmelle. Chaque tour est
agréablement marqué de blanc sur les plis, et de
roux dans les sillons.
L'animal a la tète et les tentacules fort petits ;
les yeux un peu proéminents sur leur base ; le
pied médiocre , ovalaire , jaunâtre en dessous ,
d'un rouge de carotte clair sur les côtés , avec
des taches blanches. La tête et le siphon sont uni-
formément rougeâtres. L'opercule est grand, ova-
laire, arrondi à une des extrémités , pointu à l'autre ,
onguiculé et de couleur rougeâtre.
Ce Mollusque est excessivement lent à se déve-
lopper; encore n'avons-nous pu le saisir que dans
la position transverse qu'il a dans le dessin.
On le trouve dans plusieurs lieux; mais Tonga-
Tabou est celui où il y en a le plus.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur 4 6
Épaisseur i %
508 ZOOLOGIE.
(Fuseaux portant des plis à la columelle. — Fasciolaires
de Lamarck.)
FUSEAU FILAMENTEUX.
Fusus filamentosus.
Fasciolaire filamenteuse, Lamarck, An. s. v., t. VU,
page iv»), n° 5.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 35 , FIGURES 1-3.
Fusus , testa elongata, fusiformi-turrita , trans-
versim sulcata, alba, strigis aurantio-rufis longi-
tudinalibus radiatim pic ta; anfractibus medio
subangulatis , tuberculis compressis brevibus co-
ronatis, cauda longiuscula ; labro intus striato.
(Lamk.)
Comme, par l'examen de l'animal, on ne peut
vraiment pas établir de différence entre les Fas-
ciolaires et les Fuseaux , nous ferons du pre-
mier de ces genres une division du dernier, seule-
ment établie sur les plis obliques de la columelle.
Des espèces même deTurb'melles pourront s'y rat-
tacher, ainsi que nous allons le démontrer.
MOLLUSQUES. 509
Le Mollusque que nous décrivons est en tout
semblable à celui des Fuseaux ; il ne sort que peu
de sa coquille et y rentre au moindre choc. Ses
tentacules sont petits , peu pointus , portant les
yeux sur un renflement de leur base. Le pied est
gros, arrondi à sa racine, subquadrilatère en des-
sous. L'opercule , grand , bien qu'il ne remplisse
pas l'ouverture, est ovalaire, onguiculé, très-brun.
Le manteau a des ondulations qui s'accommodent
aux sillons du bord droit. L'organe excitateur est
recourbé et pointu. La tête et le pied sur les cô-
tés sont couleur de laque sombre, avec des taches
ou lunules jaunâtres rapprochées; ce dernier est
simplement violacé en dessous. Le manteau est
jaunâtre ; son limbe et te siphon sont bordés de
rouge. Sans trop vouloir tenir compte de la cou-
leur pour reconnaître à quelle famille appartient
un Mollusque , cependant on ne peut s'empê-
cher de remarquer combien les teintes rouges
dominent dans celle des Fuseaux.
Celui-ci se trouve aux îles Vanikoro et Tikopia.
DIMENSIONS.
Longueur.
Épaisseur.
pouces.
ligues
4
/
i
10
510 ZOOLOGIE.
FUSEAU POLYGONE.
Fusas polygonus.
Turbinelle polvgone, Lamarck , An. s. v. , t. VII ,
page 108, n° i5.
Ibid. pour la synonymie.
Tofoué, par les naturels de Tonga.
PLA.NCHE 35 , FIGURES I2-l3.
Fusus , testa fusiformi , subpoljgona , longitu-
dinaliter plicata , transversim striata , fulvo rufes-
cente ; plicis distantibus nigris , transversim albo-
sulcatis; anfractibus medio angulatis , ultra an-
gulum planulatis. (Lamk.)
CetteTurbinelle de M. de Lamarck sera pour nous
un Fuseau , à tentacules grêles , courts , ayant les
yeux à leur base externe ; à pied ovalaire , mé-
diocre, rouge -carotte en dessous, un peu plus
foncé et piqueté de blanc sur les côtés. Le siphon
est rosé. L'opercule est ovale , allongé , pointu ,
onguiculé, presque noir: il est un peu tordu dans
le sens de sa longueur, et un peu concave en des-
sous, caractère que ne présentent pas les vrais
Fuseaux.
MOLLUSQUES. 511
Nous avons trouvé ce Mollusque à Tonga-Ta-
bou. M. de Lamarck l'indique comme provenant
de l'Ile-de-France , ce qui ne nous paraît pas cer-
tain.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur "2 1
Epaisseur » 11
FUSEAU ROBE-DE-PERSE.
Fusus trapezium.
Fasciolaire robe-de-perse, Lamarck, An. s. v. , t. VII,
page 119, n° 3.
Martyn, 89 , bonne ligure.
Fusus, testa fus if or mi y ventricosa , tuberculi-
fera, lœviuscula, alba aut rufescente , lineis rufis
cincta; tuberculis conicis subcompressis in anfrac-
tuum meclio uniseriatis ; colurnella fulvo-rubente;
labro intus eleganter striato ; striis rubris. (Lamk.)
512 ZOOLOGIE.
Cette Fasciolaire, très-commune dans les collec-
tions , sera encore pour nous un Fuseau , dont
l'animal ressemble même beaucoup à celui de la
Fasciolaire filamenteuse , par son fond d'un rouge
de laque foncé, tacheté de blanc ou de jaunâtre.
La cavité respiratrice est fort grande, pourvue de
deux branchies au côté gauche , une grande et
une petite. Dans le mâle, l'organe excitateur est
fort long, épais et presque droit. L'utérus, dans
le sexe femelle , longe le rectum. L'œsophage est
étroit de même que l'estomac; la langue assez
longue , recourbée , pourvue d'un petit ruban
membraneux couvert de légères aspérités , mais
sans crochets bien marqués.
Cette coquille est très - commune à l'Ile-de-
France ; on la vend au marché , probablement
pour la nourriture des noirs.
MOLLUSQUES. 513
Genre TURBINELLE. — Turbinella, Làmarck.
TURBINELLE PRUNIFORME.
Turbinella rustica.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 107 , fig. i3.
PLANCHE 35, FIGURES 20-2 2.
Sa variété plus allongée, fig. 23.
Turbinella , testa ovato - ventricosissima ,
crassa , lœvigata , infundo albo lineis spadiceis
aut nigris aut rubris confertissimis transversim
picta ; anfractibus convexis ; spira breviuscula ,
tumida, apice obtusiuscula ; columella subquadri-
plicata. Lamk.
Les vraies Turbinelles seront pour nous des co-
quilles fortement épaisses, courtes, tendant quel-
quefois à devenir globuleuses, à ouverture étroite,
avec un pli décurrent en arrière , à columelle
transversalement plissée et dont l'opercule ovale-
allongé, pointu, onguiculé, est concave et con-
Zvologie. t. 11. 33
514 ZOOLOGIE.
vexe en sens opposé: cette disposition lui donne
un faciès particulier, qui le fait parfaitement dis-
tinguer de celui des Fuseaux , dont la forme est
aplatie. Nous n'indiquons du reste ce genre que
dans des limites assez larges, car il est des espèces
qui font le passage entre les Turbinelles et les Fu-
seaux, comme, par exemple, celle que nous y avons
placée, et que M. de Lamarck nomme Turbinelle
polygone. Quant à l'animal , nous ne pouvons pas
v trouver de différences avec celui des Fuseaux.
Il a même en général la couleur rougeâtre de ceux
de cette famille. Ainsi on voit combien sont dif-
ficiles à faire et souvent artificielles les coupes
nécessaires à l'étude des Mollusques.
La Turbinelle pruniforme est suffisamment dé-
crite dans la phrase ci-dessus , à laquelle nous
avons ajouté que des individus étaient rouges.
Nous faisons en même temps figurer une variété
remarquable par sa spire beaucoup plus allongée.
L'animal a les tentacules courts, assez pointus,
oculésà leur base. Ils sont, ainsi que le bord du
manteau et le court siphon, couleur de laque. Le
pied est ovalaire , grand , dilaté. Ses côtés sont
d'une teinte plus foncée, oculés de blanc. L'oper-
cule est presque noir, épais, recourbé à sa pointe.
On trouve cette espèce à la Nouvelle-Guinée , à
la Nouvelle-Irlande et aux îles des Amis. L'indi-
vidu qui a servi au dessin provient du premier de
ces lieux. La variété a été prise à Tonga-Tabou.
MOLLUSQUES. 515
ni PENSIONS.
pOIlCeS. lij;Mf'S.
Longueur i u
Epaisseur i j
TURBINELLE NASSATULE.
Turbine lia nassatula.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page no, n" 20.
PLANCHE 35, FIGURES IJ-19.
Turbinella , testa subturrita , longitudinaliter
costata , transverse sulcata et striata; costis inter-
ruptis albis : interstitiis luteo-roseis ; cauda brevis-
sima; apertura roseo-violacescente. Lamk.
M. Lamarck n'indique point comme figurée cette
élégante petite coquille , costulée et striée dans
toute son étendue. Elle est surtout remarquable
par le violet tendre qui orne son ouverture ré-
trécie. Notre exemplaire a ses grosses côtes d'un
blanc tirant sur le jaunâtre, et les intervalles ro-
51G ZOOLOGIE.
ses traversés par deux ou trois bandelettes de la
même couleur.
L'animal a ses tentacules coniques et gros , et
son pied fort petit. Il est d'un rouge de laque
uniforme , assez clair. L'opercule est très-brun ,
recourbé à sa pointe, arrondi à l'autre extrémité.
Cette Turbinelle habite le port Dorey, à la
Nouvelle-Guinée.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur i i
Épaisseur.
TURBINELLE SIAMOISE.
Turbinella lincata.
Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 109, n° 19.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 35 , FIGURE 1^.
ET SA VARIKTK , FIGURES l5-l6.
Turbinella y testa subturrita , longitudinaliter
obsolète plicata, transversim sulcata , aurantio-
rufescente; sulcis lœvibus rubro-fuscis ; cauda
brevissima. Lamk.
MOLLUSQUES. 517
Varietas , testa minore, turbinata, apice arcta,
vitta decurrente alba cincta.
Cette coquille sera toujours facile à reconnaître
autant par sa forme rugueuse et se rapprochant de
celle des Cérites que par son fond orangé plus ou
inoins foncé, rayé de brun rouge ou de noirâtre. La
variété plus petite, et en même temps à forme
plus élégante , est cerclée d'une petite bandelette
double sur le dernier tour.
L'animal a la forme des précédents, 'et participe
de la couleur de la coquille , c'est-à-dire qu'il est
aurore ou d'un rouge de carotte clair. L'opercule
est tout noir, et offre les mêmes dispositions que
ceux que nous venons de décrire.
Ce Mollusque habite le port Dorey, à la Nou-
velle-Guinée, et les îles des Amis, car nous l'avons
aussi rapporté de Tonga-Tabou.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur de la variété 10
Épaisseur
5
:> 1 S ZOOLOGIE.
TURBINELLE CORNIGERE
Turbine lia cornigera.
Lamarck , An. s. v. , t. VII , page io5 , n° 7.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 35 , FIGL-RES l^-lft.
Turbinella, testa ovato • turbinata , subtrigona ,
transverse sulcata, tuberculis albis undique muri-
cata : tuberculorum interstitiis nigris ; ultimo an-
fractu superne tuberculis elongatis crassis postice
trifurcatis coronato , et prope basim aliis simpli-
cibus muricato ; spira brevissima, acuminata; co-
lumella quadriplicata. Lamk.
Par la forme extérieure de cette Turbinelle on
pourrait, avec ses longs tubercules, la prendre, au
premier aspect, pour la Pourpre armigère ; mais
les quatre plis de sa columelle, son ouverture ré-
trécie ,non sillonnée, colorée de brun, et surtout
la disposition de son opercule, la feront toujours
reconnaître pour ce qu'elle est.
Son animal a les tentacules fort longs, assez dé-
liés, sans être pointus, portant les yeux près de
leur extrémité. Ils sont rougeâtres et tachetés de
MOLLUSQUES. 51Î)
vert. Le pied est fort grand , ovalaire , élargi et
carré en avant , portant en dessous une ligne
transversale rouge, sur un fond rosé piqueté de
verdàtre. Les côtés sont jaunes, largement tachetés
de vert, et orangés près du muscle columellaire.
L'opercule, placé transversalement, dépasse les
côtés du pied, un peu pointu vers cette extré-
mité. Il est ovalaire, arqué, pointu, concave et
convexe en sens opposé, régulièrement onguiculé
et de couleur brune mêlée de jaunâtre; il res-
semble en tout, enfin, à celui des ïurbinelles que
nous venons de décrire. L'animal, au contraire,
pourrait être facilement pris pour une Pourpre
sans ce caractère , qui est d'assez peu de valeur ,
nous en convenons.
Dans notre dessin, nous avons été obligés de
contourner fortement le pied du Mollusque pour
faire paraître sa face inférieure; ce qui n'est point
naturel.
Habite l'île de Vanikoro.
DIMENSIONS.
jioihts. lipnes
Longueur i &
Epaisseur H
520 m ZOOLOGIE.
Genre PLEUROTOME.— Pleurotoma, Lamarck.
PLEUROTOME TOUR-DE- BABEL.
Pleurotoma babylonia.
Lamarck, An. s. v. , t. VII , page 94, n° 17.
Idem pour la synonymie.
Ajoutez Martyn, 9/, , bonne figure.
• •
PLANCHE 35, FIGUKES 4~7-
Pleurotoma, testa fusiformi-turrita, transversim
carinata et cingulata, alba ; cingulis nigro-macu-
latis : maculis quadratis ; anfractibus convexis ;
cauda longiuscula. Lamk.
Insensiblement nous avons été conduits du
genre Fuseau au genre Turbinelle , en passant
par les Fasciolaires,que nous avons démontré ne
pouvoir former qu'une division dans les Fuseaux.
Nous eussions bien voulu faire marcher parallèle-
ment à eux les Pleurotomes, qui ont tant de rap-
ports avec les Fuseaux à longue queue; mais ceci
prouverait encore, s'il en était besoin, qu'on ne sait
où s'arrêter dans ces nuances insensibles et si di-
verses.
MOLLUSQUES. 521
Nous ignorons complètement ce qu'a voulu
dire d'Argenville, en parlant de l'animal d'un Pleu-
rotome qui a un pédicule sur le clos, qui le fait
trébucher. Nous ne savons pas non plus où cet
auteur aurait pu le voir. Car il nous semble que
ces Mollusques n'habitent que les contrées chaudes
des Indes ou du Grand-Océan. Il est même assez
rare d'en rencontrer de vivants, et tout aussi diffi-
cile de les bien étudier, car ils sont très-craintifs,
lents, et ne se développent qu'avec peine. C'est
ce qui nous a obligés de le dessiner dans une po-
sition un peu forcée.
L'animal a les tentacules médiocres, cvlindri-
ques, gros à leur base, un peu au dessus de la-
quelle sont les yeux sur un léger renflement. Le
pied est trapu, subquadrilatère, sillonné antérieu-
rement, portant un assez grand opercule, ongui-
culé, pointu; le canal indique toute la longueur
du siphon. Le manteau porte au côté droit une
échancrure qui correspond à celle de la coquille.
Nous ne pouvons lui attribuer d'autre usage que
de servir à l'expulsion plus facile des excréments;
et, pour cela, il faut que l'anus, qui est porté sur
un pédicule libre, se dirige vers la fente, car il n'y
correspond pas naturellement.
Des deux branchies placées au côté gauche, la
plus grande a ses lamelles courtes et régulières.
La bouche est munie d'une petite trompe char-
nue, sans crochets, à laquelle aboutissent deux
522 ZOOLOGIE.
glandes salivaires, linéaires, tortillées, fixées en
arrière sur les parois de l'estomac. Ce dernier est
peu considérable. Dans la femelle , l'utérus côtoie
le rectum en dedans, et s'ouvre un peu en arrière
de l'anus. Le pénis, chez le mâle, est considérable,
subaplati , lancéolé ou en faux , s'ouvrant à la
pointe. Il fait saillie un peu en arrière du tenta-
cule droit. L'animal est jaunâtre piqueté de noir,
même sous le pied, au siphon et sur le bord du
manteau ; les taches sont plus rapprochées sur la
tète , et le pénis est fauve. L'opercule est brun
rouge. Ces animaux étaient très-turriculés ; mal-
gré les précautions que nous avions prises pour
leur conservation , nous n'avons pu poursuivre
nos recherches sur les organes qui occupent le
sommet de la spire, comme le foie, l'ovaire, etc.
Habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée. Ce
Pleurotome est également commun à Tonga-
Tabou.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur a 7
Épaisseur 8 »
MOLLUSQUES. 52li
PLEUROTOME HÉRISSÉ.
Pleurotoma echinata.
Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 92 , n° 4-
Clavatula echinala, Encyclop. pi. 4^9, (ig. 8.
PLANCHE 35, FIGURES 8-p.
Pleurotoma, testa turrita, tuberculato-echinata,
albida, maculis elongatis rufescentibus radiatim
picta; anfractibus medio angulatis: angulo tuber-
culis compressis instructo ; cauda brevi, attenuata.
Lamk.
Une figure de l'animal de cette espèce confir-
mera l'opinion de M. de Lamarck, qui, après avoir
formé le genre Clavatule pour les Pleurotomes à
canal court, s'aperçut bientôt que, même par la
coquille , la différence n'était pas assez grande
pour nécessiter cette division. En effet, c'est la
même organisation que celle des Pleurotomes,
portant également une échancrure sur le bord
droit du manteau. Les tentacules sont assez longs,
grêles, et ont les yeux vers leur milieu sur un pe-
tit renflement. La tête s'allonge en un petit mufle
déprimé à son extrémité. Le pied est gros , évasé.
524 ZOOLOGIE.
probablement ovalaire, car notre figure n'a pu
être faite sur le vivant. Tout l'animal est d'un
jaune clair uniforme.
Habite la Nouvelle-Guinée.
PLEUROTOME ROSÉ.
Pleurotoma rosea , nob.
PLANCHE 35, FIGURES IO-II.
Pleurotoma testa turrito - acuta, transverse sul-
cata, longitrorsum striata, albido - rosea ; suturis
marginatis nodulosis ; cauda elongata subacuta.
Petite espèce , à canal court , à queue longue ,
uniformément conique et peu pointue , sillonnée
en travers et finement striée dans sa longueur.
Les sutures et le milieu de chaque tour sont bor-
dés de petites nodosités. Sur le dernier tour les
sillons sont assez larges, mais peu profonds. Le
bord droit n'étant pas entier, on ne peut bien ju-
ger de la profondeur de son échancrure, qui ne
paraissait cependant pas très-forte. La couleur de
ce Pleurotome est d'un rosé très-clair, uniforme,
MOLLUSQUES. 525
un peu plus intense clans l'ouverture. Il a cer-
tains rapports avec le Pleurotome crénulaire.
Habite la Nouvelle-Zélande. On en trouve aussi
à la Nouvelle-Hollande, dans le port Western, une
espèce qui approche beaucoup du Cingulifère ,
avec des taches quadrilatères près des sutures.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur i »
Epaisseur » 4
52G ZOOLOGIE.
Genre ROCHER. — Murex, Lamarck.
PLANCHE 36 , FIGURES 1-2.
Avant que de décrire les caractères particuliers
des animaux de quelques espèces, nous donne-
rons comme type de leur anatomie celle du Mu-
rex inflatus {Chicorée-renflée} mâle, qui provient
des îles des Amis, où il est fort commun. Son pied
est grand, épais, ayant en avant un sillon margi-
nal dans une portion seulement de son étendue.
L'opercule est épais, ovalaire et onguiculé. Ses
tentacules sont distants, gros, assez courts, dé-
primés à la pointe, s'amincissant à leur tiers an-
térieur aussitôt après l'insertion des yeux, qui sont
saillants.
Les bords du manteau sont amples , découpés
comme l'ouverture de la coquille. La cavité res-
piratrice a deux branches au côté gauche. La plus
grande est arquée, épaisse sur ses bords, qui sont
adhérents.
La bouche est une grosse trompe pourvue d'un
ruban lingual, à trois rangs de crochets. Deux
glandes salivaires , aplaties, irrégulières, se ren-
dent de chaque côté à l'œsophage. Il existe de
plus une troisième glande qui occupe presque
MOLLUSQUES. 527
tout le côté droit de l'abdomen , et qui paraît
aller s'ouvrir, par un assez long canal, non loin
des précédentes. Après l'œsophage se présente un
cœcum globuleux, qui a également une consi-
stance glanduleuse. L'estomac est excessivement
rétréci , et ne diffère pas du reste de l'intestin
qui passe dans le foie, revient à droite, et se ter-
mine par un rectum assez volumineux, auquel
est accolé le conduit de l'organe dépurateur. Ce
dernier est considérable etformédefollicules symé-
triques. Le testicule, gros, arrondi, est placé entre
ce corps et le foie. Le canal déférent serpente
sous les téguments, et se rend à un organe exci-
tateur recourbé, pointu, mais excessivement pe-
tit pour le volume du Mollusque.
Les Rochers sont des animaux très - craintifs ,
et qui demeurent enfoncés dans leur coquille lors-
qu'ils ne jouissent pas de leur pleine liberté dans
des eaux vives et agitées. C'est ce qui fait que
nous n'avons pu figurer cette espèce dans tout
son développement et avec ses couleurs , repré-
sentées par des taches brunes sur un fond jau-
nâtre, variant même assez peu par la macéra-
tion dans la liqueur.
52S ZOOLOGIE.
ROCHER FINE-ÉPINE.
Murex tenuispina.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page i58, n° 4.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 36, FIGURES 3-4-
Murex , testa anterius ventricosa > longe cau-
data, per totam longitudinem trifariam elegan-
tissime spinosa , grisea; spinis longissimis tenui-
bus creberrimis superne aduncis; ventre mediocri,
transversim sulcato et striato ; spira prominente.
Lamk.
Ce Mollusque est représenté dans sa plus grande
extension, lorsque, placé sur le dos, il cherche un
point d'appui pour se renverser et ramper. Son
pied est très - gros , cylindrique, ovalaire, évasé ,
jaune en dessous et marbré sur les côtés de brun,
de rougeâtre et de jaune. L'opercule qu'il porte
postérieurement est grand, fermant en partie l'ou-
verture, mince, en forme de pépin de courge,
onguiculé, rouge brun au milieu, jaune sur ses
bords. On ne voit de la tète que deux tentacules
MOLLUSQUES. 520
réunis à leur base, très-longs et très-pointus, cy-
lindriques, ayant les yeux placés au milieu de leur
longueur sur un renflement. Le manteau est gri-
sâtre, découpé sur ses bords ou plutôt ondulé; car
ses laciniures sont loin de se prolonger dans le
canal des épines qu'elles forment. Il en est de
même pour les Ptérocères. Le siphon est de la
longueur du bec. Nous avons observé plusieurs
fois qu'il lançait des jets d'eau par son extrémité,
ainsi que nous l'avons représenté; ce qui pouvait
dépendre de ses contractions, ou peut-être delà
rentrée brusque de l'animal dans sa coquille.
Habite l'île d'Amboine.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
»
Longueur 4
Épaisseur, en dedans des épines i i
ROCHER ZÉLANDAIS.
Murex aelandicus , nob.
PLANCHE 36, FIGURES 5- y.
Murex, testa globosa anterius ventricosa , sub-
fragili,albida, longitrorsum quinquies spinosa, le-
Zoologie, t. ii. 34
530 ZOOLOGIE.
vite?' transcersim sulcata : spinis ultimi anfractus
longioribus recurvatis ; spira longa, acuta ; aper-
tura ovcdi et alba; canali brève obtorta squamosa.
Jolie espèce, assez fragile, courte, très-épineuse,
peu ventrue, à spire longue, très -pointue, dont
les tours sont arrondis , bien distincts, carénés
dans leur milieu par le rang d'épines dont ils
sont couverts. Le dernier en a cinq rangées lon-
gitudinales, bien distinctes, se touchant par leur
base. Les plus grandes avoisinent la suture. Toutes
sont canaliculées, très-aiguës, et plus ou moins re-
courbées en arrière. Le dernier tour seul est fai-
blement sillonné. L'ouverture est grande , ova-
laire, d'un beau blanc; la columelle lisse; le canal
gros, assez long, un peu tordu, et fortifié de cinq
lamelles décroissantes, qui existent chez les plus
petits individus. Le bord droit est fortement épi-
neux, et porte la plus longue de toutes les pointes
en arrière.
La couleur de ce Rocher est d'un blanc jau-
nâtre uniforme; les jeunes sont plus élancés et
ont la spire proportionnellement plus longue.
L'animal a le pied très-gros, cylindrique, allongé,
dilaté en forme de cloche ; les tentacules sont
courts, assez épais, obtus, ayant les yeux fort
près de leur pointe. Ces parties sont entièrement
d'un blanc jaunâtre. Les tentacules paraissent ré-
MOLLUSQUES. 531
ticulés par un blanc plus mat. L'opercule est éga-
lement jaunâtre, ovalaire et onguiculé.
Habite la Nouvelle-Zélande , clans le détroit de
Cook , à quelques brasses de profondeur.
Longueur
DIMENSIONS.
pouces.
1
»
lignes
»
Epaisseur
••
....
9
ROCHER OCTOGONE.
Murex octogonus , nob.
PLANCHE 36 , FIGURES 8-9.
Murex , testa fusiformi , subventricosa , apice
acuta, transverse sulcata octofariam spinosa, ru-
bro-fucescente ; anfractibus sulcatis echinatis ; ca-
nali supra valde varicosa ; apertura ovali, viola-
cea et striata.
Assez petite espèce , fusiforme , peu ventrue ,
dont la spire est longue, pointue, ayant des tours
bien distincts, le dernier subitement plus gros,
séparé de celui qui le précède par une suture pro-
34*
532 ZOOLOGIE.
fonde. Il est chargé de huit rangées longitudi-
nales de varices épineuses, pressées, cannelées, dé-
jetées à droite et recourbées en arrière. Elles sont
réunies par des cannelures arrondies , qui sillon-
nent profondément la coquille en travers. Le reste
de la spire présente la même disposition en dé-
croissant jusqu'à la pointe, qui n'est plus que tu-
berculeuse. L'extrémité du canal a trois rangées
obliques d'épines recourbées. L'ouverture est
ovalaire, sillonnée et violacée sur le bord droit,
blanche à la columelle. Le fond de la couleur est
rougeâtre et les reliefs bruns.
L'animal a les tentacules gros, courts, aplatis,
portant les yeux fort près de leur extrémité ; le
pied est ovalaire, blanchâtre en dessous, jaunâtre
sur les côtés, avec de légères stries rougeâtres
qui existent également sur la tête et les tenta-
cules. Le manteau est rougeâtre. L'opercule est
petit, pointu, onguiculé et brun rouge. Dans le
dessin, le pied n'est pas ovalaire comme l'indique
la description. Cela tient sans doute à la position
que prenait alors l'animal.
Habite la baie des îles , à la Nouvelle-Zélande.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i 4 »
Épaisseur » 7
MOLLUSQUES. 533
ROCHER PALME-DE-ROSIER.
Murex palma-rosœ.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 161, n° i3.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 36, FIGURES IO-I2.
Murex , testa fusiformi-elongata , angusta tri-
fariam frondosa , transverse striata, luteo-rufes-
cente, lineis fuscis cincta ; Jrondibus bievissimis ,
dentato-crispis , in summitale roseo-violacescenti-
bus ; interstitioTum tuberculis parvis inœqualibus ;
spira longa ; apertura alba aut rubra. Lamk.
Il existe, parmi ces Rochers, des espèces qu'il
n'est pas facile de bien établir, par les différences
seules qu'offrent les coquilles. La connaissance des
animaux pourrait faciliter ces recherches s'il n'é-
tait pas aussi difficile de se les procurer. L'individu
que nous offrons a son têt un peu plus raccourci
que ceux de la collection de M. le duc de Rivoli.
Indépendamment de quelques autres variétés de
teintes , il a l'ouverture d'un rouge assez vif.
L'animal a le mufle gros , allongé ; les tenta-
cules courts , pointus , et les yeux plus près de
leur base que de la pointe: ces parties sont ro-
sées et piquetées de brun. Le pied, de forme ova-
534 ZOOLOGIE.
laire, est jaune en dessous, jaunâtre, piqueté et
strié de noirâtre sur les côtés. L'opercule est ar-
rondi, peu pointu, rougeâtre, et ses éléments, au
lieu d'être onguiculés, sont concentriques, un peu
comme ceux de certains Tritons. Ce caractère
pourrait bien n'être qu'accidentel.
Habite l'île de Tonga-Tabou.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i g
Epaisseur >. 10
ROCHER RICINULOIDE.
Murex ricinuloïdes , nob.
PLANCHE 36, FIGURES l3-l6.
Murex , testa ovata, tuberculato-nodulosa, crassa,
rugosa, transversim sulcata, octofariam varicosa,
albescente vel luteola; apertura ovali, aiigusta,
violacea ; margine dextro dentato.
Ce petit Rocher est court, ovalaire, un peu
ventru; sa spire courte, obtuse ; son canal trian-
MOLLUSQUES. 535
gulaire, légèrement relevé. Le dernier tour a huit
grosses côtes longitudinales, réunies par six ou sept
bandes transverses en relief, formant, avec les pré-
cédentes , des enfoncements quadrilatères pro-
fonds. Le bord droit est ondulé, foliacé, garni
de sept tubercules constants, dont le postérieur
est un peu plus éloigné des autres. L'ouverture
est ovalaire, rétrécie, prolongée en arrière par
un large sinus. La columelle est large , lisse , d'un
violet clair comme le reste de la bouche. Cette
coquille, toujours encroûtée d'un limon solide, pa-
raît blanchâtre. Il faut considérer comme une
variété un individu dont les tubercules sont plus
rugueux, comme foliacés, et le bord droit profon-
dément cannelé. Quelquefois aussi l'ouverture est
blanche.
Cette espèce a de grands rapports avec le Mu-
rex concatenatus de M. Lamarck , sans que nous
croyions cependant que ce soit le même ; sa res-
semblance avec les Ricinules est suffisamment in-
diquée par le nom que nous lui avons donné.
L'animal nous a offert le siphon saillant au-
delà du canal, caractère que nous n'avons point
vu dans d'autres Rochers. Son pied est ovalaire ,
allongé, ondulé sur les bords, jaunâtre, réticulé
de brun rouge , de même que la tête et les ten-
tacules , qui sont fort petits. Les yeux sont voi-
sins de leur base. L'opercule est ovalaire, un peu
pointu , onguiculé.
536 ZOOLOGIE.
Habite l'île de Tonga-Tabou.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur i »
Épaisseur » 7
ROCHER AUSTRAL.
Murex australis , nob.
Murex testa ovato - acuta, fusiformi subventri-
cosa , trigoiia, albido-fuscescente , trifariam vari-
cosa ; transverse striata; varicibus parvulis denta-
tis ;apertura rotunda, postice unidentata,margine
dextro sulcata.
Petite espèce fusiforme, un peu ventrue, à queue
grêle, allongée, assez pointue, à canal prolongé et
dévié à gauche, de forme arrondie, mais triquètre;
les trois arêtes variqueuses peu saillantes, dente-
lées, réunies par des sillons transverses rappro-
chés. Dans leur intervalle on voit de petits tuber-
cules arrondis simples ou par deux. L'ouverture
est arrondie, denticulée près du bord droit, et
pourvue d'une dent à sa partie postérieure. Cou-
MOLLUSQUES. 537
leur générale blanc jaunâtre. Nos individus n'é-
taient pas d'une grande fraîcheur.
L'animal a les tentacules courts, de couleur de
suie, blancs seulement vers la pointe, où sont pla-
cés les yeux extrêmement petits. Le reste du corps
est d'un jaune très-pâle piqueté de blanc.
Habite le port Western, à la Nouvelle-Hollande.
DIMENSIONS.
pouces.
lignes
4
7
538 ZOOLOGIE.
Genre TPJTON. — Triton, Lamarck.
TRITON RIDÉ.
Triton Spcngleri.
Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 181 , n° 6.
Murex Spenglcri, Chemn.Conch. i i,t. CXCI,fig. i83g-
1840.
PLANCHE 4o, FIGURES 1-2.
Triton, testa ovato-oblonga, ventricosa, trans-
versim l'ugosa, albido flavescente ; rugis transverse
striatis ; sulco excavato rufo-rubente separatis ,
anfractibus superne tuberculato - nodosis ; aper-
tura alba , ampla , œtate valde dilata ta; cauda
breviy recta. Lamk.
Cette belle espèce se fait remarquer, dans son
état frais, par un léger épiderme réticulé qui s'en-
lève par la dessiccation en larges plaques. Son ani-
mal est totalement rouge clair, avec des anneaux
de la même couleur aux tentacules et des points
sur la tête et les côtés du pied. En dessous il est
blanchâtre , avec de petites taches rougeâtres.
L'opercule que nous avons figuré , également
rouge , n'était probablement qu'un fragment.
MOLLUSQUES. 53!)
Les tentacules sont assez gros, peu longs, ren-
flés vers leur base, où ils portent les yeux.
L'individu que nous représentons, quoique
jeune , était assez complet. On le trouve au port
Western de la Nouvelle-Hollande.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i 7
Epaisseur » 8
TRITON BOUCHE-SANGUINE, mâle.
Triton pileare.
Lamarck , An. s. v., t. VII, page 182 , n° 9.
ïbid. pour la synonymie.
PLANCHE 4° ) FIGURES l3-l5.
Triton, testa fusiformi-turritq, transverse sul-
cata ; striïs longitudinalibus decussata , albo et
rufo variegata ; anfractibus convexis , distortis ,
superne noduliferis ; cauda ascendente ; apertura
longitudinali, sanguinea, albo-rugosa. Lamk.
Nous ne décrirons point cette belle coquille
assez connue; nous ferons seulement remarquer
que, lorsqu'elle n'a pas acquis tout son dévelop-
540 ZOOLOGIE.
pement, le bord droit est creux, et présente sur
toute sa longueur en dedans un sinus très -pro-
fond et ses sillons bien plus marqués. Dans son
état naturel, elle est totalement recouverte d'un
épiderme jaunâtre se moulant sur les reliefs, et
duquel il s'élève une douzaine de lames longitu-
dinales ondulées, très - poilues , scarieuses, et de
couleur rousse. Dans le jeune âge, il est ventru ,
pointu aux deux extrémités comme une navette.
L'animal a les formes grosses et ramassées, le
siphon court, ne paraissant pas faire saillie au-
delà du canal. La tète est large, allongée en forme
de mufle; les tentacules sont gros, courts, renflés
près de leur base, où ils portent les yeux. Le pied
est épais , ovalaire , élargi en avant , portant un
assez grand opercule un peu pointu et onguiculé
comme ceux des Fuseaux; ce qui le distingue en
cela de ceux des autres espèces. Ce Mollusque ,
d'un jaune pâle uniforme au manteau et sous le
pied, est couvert dans toutes ses autres parties de
lunules brunes formant trois lignes sur le mufle.
L'extrémité des tentacules est noire. L'organe ex-
citateur est médiocre. Les Tritons se développent
assez peu, et cet individu paraissait avoir souffert
d'un trop long séjour hors de l'eau.
Habite Tonga-Tabou et Vanikoro.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur S •
Epaisseur
i
MOLLUSQUES. 541
TRITON CHLOROSTOME , femelle.
Triton chlorostomum.
Lamarck , An. s. v. , t. VII, page i85 , n° 20.
PLANCHE 4°>FIGURES 16-I7.
Triton, testa subturrita, crassiuscula, transver-
sim sulcata et striata, tuberculato-muricata , gri-
seo - cœrulescente , maculis variis picta; cauda
breviuscula, conforta; apertura flava; columella
rugosa; labro intus dentato. Lamk.
Pour la forme et les couleurs, ce Triton se rap-
proche beaucoup du précédent. Les bords du
manteau sont ondulés et plissés , pour s'accom-
moder aux cannelures de l'ouverture ; le siphon
est assez long, de même que la trompe, que nous
n'avons point trouvée garnie de lames cornées, ce
qui tient probablement à son exiguité. La grande
branchie occupe toute la partie gauche de sa ca-
vité. On voit au côté droit les follicules muqueux ,
formant un triangle de bandes transverses. L'o-
percule est ovalaire, jaunâtre et onguiculé.
542 ZOOLOGIE.
Tout le corps de ce Mollusque est d'un jau-
nâtre clair, avec des taches irrégulières ou légè-
rement arrondies, brunâtres, assez rapprochées,
s'étendant jusque sur le cou.
Habite l'Ile-de-France.
DIMENSIONS.
pouces.
lignes
8i
o
9
TRITON DO S- NOUEUX.
Triton tuberosum.
Lamarck,An. s. v. , t. VII, page i85 , n° 18.
Ibid. pour la synonymie.
Toffoué, par les indigènes de Tonga.
PLANCHE 4° •> FIGURE l8.
Triton, testa ouata, caudata, transversim sul-
cata, rufo - j'ubente ; ventre magno, tuberoso, su-
perne angulato ; anfractibus angulo tuberculifeiis :
tuberculo dorsali magno , compresso ; cauda as-
cendente ; columella superne callosa. Lamk.
L'animal a le cou allongé , rétréci au milieu ,
les tentacules très-longs et pointus, plus gros à la
MOLLUSQUES. 543
base , près de laquelle sont placés les yeux , un peu
saillants. Le pied est large, ovalaire, presque carré
en avant , jaunâtre et ponctué de brun en dessous
et de noirâtre sur les côtés. La tête et les tenta-
cules ont de petites lunules d'un brun clair. Le
siphon dépasse un peu le canal; il est gros, agréa-
blement ponctué de noir et de blanc , de même
que le manteau , qui déborde la tête et le pied
pour former le vernis blanc qui entoure l'exté-
rieur de cette coquille. Son opercule n'est pas on-
guiculé, mais lamelleux, ovalaire, c'est-à-dire que
les éléments en sont concentriques à sommet mar-
ginal. Cette espèce se trouve aux îles des Amis.
La variété, qui offre une zone blanche sur son
dernier tour, présente aussi quelques différences
dans la coloration de son animal, qui est entière-
ment d'un jaune verdâtre , avec des lunules et des
taches brunes très-rapprochées. Le siphon, qui
dépasse le canal , est aussi de la même couleur.
L'opercule est fort mince, jaunâtre, ovalaire, pres-
que onguiculé , différant un peu de celui décrit
ci-dessus.
Comme cette coquille avait son bord droit
mince, canaliculé intérieurement, annonçant un
jeune âge, nous ne pouvons assurer si les bandes
blanches du dernier tour et la couleur un peu dif-
férente de l'animal tiennent à cet état ou à la va-
riété elle-même.
Habite l'île de Vanikoro,
544 ZOOLOGIE.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i g
Épaisseur » n
TRITON GRIMAÇANT, femelle.
Triton anus.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 186, n° ai.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 4° 5 FIGURES 6-IO.
Triton, testa ovata, ventricoso - gibbosa , dis-
torta, subtus planulata , supra nodulosa , subcan-
cellata, albida, rufo-maculata; apertura coarc-
tata, sinuosa , irregulari , ringente ; labro valde
dentato; cauda brevi, recurva. Lamk.
L'animal et la coquille de cette espèce tiennent
autant aux Casques qu'aux Tritons, de sorte que
nous avons été un instant embarrassés pour sa-
voir dans lequel de ces deux genres nous la fe-
rions entrer. Un caractère , qui paraîtra peu im-
portant sans doute , nous a déterminés pour ce
dernier, c'est celui de la coloration par lunules et
MOLLUSQUES. 545
les anneaux des tentacules, communs à presque
tous les Tritons.
Ce Triton a les tentacules gros et courts , ob-
tus, portant les yeux sur un renflement vers le
milieu de leur longueur. Le pied est court et ra-
massé, carré, sillonné en avant; l'opercule est ar-
rondi, subcordiforme, à lamelles concentriques et
à sommet médian. La trompe est excessivement
longue, déliée, probablement dépourvue de cro-
chets. L'estomac, très -développé , allongé, com-
mence aussitôt après le ganglion cervical; ses pa-
rois sont minces, et il était rempli d'une substance
verdâtre en bouillie , qui semble indiquer que l'a-
nimal mange beaucoup. Deux grosses glandes
salivaires occupent les côtés de l'œsophage, comme
dans les Casques : celle de gauche était fort lon-
gue, et la droite ramassée en boule. Le siphon res-
piratoire est à peine indiqué; la plus grande des
branchies a ses lamelles courtes et assez pressées.
L'utérus et le rectum sont accolés l'un à l'autre,
et de même longueur. Les follicules qui tapissent
la paroi supérieure de la cavité pulmonaire sé-
crètent une mucosité qui ne se dissout plus dans
l'eau froide après avoir macéré dans l'alcool, ce
qui la distingue de la mucosité de la plupart des
autres Mollusques. La pourpre que cet animal
produit teint la liqueur en un vert sombre très-
tenace.
Ce Triton est jaune d'orpin, avec des lunules
Zoologie, t. ii. 35
546 ZOOLOGIE.
jaune-clair, plus ou moins régulières, sur la tète et
les côtés du pied. Les tentacules sont annelés de
rouge; le bord du manteau est jaunâtre, strié
de rouge ; la trompe, rougeâtre , aurore à sa pointe.
Habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée. Il y
est rare; et même nous n'avons trouvé que deux
fois ce Mollusque vivant. Il se développe lente-
ment et difficilement.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur 2 »
Épaisseur 1 »
TRITON BOUCHE-BLANCHE.
Triton leucostomum.
Ranelle bouche-blanche , Lamarck , An. s. v. ,
t. VII, page i5o, n° 1.
PLANCHE 4° ■> FIGURES 3"4«
Triton , testa ovato-conica, transversim tenuis-
sime striata , rufo - castanea ; anfractibus medio
tuberculis paivulis série unica cinctis ; varicibus
albo nigroque variis ; fauce alba. Lamk.
MOLLUSQUES. 54.7
Nous ne trouvons pas de caractères suffisants
dans l'animal et même, à bien prendre, dans la co-
quille, pour séparer les Ranelles des Tritons ; et
surtout la Ranelle leucostome, qui ne présente pas
de triples tuyaux canalifères le long des deux cô-
tés de la spire. Cette espèce, encore inédite dans
son état naturel , est recouverte par un épidémie
jaunâtre très-finement velu; l'extrémité de la spire
paraît toujours rouge.
L'animal a la tète large, portant de gros tenta-
cules cylindriques, écartés, évasés en branche de
lyre , ayant les yeux près de leur base et saillants.
Le pied est large , quadrilatère , sillonné en avant
et de couleur jaunâtre. Les tentacules ont un
cercle rouge au dessus des yeux. La tête est pi-
quetée de la même couleur. La trompe est cylin-
drique dans son allongement , cordiforme , lors-
quelle est rentrée; elle est garnie d'une langue
assez longue, armée de cinq rangées de crochets
simples, dont les deux latérales se touchent pres-
que. Deux glandes salivaires se rendent à l'œso-
phage. Les branchies ne présentent rien de re-
marquable. Dans le mâle , l'organe excitateur est
long , large et sillonné sur le côté. L'opercule est
large, ovalaire , à lamelles concentriques, à som-
met subterminal.
Cette espèce habite le port du Roi-Georges, à
la Nouvelle-Hollande. Un autre individu, prove-
nant de la Nouvelle - Zélande , dans la baie des
35*
548 ZOOLOGIE.
Brèmes, a les tentacules piquetés de brun rouge
de même que les parties latérales du pied , lequel
est jaune en dessous. La tête a une ligne blanche
au milieu.
DIMENSIONS.
P
ouces. lignes.
Longueur 2 6
Épaisseur 1 ft
TRITON GRANIFERE.
Triton granifertim.
Ranelle granifère , Lamarck , An. s. v. , t. VII,
page i53, n° 9.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 4° ■> FIGURES 21-22.
Triton, testa oblonga, ovato-conica, scabrius-
cula> striis granosis cincta , albo-lutescente aut
rufa, albo-fasciata ; granis subacutis ; columella
sulcata; labro margine dentato. Lamk.
Cette petite espèce, qu'on distingue facilement
à ses granulations rougeâtres sur des lignes trans-
versales, a les tentacules cylindriques obtus, légè-
MOLLUSQUES. 549
renient rougeâtres, doublement annelés de rouge-
brun au dessus des yeux. Le pied est large , ova-
laire, un peu élargi et carré en avant; il est rouge
brun en dessous avec des points de la même cou-
leur. Le siphon ne dépasse point le canal. L'oper-
cule est arrondi , à lamelles concentriques et à
sommet presque central. Les éléments de cette
pièce peuvent varier de manière à porter le som-
met vers une des extrémités, comme nous nous
en sommes assurés sur un individu provenant de
la Nouvelle - Irlande , en tout semblable à celui
que nous décrivons, et que nous avons pris à
Tonga-Tabou. Ce Mollusque est un de ceux qui
transmettent Leur couleur à la coquille.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur i 6
Épaisseur » 8
TRITON GIBBEUX.
Triton bufonium.
Ranelle cibbeuse , Lamarck , An. s. v., t. VII, p. i5a ,
n° 7.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 4°) FIGURES II -12.
Triton, lesta ovali, gibba, crassa, tuberculato-
550 ZOOLOGIE.
îiodosa, albo-grisea, maculis minimis fuscis picta ;
laterum nodulis utrinque tribus canaliferis ; aper-
tura alba , subrotunda; labro crassissimo , mar-
gine interiore dentato. Lamk.
Cette espèce est celle qui sert de type au genre
Ranelle de M. Lamarck. Ses bourrelets latéraux
ont fait penser à cet auteur que l'animal était
obligé de saillir d'un demi tour jusqu'à ce que ces
excroissances fussent formées. Pour nous, qui n'a-
vons remarqué aucune différence entre ce Mol-
lusque et celui des Tritons proprement dits, nous
ne pouvons ni concevoir ni supposer le méca-
nisme dont il s'agit. La sécrétion des tuyaux cana-
lifères et des varices qui leur sont intermédiaires,
se fait naturellement par les bords du manteau,
qui s'allonge un peu plus pour produire les pre-
miers : c'est comme un double siphon placé aux
deux diamètres de l'ouverture. Nous n'ajouterons
rien aux détails de cette coquille qui est très-con-
nue, mais rare, car, dans nos voyages, nous ne l'a-
vons trouvée qu'une ou deux fois vivante. Un indi-
vidu avait sa bouche violacée et ses bourrelets
orangés. On peut voir que son animal est en tout
point celui des Tritons. Ses tentacules sont gros,
obtus, portés sur une tête en forme de lyre, ayant
les yeux près de leur base. Ils sont jaunâtres, pi-
quetés de rouge et doublement annelés de noir.
Le pied est ovalaire, élargi en avant, piqueté de
MOLLUSQUES. 551
rougeâtre sur un fond jaune , marqué de stries
brunes sur les côtés. Le siphon, qui est assez long
et dépasse un peu le canal, offre les mêmes teintes.
L'opercule est petit , rougeâtre , régulièrement
ovalaire, et onguiculé.
Habite le havre Carteret , à la Nouvelle-Irlande.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur a 3
Épaisseur i 3
r>52 ZOOLOGIE.
Genre POURPRE. — Purpura , Lamarck.
POURPRE NATTÉE.
Purpura textllosa.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page a^a , n° 24- —
Encyclop. pi. 398, (ig. /t-6.
PLANCHE 3j , FIGURES 1-3.
Purpura, testa ovato-acuta , ventricosa , rugis
crassis elevatis altérais minoribus succincta , striis
lougitudinalibus tenuissimis decussata , squalide
alba; spira mediocri ; apertura patula; labro in-
tus profunde sulcato. Lamk.
L'animal de cette Poupre a les tentacules gros,
courts, coniques, peu pointus, d'un brun foncé-,
violacé , portant les yeux près de leur extrémité.
Le pied est grand, dilaté, largement ovalaire,
d'un blanc-jaunâtre en dessous , et brun -violet
sur les côtés, portant un assez large opercule ova-
laire ou subquadrilatère, à lamelles appliquées
les unes à côté des autres, presque droites ou sub-
onguiculées, comme le dit M. de Blainville. Sa cou-
leur est chocolat ou mieux terre de Sienne calci-
MOLLUSQUES. 553
née. Le siphon n'est point indiqué clans le dessin
comme faisant saillie an dehors ; il est brun à son
extrémité, et blanc dans le reste de son étendue.
La trompe est fort longue, toujours rentrée et
garnie d'un ruban corné très-long L'œsophage
est étroit, et reçoit le canal excréteur d'une très-
grosse glande pyriforme de couleur brun-rouge.
L'intestin se termine par un rectum très-dilaté,
s'ouvrant au coté droit. L'organe de la Pourpre est
composé de cinq à six faisceaux de ramifications
ressemblant à celles du cervelet des mammifères. Le
testicule accolé au foie communique, par un long
canal déférent, avec l'organe excitateur fortement
contourné, de grandeur médiocre, placé au lieu
accoutumé, près le tentacule droit.
Une assez grande cavité pulmonaire contient
deux peignes branchiaux inégaux, placés au bord
gauche du manteau. Une grosse veine pulmonaire
verse le sang dans un cœur presque arrondi , ayant
une large oreillette. L'aorte, à sa sortie du ven-
tricule, se divise en deux branches, dont l'une se
porte en avant , et l'autre dans les viscères abdo-
minaux.
Cette Pourpre devient très-grosse. Elle habite
la Nouvelle-Zélande, et se trouve communément
dans les eaux courantes et sur les rochers de la
Passe des Français.
DIMENSIONS.
ponces, lignes.
Longueur 2 8
Épaisseur.
554 ZOOLOGIE.
POURPRE SEAU.
Purpura haustum.
Martyn, ûg. 9 , e. Buccinum haustum.
PLANCHE 3j , FIGURES 4-8.
Purpura, testa ovato-oblonga , ventricosa, an-
tice subacuta , fusco-virescente , rugosa, transver-
sim striata; spira brevi, couica; aperturaovali,
ampla , violacea aut albida , margïne usta, den-
tata; columella valde complanata , canaliculata ,
postice maculata.
Il existe, dans Martyn, une bonne figure de
cette Pourpre , sous le nom de Buccinum haus-
tum , dénomination que nous lui conservons , en
la rendant en français par le mot assez impropre
de seau. Cette espèce ne se trouvait point dans
les collections de France avant le voyage de
V Astrolabe , qui Ta rendue fort commune. Sa
forme est ovalaire , allongée , un peu pointue en
avant, ventrue, à spire courte, conique, ne for-
mant que quatre tours , transversalement striée.
Son ouverture est fort grande , ovalaire , large-
ment évasée , à columelle très-aplatie , arquée ,
largement canaliculée , blanche , avec une tache
brune en arrière. Le bord droit s'arrondit en arc,
et forme une pointe en bec en avant, à son union
MOLLUSQUES. 555
avec la columelle. 11 est sillonné seulement près de
son contour, et comme brûlé, tandis que le fond est
blanc-bleuâtre. Dans les jeunes individus l'ouver-
ture est d'un bleuâtre foncé. Le dessus de la co-
quille est rugueux, d'un brun verdâtre sale.
L'animal a ses tentacules fort gros , presque cy-
lindriques , obtus , avec les yeux très-près de leur
pointe. Le pied est large et quadrilatère; il est dé-
passé en arrière par une lamelle charnue , sur la-
quelle repose l'opercule, qui est ovalaire, large,
subonguiculé, d'un beau rouge -brun. Ce pied
prend quelquefois une assez singulière forme ré-
trécie que nous avons représentée dans notre des-
sin. Il est jaunâtre, strié en dessous, taché de blanc
sur les côtés. Les tentacules sont blancs, linéolés
de blanc-mat.
Du vivant de l'animal , la trompe ne sert que
pour pénétrer dans les Mollusques dont il se nour-
rit. Le siphon, qui est assez long, ne dépasse point
le canal.
Habite tout le contour de la baie Tasman , à la
Nouvelle-Zélande , sur les rochers. Il y en a beau-
coup dans la Passe des Français.
DIMENSIONS PRISES SUR UN INDIVIDU MOYEN.
pouces, lignes.
Longueur i io|
Largeur i i
Épaisseur »
1 1
350 ZOOLOGIE.
POURPRE ARMIGÈRE , variété.
Purpura armigcra, var.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 237, n° 7.
PLANCHE 3j, FIGURES I7-I9.
Purpura, testa ouata , turbinata , transversim
striata; tuberculis elongatis, obtusis transverse plu-
riseriatis annata, albida; spira conica , tubercu-
lata; apertura flava , ad dextrum rubro sulcata;
labro tenui intus recurvato , undatini sinuoso den-
ticulato, castaneo; columella crassa , luteofusces-
cente.
Cette Pourpre est une très - forte variété de
l'Armigère , si même ce n'est point une autre es-
pèce. Elle est chargée de trois gros tubercules co-
niques, obtus; la différence est dans l'ouverture,
dont le bord droit est mince , recourbé en de-
dans, denticulé, maculé de brun et fortement on-
dulé par la terminaison de quelques tubercules:
plus profondément, il est jaune clair, sillonné par
des lignes aurores. La columelle est lisse, arron-
die , aplatie et un peu cannelée à sa base , large-
ment tachée de brun -marron en arrière. Le canal
est court et assez largement ouvert.
L'animal a le pied grand , ovalaire , jaune en
dessous et réticulé de noir sur les cotés; les ten-
MOLLUSQUES. 5Ô7
tacules assez gros , coniques , obtus , jaunâtres ,
avec un cercle noir au-dessus des yeux , qui ne
sont pas aussi près de la pointe que dans les es-
pèces précédentes. Le siphon est fort long et dé-
passe le canal, en s'évasant à son extrémité.
L'opercule est grand , subovalaire , à lames appli-
quées et presque droites , de couleur brun-foncé.
Cette Pourpre habite Tonga-Tabou. Toujours re-
couverte d'un enduit terreux d'un blanc sale, elle
doit être jaunâtre avec des taches brunes.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur 2 1
Epaisseur, non compris les tentacules. . . 1 4
POURPRE MARRON -DINDE, var.
Purpura liippocastanum.
Lamarck, An. s. v., t. VII, page ^38 , n° 9.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 38, FIGURES I"4«
Ibid. figures 5-6 , variété plus grande.
Purpura , testa ovato-abbreviata ; sulcis sub-
squamosis cincta , tuberculis elongatis spiniformi-
558 ZOOLOGIE.
bus muricata , albo et nigro marmorata ; labro
si/iuoso , intus verrucoso. Lamk.
La variété qui a servi à notre dessin se fait re-
marquer par sa petitesse, quoique bien adulte.
Elle tient beaucoup de la Ricinule mûre, mais elle
est plus grande qu'elle; son ouverture n'est point
la même pour la coloration , qui est d'un blanc-
bleu, taché de rougeâtre-violacé, avec cinq dents au
bord droit, d'où partent cinq raies transverses
violacées ; à la partie postérieure est une callosité
décurrente. Ses tentacules sont à peu près égaux ,
bruns, avec des lignes d'un vert sale dans les sil-
lons. La spire est conique , obtuse.
L'animal a le pied quadrilatère, allongé; les
tentacules longs et gros, pointus, portant les yeux
sur un renflement de leur pointe; le siphon est
élargi à son extrémité et dépasse un peu le canal.
Toutes ces parties , ainsi que le manteau , sont
d'un jaune-verdâtre, tachées de brun, excepté le
pied qui est jaunâtre , uniforme en dessous , et
marqué d'un rouge-brun sur les côtés. L'opercule
est ovalaire, obliquement pointu à une extrémité,
brun foncé au milieu , et rouge sur les bords.
Habite l'île de Tikopia. L'espèce proprement
dite se trouve à Tonga-Tabou.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i i
Épaisseur 8
MOLLUSQUES. 55Î)
POURPRE DE L'ASCENSION.
Purpura Ascensionis , nob.
PLANCHE dy , FIGURES 20-23.
An. Murex Moega de Martini ? pi. ioo, fig. 961-962.
Purpura , testa ovato-abbreviata , ventricosa ,
crassa, transversimstriata, nec tuberculosa , squa-
lide alba ; spira brevissima , retusa, apertura splen-
dido-alba , postice canaliculata ; columella plana ,
punctis quaternis spadiceis inœqualibus notata; la-
bro margine denticulato etsfriato.
On pourrait prendre cette Pourpre, au premier
aspect, pour la Néritoïde de M. Lamarck , à la-
quelle elle ressemble beaucoup en effet , mais
dont elle diffère par l'absence constante de tuber-
cules sur le dernier tour, comme nous avons pu
le vérifier sur tous les individus que nous avons
rapportés. Nous croyons que c'est elle que Martini
a figurée, plutôt que laNéritoïde. Cette Pourpre est
globuleuse , striée en travers de lignes rougeàtres
sur un fond verdâtre. Son ouverture est ovalaire,
d'un superbe blanc de faïence; elle paraît aug-
mentée par le large aplatissement de la columelle
560 ZOOLOGIE.
régulièrement marquée de quatr tubercules
ronds, inégaux, couleur de chocolat. Le canal
est à peine saillant. Le bord droit est dilaté, ar-
rondi, crénelé, rougeâtre, quelquefois ponctué
de brun. Sa partie postérieure est un profond si-
nus, et il est de plus légèrement sillonné de blanc
en dedans.
L'animal a le pied large, quadrilatère, arrondi,
jaunâtre en dessous, brun-rouge très-foncé et ve-
louté sur les côtés. Les tentacules, gros, pointus ,
ont les yeux placés près d'un renflement de leur
extrémité; ils sont d'un beau brun , de même que
la tète et l'extrémité du siphon , qui est petit et
fait peu de saillie. Le manteau est rougeâtre et
légèrement frangé. L'opercule est large, subqua-
drilatère, allongé, brun , presque noir au milieu,
rouge aux extrémités; ses éléments cornés sont
en lames presque droites.
Cette belle espèce habite les rivages de l'Ascen-
sion. Elle n'y est pas rare.
DIMENSIONS.
P
onces-
Longueur i 5
Epaisseur * » 9
Largeur 1 1
V
MOLLUSQUES. 561
POURPRE MONODONTE.
Purpura manodanta , nob.
PLANCHE 3j, FIGURES 9-II.
Purpura, testa minitna, ovato-globosa , antice
acuta, transversim tenuissime striatay luteo-vires-
cente ; columella acuta, breï>i; apertura amplo-
ovali, margine denticulata; columella plana , de-
pressa, alba aut violacea , basi unidentata.
Très-petite espèce fort élégante , qui fait le pas-
sage au genre Licorne. Elle est ovalaire, un peu
ventrue, à spire arrondie et subitement pointue,
très -finement striée en travers d'un jaune-ver-
dâtre. L'ouverture est fort large parla dilatation du
bord droit, qui est denticulé, et par l'aplatissement
en forme de gouttière de la columelle , qui porte
une petite dent à sa base vers l'extrémité du ca-
nal: ce dernier estarrondiou pointu, et peusaillant.
La bouche est ou totalement blanche ou violette
sur la columelle. L'opercule est ovalaire , très-
allongé et rodé.
Cette Pourpre, dont nous ne connaissons point
l'animal, habite l'île de Tonga-Tabou.
Zoologie, t. ir. 3 G
562 ZOOLOGIE.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 6
Largeur 4
Épaisseur 3
POURPRE STRIÉE.
Purpura s tria ta , nob.
PLANCHE 3j, FIGURES I2-I /\.
Purpura , testa elongato-conica , tubercula-
to-plicata, longitrorsum et transversim striata ,
fusco-rubenle ; apertura elongata^crassa, angusta,
rubente - violacea ; margine dextro sulcata ; co-
lumella undosa.
Cette espèce est fort épaisse, allongée, à forme
de Buccin, dont la spire est conique, pointue,
l'ouverture très-allongée faisant la moitié de la
coquille, rétrécie, à bord droit, épais, évasé 7
denticulé et profondément sillonné, rougeâtre,
quelquefois brun sur le limbe. La columelle est ar-
rondie , ondulée, et seulement aplatie à sa base.
Le test en dessus a de gros plis longitudinaux
un peu tuberculeux , finissant à la base , et des
sillons transverses, coupés longitudinalement par
MOLLUSQUES. 5G3
des stries très-fines , écailleusés et ondulées. Le
fond de la couleur est d'un assez joli brun , sur
lequel se dessinent les sillons transverses qui sont
blanchâtres. Lacolumelle est violacée. L'opercule
est ovalaire et semblable à celui des Pourpres.
Habite le havre Dorey, à la Nouvelle-Guinée.
DIMENSIONS.
pouces.
lignes
8
9
POURPRE TREILLISÉE.
Purpura cancellatn , noh.
PLANCHE 37, FIGURES l5-l6.
Purpura, testa ovato-elongata , subventricosa ,
tuberculata , luteo-virescente ; plicis tuberculosis
transversim sulcatis onusta ; apertura ovato - an-
gusta , luteo-fuscescente , margine dextro tuber-
culato ; spira conica et crassa.
Assez petite espèce, ventrue, conique à ses deux
extrémités , tuberculeuse , profondément plissée
en long , et traversée par des bandes larges lais-
36*
504 ZOOLOGIE.
sant entre elles de petits enfoncements quadri-
latères, qui rendent cette coquille comme treilli-
sée. Les tubercules de la base des derniers tours
sont les plus élevés. La spire est grosse , conique
et obtuse. L'ouverture est ovalaire, rétrécie, d'un
jaune maculé de violet, avec un pli décurrent en
arrière, et des tubercules au bord droit. La colu-
melle est blanche et arrondie; le canal assez mar-
qué , un peu tortueux. Le dessus de cette coquille
est d'un jaune légèrement verdâtre.
Nous n'en connaissons point l'animal, et nous
présumons qu'elle provient de Tonga-Tabou.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i i
Epaisseur.
POURPRE NASSOIDE.
Purpura nassokles , nob.
PLANCHE 38, FIGURES 7-9.
Ibid. , FIGURES 10-11, VARIÉTÉ.
Purpura, testa globosa, crassa, apice conica,
acuta , albido-lutescente, tuberculosa, loiigitudi-
MOLLUSQUES. 565
naliter transversimque plicata ; apertura ovali,
maxime angusta , alba ; margine dextro undu-
lato , dentato ; columella lœvi aut tuberculosa.
Varie tas , testa magis elongata atque plicata ;
apertura aurantiaca.
Petite espèce qui a des rapports avec les Nasses
par sa forme globuleuse et ses plis longitudi-
naux tuberculeux , coupés par des sillons trans-
verses. Son sommet est conique, un peu obtus;
son ouverture très-rétrécie , tranchante sur le bord
droit , qui est ondulé et tuberculeux. La colu-
melle est plate et rugueuse , ou lisse et un peu
tordue. Le canal est un peu long et recourbé. Ces
parties sont blanches, et le reste de la coquille est
d'un blanc-jaunâtre.
Nous n'en connaissons point l'animal ; mais l'oper-
cule est grand, lamelle et appartient bien au genre.
Cette espèce habite l'île de Tonga-Tabou.
La variété plus allongée , qui provient de la Nou-
velle-Irlande , a la spire plus pointue et cinq grosses
côtes longitudinales espacées. Son ouverture, éga-
lement fort rétrécie, est tuberculeuse sur les deux
bords et d'un rouge vif.
DIMENSIONS.
ligues.
Longueur 9
Épaisseur 5
566 ZOOLOGIE.
POURPRE RÉTICULÉE.
Purpura reticulata , nob.
PLANCHE 38, FIGURES 17-18.
Purpura , testa parvula , ovato-acuta , alùida-
fuscescente , transversim sulcata, tenuissime reti-
culata ; anfractlbus elevatis , carinato - nodosis ;
apertura ampla, margine undosa et sfriata.
Cette petite espèce a le port de la Pourpre rus-
tique, c'est-à-dire qu'elle a la spire allongée , poin-
tue, à tours élevés, portant une rangée de petits
tubercules bruns sur un fond d'un jaune sale. Le
dernier tour a deux rangées de nodosités. Indé-
pendamment de cela , il est ceint de petites cor-
delettes , dont les intervalles sont très-finement
réticulés. Ces réseaux existent seuls au sommet.
L'ouverture est grande, ovalaire avec un canal
bien marqué , et striée sur le bord droit.
Habite le port Western , à la Nouvelle-Hollande.
Nous n'en connaissons point l'animal, et notre
individu, sans être altéré, n'était point vivant.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 7
Épaisseur 4
MOLLUSQUES. 567
POURPRE RAPE.
Purpura scobina , nob.
PLANCHE 38, FIGURES I2-l3.
Purpura, testa ovato-oblonga, transvei'sim cos-
tata, rugosa ; squalide lutea ; interstitiis lamellosis
imbricatis ; apertura ovali minore fuscescente, la-
bro undulata , intus tuberculata , sulcata ; spira
conica, crassa, subacuta.
Assez petite espèce, oblongue, à spire épaisse,
un peu pointue, dont les tours sont carénés, no-
duleux ; le dernier a trois grosses côtes trans-
verses, rugueuses, dans les intervalles desquelles
sont plusieurs rangées de petites écailles imbri-
quées, rudes comme une râpe. L'ouverture est
ovalaire, assez étroite , ondulée sur le bord droit,
qui est denticulé et sillonné. La columelle est
lisse et forme un sinus en arrière à sa réunion
au côté opposé. Cette coquille est d'un jaunâtre
en dessus et d'un fauve-violacé dans l'ouverture.
Nous n'en connaissons point l'animal.
Elle habite la Nouvelle-Zélande.
Ce n'est pas la même que la rugueuse, avec
laquelle elle a des rapports.
568 ZOOLOGIE.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i »
Epaisseur » 6
POURPRE BOURGEONNÉE.
Purpura mancinella.
Lâmarck , An. s. v. , t. VII, page 239 , n° 1a.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 38, FIGURES \/±-\§.
Purpura, testa ovato-ventricosa , crassa, tu-
berculis subacutis basi rubris transversim scriatis
muricata , albo-rubente ; spira conico - acuta ;
apertura flava ; labro intus striato : striis rubro
coloratis.
L'animal de cette jolie Pourpre nous a présenté
un caractère qui pourrait bien ne pas être con-
stant dans tous les individus : le pied fortement
bilobé en avant, ovalaire, un peu lancéolé en
arrière, blanc-jaunâtre en dessous , rougeâtre sur
les côtés, avec des taches noires , de même que
sur la tête et les tentacules. Ces derniers ont de
MOLLUSQUES. 569
plus un large anneau noir au dessus des yeux,
lesquels sont placés sur un renflement de leur
base. Le bord du manteau est frangé , et le si-
phon de couleur brune. La trompe elle-même est
rougeâtre : cette teinte est également celle de l'o-
percule, qui est quadrilatère.
Cette pourpre provient d'Amboine.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
i a
Épaisseur » 8
Longueur i a
POURPRE RUGUEUSE.
Purpura rugosa , nob.
PLANCHE 38, FIGURES IQ-2I.
Purpura , testa ovato-acuta, scabrosa , trans-
versim carinata, longitudiualiter plicato-foliacea ,
fuscescente ; apertura ampla, violacea , margine
undulata et sulcata ; columella longitrorsum pli-
cata.
Cette espèce est ovale, allongée, à spire grosse,
pointue, très-rugueuse, comme rongée, fortement
carénée sur ses tours ; le dernier compte quatre
570 ZOOLOGIE.
à cinq de ces arêtes transverses, croisées par des
plis longitudinaux, ondulés, un peu foliacés, ce
qui rend cette coquille grossièrement rude. Son
ouverture est grande , ovalaire , d'un rouge-vio-
lacé sombre, avec un ruban jaunâtre sur le bord
droit, qui est ondulé et largement sillonné. La co-
lumelle aplatie est de la même couleur, avec un
pli arqué en long, blanchâtre. Le reste du test est
brunâtre , avec des reflets jaunâtres.
L'animal a le pied ovalaire , un peu élargi en avant;
les tentacules gros, coniques, terminés en pointe
aiguë , portant les yeux vers leur extrémité. Ils
sont blanchâtres ainsi que le siphon, qui est court.
Le pied est blanc-jaunâtre en dessous , avec une
légère teinte brune sur le bord ; ses côtés sont
d'un vert-clair, tachés de blanc-jaunâtre. L'oper-
cule est ovalaire et presque noir.
Cette pourpre se trouve à la Nouvelle-Zélande.
La couleur de sa bouche est beaucoup plus intense
sur le vivant.
Bien qu'elle ait quelques rapports avec laThia-
relle de Lamarck, elle se rapproche davantage de
la Pourpre râpe, que nous avons précédemment
décrite, et dont elle se distingue par sa bouche
plus large, moins épaisse, sans tubercules et
différemment colorée.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
Longueur i a
Épaisseur » S
MOLLUSQUES. :»7 1
POURPRE THIARELLE.
Purpura thiarella.
Lamarck , An. s. v., t. VII , page 2/j6, n° 37.
PLANCHE 3p , FIGURES ^-6.
Purpura, testa ovato-acuta , ventricosiuscula ,
transvers ini s tria ta , longitudinaliter subplicata,
griseo-fulva ; anfractibus superne angulatis , su-
pra planulatis , ad angulum tuberculato - coro-
natis ; spira subcontabulata ; labro intus sul-
cato. Lamk.
L'individu que nous représentons est une va-
riété plus courte, plus élargie transversalement,
et dont l'ouverture , violacée dans son contour ,
est au fond d'un blanc-bleuâtre. Le bord droit a
cinq bandes courtes , violettes.
L'animal a les tentacules longs, assez gros, ob-
tus , portant les yeux au tiers antérieur de
leur longueur. Ils sont blancs à leur pointe, noirs
dans le reste de leur étendue , de même que le
siphon et les côtés du pied. Le dessous seul de ce
dernier est jaune et de forme ovalaire L'opercule
est subquadrilatère etrougeâtre.
Cette Pourpre habite l'île' de Vanikoro.
372 ZOOLOGIE.
DIMENSIONS.
pouces. ligues.
Longueur i »
Épaisseur . » 8
POURPRE GUIRLANDE.
Purpura serturn.
Lainarck, An. s. v. , t. VII , page 243 , n° i5.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 39 , FIGURES Il-l3.
Purpura, ovato- oblonga, transversim striato-
granulosa , striis longitudinalibus impressis decus-
sata, maculis latis albis et rujïs inœqualibus va-
riegata ; anfractibus convexis , superne depressis;
columella fulva. Lamk .
Cette pourpre, bien connue , présente quelques
variétés clans sa coloration , qui est cependant plus
ou moins rougeâtre. L'animal a les tentacules pe-
tits et les yeux placés vers le milieu de leur lon-
gueur. Ils sont blancs à la pointe, noirs , piquetés
de blanc sur la base , de même que le dessus de
MOLLUSQUES. 573
la tète et les côtés du pied. Le cou est d'un brun
clair, le manteau jaune, bordé de noir et de blanc.
Le pied est grand, ovo- quadrilatère, jaune en
dessous. L'opercule est arqué d'un coté, droit de
l'autre , subonguiculé , brun au milieu , orangé
sur les bords. Le siphon n'est point apparent au-
delà du canal.
Cette espèce se trouve au port Dorey de la
Nouvelle-Guinée.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur 2 »
Épaisseur » 8
POURPRE DE SAINTE -HÉLÈNE.
Purpura helena , nob.
PLANCHE 39, FIGURES ^-ÎO.
Purpura, testa ouata , ventricosiuscula , trans-
versim striata , griseo-virescente , albo et uigro
punctata ; ultimo anfractu tuberculis bicoronato ;
spira brevi , acuta; apertura elongata, sulcata,
violacea.
C'est après un examen attentif de la coquille et
de l'animal que nous nous sommes décidés à consi-
574 ZOOLOGIE.
dérer cette Pourpre comme une espèce nouvelle ,
différente de laBicostale et surtout de la Thiarelle,
avec laquelle elle a tant de rapports , que , sans
la connaissance de l'animal, il eût paru assez
naturel de ne la considérer que comme une va-
riété à deux rangées simples de tubercules sur le
dernier tour.
Elle est courte, ventrue, à spire aiguë, fine-
ment striée en travers , d'un gris verdâtre , ponc-
tuée de brun et de blanchâtre. L'ouverture diffère de
celle de la Thiarelle par ses nombreux sillons rap-
prochés au bord droit. Elle est d'un brun-violacé
sombre, avec quatre bandes d'un blanc-bleu. La
columelle est blanche, tachée de rougeâtre.
L'animal a la tète , le siphon et les tentacules
bleuâtres, piquetés de brun. Ces derniers ont les
yeux placés au liers antérieur de leur longueur, et
au dessus est une bande brune. Le pied est allongé,
ovalaire , à sillon marginal antérieur, rouge-vio-
lacé en dessous , et marqué de stries longitudi-
nales, maculé de rouge-brun sur les côtés, avec un
liséré rosé sur le limbe. Le siphon, qui dépasse le
canal, est rougeâtre à la pointe. L'opercule est rou-
geâtre, et subquadrilatère.
Ce Mollusque est assez commun sur les rochers
de l'île Sainte-Hélène. Peut-être se trouve -t-i]
aussi à l'Ascension.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur- 1 1
Epaisseur 6
MOLLUSQUES. 575
POURPRE HERISSON.
Purpura histrix.
Lamarck , An. s. v. , t. VII, page a/»7> n° 4i,
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 39, FIGURES l^-l6.
Purpura, testa obovata , ventricosa , transver-
sim striata , spinosa , lutescente ; spinis longius-
culis , canaliculatis , transversim quadriseriatis ;
spira brevi , acuta ; fauce rosea ; labro margine
interiore dentifero. Lamk.
L'animal de cette élégante petite Pourpre a les ten-
tacules déliés et pointus, verdâtres, avec un cercle
noir au dessus des yeux, qui sont placés fort près de
la base des tentacules. Toutes les autres parties du
corps sont d'un vert passant au vert-jaunâtre, avec
des points blanchâtres. Le pied en dessous est vert-
pomme clair , avec des points jaunes sur le pour-
tour. L'opercule est grand et ovalaire : les lames
cornées sont plus contournées que dans la plu-
part des autres Pourpres.
Habite le havre Carteret, à la Nouvelle-Irlande.
576 ZOOLOGIE.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 8
Épaisseur 6
POURPRE MURIQUEE.
Purpura horrida.
Ricinule muriquée , Lamarck, Anim. s. v. t. "VII, p.
a3 1 , n° i.
Ib 1. pour la synonymie.
KiViRivi, par les indigènes de Tikopia.
PLANCHE 39, FIGURES 1-3.
Purpura, testa obovata, subglobosa , tubercu-
culis crassis brevibus acutis nigris echinata; inter-
stitiis albis ; spira brevissima; apertura ringente ,
violacea. Lamk.
Le genre Ricinule ne peut plus être admis, soit
qu'on veuille l'établir d'après la forme de la co-
quille, ou d'après celle de l'animal. Par la coquille,
la transition des espèces épineuses , à ouverture
rétrécie, ringente, aux espèces lisses, est telle-
ment insensible, qu'on ne pourrait pas fixer la limite
des unes et des autres. Quant aux Mollusques
et aux opercules , il n'y a aucune différence ,
comme on peut le voir en jetant un coup d'ceil
sur nos dessins.
MOLLUSQUES. 577
L'animal de la Pourpre muriquée est d'un vert
glauque, ponctué de blanc. Le pied est long, sub-
ovalaire, presque carré et à sillon marginal en
avant , arrondi en arrière , avec une bandelette
noire sur les côtés. Les tentacules ont un cercle
rougeàtre et les yeux vers leur milieu. Le siphon
est court, mais fort gros. Le manteau, qui est
découpé, ondulé, est également verdâtre avec des
taches blanches. L'opercule est ovalaire, rouge
brun vif, à fibres droites et un peu contournées
vers l'extrémité la plus large; l'ouverture de la
coquille est tellement rélrécie, que l'opercule est
obligé de se présenter obliquement et de côté
pour se cacher dans sa profondeur.
Cette espèce habite la petite île de Tikopia.
DIMENSIONS.
pouces, ligues.
Longueur i 1 3
Largeur , ..... . « 1 1
Epaisseur « 8
Zoologie, t. il. 37
578 ZOOLOGIE.
POURPRE DIGITÉE.
Purpura digitata.
Ricinule digitée, Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 232,11" 5.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 3g , FIGURES 20-22.
Purpura y testa obouata, depressa, lutescente ;
costis transversis tuberculato-nodosis ; spira bre-
vissima ; apertura angustata , lutea , labro ante-
rius digitis duo bus armato. ( Lamk. )
Nous ferons pour cette espèce, que M. Lamarck
avait placée dans lesRicinules, la même remarque
que pour la précédente. C'est une vraie Pourpre,
dont le manteau est découpé pour former les di-
gitations de l'ouverture ; ses tentacules sont petits,
pointus, oculés à la base, cerclés de brun au des-
sus des yeux; le pied est assez grand et ovalaire.
Toutes ces parties sont d'un beau jaune serin,
piqueté de blanc. L opercule est large , ovalaire ,
à lames droites et appliquées les unes aux autres.
Ici il y a similitude de couleur entre l'animal
et son ouverture; ce qui est loin d'être constant.
MOLLUSQUES. 579
Cette Pourpre habite le havre Carteret , à la
Nouvelle-Irlande. Elle est couverte d'un enduit ma-
rin qui indique que ses mouvements sont lents;
et, dans cet état, elle s'applique tellement sur les
rochers, qu'on a de la peine à la distinguer.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 1 1
Largeur 1 1
Épaisseur 5
POURPRE ARACHNOÏDE.
Purpura arachnoïdes.
Ricinulf. arachnoïde, Lamarck, An. s. v., t. VII, page a3a, n°/,.
PLANCHE 39 , FIGURES 17-IÇ).
Purpura , testa obovata , transversim striata ;
spinis subulatis muricata , albo lutescente ; spi-
nis basi nigris , inœqualibus , prope labrum lon-
gioribus ; apertura ringente , alba , luteo-macu-
lata. (Lamk. )
Nous ferons également rentrer cette espèce dans
les Pourpres. Son animal offre , pour la couleur,
37*
580 ZOOLOGIE.
le contraire de celui que nous venons de décrire
précédemment, c'est-à-dire qu'il est vert, tandis
que l'ouverture de la coquille est jaune. Ses ten-
tacules sont allongés, oculés près de la base, avec
un petit cercle noirâtre. Le siphon dépasse à peine
le canal. Le pied est ovalaire et piqueté de brun
sur les côtés. L'opercule est corné, mince, un
peu courbé et subonguiculé.
Cette pourpre a été observée dans le havre
Carteret de la Nouvelle-Irlande. Nous l'avons fré-
quemment rencontrée sur l'île Guam.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 10
Epaisseur 7
POURPRE MURE.
Purpura mnrus.
Ricinule mure, Lamarck, An. s. v. , t. VII, p. 2'ia ,
Ibid. pour la synonymie.
Kouiroui, par les indigènes de Tonga-Tabou.
PLANCHE 39 , FIGURES 23-24»
Idem figures ilt à 28, variété.
Purpura , testa ovata , nodulis nigris crebris
transversim seriatis cincta ; interstitiis albidis ;
MOLLUSQUES. 581
spira obtusiuscula ; âpertura violacea , dentibus
validis angustata. (Lamk. )
Nous avons rencontré cette espèce à la Nou-
velle-Hollande , dans la baie Jervis et à Tonga-
Tabou. Celle du premier lieu ne diffère des Pour-
pres de Tonga que par son ouverture plus rétrécie.
L'animal des individus pris aux îles des Amis a les
tentacules grêles, pointus, oculés à la base , jaunes
à la pointe, et de couleur verte dans le reste de
leur étendue. Le pied est ovale, allongé, assez
étroit , vert pré sur les bords et seulement vert
jaunâtre au milieu. L'opercule est grand, jaunâ-
tre, ovalaire et dépassant les côtés du pied dans
sa position transverse.
La Pourpre de la baie Jervis a les tentacules
glauques et blancs à leur pointe ; le pied ova-
laire , ondulé sur les bords , verdâtre , piqueté
de blanc-jaunâtre sur les côtés , avec le limbe
antérieur noir.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur de la coquille 10
Épaisseur 7
582 ZOOLOGIE.
POURPRE BOUCHE- VIOLETTE.
Purpura neritoidea.
Pyrule bouche-violette, Lamarck. , An. s. v, t. VII,
page 146, n° 25.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 38 , FIGURES 22-24-
Purpura, testa subpyriformi, ventricosa, crassa,
rudi, transversim striata , squalide alba ; an-
frac tibus turgidis ; spira exsertiuscula ; cauda bre-
vi;fauce violacea. ( Lamk. )
M. Lamarck avait placé dans les Pyrules cette
élégante petite coquille, bien reconnue mainte-
nant pour être une Pourpre. Notre dessin et l'as-
pect de l'opercule viennent encore à l'appui de
cette opinion. Malheureusement nous n'avons
point rencontré d'animaux de vraies Pyrules ,
pour savoir en quoi ils diffèrent des Pourpres. Leur
connaissance contribuera sans aucun doute à
démembrer ce genre , dans lequel son auteur a
été forcé de faire entrer des coquilles disparates.
Quoiqu'il en soit, l'animal de l'espèce qui nous
occupe a les tentacules courts , larges , triangu-
laires et pointus , pourvus d'yeux sur un petit ren-
MOLLUSQUES. 583
tiennent de leur base. Le pied est large , quadri-
latère, muni d'un assez grand opercule de Pourpre
d'un violet aussi foncé que l'intérieur de l'ouver-
ture. Tout l'animal est jaunâtre d'orpin clair. Le
dessous du pied a des lunules de la même couleur.
Habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée, où
elle est rare. A l'enduit marin et au fucus dont
est recouverte la coquille , on peut présumer que
l'animal se déplace peu.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur g
Épaisseur 7
534 ZOOLOGIE.
Genre COLOMBELLE.— Colombella , Lamarck.
COLOMBELLE RUBANEE.
Colombella mendicaria.
Lanjarck , An. s. v. , t. VII , page 296 , ri° i/,.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 4° 1 FIGURES 27-28.
Colombella , testa ovata , ventricosa , nodu-
losa, transversim striata, tœniis alterne nigris et
albis aut luteolis cincta ; apertura. subciiniamo-
mea vel rubente; labro crasso, dentato.
C'est après les Pourpres que doivent être placées
les Colombelles , genre assez naturel quant à la
forme et à la petitesse des coquilles qui jusqu'à pré-
sent le composent , car l'animal nous a semblé une
vraie Pourpre à opercule subonguiculé et généra-
lement petit. Nous aurions encore pour notre opi-
nion le grand nombre de ces animaux que nous
avons pu comparer entre eux, \c faciès et la dispo-
sition des couleurs, si ces caractères fugaces pou-
vaient se rendre. Toutefois, lorsque nous rencon-
MOLLUSQUES. ;,85
trions un de ces Mollusques dont les tentacules
avaient un ou deux anneaux, nous présumions
qu'il appartenait au genre Pourpre, avant que
d'avoir reconnu l'opercule et la forme de l'ouver-
ture de la coquille. Les Colombelles sont timides et
changent assez peu de place: leurs mœurs paraissent
être les mêmes que celles des animaux précédents.
L'espèce qui nous occupe, quoique aussi connue
qu'elle est commune dans les îles australes, se
fait cependant toujours remarquer par l'éclat de
sa couleur jaune cerclée de bandes noires. L'ani-
mal a les tentacules courts, blancs à leur pointe,
qui est annelée de noir. Le pied très-rétréci , lé-
gèrement bifurqué en avant, arrondi en arrière,
est jaune d'orpin en dessous , bordé de brun , et
sur les côtés couvert de taches brunes sur un fond
jaune. La tète est piquetée de noirâtre , et le si-
phon, qui est fort long, bigarré de la même
couleur.
L'opercule est petit, membraneux, jaune, re-
courbé en pointe.
Nos individus proviennent de Tikopia, de Tonga-
Tabou et de la Nouvelle-Irlande. Us sont toujours
en assez grand nombre partout où habite cette es-
pèce. Us varient assez par la forme de la spire,
qui est plus ou moins pointue, quelquefois ron-
gée, par la couleur de l'ouverture qui est ou
d'un joli roux, ou blanche, lorsqu'elle n'est pas en-
core complète.
586 ZOOLOGIE.
DIMENSIONS .
ligna.
Longueur 8
Epaisseur 4
COLOMBELLE PANTHÉRINE.
Colombella pardalina.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 295, n° 9.
PLANCHE 4o, FIGURES 29"3l.
Colombella , testa ovali, apice acuta, lœvi, basi
striata, alba, maculis rufo-fuscis picta ; columella
o bscure plicata .
M. Lamarck a sans doute fait la description de
cette coquille sur des individus dépouillés de leur
épiderme, qui est épais, fibreux, d'un assez joli
jaune qu'il transmet au test , sans cependant mas-
quer le bariolage rougeâtre ou brun qui la rend
comme tigrée. Sa spire est fort pointue et son ou-
verture blanche. Presque toujours la columelle a
quelques taches brunes.
L'animal a les tentacules assez longs , obtus ,
portant les yeux sur un petit renflement de leur
MOLLUSQUES. :,S7
base. Le siphon et le pied sont également assez
grands; tontes ces parties sont jaunes tachetées de
terre de Sienne calcinée. Les tentacules ont un an-
neau de cette couleur et Le siphon en a deux. L'o-
percule est ovalaire, allongé, un peu recourbé à la
pointe, subonguiculé , ou plutôt tenant le milieu
par la disposition de ses éléments entre les Pour-
pres et les Buccins.
Habite l'île de Vanikoro et la Nouvelle-Guinée.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 7
Epaisseur 3
COLOMBELLE JAUNE.
Colombella lutea , nob.
PLANCHE 4o , FIGURES 23-24»
Colombella, testa ovato-conica, apice per acuta,
lœvi basi striata, flava ; columella tantisper ru-
gosa.
Cette espèce ressemble beaucoup, pour la forme,
au Buccin semi-convexe; mais sa couleur est bien
588 ZOOLOGIE.
différente , puisqu'elle est d'un jaune clair uni-
forme. Elle est allongée , conique , à spire très-
pointue , lisse , excepté le dernier tour, qui pré-
sente quelques stries transverses à sa base. Le
bord droit est arrondi sans renflement , et la co-
lumelle a quelques plis transverses qu'on ne voit
bien qu'à la loupe. Le canal s'allonge et se re-
courbe un peu plus que dans les autres espèces.
Cette Colombelle s'étant trouvée mêlée avec
d'autres coquilles , nous n'en connaissons point
la localité précise. Toutefois elle provient des îles
de la mer du Sud , et peut-être de Tonga-Tabou.
Son animal nous est également inconnu.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 7
Epaisseur 3
COLOMBELLE ROUC.EATRE.
Colombella rubicundula , nob.
PLANCHE 4°, FIGURES 25-26.
Colombella ovato-conica, apice crassiuscula ,
transversim striata, fusco-rubente , epidermide
piloso tccta ; anjractibus lurriculatis :
MOLLUSQUES. 589
Coquille conique , un peu ventrue, dont le ca-
nal assez allongé est recourbé, le sommet épais,
pointu, les tours de spire saillants, turriculés un
peu comme dans les Mitres , avec lesquelles plu-
sieurs espèces de Colombelles ont la plus grande
ressemblance. Il en est même dont la connais-
sance seule de l'animal peut indiquer le genre.
Notre espèce est striée assez largement en travers.
Les sillons sont à peine visibles au commencement
de la spire. Ce sont eux qui forment les bourrelets
de la columelle. Sa couleur est un rouge brun
uniforme assez vif, recouvert par un épiderme
scarieux, poilu sur le relief des stries. L'ouver-
ture est resserrée et rouge violacé.
Nous n'avons pu étudier l'animal de cette Co-
lombelle , qui habite Tonga-Tabou.
DIMENSIONS.
lignrs.
Longueur 9
Épaisseur !\
590 ZOOLOGIE.
Genre CASQUE. — Cassis, Lamarck.
CASQUE TRICOTÉ (mâle).
Cassis cornuta.
Lamarck , An. s. v. , t. VII. , page 219 , n° 2.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 43 , FIGURES 1-6.
Cassis, testa ovato-ventricosa, scrobiculisreticu-
lata, cingulis tribus instructa, albida; in junior i,
cingulis duabus lœvibus maculatis; in adulta, om-
nibus tuberculosis : tuberculis anticis maximis ,
corniformibus ; labro intus citrino. (Lamk.)
Les Casques appartiennent, par leur organisa-
tion, à cette grande famille des Buccins portant
une trompe et de longs tentacules oculés vers
leur base. Ce sont des animaux qui semblent de-
voir leur apathie à la pesanteur et au grand dé-
veloppement de leur coquille. C'est dans ce genre
en effet que se trouvent les plus grosses coquilles
univalves. Les parties de ce Mollusque qui servent
à la locomotion ne se trouvant pas en proportion
avec la masse à mouvoir, l'animai ne peut se dé-
MOLLUSQUES. 591
placer que très-difficilement. 11 est quelques espè-
ces, dans les petites surtout, qui se trouvent plus
favorisées à cet égard. Naturellement aussi l'animal
du Casque paraît timide; car ce n'est qu'à la
longue qu'il sortait la tète et les tentacules, qu'il
allonge assez peu en avant.
L'étroitesse de l'ouverture du test indique d'a-
bord combien la racine du pied doit être compri-
mée, et que, pour rentrer, il doit se plier longitu-
dinalement sur lui-même. Une fois développé il
est large, un peu ovalaire allongé , et, dans l'es-
pèce qui nous occupe, muni tout autour d'une
rainure. L'opercule qu'il porte est terminal , trans-
verse, allongé, obtus, rétréci, à fibres sub-con-
centriques.
Les tentacules sont forts, assez longs, écartés,
obtus , décrivant une courbure en forme de lyre,
caractère qu'ils ont de commun avec les Tritons
et les Tonnes. Une grosse trompe cylindrique fait
assez ordinairement saillie hors de la bouche. Elle
est pourvue d'un petit ruban lingual corné.
Pour ne point nous répéter dans ces détails
anatomiques, nous renvoyons à l'article suivant
relatif au Casque bézoar, sur lequel nous nous
sommes plus spécialement éteudus, parce qu'il est
le premier qui nous soit tombé sous la main.
Nous dirons seulement, pour le Casque tricoté,
que sa trompe est un peu aplatie; que son man-
teau est ample, cannelé inférieurement pours'ac-
592 ZOOLOGIE.
commoder aux tubercules du bord columellaire.
Le siphon dépasse à peine le canal.
Le conduit déférent a une rainure extérieure
qui se prolonge sur l'organe excitateur et jusqu'à
son extrémité , terminée par un long crochet
charnu. Le fond de la couleur de l'animal est
d'un beau jaune, avec une bandelette rouge brun
à la base des tentacules au dessous des yeux. Le
contour du pied en dessus présente deux rubans
de couleur de terre de Sienne calcinée; celui qui
avoisine le limbe est plus délié. Le dessous du
pied est simplement jaune, avec ses stries plus
foncées qui forment comme des bosselures.
Un individu qui nous a bien semblé être de la
même espèce, portait un organe excitateur ex-
cessivement volumineux, aplati , terminé par un
long crochet charnu, à la base duquel on remar-
quait des cannelures assez profondes.il est repré-
senté figure 5; cependant nous dirons qu'en
général , une différence bien tranchée dans les
organes de la génération entraîne une diversité
d'espèce.
Le Casque tricoté habite le port Dorey, à la
Nouvelle-Guinée, et probablement d'autres lieux,
comme les îles Carolines. On peut le reconnaître
facilement, même d'après un simple fragment du
bord columellaire, aux séries régulières de petites
lunules ovalaires , dont cette partie est plus ou
moins couverte.
MOLLUSQUES. 503
CASQUE BÉZOAR, femelle.
Cassis glauca.
Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 221 , n° 6.
Ibid. pour la synonymie.
Martyn, gi , bonne figure.
PLANCHE 43 , FIGURES 9"l3.
Cassis, testa ouato-turgida, lœvi glauca ; ultimo
anfractu anterius subangulato ; spirri striata, pa-
pillis coronata , mucronata ; labro basi quadri-
dentato, intus croceo-fuscescente. Lamk.
L'animal a le pied large, ovalaire, ondulé, dé-
bordant de toutes parts la coquille. Il porte une
rainure marginale très -circonscrite dans un seul
point en avant. Il est rougeâtre en dessus , jau-
nâtre en dessous , portant supérieurement une
large bandelette de minium, brune dans son mi-
lieu, laquelle contourne le pied en arrière et se
trouve interrompue en avant vis-à-vis les tentacu-
les. L'opercule est rétréci, arqué, d'un bel orangé
vif, avec des stries rayonnées que viennent couper
d'autres longitudinales. Le pied, près de son bord
antérieur et en dessous, porte un pore aquifère
dans lequel peut entrer la tète d'une épingle.
Zoologie, t. 11. 38
594 ZOOLOGIE.
La tète est épaisse, renflée. Les tentacules, mé-
diocrement longs , sont marqués de deux lignes
rougeâtres dans toute leur longueur. Les yeux
sont placés à quelque distance de leur base. La
trompe est grosse, saillante et jaunâtre. Le man-
teau, dont le bord est rougeâtre, offre un appen-
dice en forme de chaperon qui recouvre la tète.
Le siphon , qui dépasse le canal , est aussi coloré
en rouge.
La cavité respiratrice contient deux branchies
inégales, dont la plus grande est entièrement ad-
hérente au plafond. Le cœur est très-volumineux,
surtout le ventricule. On remarque encore , dans
cette cavité, l'utérus et le rectum marchant paral-
lèlement au côté droit : le premier s'ouvre un peu
plus en arrière; et tout -à -fait à gauche, dans
le fond, l'ouverture sessile , ovalaire et comme
béante dans l'état de mort, de l'organe de la
Pourpre; puis aux parois supérieures du man-
teau , les larges follicules qui sécrètent une abon-
dante mucosité qui devient concrète et blanchâtre
par la macération dans la liqueur.
En fendant la cloison et pénétrant dans l'ab-
domen , on rencontre la base d'une assez longue
trompe qui contient un ruban lingual corné, mais
faible et très-court. Elle donne dans un œsophage
pourvu d'un cœcum , quelquefois à peine appa-
rent, contenant une matière mucilagineuse blan-
che. Deux glandes salivaires énormes , semblables
MOLLUSQUES. 595
à celles des Tonnes, remplissent en partie l'abdo-
men. Elles sont formées de deux parties, une pos-
térieure plus considérable, membraneuse, suscep-
tible d'absorber beaucoup de fluide, unie par un
pédicule à une autre antérieure solide et de con-
sistance glanduleuse. Leur conduit, que nous
supposons aussi long que celui des Tonnes ,
passe dans l'anneau nerveux et va s'ouvrir dans la
trompe.
L'estomac est pyriforme et assez étendu en lon-
gueur; l'intestin qui en part se rétrécit beaucoup
en passant dans le foie.
Le système nerveux est formé par un ganglion
sus-œsophagien , large, envoyant de gros rameaux
à la trompe, aux tentacules, et d'autres latéraux
et postérieurs. Une de ces branches se détache à
droite et se porte dans un petit ganglion , d'où
partent les nerfs qui vont à l'estomac, aux mus-
cles du pied et. à presque tous les viscères. Une
branche de ce ganglion passe sous l'œsophage ,
se réunit au cerveau en complétant l'anse ner-
veuse qu'ont tous les Mollusques de cet ordre. Un
coup d'œil jeté sur nos figures en dira plus que
la description que nous cherchons à en faire.
Ces parties sont accompagnées d'une branche
considérable que l'aorte donne antérieurement.
Le foie occupe la partie postérieure du tor-
tillon : il est rougeâtre, et embrasse un corps de
couleur de laque claire qui est l'ovaire. Dans
38»
596 ZOOLOGIE.
le mâle, le testicule occupe à peu près la même
place.
Nous nous sommes procura ce Mollusque vi-
vant dans la rade d'Amboine. Il doit être de ceux
de cette espèce dont les mouvements sont assez
vifs, si on en juge par le poli et par la jolie cou-
leur glauque de sa coquille.
CASQUE FRANGÉ.
Cassis fimbriala , nob.
PLANCHE 43 , FIGURES 7-8.
Cassis, testa ovato-ventricosa, subfrigona, Ion-
gitudinaliter plicata , antice transversim striata ,
duabus aut tribus série bus tuberculosis ci/ictay al-
bida violacescente, lineisfuscis, i/iterruptis, trans-
verse picta; spira convexa, mucronata; labrolevi
fus ci macula to ; columella alba leviter plicata.
Ce petit Casque, qui n'a point été décrit, paraît
exister au Muséum depuis l'expédition Baudin, qui
l'a rapporté, sous le nom de Frangé que nous lui
conservons, sans savoir (lequel lieu il provient. lien
MOLLUSQUES. 597
est de même des deux exemplaires que nous avons
rapportés nous-mêmes. Nous sommes portésà croire
que cette espèce habite les îles Mariannes ou Caro~
lines. Nous n'en connaissons point non plus l'animal.
Quoi qu'il en soit, sa forme est un peu triangu-
laire, ventrue, pointue et striée transversalement
en avant, et plissée dans le sens de la longueur;
ces sortes de plis sont quelquefois interrompus.
Le dernier tour est chargé de deux rangées trans-
verses de tubercules, pressés, obtus, avec l'indice
d'une troisième rangée. La spire est convexe et ter-
minée par un bouton saillant, bien arrondi. Les su-
tures sont légèrement tuberculeuses. La columelle
a quatre à cinq petites dents et porte l'indice des
plis du dernier tour ; le bord droit est large, re-
bordé, arqué, formant un canal par sa jonction
avec le columellaire en arrière.
Cette coquille est polie. Sa couleur est d'un
blanc maculé de violacé clair, traversé par sept
lignes interrompues de couleur fauve , formant
autant de taches sur chacun des tubercules; le
canal , le bord droit ainsi que la saillie du gauche,
portent de larges taches également fauves.
L'individu qui est aux galeries du Muséum est
plus grand que le nôtre. Tous deux appartiennent
peut-être au jeune âge.
DIMENSIONS.
pouces ligues.
Longueur 2 2
Largeur 2 »
Épaisseur 1 1 1
598 ZOOLOGIE.
Genre TONNE. — Dolium, Lamarek.
TONNE PERDRIX.
Dolium perdix.
Lamarek , An. s. v. , t. VII, page 261 , u° 7.
Id. pour la synonymie.
Nandébo, par les habitants de Vanikoro.
PLANCHE 41 ■> FIGURES 1-8.
Dolium, testa ovato-oblonga , inflata , tenui ,
fulvo-rufescente, maculis albis lunatisque seriatim
no ta ta ; costis convexiusculis convertis , spira ex-
sertiuscula, conica. (Lamk.)
On ne connaissait point encore l'animal de cette
grande et belle coquille répandue dans les collec-
tions. Il est énorme et peut à peine être contenu
dans son enveloppe, à l'ouverture de laquelle il
forme un bourrelet. Ce Mollusque habite les eaux
vives et jouit de mouvements assez brusques.
Son pied excessivement grand, débordant la co-
quille de toutes parts , est arrondi , arqué en avant,
avec un sillon marginal, prolongé en pointe la-
téralement , sub-arrondi en arrière, sans aucune
trace d'opercule. Sa tète est celle des Tritons, c'est-
MOLLUSQUES. 599
à-dire qu'elle est large, renflée en cœur en avant,
portant deux gros et assez longs tentacules obtus,
écartés en forme de lyre, dilatés vers leur base, où
sont placés les yeux \ Le siphon respiratoire est
fort gros ; la trompe l'est bien davantage : elle dé-
crit une ou deux courbures à la volonté de l'ani-
mal, qui peut la promener sur la coquille comme
pour en chasser ce qui le gêne. Son extrémité
dilatée peut recevoir le bout du doigt. Elle est
pourvue d'un ruban lingual garni de trois ran-
gées de crochets, que nous ferons connaître lors-
que nous en serons aux détails anatomiques com-
muns à tout le genre. Le fond de la couleur de
l'animal est un blanc bleuâtre, couvert de taches
irrégulières , rapprochées de brun rougeàtre ti-
rant sur le violacé. Le pied est marqué de la même
manière en dessous, mais en dessus ce sont de
larges bandes triangulaires rayonnantes propres
à quelques Tonnes, et qui pourraient même les
faire reconnaître au premier aspect. Les tenta-
cules sont doublemeut annelés de brun.
Cette espèce habite l'île de Vanikoro. Elle n'y
est pas très-commune. La vraie patrie des Tonnes
est la petite île de Dirck - Hatichs et la baie des
Chiens-Marins, sur la côte occidentale delà Nou-
* On voit dans )e supplément de l'ouvrage de Poli, planche 47, la re-
présentation d'une grosse espèce de Tonne de la Méditerranée , dont la
saillie de la trompe ne permit pas de bien voir la forme de la tèle. Cette
disposition et celle du pied, qui n'est point étalé, semblent indiquer que le
dessin a été fait sur l'animal mort ou en partie contracté.
600 ZOOLOGIE.
velle-Hollande. Nous avons exploré cette contrée
dans le voyage de l'Uranie, avec M. de Freycinet,
et jamais nulle part nous n'en avons tant vu de
débris que là , sans pouvoir nous en procurer un
seul individu vivant.
TONNE PELURE- D'OIGNON.
Dolium oleariurn.
Lainarck, An. s. v., t. VII , paye 259, n° 2.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 4* 1 FIGURE y.
Dolium, testa ovato-globosa, ventricosa, tenui,
fulvo -rufescente ; costis lads, complanatis , sulco
impresso separatis ; anfractibus prope suturas ca-
naliculatis. (Lamk.)
Cette Tonne présente dans son développement
les mêmes particularités que l'espèce précédente.
Son siphon est peut-être un peu moins allongé ,
sa trompe n'est point représentée sortie. Les ten-
tacules sont longs, assez déliés, obtus, et mar-
qués vers la pointe d'un large anneau rouge brun.
Tout l'animal est uniformément rouge brun clair
MOLLUSQUES. 601
sans maculatures; le dessous du pied est d'un vio-
lacé sombre , avec le bord liséré de brun foncé.
Cette espèce se trouve également dans l'île de
Vanikoro.
TONNE CASSIDIFORME.
Dolium potnum.
Lamarck, An. s. v. , tom. VII, page 261 , u° 5.
Ibid. pour la synonymie.
Ere, par les habitants de Tonga-Tabou.
PLANCHE 4l , FIGURES IO-II.
Dolium, testa ovato-turgida, crassiuscula, alùa,
luteomaculata , costis corwexiusculis , latis , con-
Jèrtis; spira brevi ; apertura coarctata , utrinque
dentata; labro crasso , extus marginato. (Lamk.)
M. Lamarck a parfaitement vu que cette co-
quille ne devait point être placée parmi les Cassi-
daires, malgré la ressemblance qu'elle peut avoir
avec elles. Il y aura probablement été conduit par
la forme de la spire et les cannelures transversales,
qui appartiennent spécialement aux Tonnes. L'ob-
servation que nous avons faite de l'animal , qui
002 ZOOLOGIE.
manque d'opercule, confirme l'aperçu de ce cé-
lèbre et ingénieux naturaliste.
Ce Mollusque présente les particularités de dé-
veloppement précédemment indiquées. Toutefois
son pied ovalaire , arrondi, n'est point dilaté, au-
riculé en avant. Il est d'un beau blanc, marqué
sur le contour de flammes triangulaires d'un
brun violacé, comme certaines espèces d'ceillets.
Les tentacules sont longs , déliés et pointus ; ils
sont tachés de brun en forme de triples anneaux.
La trompe est blanche, et le siphon, fort long,
est piqueté de brun violacé à son extrémité.
Nous donnerons plus bas ce qui est relatif aux
détails anatomiques. Cette Tonne se trouve dans
plusieurs lieux.
Nos individus proviennent des îles des Amis.
DIMENSION.
pouces. lignes.
Grandeur . i ô
MOLLUSQUES. 603
ANATOMIE DE LA TONNE PELURE- D'OIGNON, femelle,
ET DE LA TONNE CASSIDIFORME, mdle.
PLANCHE 4l > FIGURE II.
L'animal de la Tonne pelure-doignon est assez
peu spire, comme l'indique sa coquille. Sa cavité
respiratrice est vaste, largement ouverte, pourvue
de deux branchies placées au côté gauche, dont
la plus grande décrit un assez long demi-cercle ou
une grande S. Les lamelles en sont simples, adhé-
rentes et pressées. La petite branchie a ses lames
disposées à droite et à gauche sur la veine de
ce nom , comme un raphé.
Au côté droit de la cavité se présentent le rec-
tum et l'utérus. Ce dernier se dévie un peu en
dedans lorsqu'il est très -gonflé. Il correspond à
un sillon qui se prolonge jusqu'à la partie anté-
rieure du pied , et qui doit servir à conduire les
œufs là où le Mollusque veut les déposer. Il est
très-visible dans la Tonne perdrix surtout. Au
côté interne de l'utérus rampe le canal excréteur
de la Pourpre , à peine visible dans notre indi-
vidu , par le grand développement de l'organe gé-
nérateur. Cette glande de la Pourpre, dont on ne
connaît point l'usage dans les Mollusques , est ici
004 ZOOLOGIE.
considérable , occupant le fond de la cavité res-
piratrice, accolée à l'intestin à droite, recouvrant
le cœur et touchant à la branchie à gauche. Elle est
formée de lamelles agréablement ramifiées , dont
les canaux aboutissent au seul conduit dont nous
venons de faire mention.
Indépendamment de cet organe, il en existe un
autre occupant le plafond du manteau près de
l'anus. Il est formé de larges follicules sécrétant,
une viscosité blanche, très-tenace, que M. Cuvier
croit propre à fixer les œufs à mesure qu'ils sortent
de l'utérus, ou à leur donner plus de consistance.
L'alcool concrète cette substance, que l'eau re-
dissout de nouveau. Les individus mâles pos-
sèdent cet appareil aussi bien que les femelles.
En ouvrant le plancher diaphragmatique qui
sépare l'organe de la respiration de l'abdomen ,
on trouve d'abord le cœur contenu dans son pé-
ricarde. 11 est assez volumineux ; sa forme dans
la liqueur est prismatique triangulaire. L'oreillette
est grande et excessivement mince. L'aorte , à sa
sortie du ventricule, se divise en deux branches.
La postérieure s'engage dans le foie et fournit des
rameaux aux viscères qui occupent la spire. L'an-
térieure perce la cloison diaphragmatique, passe
transversalement sur l'estomac , le côtoie à droite
et se divise en un grand nombre de rameaux, qui
vont aux divers organes. Nous avons suivi les prin-
cipaux, que nous n'avons point donnés , dans la
MOLLUSQUES. (>05
crainte de rendre notre figure trop confuse, i° sur
l'estomac ; i° aux deux grosses glandes salivaires,
qu'ils semblent joindre ; 3° au ganglion céphalique
et à l'anse sous - œsophagienne ; 4° aux muscles
du pied et aux rétracteurs de la trompe. L'artère
continue son trajet le long du bord gauche de la
trompe , dans laquelle elle se perd , ainsi que
dans les muscles de la bouche.
Nous avons parlé de la grandeur de la trompe ,
qui rentre et sort à la volonté de l'animal; comme
nous l'avons trouvée assez souvent colorée , il est
probable qu'elle est le plus souvent extérieure.
Elle est composée de deux plans de fibres ; les
externes sont transversales, en anneau; les in-
ternes longitudinales et continues dans toute leur
étendue. En fendant cette enveloppe, on voit la
masse buccale, qui a la forme d'un bouton aplati.
Elle est composée, indépendamment de ses muscles
propres , de deux plaques cartilagineuses , assez
larges , en virgules opposées. La langue repose
antérieurement sur un mamelon charnu que re-
couvrent deux autres petites plaques cornées très-
minces, qui commencent le ruban lingual propre-
ment dit. , Celui-ci est peu considérable, sa lon-
gueur n'est que de six lignes, il a trois rangées
de crochets latéraux et une seule rangée médiane
de plaques tricuspides.
L'œsophage est vaste , renflé , à fibres longitu-
dinales ; vers le milieu de sa paroi inférieure est
606 ZOOLOGIE.
un canal qui, semblant continuer la forme de la
langue, aboutit à droite à un large et long cœ-
cum à parois très-molles sécrétant une matière gru-
meleuse. Après cet organe vient un premier esto-
mac assez dilaté , allongé ; puis en succède bientôt
un autre moins membraneux, dans lequel s'ouvrent
les conduits biliaires. Le canal intestinal , après
avoir formé une double anse, se termine par un
rectum assez renflé. L'anus est coupé net, sans
bourrelet.
Les glandes salivaires, au nombre de deux, re-
marquables par leur forme et leur grosseur, res-
semblent à celles des Casques. Elles remplissent
presque tout l'abdomen. Elles sont formées d'une
partie membraneuse unie à une autre glandu-
leuse par un pédicule. Leurs canaux excréteurs
sont aussi longs que la trompe, à l'extrémité de
laquelle ils vont s'ouvrir dans la boucbe , après
avoir passé sous le ganglion céphalique , ainsi
qu'on peut le voir dans nos dessins.
Le foie nous a paru ne former qu'une seule
masse d'un gris-noirâtre. Il s'applique immédia-
tement sur la convexité de ce qu'on peut appeler
le second estomac , et il y verse la bile- par deux
canaux rapprochés. On sait que , dans les Mol-
lusques qu'on ne peut pas étudier sur-le-champ,
cet organe s'altère toujours plus ou moins et prend
ensuite une consistance qui ne permet pas d'en
bien reconnaître toutes les parties. Malgré nos pré-
MOLLUSQUES. 007
cautions, le foie de cette Tonne setait conservé
excessivement mou. Nous ne pûmes par consé-
quent nous assurer s'il contenait plusieurs lobes.
Nous ne pûmes également bien voir la position
de l'ovaire et de l'oviducte , qu'il cacbe ordinai-
rement en partie. L'utérus, au contraire, se trou-
vait très-développé, comme nous l'avons dit. Nous
sommes assez portés a croire que ce gonflement
de ses parois et la sécrétion de la matière grume-
leuse qu'ils contiennent est un prélude de la des-
cente des œufs de l'ovaire qu'ils doivent enve-
lopper; car nous avons vu de jeunes Ampullaires
écloses dans l'utérus être enveloppées d'une pa-
reille substance.
Par l'effet de l'allongement de la trompe , le
ganglion céphalique paraît pour ainsi dire placé
au milieu du tube digestif. Il est simple et corres-
pond par deux anses au ganglion sous-œsophagien,
qui n'est point médian , mais placé au coté droit.
Voici les rameaux que fournit le ganglion su-
périeur.
i° Un faisceau antérieur formé de trois cor-
dons accolés ensemble , qui longent la trompe à
gauche et donnent des ramuscules à l'œsophage,
aux parois extérieures et à la bouche.
i° Deux nerfs tentaculaires à gauche et un seul
à droite.
3° Une branche, qui, après avoir percé la cloi-
608 ZOOLOGIE.
son f se renfle en bouton et va se perdre dans la
paroi pulmonaire.
4° Quelques rameaux musculaires en avant et
à gauche en arrière.
5° Deux longues branches se portant au gan-
glion abdominal , placé à droite , lequel donne
trois rameaux principaux destinés à l'intestin , au
foie, à l'utérus et au rectum.
Après cela, ce ganglion supérieur donne deux
nerfs à droite et trois à gauche, qui forment une
assez grande anse embrassant l'œsophage et allant
s'unir au ganglion inférieur. De ce dernier émanent
un grand nombre de rameaux qui semblent plus
particulièrement destinés aux muscles du pied
dans lequel ils s'enfoncent presque perpendiculai-
rement.
Nous avons suivi dans ces détails anatomiques
l'ordre le plus méthodique possible. Il nous res-
terait maintenant à parler de la locomotion. Nous
n'avons examiné que les muscles de la trompe.
La bouche en a d'extérieurs et de profonds. Les
premiers forment un bourrelet circulaire qui élar-
git ou rétrécit cette ouverture à la volonté de l'ani-
mal. Les seconds, qui meuvent les plaques cornées
et la langue , forment une masse à fibres un peu
obliques. Indépendamment de ce bourrelet mus-
culaire , la bouche a d'autres fibres obliques qui
unissent cette partie aux téguments lâches de la
trompe.
MOLLUSQUES. GO!)
Cette trompe a quatre muscles rétracteurs très-
puissants , qui prennent leur insertion et leur point
fixe à la partie postérieure du plancher abdomi-
nal. Les muscles extérieurs sont simples; les
internes, plus forts, ont de deux à cinq divisions
à leur base.
TONNE CASSIDIFORME , mâle.
Cette petite Tonne présente quelques diffé-
rences dans son organisation. D'abord nous avons
vu que le pied n'était point bilobé en avant. En
ouvrant la cavité respiratrice , on s'aperçoit que
la branchie supérieure, celle à lamelles simples,
qui, dans tous les Mollusques, est ordinairement
la plus considérable, se trouve être ici la plus pe-
tite. C'est celle à deux rangées de feuillets étalés
de chaque côté d'une veine , comme sur un ra-
phé, qui l'emporte. Cette branchie, dans certains
genres, est tout-à-fait rudimentaire; et il en est
même où elle finit par disparaître.
On peut remarquer que l'organe excitateur est
énorme proportionnellement à la grandeur de
l'animal. Il est de forme arquée et porte une rai-
nure sur sa convexité qui correspond à celle du
Zoologie, t. ii. 3g
610 ZOOLOGIE.
canal déférent, très-visible sur le plafond qui sé-
pare la cavité respiratrice de l'abdomen. Ce pénis
a un crochet charnu à son extrémité.
Le testicule, globuleux, est logé dans le foie.
Le canal déférent qui en part , se renfle considé-
rablement bientôt après.
On voit très-bien dans cette espèce l'ouverture
du canal excréteur de la pourpre, placé au fond
de la cavité pulmonaire , à droite et en arrière du
rectum.
MOLLUSQUES. cil
Genre HARPE. — /Zia/pa, Lamarck.
HARPE VENTRUE.
Harpa ventricosa.
Lamarck , An. s. v. , t. VII , page 255 , n° 2.
Ibid. pour la synonymie.
Insoubuhen, par les Papous de Dorey.
PLANCHE 42, FIGURES I"4-
Harpa, testa ovato-ventricosa ; costis latis , com-
pressis , pwpureo tinctis , apice mucronatis , infra
mucronem subunidentatis, interstitiis albidis, ma-
culis arcuatis spadiceo fuscis-notatis ; columella
purpureo et nigro rnaculata. (Lamk.)
Nous avons rencontré dans le port Dorey, à la
Nouvelle-Guinée, un lieu très-favorable à l'étude
des Harpes. Les naturels nous en apportèrent
beaucoup ; et il nous en fallait, en effet, un as-
sez bon nombre pour arriver à la connaissance
de certains détails anatomiques que nous avons
trouvés fort difficiles , malgré une certaine habi-
tude dans ces sortes de recherches.
(512 ZOOLOGIE.
Dans sa forme extérieure, l'animal de la Harpe
a infiniment de rapports avec celui de la Tonne,
et quelque affinité avec les Tritons, par la forme
de la tête et des tentacules. Mais nous verrons qu'il
s'éloigne beaucoup des Buccins, par son organisa-
tion intérieure, et surtout par ses organes digestifs.
La partie charnue de ce Mollusque est consi-
dérable. Son pied est énorme , épais, et se pro-
longe beaucoup hors de la coquille, sans l'enve-
lopper ni la recouvrir. Il ne peut être entièrement
contenu dans l'ouverture , au-devant de laquelle
il forme un bourrelet , ainsi que l'avait déjà indi-
qué de Born. Ce pied est comme divisé en deux
parties. L'antérieure plus large , arquée , auricu-
lée, à sillon marginal, est jointe à la postérieure
par une sorte de col rétréci. Celle-ci , infiniment
plus étendue , est ovalaire , pointue et un peu
bombée en dessus, sans aucune trace d'opercule.
La tête et les tentacules ont la forme d'une lyre.
Ces derniers sont assez longs , épais , surout
vers leur base, où ils portent les yeux sur un petit
renflement.
Toutes les parties que nous venons de men-
tionner, et même celles que contient la spire, sont
vivement colorées de taches et de lunules d'un
rouge brun, avec des nuances jaunâtres. Les ten-
tacules et le siphon sont annelés de rouge-brun;
le pied en est tout tacheté en dessous , et régu-
lièrement marqué sur le bord en dessus. Sa par-
MOLLUSQUES. 613
lie moyenne est assez souvent parcourue par une
bande brune. Ainsi l'animal est bigarré comme sa
coquille.
Le siphon respiratoire est fort gros et loug; en
pénétrant clans la large cavité pulmonaire où il
aboutit, on voit à gauche deux branchies d'une
médiocre étendue. Ce que la plus petite offre de
remarquable , c'est qu'ici elle est proportionnelle-
ment plus développée que dans la plupart desPec-
tinibranches que nous avons étudiés. A droite se
trouvent, comme à l'ordinaire, le rectum et l'uté-
rus , si l'individu est femelle ; le canal déférent et
le pénis , s'il est mâle. Encore à droite on remarque
au plafond de la cavité les follicules de la viscosité
représentant sept à huit larges lamelles transverses,
qui ont des rapports avec une branchie. Elles sont
brunes ou rougeâtres et se dessinent en relief sur
le manteau. La matière albumineuse , blanche,
qu'elles sécrètent, est très-tenace et se dissout en
partie dans l'eau. Elle rend les recherches anato-
miques pleines de difficultés. L'alcool la concrète,
mais elle se dissout de nouveau. Nous conseillons
de l'enlever lorsqu'on veut étudier les Harpes.
Nous ne connaissons point de Mollusque qui en
fournisse une plus grande quantité; il en sature
immédiatement l'eau dans laquelle on le met.
Tout-à-fait en arrière et accolé au foie, se trouve
l'organe qu'on est convenu d'appeler la glande de
la pourpre ; cependant nous n'avons jamais re-
614 ZOOLOGIE.
marqué de sécrétion de ce genre chez beaucoup
de Mollusques qui la possèdent. Elle est formée
de faisceaux agréablement ramifiés. Tous nos ef-
forts n'ont pu nous faire découvrir son ouverture
ou son canal excréteur, si toutefois il y en a un.
Mais cela n'est point étonnant , car , pour la
bouche , c'est sa position obligée qui nous a fait
découvrir son ouverture. Et l'on sait qu'il n'en est
pas de même pour le canal de la pourpre, qui va-
rie de position.
En pénétrant dans l'abdomen et suivant notre
méthode de description , en examinant les objets
qui se présentent , nous verrons la trompe pla-
cée à droite de la cavité et fixée à ses parois par
des muscles rétracteurs nombreux, réunis quel-
quefois en trois faisceaux. Cet organe, contenu
dans une gaine recourbée , est petit, délié , pointu ,
charnu , sans aucune trace de ruban corné. Nous ne
l'avons jamais vu faire saillie à l'extérieur, quoique
cependant l'animal doive le faire sortir pour sucer
les substances délicates dont il fait sa nourriture.
L'œsophage est un filet tellement délié, qu'il est
la moitié moins gros que l'aorte abdominale, et qu'il
est confondu avec les nerfs du cerveau, sous le-
quel il passe ; il est si adhérent à la gaîne de la
trompe, que nous ignorons comment il s'en sé-
pare lorsqu'elle se porte à l'extérieur. Il est pourvu
de deux volumineuses glandes salivaires renflées,
dont les longs conduits excréteurs lui sont unis
MOLLUSQUES. 615
jusqu'à la base de la trompe, où ils s'ouvrent.
L'estomac est fort étroit et ne diffère pas du reste
de l'intestin pour le volume. 11 forme constam-
ment une anse étroite, très-serrée et appliquée sur
elle-même. Le reste du tube se recourbe sans cir-
convolution , passe à droite et se termine par un
rectum assez volumineux, dont l'anus, fort rétréci
est un peu pointu. L'intestin , en passant dans
le foie , reçoit les canaux biliaires par plusieurs
ouvertures. Le foie est volumineux et forme en
grande partie le tortillon.il est compacte, résistant,
quoique sa substance soit filamenteuse.
Nous n'avons jamais rien trouvé dans plus de
vingt estomacs que nous avons ouverts ; ce qui
nous fait croire que les Harpes ne se nourrissent
que de substances très-ténues , facilement assi-
milables, et non de chair, comme on l'a avancé,
d'après un aperçu fort incomplet de leur orga-
nisation. D'ailleurs comment ces animaux pour-
raient-ils en attaquer d'autres pour en faire leur
proie? Leur bouche est indiquée par un pore que
l'on aperçoit à peine.
Le cœur est assez volumineux dans ses deux
parties constituantes. L'aorte , à sa sortie du ventri-
cule, se divise, comme dans la plupart des Pec-
tinibranches , en deux branches , dont l'une se
porte sur le foie et les organes que contient la
spire, suivant les sexes : elles s'y ramifient à l'in-
fini et souvent d'une manière assez agréable. L'autre
616 ZOOLOGIE.
branche, antérieure, très -volumineuse, perce la
cloison abdominale, côtoie le tube digestif, qu'elle
égale presque ici , et se porte vers la bouche, après
avoir donné des rameaux nourriciers à l'estomac,
à la trompe, etc.
Le ganglion cérébral est large et aplati. Il en part
de nombreux nerfs pour toutes les parties du corps.
Ceux du pied principalement sont volumineux et
paraissent même plus gros qu'à leur origine. Ce
ganglion passe sur l'œsophage et non dessous ,
comme on l'a encore dit ; ce qui est une faute
capitale de principes.
Dans le mâle , le testicule est gros , ovalaire ,
en partie recouvert par le foie. Son canal déférent,
long , peu sinueux , passe sous le rectum et se rend
à la verge. Celle-ci est large , plate , le plus sou-
vent en forme de S allongé, quelquefois fortement
coudée en faux. Son bord externe est pourvu
d'une rainure , que nous avons parfois vue conver-
tie en canal , dont l'orifice s'ouvre alors non loin
de la pointe.
Dans la femelle, l'ovaire est placé sur le bord
droit du foie. L'utérus est volumineux , bosselé,
à large cavité formant des plis transverses , qui
paraissent glanduleux. Il présente cela de parti-
culier qu'il aboutit par un conduit dans une sorte
d'ampoule, de laquelle sort un canal qui passe sous
le rectum et s'ouvre près de l'anus. La méthode
de M. de Blainville pour distinguer de prime-
MOLLUSQUES. 617
abord les femelles des mâles par le plus grand
renflement de la coquille, reçoit pleinement son
application pour ce genre. Le test des mâles est
toujours plus effilé.
ISous terminerons toutes les particularités rela-
tives à ce Mollusque par la plus étonnante de
toutes , celle qui est relative à la séparation vo-
lontaire de la partie postérieure de son pied. Nous
avons bien déjà vu ce phénomène s'opérer par-
tiellement chez les Doris qui sont coriaces, pour
une portion seulement de leur manteau; mais ja-
mais nous ne l'avions vu aussi complet. Cette ob-
servation était nouvelle pour nous, avant qu'on
nous indiquât que de tiorn en faisait mention. Il
ne peut pas avoir vu lui-même ce fait; il faut seule-
ment croire qu'il avait reçu des voyageurs de
bonnes notes sur la Harpe *.
Lorsque nous mettions ces Mollusques dans de
grands bocaux pour les voir se développer, car ils
sont très agiles, ils ne tardaient pas à rendre l'eau
visqueuse. Pour peu alors qu'on les inquiétât ou
qu'on voulut les toucher, ils rejetaient, à l'aide de
quelques contractions , l'extrémité de leur pied ,
à peu près dans son quart postérieur. Un certain
malaise paraissait même suffire pour que ce méca-
* Voici ce qu'il dit : « Animalis cap ut opercule loco carne musculosa ,
crassa , decldua tegitur , quant intra testant absconderc aut retraliere
ncquit. »
Testacea Musei Ciesarei Yïudobonensis, Vienne, 1780, 1 vol. in-fu, page
254.
618 ZOOLOGIE.
nisme s'opérât. La masse rejetée, encore suscep-
tible de contraction pendant quelques instants,
présente un angle rentrant , tandis que la partie
du pied qui tient à l'animal forme un angle sail-
lant. Toutefois, après cette opération, les indivi-
dus ne montraient plus autant de vivacité , et ne
se développaient plus aussi largement qu'aupara-
vant ; ce qui indique qu'elle ne se fait pas impu-
nément.
Cette séparation, que le moindre effort déter-
mine, semble plutôt un décollement qu'une déchi-
rure, et cependant, sur le vivant, on ne remarque
aucune ligne qui puisse indiquer sa possibilité.
Cependant la cause de ce singulier phénomène
était à expliquer. Nous l'avons trouvée dans un
large conduit aquifère, dont le pied est traversé,
et qui, le rendant plus faible dans cette partie, le
fait se briser par une contraction un peu forte. En
effet, sur environ cinquante individus, nousavons
vu ce phénomène avoir lieu au moins quarante
fois. Autrement comment aurions-nous pu l'attes-
ter et ne pas le considérer comme un accident, s'il
ne se fût présenté qu'une, deux, même trois
fois?
Les fibres du pied en avant du canal aquifère
sont longitudinales, tandis qu'en arrière la subs-
tance musculaire est homogène et comme lar-
dacée. La partie perdue se régénère malgré son
volume. Peut-être la différence dans l'ensemble des
MOLLUSQUES. 619
fibres tient à cela , comme il est possible qu'à la
longue il ne puisse plus y en avoir. Nous avons
déposé au Muséum un individu, chez lequel cette
portion encore incomplète du pied est mollasse,
blafarde et très-distincte du reste. Une longue ob-
servation directe et sur les lieux pourra seule
faire connaître combien de fois un tel renouvelle-
ment peut s'opérer. Nous n'avons point étudié-
les Harpes dans leur localité propre ; elles nous
furent constamment apportées par les habitants
du havre de Dorey. Nous supposons qu'elles ha-
bitent ordinairement des eaux vives et profondes.
Telles sont nos observations sur ce Mollusque
encore inconnu jusqu'à nous. Nous eussions bien
voulu les rendre plus complètes ; mais le temps
nous manquait pour le faire sur les lieux. Depuis
lors,une longue macération dans la liqueur a rendu
plusieurs parties difficiles à bien développer.
M. Reynaud a publié, dans les Mémoires de la
Société d'histoire naturelle de Paris, en 1829, sur
cette même espèce, quelques remarques que l'on
pourra comparer avec les nôtres. Ce qu'il dit de la
séparation du pied ne peut lui avoir été confirmé que
par ce qu'il nous en a entendu dire ou ce que nous
en avons écrit à l'Académie des Sciences, en 1828;
car il avoue n'avoir possédé qu'un seul individu ,
ce qui , en bonne observation , ne suffit pas pour
attester un fait aussi extraordinaire.
620 ZOOLOGIE.
HARPE ALLONGÉE.
Harpa minor.
Lamarck. Anim., i vol., t. VII, page 257 , n° 7.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 42 5 FIGURES 5 - 7.
Harpa, testa ovato-oblonga, grisea, fusco-ma-
culosa ; costis angustis distantibus nigro-lineatis :
lineis geminatis ; spira exsertiuscula. ( Lamk. )
Cette espèce ressemble en tout à la précédente
pour la forme. On peut remarquer seulement que
ses couleurs rougeâtres sont un peu plus intenses,
et que le contour du pied n'est pas marqué de
taches d'un rouge-brun.
On la trouve également au port Dorey de la
Nouvelle-Guinée.
Nous regrettons de n'avoir pu, pendant nos divers
séjours à l'Ile-de-France, nous procurer l'animal
de la Harpe à côtes serrées, que M. Lamarck
ne considère que comme une variété de la Harpe
noble. Un dessin fait sur le vivant eût décidé cette
question , qui ne semble pouvoir être résolue que
dans cette île, puisque c'est le seul endroit où l'on
ait encore trouvé de ces coquilles, très-esthnées,
comme on sait, des amateurs.
MOLLUSQUES. 621
Genre VOLUTE. — Voluta , Lamarck.
Voyez pour l'anatomie la planche 44 > figures 9-11.
L'animal des Volutes tient un peu , pour la
forme, de celui des Harpes. Sa tête s'évase en un
large bouclier , qui prend une forme différente
selon les espèces. Les tentacules sont générale-
ment courts , assez gros , obtus , portant assez
souvent les yeux loin de leur base sur un appen-
dice arrondi. Le pied est grand , ovalaire , élargi ,
obtus, sillonné en avant, arrondi et quelquefois
échancré sur les côtés en forme d'auricule, comme
dansles Harpes. Son pédicule, plus ou moins com-
primé, porte l'empreinte des plis de la columelle.
Cet organe se plisse ordinairement dans le sens de
la longueur, pour rentrer dans la coquille, lorsque
l'ouverture de celle-ci est étroite. Il n'y a point
d'opercule.
Le siphon respiratoire est fort long et remar-
quable par deux appendices qui partent à angle
droit de sa base , en se dirigeant en avant. La cavité
pulmonaire est fort grande , contenant deux bran-
chies inégales à gauche, les organes générateurs à
droite, mâles, ou femelles selon le sexe, accolés au
622 ZOOLOGIE.
rectum; enfin les follicules muqueux sur la cloison
supérieure du manteau.
Une trompe, très-déliée, se replie en rentrant dans
une triple gaîne ; elle est garnie ou non de cro-
chets, selon les espèces. Près de la base du renfle-
ment de cette trompe sont deux glandes salivaires,
à canaux excréteurs fort courts. Elles sont formées
d'une partie grenue, éminemment glandulaire, et
par une seconde partie cylindrique, vermiforme,
plissée sur elle-même. L'œsophage, fort long, est
embrassé, comme à l'ordinaire, par le ganglion ner-
veux. Peu après vient à sa droite un ccecum con-
sidérable , gros , long et fortement involvé sur
lui-même. L'estomac est volumineux , renflé en
ampoule, très-charnu, plissé inférieurement. Il est
embrassé par le foie , qui y verse la bile par un
canal assez court. Le rectum paraît en naître im-
médiatement après sans circonvolution. L'ovaire
est accolé au foie ; son oviducte , assez long, descend
du côté droit à l'utérus. Dans le mâle, le testicule
et son canal décrivent à peu près le même trajet,
avec des différences que nous indiquerons selon
l'espèce. Le reste de l'organisation ne présente rien
de remarquable.
Les Volutes sont des animaux lents, timides, vi-
vant à de petites profondeurs ; ils se plaisent sur
les fonds sablonneux et restent même sur le rivage
pendant l'intervalle d'une marée , dans les pays
tempérés du moins. Les localités des espèces nous
MOLLUSQUES. 023
ont paru assez nettement tranchées. Ainsi nous
avons trouvé la Volute ondulée sur les côtes de la
Nouvelle-Hollande , à la baie des Chiens-marins , au
port du Roi-Georges et au port Western; celles
à spire allongée , comme la Robe turque , notre
nouvelle espèce Fuseau, à la Nouvelle-Zélande, et la
Volute Chauve-Souris , avec ses nombreuses va-
riétés, à la Nouvelle-Guinée et dans les Moluques.
La forme de la tète, des tentacules, les couleurs
surtout servent parfaitement à reconnaître les
espèces.
VOLUTE ONDULEE.
Voluta undulata.
Lamarck, An. s. v., t. VII, page 3/j5, n° 38.
Annal, du Mus. , vol. V, pi. 12, et vol. XVII, p. 71 ,
n°36.
PLA.NCHE 44 i FIGURES 1-2.
Voluta, testa ov ato-fusiformi , lœvigata, albido-
flavescente, maculis fulvis autviolaceis nebulata;
lineis spadiceis longitudinalibus crebris undatim
flexuosis ; columellœ plicis prœcipuis quaternis
interdum duabus minoribus adjunctis. (Lamk.)
624 ZOOLOGIE.
C'est une des plus jolies espèces de la famille. Sa
tète, très-élargie, ondulée, porte deux tentacules fort
espacés , assez courts et obtus. Les yeux en sont
éloignés d'une à deux lignes ; ils sont sessiles et
sur un lobe arrondi. Le pied est ovalaire , d'une
médiocre étendue , débordant la coquille sur les
côtés , mais ne la dépassant pas en arrière. Lors-
qu'il se porte en avant, on voit un lobe du man-
teau recouvrant la partie postérieure de l'ouver-
ture de la coquille. Ce lobe est marqué de taches
jaunes sur un fond rouge brun. Toutes les parties
supérieures de l'animal , sur un fond jaune , pré-
sentent des lignes en réseau fort agréables d'un
rouge brun formant des réticules sur les tenta-
cules. En dessous, le pied est blanc-jaunâtre, avec
l'indice sur le pourtour de la terminaison des lignes
ci - dessus. Cette coloration , qui est presque en
rapport avec celle de la coquille , change peu par
le séjour dans l'esprit-de-vin.
La trompe de cette Volute est armée d'un pe-
tit ruban garni de crochets. Le cœcum œsopha-
gien est très-volumineux; l'estomac ample, comme
formé de deux parties courbées en sens contraire :
celle de gauche reçoit le canal biliaire. Ce viscère
est épais et fortement plissé intérieurement. Le
cardia s'ouvre au milieu des deux courbures.
Habite le port Western à la Nouvelle-Hollande.
DIMENSIONS.
pouces. lignes.
3 i
Largeur i 6
Longueur 3 i
MOLLUSQUES. 025
VOLUTE ROBE-TURQUE, var.
Voluta paci/îca, Solander.
Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 344 > n* 35.
Ibid, pour la synonymie.
PLANCHE 44 » FIGURE 6.
Voluta , testa ovato-jusiformi , anterius tuber-
culifera , pallide fulva vel carnea ; fasciis tribus
fusco- maculatis ; venulis spadiceis ; columella
quinqueplicata. (Lamk.)
Varietas , testa desuper tota castaneo-rubigi-
nosa.
Cette espèce a le pied large , arrondi presque
carré en avant , borné en arrière vers l'ouverture
de la coquille, de sorte qu'il ne dépasse point la
spire. Sa tète est également élargie , bien arron-
die , avec deux tentacules excessivement courts.
Les yeux sont sessiles et un peu écartés de leur
base. Le siphon est peu considérable. Lorsqu'on
le voit dans un dessin par le dos de l'animal , il
présente un effet différent de celui des autres
Mollusques , dû aux deux appendices que nous
Zoologie, t. il. l\0
626 ZOOLOGIE.
avons dit, dans les généralités, existera sa base. La
tête repose sur la partie avancée du pied. Toutes ces
parties sont de couleur lie de vin , sablée de points
jaunes très-rapprochés. Cette teinte est plus claire
sous le pied. Le chaperon céphalique est légère-
ment bordé de rougeâtre.
Cette description est prise de la vraie Robe-
turque. Nous avons ajouté à notre dessin la
coquille , qui en dessus est d'une couleur marron
rougeâtre , ce qui est une variété , du moins dans
la teinte. Mais comme on aperçoit, sous cette
couleur , les flammes brunes qui caractérisent la
plupart des individus de cette espèce, il est pos-
sible qu'elles ne se montrent à nu qu'avec l'âge
et l'usure, et que celui que nous représentons soit
l'état naturel. C'est ce qu'on saura avec le temps.
Habite la baie des Iles, à la Nouvelle-Zélande.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur 3 3
Largeur * h
MOLLUSQUES. U'27
VOLUTE PYRAMIDALE , jeune âge.
Voluta fusils , n ob.
Kaou, par les indigènes de la baie Tasnian.
PLANCHE 44 > FIGURES 7-8.
Voluta, testa ovato-fusiformi , lœvigata, albido-
flavescente , lineis fulvis longitudinalibus flexuo-
sis, irnbricatis , picta ; spira elongata, plicata;
columella quadriplicata.
Cette nouvelle espèce a un peu le port de la
Volute Robe-turque , peut-être n'en est-ce que le
jeune âge; cependant elle est plus allongée, ré-
trécie, ce qui lui a fait donner le nom de Fuseau.
Sa spire est allongée, obtuse à son extrémité,
terminée en bouton. On compte sept tours arron-
dis, les premiers un peu plissés en long; le der-
nier est lisse; cependant il présente au bord droit
un indice de tubercules qui doivent augmenter
avecl'âge.Les sutures sont bien marquées et unies.
L'ouverture est allongée, un peu rétrécie. La co-
lumelle est chargée de quatre plis obliques ; et le
bord droit, incomplet, est arqué en arrière.
G28 ZOOLOGIE.
Le fond de la couleur est d'un blanc jaunâtre ,
couvert de lignes longitudinales en zig-zag , très-
fines , rougeâtres , formant comme des imbrica-
tions transversales. L'ouverture est lisse et jau-
nâtre.
L'animal offre les caractères du précédent. Son
pied, élargi, sub-quadrilatère, présente en avant
une dépression , qui est probablement suscep-
tible de varier de forme. Les tentacules sont courts ,
distants, portés sur un chaperon arrondi; les yeux
sont placés à une petite distance de leur base. Le
siphon est étroit et allongé.
Toutes ces parties sont très-finement piquetées
de rouge brun sur un fond jaunâtre. Le dessous
du pied a ces teintes plus claires.
Nous avons trouvé cette Volute à l'anse de
V Astrolabe , dans la baie Tasman de la Nouvelle-
Zélande.
DIMENSIONS.
pouces, ligne
Longueur
Largeur.
MOLLUSQUES. G2Î)
VOLUTE CHAUVE-SOURIS, femelle.
Voluta vespertilio.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 336, n° 17.
Id. pour la synonymie.
PLANCHE 44 5 FIGURE 3.
Voluta, testa turb incita; tuberculis validis dis-
tantibus acutis armata, albida vel griseo-fulva ,
lineis angulato-flexuosis maculisque angulai'ibus
rufo-fuscis picta; spira mûrie ata ; labro superne
sinu instructo; columella quadriplicata. (Lamk.)
L'animal de cette Volute a le siphon remarqua-
blement gros et long. Le chaperon céphalique est
ondulé; les tentacules sont très-distants, médio-
crement longs, un peu pointus, ayant les yeux
un peu plus rapprochés de leur base que dans les
espèces que nous venons de décrire. Le pied est
large, ovalaire, à sillon marginal en avant. 11 égale
à peu près la coquille par sa longueur. Ici la co-
loration varie , et toutes ces parties, sur un fond
d'un blanc jaunâtre, présentent de nombreuses
stries rapprochées , noires , courtes , longitudi-
630 ZOOLOGIE,
nales, excepté sur le siphon et les tentacules,
où elles sont transverses et en demi-cercle. Le pied
est jaune en dessous, avec une bordure de la même
couleur sur les côtés.
Aux caractères anatomiques généraux que nous
avons indiqués au commencement , cette Volute
joint les suivants. La grande branchie est
presque droite, sans courbure. Celle de gauche
est allongée , très-rétrécie. L'appareil buccal ren-
tré représente un gros bouton olivaire, strié. Il
s'allonge en deux tubes , dont le dernier, délié,
pointu, est la langue, qui est sans crochets. Les glan-
des salivairessont fort longues, plissées; le cœcum
est tortillé sur lui-même à droite dans la cavité.
L'utérus , assez gros , bosselé , est placé en de-
dans du rectum, qu'il côtoie. Son ouverture n'est
point terminale , mais dirigée un peu vers la gauche.
Le canal déférent du mâle, en passant sous le rec-
tum , présente une énorme dilatation, dont l'inté-
rieur plissé a des rapports avec celui de l'utérus. 11
reprend ensuite son volume ordinaire pour se ter-
miner au pénis. Ce dernier est très -développé,
falciforme , pointu à son extrémité. Il est rare
qu'il paraisse dans l'état naturel , parce qu'il est
toujours caché sous le manteau. Le reste des or-
ganes générateurs, le cœur, le foie, les nerfs sont
comme dans la plupart des autres Mollusques de
cet ordre.
Cette espèce habite le port Dorey , à la Mou-
MOLLUSQUES. 631
velle-Guinée. On la trouve aussi aux Moluques ,
à Amboine et ailleurs.
DIMENSIONS.
Longueur de la coquille.
Largeur.
pouces. Ii(;ui-s.
1
1
VOLUTE CHAUVE-SOURIS , grande variété.
PLANCHE 44» FIGURES 4_>>-
Nous pensons qu'il faudra faire une espèce de
cette Volute , qui diffère toujours de la Chauve-
Souris par la grandeur de sa taille et la longueur
des tubercules qui couronnent son dernier tour.
Nous savons bien qu'on arrive successivement des
plus petits individus jusqu'à cette taille ; mais nous
ferons observer que l'animal, que nous avons fi-
guré, offre quelque différence dans sa coloration ;
que le fond de sa couleur est plus jaune; que ses
stries noires sont plus rapprochées, irrégulières et,
pour ainsi dire, confluentes. Le dessous du pied est
jaune ainsi que son limbe; la trompe, qui saillait
un peu , est rosée. Les tentacules sont fort petits ,
grêles ; celui de gauche présentait la singularité
d'être bifurqué.
G32 ZOOLOGIE.
Si nous eussions vu plusieurs individus de
cette Volute , peut-être aurions-nous décidé la
question que nous laissons en suspens, et constaté
que c'est bien une espèce particulière distincte de
la Chauve-Souris.
Elle se trouve à Amboine.
MOLLUSQUES. 633
Genre MITRE. — Mitra, Lamarck.
Les Mitres doivent naturellement être placées
à côté des Volutes , ainsi que l'ont fait , dans ces
derniers temps , la plupart des auteurs de conchy-
liologie; moins cependant, par la ressemblance des
animaux , que par celle des coquilles. En effet ,
les Mitres sont des Volutes à spire plus allongée
et plus pointue.
Presque toutes les Mitres sont remarquables
par leur grande épaisseur et leur dureté. Ces par-
ticularités ont même nui à ce que nous puissions
en donner une anatomie complète , par la diffi-
culté d'avoir des animaux bien entiers.
Ce Mollusque se développe infiniment peu au
dehors; et, comme il est excessivement timide et
qu'il a une lourde enveloppe à traîner, il faut
plusieurs heures, quelquefois tout un jour, selon
l'espèce , pour qu'on voie remuer son pied et avan-
cer son siphon. La Mitre épiscopale se contente
même souvent d'envoyer sa longue trompe recon-
naître ce qui se passe aux environs d'elle sans sor-
tir. Aussi ces animaux apathiques sont-ils presque
tous souillés de fange et de limon marin. Ce n'est
qu'en enlevant un épiderme assez épais , qu'on voit
les brillantes couleurs dont quelques-uns sont re-
vêtus.
634 ZOOLOGIE.
Sans avoir vu cet animal, M. de Lamarck a ju-
dicieusement soupçonné, par analogie avec celui
des Volutes, qu'il devait être dépourvu d'opercule.
Ce caractère négatif fera toujours distinguer les
Mitres des Colombelles, avec lesquelles il est très-
facile de les confondre. Un autre caractère, infail-
lible pour nous , mais que nous n'indiquons que
pour les naturalistes voyageurs, c'est la pourpre
brune, tenace et de mauvaise odeur que ces ani-
maux laissent échapper. Claire d'abord , elle ne se
colore que par le contact de l'air e! tache l'épi-
derme presque aussi fortement que le nitrate d'ar-
gent , connu sous le nom de pierre infernale.
Les Mitres sont presque toutes des pays chauds;
cependant nous en avons trouvé dans la partie
sud de la Nouvelle-Hollande, qui est tempérée.
MITRE ÉPISCOPALE, femelle.
Mitra episcopalis.
Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 299 , n° 1.
Ibid. pour la synonymie.
Fao, par les habitants de Tonga-Tabou.
PLANCHE 45, FIGURE I -7.
Mitra, testa turrita , lœvi, alba , rubro-macu-
lata : maculis inferioribus quadralis transversun
MOLLUSQUES. (>.$5
seriatis ; superioribus irregularibus , anfractuum
margiae superiore integro ; columella quadripli-
cata; labro posticc denticulato. ( Lamk. )
L'animal de cette belle coquille a le pied étroit,
comprimé et cannelé à sa racine, presque carré et
un peu auriculé en avant avec un sillon margi-
nal, et pointu en arrière. Sa tète est excessivement
petite, arrondie, portant deux tentacules qui ont
à peine une ligne et demie de longueur. Les yeux
sont sessiles à leur base. Ces parties sont envahies
par une trompe énorme , laquelle est quelquefois
double en longueur de la coquille , qui a cepen-
dant de cinq à six pouces.
Le siphon respiratoire ne fait point de saillie
hors du canal ; il est taché de noir à la pointe, tan-
dis que le reste de l'animal est jaunâtre. La trompe
est blanche. Nous allons entrer dans quelques dé-
tails relativement au reste de son organisation.
La cavité pulmonaire , qui se présente la pre-
mière, est proportionnellement assez grande. Elle
contient deux branchies, dont la plus grande est
longue et finit en pointe en arrière. Ses lamelles
s'arrondissent vers leur extrémité libre. Le cœur est
assez volumineux. Au bord supérieur droit du man-
teau sont les follicules, qui sécrètent une viscosité
assez peu abondante dans cette famille. L'organe
delà pourpre, assez volumineux et formé de feuil-
lets ramifiés, est placé au fond de la cavité; nous
630 ZOOLOGIE.
n'avons pu voir le point où il s'ouvre. La sub-
stance qu'il sécrète est abondante, nauséabonde
et de couleur brune.
La trompe a une grosseur proportionnelle à sa
longueur. L'animal, en mourant, la faisait saillir
au dehors, et nous n'avons pu voir comment elle se
trouvait placée dans un abdomen assez étroit , où
elle doit faire éprouver une pression et un refou-
lement considérable aux autres viscères. Elle est
pourvue d'une langue grêle et très-longue , qui
rentre en se repliant sur elle-même par l'action
d'un muscle rétracteur. Son extrémité est garnie
d'un court ruban armé de trois rangées de crochets
peu consistants. Nous n'avons pu trouver cette
armure chez tous les individus que nous avons
examinés, ou bien elle n'existait pas. Cette trompe,
formée de diverses couches musculaires, a ses mou-
vements excessivement lents comme ceux du Mol-
lusque. Elle rentre difficilement après qu'elle est
sortie; ce qui paraît tenir à sa grande longueur.
L'œsophage est étroit. Il reçoit les deux conduits
tortillés des glandes salivaires amassées en une seule
boule derrière le ganglion cérébral. Il s'élargit en-
suite , et au second tour de spire commence un
très-long estomac, brusquement renflé, cylin-
drique, qui, à deux pouces d'étendue, reçoit le
foie , diminue ensuite de diamètre et se termine
par un rectum assez peu volumineux.
Cet estomac est formé de trois tuniques, l'exté-
MOLLUSQUES. G37
rieure mince , lisse ; la seconde on moyenne cri-
blée de pores ronds, l'interne fort épaisse, à rides
transversales , qui , examinées à la loupe , pré-
sentent des pores qui doivent correspondre avec
ceux de la membrane précédente. En ouvrant ce
tube, qui est l'estomac proprement dit, on voit
son intérieur plissé en long , contenant trois ou
quatre colonnes cbarnues libres et flottantes , si
ce n'est par leurs extrémités , qui sont fixées aux
parois. C'est la première fois que nous avons remar-
qué ce mode d'organisation chez les Mollusques. Ce
cylindre stomacal avait presque la forme d'un Si-
poncle. Il était rempli de sable et de matière cré-
tacée qui indiquerait que la Mitre perfore avec sa
trompe les coquilles des autres Mollusques et se
nourrit de leur chair.
Il nous reste à parler d'une organisation particu-
lière sur laquelle nous ne ferons qu'éveiller l'atten-
tion de ceux qui seront à portée d'observer d'une
manière plus complète cet animal, dont nous ne
possédions qu'un seul individu susceptible d'être
anatomisé; c'est qu'en ouvrant la première tunique
intestinale , l'estomac s'en détache sous la forme
d'un cylindre entièrement fermé par sa partie an-
térieure, ce qui fait supposer que l'œsophage ne
s'y ouvre que par une ligne continue, mais sur un
autre point de sa longueur que nous n'avons pU
trouver, vu l'état dans lequel était notre individu.
Nous avons représenté ces parties telles que nous
638 ZOOLOGIE.
les avons trouvées. Chez la femelle, l'ovaire est
placé sur les côtés du foie; l'utérus est fort grand,
accolé au rectum, qui lui est supérieur : son ou-
verture , au lieu d'être terminale, est placée un peu
en dedans. Ces deux organes sont, comme à l'ordi-
naire, placés au côté droit de la cavité branchiale.
Le pénis du mâle est fort petit, courbé, pointu
et contourné à sa racine. Nous regrettons de don-
ner une anatomie aussi incomplète de ce Mol-
lusque. Elle suffira cependant pour donner une
idée de son organisation que d'autres, plus heu-
reux que nous , compléteront.
La Mitre épiscopale se trouve dans l'Inde et
dans toutes les îles de la mer du Sud. Notre des-
sin a été fait à Tonga-Tabou. Nous avons vu un
individu de cette espèce qui était tout blanc.
Sa longueur varie de deux pouces jusqu'à six
et huit.
MITRE ROTIE
Mitra a dus ta.
Lnmarck , s. v. , t. VII, page 3o3 , n" 12.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 45 , FIGURE 8.
Mitra , testa fusiformi turrita , albido-lutes-
cente,maculis rufo-fuscis longitudinalibus ornata ;
MOLLUSQUES. 039
striïs transversîs impressis jemotiusculis puncticu-
latis ; suturis crenulatis ; columella quinquepli-
cata. ( Lamk. )
Cette espèce présente quelques différences dans
la forme extérieure de son animal avec la plupart
des espèces que nous avons à foire connaître. Ainsi,
par exemple, son siphon est très-saillant hors du
canal; sa tète grosse, renflée, probablement par
la rentrée de la trompe ; ses tentacules sont fort
longs et portent les yeux à la manière des Cônes,
très-près de leur extrémité. Le pied est assez grand ,
allongé, un peu élargi et presque carré en avant.
Tout l'animal est à peu près de la même couleur
que la coquille, d'un brun rougeâtre comme grillé,
plus intense sur les cotés du pied. Les tentacules,
au dessous des yeux, ont un anneau brun rouge,
de même que l'extrémité du siphon , qui est brun
à sa base , et bleuâtre dans le reste de son étendue.
Cette coquille provient de l'île Yanikoro.Elle a
deux pouces sept lignes de longueur, sans avoir de
bourrelet au bord droit; ce qui indique qu'elle peut
devenir plus grande.
640 ZOOLOGIE.
MITRE ROTIE , variété R.
Lamarck , loco citato.
PLANCHE 45 , FIGURE 9.
Testa breviore , ventricosiore ; maculis nigran-
tibus. (Lamk. )
Cette variété clans la coquille , plus petite et plus
ventrue , en offre aussi une dans l'animal, dont le
siphon ne paraît pasavoirautantdedéveloppement,
à moins cependant que cela ne tienne à un état de
gêne de l'animal , ce que notre manuscrit ne dit
pas. Les tentacules > assez petits, ont également
les yeux placés près de leur extrémité. Le manteau
est jaunâtre-clair sur les bords. C'est aussi la cou-
leur du dessous du pied , qui est d'un rouge brun
foncé sur les côtés. La tète , les tentacules sont
uniformément rougeâtres sans être annelés. La
trompe , qui est fort longue et sortie , a son extré-
mité en massue et de couleur rougeâtre.
L'individu, qui a servi à cette description, n'of-
frait point, au bord droit, le bourrelet qui indique
qu'il est complet.
Habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée.
DIMENSIONS.
|muces. lignes.
Longueur , 1 6
Epaisseur » 7
MOLLUSQUES. nil
MITRE RIDKK.
Mitra corrugata.
Laniarck, An. s. v. ; t. VII , page 3o8 , n° i\.
Ihid. pour la synonymie.
PLANCHE 45 , FIGURE IO.
Mitra, testa ovato-fusiformi , longitudinaliter
plicata, fransverse rugosa , albida ; fasciis cingu-
lisque fuscis ; anfractibus superhe angulatis : ul-
timi anfractus angulo submuricato ; columella
quadriplicata. ( Lamk. )
Il est assez facile de confondre la coquille de
cette Mitre avec la Rubanée, lorsqu'on n'a pas les
individus sous les yeux. Son animal est remar-
quable par la longueur de ses tentacules, qui
portent les yeux vers leur base un peu glus gros-
sie. Le siphon est également fort long, et le pied at-
teint une assez grandedimension. Toutes ces parties
sur un fond blanc sont piquetées de points noiri
si rapprochés qu'elles paraissent de cette dernière
couleur.
ISous l'avons trouvée au port Dorey de la Nou-
velle-Guinée.
Zoologie. t. 11. 4i
642 ZOOLOGIE.
MITRE STIGMATAIRE.
Mitra stigmataria.
Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 3n, n° 32.
Ibid. pour la synonymie.
PLANCHE 45, FIGURES 11-12.
Mitra , testa cjlindraceo -fus for mi , transver-
sim impresso-striata , longitudinaliter costata , ci-
nereo - cœrulescente , lineis punctatis sanguineis
cincta;costis granosis ; columella triplicata. (Lamk.)
L'animal de cette jolie Mitre , ponctuée de rouge ,
présente dans sa forme extérieure les mêmes ca-
ractères que le précédent ; ses tentacules sont longs,
pointus , son siphon très-développé. Le pied est
grand , auriculé et carré en avant, arrondi en ar-
rière. Les tentacules sont blancs ; le siphon est
ponctué de noir, et le pied, jaune en dessous, est
maculé de brun.
Habite le port Dorey.
MOLLUSQUES. fi-i-i
MITRE ZÉBRÉE.
Mitra paupercula.
Lamarck, An. s. v. , t. VII , page ^17 , n° 53.
Il)i<l. pour la synonymie.
PLANCHE 45 , FIGURES I 3-1 5.
Mitra; testa ovato-oblonga , lœvigata , trans-
versim striata , alba , lineis spadiceis longitudi-
nalibus radiatim picta ; columella quadriplicata ;
labro sinuoso. (Lamk.)
Cette élégante petite Mitre, bariolée en long
de brun et de jaune vif, a son animal entièrement
blanc. Ses yeux, fort petits, sont placés tout-
à-fait à la base des tentacules. Le siphon et le pied
sont peu développés.
La pourpre de cette espèce est rougeâlre, odo-
rante et très-tenace. Ce caractère, joint au défaut
d'opercule , suffirait pour distinguer cette Mitre
de certaines Colombelles avec lesquelles elle a
quelques rapports.
Elle provient du havre Garteret , à la Nouvelle-
Irlande. On la trouve également dans presque
4i*
fi44 ZOOLOGIE.
toutes les îles de l'Archipel indien , où elle est
assez commune.
DIMhNSION.
Longueur de nos plus grands individus.
pouces, lignes.
I »
MITRE NOIRE.
Mitra nigra , nob.
PLANCHE 45, FIGURES l6-l8.
Mitra, testa ovato-fusiformi , acuta, lœvi , an-
tice transversim striata, nigra; apertura ampla,
postice canaliculata ; columella triplicata.
Cette Mitre, qu'il ne faut pas confondre avec la
Mélanienne de Lamarck, qui est beaucoup plus
grande, a des rapports, pour la forme seulement,
avec la Cornée du même auteur. Elle est petite,
ventrue , pointue , entièrement noire , striée en
travers en avant, lisse dans le reste de son éten-
due. Son ouverture est ovalaire , un peu évasée,
formant un canal rétréci en arrière. La columelle
a trois plis, le postérieur plus grand et blanchâtre.
MOLLUSQUES. 645
L'animal a le siphon et les tentacules d'une mé-
diocre longueur. Le pied est assez grand , ovalaire,
jaunâtre ponctué de rouge en dessous , jaune et
ponctué ou plutôt réticulé de noir sur les côtés.
Les tentacules , le dessus de la tête et le siphon
présentent aussi la même teinte; ce qui fait pa-
raître ce Mollusque plus noir que jaune.
Habite le havre Carteret, à la Nouvelle-Irlande.
DIMENSIONS.
ligne».
Longueur q
Epaisseur 4
Elle devait probablement être recouverte d'un
épiderme.
MITRE RETUSE.
Mitra retusa.
Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 3 19, n* 61.
Ibid. pour la synonymie.
Poulk-fatou, par les indigènes de Tikopia.
PLANCHE 45, FIGURES ig-7.2.
Mitra, testa obovata, inferne transversim stria-
ta, alba, lineis longitudinalibus spadiceis radia-
640 ZOOLOGIE.
tim pic ta; ultimo anfractu fascia alba lineas dé-
çus saute ; spira brevi, obtusa; columella quadri-
plicata. (Lamk.)
Cette petite espèce, par sa forme courte, glo-
buleuse , obtuse, par son bord droit, épaissi et
infléchi en dedans, pourrait d'autant plus facile-
ment être prise pour une Colombelle , qu'elle en
en a la coloration. Ses bandes longitudinales noi-
râtres ou rouge brun sur un fond d'un assez
joli jaune, lui donnent quelques rapports avec la
Mitre zébrée, qui est bien plus allongée. La colu-
melle de la Rétuse a trois ou quatre plis, selon que
les individus ont plus ou moins de longueur.
L'animal a les yeux placés vers l'extrémité des
tentacules, qui sont assez longs, le siphon sail-
lant , le pied grand. Toutes ces parties sont
couleur de terre de Sienne calcinée , excepté le
dessous du pied , qui est blanchâtre. L'animal
faisait sortir une longue trompe en massue, ciliée
à son extrémité, de laquelle on voyait saillir une
langue en crochet.
Habite la petite île de Tikopia.
DIMENSION.
lignes.
Longueur 7 •' !>
MOLLUSQUES. 647
MITRE MARBRÉE.
Mitra marmorata , nob.
Conœlix marmoratus, Swainson, Zoological Illustrât,
pi. 24-
PLANCHE 45 {bis) , FIGURES X-/\.
Mitra, testa oblongo - turbinata , transversim
striata, cingulis rufis crebris cincta, maculis albidis
quadratis picta ; spira longa , avuminata ; colu-
mella quinque plicata.
Cette Mitre est an exemple qui prouve de quelle
utilité est la connaissance des animaux pour servir
à une bonne classification. A l'aspect seul de la co-
quille , M. Swainson a cru devoir en faire un
genre voisin des Cônes. En effet, elle se rapproche
beaucoup de certains Cônes avec lesquels on pour-
rait la confondre , sans les plis de sa columelle.
Mais de plus la connaissance que nous avons eue
de l'animal , qui est inoperculé, lève tous les doutes
à cet égard. Si cette coquille fût tombée entre les
mains de M. Lamarck , il ne se serait probablement
pas trompé sur la place qu'elle devait occuper.
Cette Mitre est allongée et conoïde; sa spire très»
W ZOOLOGIE.
longue, pointue, diminue brusquement. Son ou-
verture est fort étroite. La columelle porte cinq
plis, et quelquefois l'indice d'un sixième; elle a un
bourrelet à sa base. Le bord droit est lisse , ar-
rondi. Le dessus est marqué de petits sillons trans-
verses très - espacés , et cerclé de dix ou douze
lignes d'un brun rouge assez vif. Leur intervalle
est rempli par des taches quadrilatères d'un blanc
d'opale sur un fond gris-bleuatre. Sur quelques in-
dividus ces maculatures passent au fauve sur un
fond brun. Le dedans de l'ouverture est brun.
L'animal a une tète assez saillante , portant de
longs tentacules oculés à leur base. Le siphon est
gros, assez long, blanc, avec deux lignes noires
sur sa longueur et une transverse à son extrémité.
Le pied est élargi en avant, un peu auriculé, ar-
rondi en arrière , blanc , excepté antérieurement
et au dessus, où il est marqué de noir. La tête a
des taches brunâtres ; les tentacules sont blancs.
Ce Mollusque laisse suinter une pourpre brune et
odorante.
Habite l'île de Vanikoro.
DIMENSIONS.
puuces. li.jnri.
I w
Longueur
Épaisseur » 5
MOLLUSQUES. G49
MITRE DE VANIKORO.
Mitra vanikorensis , nob.
PLANCHE 45 ( bis) , FIGURES 5-6.
Mitra , testa turbinata , elongata , transversim
confertimque striata, subflava, albido punctulata,
postice fulvo maculata ; spira acuminata ; colu-
mella quinqueplicata ; labro tantisper inflexo ,
crenulato.
Si cette Mitre n'avait pas le caractère de sa co-
Jumelle pour la distinguer, on pourrait la prendre
pour une variété du Cône sanglé. Elle est cylin-
drique et de même forme que la précédente. Sa
spire est cependant plus grosse et moins pointue.
Le test est très-régulièrement strié en travers dans
toute sa longueur , de couleur blonde plus ou
moins rougeâtre, avec une large bandelette brune
circonscrite en arrière , et de plus piqueté de points
irréguliers. Le sommet de la spire est légèrement
bleuâtre avec des taches brunes et blanches.
L'ouverture est fort étroite, le bord droit on-
dulé, un peu infléchi en dedans, le columellaire
rebordé et chargé de cinq plis obliques.
(350 ZOOLOGIE.
Nous ne connaissons point l'animal de cette
Mitre , qui habite également l'île de Vanikoro.
DIMENSIONS.
iignns.
Longueur IO
Épaisseur 5
MITRE JAUNE.
Mitra lutea, nob.
PLANCHE 45 (bis) , FIGURES 7-9.
Mitra, testa subturrita ventricosa, stiiis obsole-
tis tenuibus cincta, lutea; apertura brevi, angusta ;
labro crasso, dilatato ; spira longa , acuta ; epi-
dermide tenui; columella quinque seu sexplicata.
Cette espèce a certains rapports avec la Stria-
tule, mais indépendamment qu'elle est pins courte
et plus renflée , ses stries transverses sont telle-
ment fines, qu'il faut y regarder de près pour
les distinguer. Elle est ventrue , et sa spire finit
assez brusquement en pointe aiguë.
MOLLUSQUES. GM
Cette petite coquille pourrait facilement être
prise pour une Colombelle par la petitesse et le
rétrécissement de son ouverture , dont le bord
droit est fort épais et calleux en dedans. Vivante,
elle est recouverte d'un épidémie excessivement
mince et jaunâtre. Lorsqu'il est enlevé , elle est
d'un jaune vif très-luisant avec une bandelette ou
des taches blanches. Son ouverture est blanchâtre
avec cinq plis à la columelle. Il ne faut pas la con-
fondre avec la Mitre jaunâtre de M. Lamarck, qui
est une espèce différente.
L'animal est fort petit. Ses tentacules sont courts,
assez pointus, oculés vers leur base. Le siphon est
à peine apparent. Le pied est ovalaire. Tous ces
organes sont d'un blanc tirant sur le jaunâtre.
Elle se trouve au port Dorey de la Nouvelle-
Guinée.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 1 1
Épaisseur \
652 ZOOLOGIE.
MITRE PETIT-TAON.
Mitra tabanula.
Lamarck. , An. s. v , t. VII, page 3a3 , n° 7g.
Ibid., Ann. du Mus., vol. XXVII, page 222, n° 79.
PLANCHE 45 (bis), FIGURES IO-l3.
Mitra , testa ovato-acuta , fulvo-rubente ; cin-
gulis eleuatis tra/isuersis ; interstitiis longitudina-
liter striatis ; columella tri seu quadriplicata ; la-
bro crenulato. ( Lamk.
Cette très-petite espèce , plus ou moins arron-
die, est d'un rouge rosé assez vif sur le vivant,
qui se perd par la dessication.
L'animal a le pied ovalaire , allongé, le siphon
très-long, les tentacules courts , oculés à quelque
distance de leur base. Toutes ces parties sont d'un
jaune clair, avec des points de la même couleur,
mais plus foncés.
Cette espèce se trouve dans l'île de Vanikoro.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 6
Épaisseur \
MOLLI SQL ES. f,:>:î
MITRE RUCCINEE.
Mitra buccinata, nul».
PLANCHE 45 (l>is), FtGURES I 4~ 1 -*» •
Mitra, testa turrita, longa, lutescente , suturis
albida , transversim striata; aperturaabbreviata,
antice subtruncata ; columella quadriplicata ; spira
apice crassa.
Cette espèce a un peu la forme des Buccins , très-
allongée, comme le Buccin agathe, par exemple.
Elle est grande, épaisse, turriculée , à spire grosse
et obtuse, dont les tours sont obliques et un peu
arrondis. Un de nos individus était finement strié
en travers. L'ouverture est courte, ovalaire, assez
large , un peu tronquée en avant. La columelle est
chargée de quatre forts plis obliques.
La couleur de cette Mitre est d'un jaunâtre uni-
forme tirant sur le blond. L'exemplaire strié avec
un ruban indécis d'un jaunâtre clair sur les su-
tures. Nous n'en connaissons point, l'animal.
Habite la Nouvelle-Hollande , probablement le
port du Roi-Georges, vis-à-vis l'îlot du Jardin.
DIMENSIONS.
pouces, liynfs;
Longueur 2 '♦
654 ZOOLOGIE.
MITRE ZONALE.
Mitra zonalis , nob.
PLANCHE 45 (bis), FIGURES 16-17.
Mitra, testa turrita, ventricosa, apicibus acuta,
antice striata , postice plicata, cynnamomea vitta
alba decurrente cincta ; labro intus stiiato ; colu-
mella quadriplicata ; spira obtusiuscula.
Cette Mitre est turriculée, un peu renflée au mi-
lieu et finissant en pointe par ses deux extrémités.
Son ouverture, assez étroite, mais fort étendue,
occupe plus de la moitié de la longueur de la co-
quille. Son bord droit est lisse , sillonné en dedans ;
le columellaire a quatre plis , dont le postérieur,
plus grand , est fort peu oblique. Un pli décur-
rent se voit à la réunion des deux bords.
En dessus, cette Mitre est lisse au milieu, pliée
transversalement en avant , plissée à l'extrémité
de la spire, qui est obtuse, et dont les tours sont
un peu renflés. Le fond de la couleur est un rouge
cannelle, traversé par une bandelette blanche
occupant le milieu des tours. Le dernier a de plus
une seconde bandelette plus large , d'un blanc qui
pourrait bien être bleuâtre sur le vivant. L'ouver-
MOLLUSQUES. 05;»
ture et les plis seuls de la columelle sont blan-
châtres. Nous n'en connaissons point ranimai , et
nous la supposons de la Nouvelle-Hollande.
Elle a des rapports avec Yaustralis (figurée par
M.Swainson, dans le vol. I, pi. t4, <les Zoological
Illustrât.) pour le bariolage seulement; mais son
ouverture est plus longue , elle est striée en avant,
et ses bandelettes blanches sont placées au milieu
des tours et non sur les sutures , etc.
DIMENSIONS.
pouces, lignes.
Longueur ' ï "
Largeur au milieu " "
MITRE CONOVULE , mâle.
Mitra conovula , nob.
PLANCHE 45 (bis), FIGURES l8-22.
Mitra, testa turbinata, cjlindracea , lœvi, lu-
teola; columella quinqueplicata ; basi nigro-vio-
laceo maculata; spira brevissima, acuta; apertura
angusta, longa.
656 ZOOLOGIE.
jSTous avons donné à cette Mitre le nom de Co-
novule , parce qu'elle a en effet des rapports avec
ce genre que M. Lamarck avait voulu établir parmi
les Auricules. Elle ressemble aussi à une petite
Olive. Elle est cylindrique , en rouleau , un peu
plus large postérieurement , d'où sort une sur-
face arrondie, une spire décroissant subitement,
courte et pointue. L'ouverture est presque aussi
longue que la coquille , à la manière des Auri-
cules et des Cônes; elle est fort rétrécie, échan-
crée en avant. Le bord columellaire a cinq plis
très- obliques ; il est taché de noir-bleuàtre à sa
base, tandis que le reste de la coquille est d'un
jaune clair lisse. Quelques individus ont la spire
plus allongée et plus pointue; d'autres ont des
taches ferrugineuses, qui pourraient bien n'être
qu'accidentelles. L'extrémité postérieure est quel-
quefois rugueuse et sale ; ce qui indique que ce
Mollusque n'est pas doué d'une grande vivacité.
Il ne se développa point pendant le temps que
nous le possédâmes; et comme nous n'examinâ-
mes pas sa couleur dans le moment, nous ne pou-
vons l'indiquer. Depuis lors , le séjour dans
la liqueur et le mélange de la pourpre ont rendu
l'animal tout noir. Ses formes ne sont pas trop al-
térées , et l'habitude que nous avons d'en obser-
ver, nous a permis de les rendre à peu près telles
qu'elles devaient être.
MOLLUSQUES. 657
Les tentacules sont assez longs , et portent
les yeux à une certaine distance de leur base. La
trompe se prolonge beaucoup au dehors , et le
siphon dépasse son canal. Le pied est ovalaire ,
pointu en arrière , élargi et échancré en avant ,
avec un sillon marginal. L'organe excitateur, placé
assez loin en arrière du tentacule droit, est très-
long et falciforme.
Cette Mitre provient de Vanikoro. Elle nous
fut apportée ; de sorte que nous ne l'avons point
vue dans son état libre et naturel. La souillure que
la plupart de nos exemplaires portaient sur le dos,
semble indiquer que ce Mollusque reste plus ou
moins long-temps exposé en partie à l'action du
soleil.
DIMENSIONS.
li»ne>.
Longueur
Plus grande largeur . . .
MITRE NOIRE ET BLANCHE.
Mitra melaleuca, nob.
PLANCHE 4^ (bis) , FIGURES 20-9.J.
Mitra , testa turrita , acuta , lœvi , fuscà aut
nigra albo variegata , vitta alba decurrente cinc-
Zoologie. t. 11. -Vi
658 ZOOLOGIE.
ta; apertura minima; labro dilatato , crasso ; co-
lumella quadriplicata.
Cette espèce est allongée , épaisse , à ouverture
courte , rétrécie , blanche , avec quatre gros plis à
la columelle. Le bord droit est élargi, dilaté, épais.
La spire est allongée , un peu pointue; ses tours
sont arrondis.
Cette coquille , sans être striée, est un peu ru-
gueuse, brune ou noirâtre, variée de blanc ; c'est-
à-dire qu'une bandelette blanche assez irrégu-
lière , décurrente , parcourt le sommet de tous
les tours.
Un individu , plus petit , est plus élancé , plus
pointu, plus brun, et a sa bandelette plus rétré-
cie. Nous n'en connaissons point l'animal.
Habite la Nouvelle -Hollande, probablement le
port du Roi-Georges.
DIMENSIONS.
pouces, lignes
Longueur i 3
Largeur à l'ouverture » (*
MOLLUSQUES. U5<>
MITRE FLAMMÉE.
Mitra flammea , nob.
PI-ANCHE 45 (bis), FIGURES 9.3-25.
Mitra , testa fusiformi , acutissima , albida ,
flammis subrubris ornata , cingulis transversim
elevatis ; interstitiis longitudinaliter striatis ; co-
lumella quinqueplicata ; labro crenato.
Cette élégante petite Mitre tient le milieu entre
la Granatine et laScabriuscule. Elle a aussi quelques
rapports avec la Sablée; mais elle est plus pointue
et différemment nuancée que cette dernière. Sa
forme est élancée en fuseau , son ouverture allon-
gée et rétrécie , ondulée sur le bord droit, portant
cinq plis sur le gauche. Elle est cerclée , dans toute
sa longueur, de cordelettes régulières, lisses, dont
les intervalles sont striés longitudinalement.
Le fond de la couleur est blanchâtre avec des
flammes rouge -brun clair dans le sens de la
longueur.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur . 9
Epaisseur 3
Nous la supposons venir des Moluques. Son
animal nous est inconnu.
4**
(iOO ZOOLOGIE.
MITRE FRAISE.
Mitra fraga , nob.
PLANCHE 45 {bis), FIGURES 28-29.
Mitra , testa ovato - acuta , aurantiaco , albo
punctata , longitudinaliter costata; cingulis trans-
versis , granosis ; apertura angusta ; columella
quinqueplicata ; labro crenulato.
Cette petite espèce globuleuse, à spire conique,
courte et pointue , à canal un peu allongé , relevé ,
est cerclée de cordelettes granuleuses, coupées par
des plis longitudinaux. Son ouverture est rétrécie ,
crénelée au bord droit, marquée de cinq plis sur
le columellaire , qui est rebordé. Sa couleur est
d'un orangé vif, parsemé de points blancs.
Cette Mitre est voisine de l'Unifasciale; mais elle
est moins longue, plus ventrue, et n'est pas treil-
lisée. Nous ignorons sa patrie.
DIMENSIONS.
lignes.
Longueur 7
Épaisseur 3 \
MOLLUSQUES. 661
sir tic le omis.
Après YOnchidie piquetée , page 2i5, nous
avons oublié de décrire l'espèce suivante :
ONCHIDIE CENDRÉE.
Onchidium cinereum , nob.
PLANCHE l5, FIGURE 29.
Onchidium , corpore minimo, subelevato , elon-
gato, tuberculis cinereis irrorato , subtus luteo.
Petite espèce, longue de six à sept lignes, bom-
bée , allongée , couverte sur le dos de petits tu-
bercules de couleur gris de lin uniforme , tirant
sur le cendré. Le dessous du corps est jaune.
Habite l'île de Tonga-Tabou.
FIN DU SECOND VOLUME.
TABLE DES MATIERES
CONTENUES
Hhms If seront) Uolumc be la 3ooloa,te
DU VOYAGE DE l' A STROL A 15 E.
pmnihr partir.
Pages.
Avertissement. î
ANIMAUX MOLLUSQUES.
Observations générales. 7
€cp\)aih.
Sèche mamelonnée. Sepia papillala. 61
Sèche vermiculée. Sepia vermiculata. 64
Sèche deux-lignes. Sepia bilineata. 66
Sèche à larges bras. Sepia latimanus. 68
Sèche australe. Sepia australis. 70
Sépioteuthe de Dorey. Sepioteuthis guinensis. 72
Sépioteuthe lunule. Sepioteuthis lunulata. 74
Sépioteuthe de Maurice. Sepioteuthis mauritiana. 76
Sépioteuthe austral. Sepioteuthis australis. 77
Calmar de Vanikoro. Loligo vanikorensis. 79
Calmar à courts tentacules. Loligo brevitenlaculala. 81
Sépiole linéolée. Scpiola lineolatu. 8a
664 TABLE DES MATIÈRES.
Onychoteuthe armé. Onichoteuthis armatus. 84
Poulpe lunule. Octobus lunulatus. 86
Poulpe cordiforme. Octopus cordiformis. 87
Poulpe de Western. Octopus superciliosus. 88
Poulpe membraneux. Octopus membranaceus. 89
He'lice alfour. Hélix undulata. 91
Hélice mamillaire. Hélix mamilla. g3
Hélice granulée. Hélix granulata. g5
Hélice papoua. Hélix papuensis. 96
Hélice pointue. Hélix acuta. 98
Hélice trochoïde. Hélix trochus. 100
Hélice à fines raies. Hélix tenuiradiala. 10 1
Hélice transparente. Hélix translucida. io3
Hélice zonaire. Hélix zonaria. 104
Hélice coniforme. Hélix coniformis. io5
Hélice trois-lignes. Hélix trilincata. 107
Hélice melon. Hélix melo. 109
Hélice de Sainte-Hélène. Hélix Helena. m
Hélice bossue. Hélix gibba. u3
Hélice de Vanikoro. Hélix vanikorensis. n5
Hélice de Carteret. Hélix carteriensis. 117
Hélice de Dufresne. Hélix Dufrenii. 118
Hélice sénestre. Hélix lœva. 120
Hélice pauvre. Hélix misella. 122
Hélice aplatie. Hélix explanata. 123
Hélice de la Nouvelle-Irlande. Hélix Novœ-Hiberniœ. 124
Hélice de Jervis. Hélix jcrvisiensis. 126
Hélice excluse. Hélix exclusa. 127
Hélice géorgienne. Hélix georgiana. 129
Hélice de Tonga. Hélix tongana. i3o
Hélice cadran. Hélix solarium. i3i
Hélice petit-clou. Hélix clavulus. i33
Vitrine de Western. Vilrina nigra. 1 35
Vitrine flammulée. Vitrina flammulata. i36
Vitrine verte. Vilrina viridis. i38
TABLE DES MATIÈRES. 665
Vitrine citrine. Fitrina citrina. i/Jo
Vitrine de Ténériffe. Vitrina Teneriffœ. 142
Limace de l'Ascension. Limax Asccnsionis. i/|5
Limace diaphane. Limax perlucid us. i/|6
Limace bitentacule'e. Limax bitcntaculatus. 148
Ambrette australe. Succinea australis. i5o
Agathine mauritienne. Achatina mauritiana. 1^2
Auricule Midas. Auricula Midœ. i56
Auricule aveline. Auricula scarabœus. 162
Auricule jaune. Auricula lutea. i63
Auricule à collier. Auricula monde . 166
Auricnle australe. Auricula australis. 169
Auricule alêne. Auricula subula. 171
Auricule oreillette. Auricula aurilacea. 172
Auricule à côtes. Auricula costata. 173
Pyramidelle ventrue. Pyramidclla ventricosa. 175
Cyclostome jaune. Cyclostoma lutea.
Cyclostome de Carteret. Cyclostoma Nnvœ-Hiberniœ.
Cyclostome multilabre. Cyclostoma multilabris.
Cyclostome papoua. Cyclostoma papua.
Cyclostome cannelé. Cyclostoma striata.
Cyclostome frangé. Cyclostoma Jimbriata.
Cyclostome à tentacules rouges. Cyclostoma rubens.
Cyclostome à bandeau. Cyclostoma erosa.
Hélicine flammée. Helicina Jlammea.
Hélicine ruban ée. Helicina tœniata.
Genre Ampullacère. Ampullacera.
Ampullacère aveline. Ampullacera avellana.
Ampullacère fragile. Ampullacera fragilis.
Lymnée verte. Lymnœa viridis. 2o/j
180
182
i83
i85
186
188
189
*9J
i93
i94
196
ibid.
20 1
666 TABLE DES MATIERES.
Physe de Tonga. Physa tongana. 206
Physe géorgienne. Physa georgiana. 207
Planorbe de Tondano. Planorbis tondanensis. 209
Onthidie de Tonga. Onchidium tonganum. 210
Onchidie découpée. Onchidium incisum. 211
Onchidie patelloïde. Onchidium patelloïde. 212
Onchidie noirâtre. Onchidium nigricans. 214
Onchidie piquetée. Onchidium punctatum. 2i5
Onchidie cendrée. Onchidium cinereum. 661
Sigaret de Tonga. Sigaretus tonganus. 217
Cryptostome zonal. Cryptostoma zonalis. 221
Genre Natice. Natica. 22 5
Natice bouche-noire. Natica melanostoma. 228
Natice mélanostomoïde. Natica melanomostomoide. 2.29
Natice plombée. Natica plumbea. 23i
Natice petite-bouche. Natica microsloma. 232
Natice ombiliquée. Natica umbilicata. 234
Natice costulée. Natica costulata. 235
Natice plurisériale. Natica marochiensis. 236
Natice zélandaise. Natica zelandica. 237
Vélutine cancellée. Felulina cancellala. iZq
Observations sur les Janthines. 242
Doris tuberculeuse. Doris tuberculosa. 248
Doris tachetée. Doris maculosa. 249
Doris à bords noirs. Doris atromarginata. 25 1
Doris liniacine. Doris limacina. 252
Doris carénée. Doris carinata. 254
Doris bordée. Doris marginala. 255
Doris flammulée. Doris Jlammulata. 257
Doris scabre. Doris scabra. 258
Doris saignante. Doris cruenta. 260
Doris ponctuée. Doris punctata. 262
TABLE DES MATIERES. G67
Doris éolide. Doris eolida. a63
Doris violacée. Doris violacea. 264
Doris orangée. Doris aurea. 265
Doris sale. Doris sordida. 266
Doris enfumée. Doris fumo sa. 267
Doris galonnée. Doris lemniscata. 268
Doris de Maurice. Doris rnauritiana. 269
Doris magnifique. Doris magnifica. 270
Doris réticulée. Doris reticulata. 272
Doi'is élégante. Doris elegans. 273
Doris veinée. Doris venosa. 274
Scyllée de Ghomfoda. Scyllœa ghomfodensis. 276
Glaucus de Forster. Glaucus Forsteri. 279
Genre Briarée. Briarœa. 284
Briarée scolopendre. Briarœa scolopcndra. ibid.
Eolide annelée. Eolida annulata. 287
Éolide longue-queue. Eolida longicauda. 288
Phyllidie noire et blanche. Phyllidia albo-nigra. 291
Phyllidie trois-lignes. Phyllidia trilineata. iqi
Pleurobranche mamelonné. Pleurobranchus mamillatus. 294
Pleurobranche de Péron. Pleurobranchus Peronii. 296
Pleurobranche cornu. Pleurobranchus cornutus. 298
Pleurobranche ponctué. Pleurobranchus punctatus. 299
Pleurobranchidie maculée. Pleurobranchidium maculatum. 3oi
Aplysie de Rumph, variété. Aplysia Rumphii, varietas. 3o3
Aplysie de Tonga. Aplysia tongana. 3o5
Aplysie d'Hasselt , variété. Aplysia Hasseltii , varietas. 3o6
Aplysie tigrine. Aplysia tigrina. 3o8
Aplysie julienne. Aplysia juliana. 309
Aplysie cirrhifère. Aplysia cirrhifcru. 3ii
668 TABLE DES MATIÈRES.
Aplysie gélatineuse. Aplysia gelatinosa. 3 12
Aplysie rousse. Aplysia rufa. 3i4
Aplysie striée. Aplysia striata. 3i5
Actéon austral. Jctœon australis. 3 17
Placobranehe ocellé, var. P lacobranchus ocellatus , var. 3 19
Skujrihnr partie.
Fucole rouge. Fucola rubra. 32 1
Genre siphonaire. Siphonaria. 323
Siphonaire de Diémen. Siphonaria diemenensis. 327
Siphonaire australe. Siphonaria australis. 3ig
Siphonaire du Cap. Siphonaria capensis. 33 1
Siphonaire verte. Siphonaria viridis. 332
Siphonaire pointue. Siphonaria acuta. 335
Siphonaire albicante. Siphonaria albicante. ibid.
Siphonaire de Vanikoro. Siphonaria atra. 337
Siphonaire d'Algésiras. Siphonaria Algesirœ. 338
Siphonaire denticulée. Siphonaria denticulata. 340
Siphonaire ponctuée. Siphonaria punctata. 3/ji
Siphonaire de Guam. Siphonaria guamensîs. 343
Siphonaire zélandaise. Siphonaria zelandica. 344
Siphonaria aplatie. Siphonaria plana. 345
Siphonaire plissée. Siphonaria plicata. 34^
Bulle ovoïde. Bulla ovoidea. 348
Bulle verte. Bulla viridis. 35o
Bulle glauque. Bulla glauca. 352
Bulle striée. Bulla striata. 354
Bulle deux-bandes. Bulla bicincta. 355
TABLE DES MATIERES. 669
Bulle australe. Bulla australis. 3 5 7
Bulle courte. Bulla brevis. 358
Bulle en rouleau. Bulla voluta. 35^
Bulle arachide. Bulla avachis. 36 1
Bulle grelot. Bulla cymbalum. Mil
Bulle rayée. Bulla physis. 363
Bulle banderole. Bulla apluslre. 366
Bulle hirondelle. Bulla hirundinina. 367
Bulle jaune. Bulla lutea. 36y
Clio pyramidale. Cliu pyramidalis. 371
Cymbulie ovule. Cymbulia ovata. 373
Cymbulie rayonnée. Cymbulia radiata. 375
Cymhulie de Norfolk. Cymbulia norfolkensis. 376
Cymbulie ponctuée. Cymbulia punctata. 377
Hyale à trois pointes. Hyalœa trispinosa. 378
Cléodore alêne. Cleodora subulata. 382
Cléodore cuspidée. Cleodora cuspidata. 38/}
Cléodore pyramidale. Cleodora pyramidata. 386
Pneumoderme de Péron. Pneumodermon Peronii. 388
Pneumoderme laqué. Pneumodermon ruber. 889
Pneumoderme transparent. Pneumodermon pellucidus, 390
Genre Pélagie. Pelagia. 392
Pélagie blanche. Pelagia alba. ibid.
Carinaire australe. Carinaria australis. 394
Atlante de Kéraudren. Atlanta Keraudrenii. 399
Phylliroé d'Amboine. Phylliroe amboinensis. /jo3
Phylliroé piqueté. Phylliroe punctulatum. k"l
Phylliroé rouge. Phylliroe rubrum. 4°9
Buccin ondulé. Buccinum undosum. 4"
Buccin cerclé. Buccinum cinctum. 4*3
670
TABLE DES MATIÈRES.
Buccin écaillé. Buccinum testudineum.
Buccin à côtes. Buccinum costatum.
Buccin linéolé. Buccinum lineolatum.
Buccin rriblaire. Buccinum criblarium.
Buccin bariolé. Buccinum discolor.
Buccin litiope. Buccinum liliopa.
Buccin flammulé. Buccinum Jlammulatum.
Buccin raifort. Buccinum raphanus.
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
Buccin
lisse. Buccinum lœvîssïmum.
agathe. Buccinum achatinum.
casquillon. Buccinum arcularia.
pauvret. Buccinum pauperatum.
couronné. Buccinum coronatum.
olivâtre. Buccinum olivaceum.
réticulé. Buccinum reticulatum.
fascié. Buccinum fasciatum.
thersite. Buccinum thersites.
globuleux. Buccinum globosum.
treillisé. Buccinum canccllatum.
muriqué. Buccinum muricatum.
du Porl-Jackson. Buccinum j acksonianum .
lime. Buccinum senticosum.
violacé. Buccinum violaceum.
Eburne canal iculée. Eburna spirata.
Vis polie. Terebra dimidiata.
Vis tigrée. Terebra subulata.
Vis rubanée. Terebra tœniolata.
Vis chapelet. Terebra monile.
Vis striée. Terebra striata.
Vis plombée. Terebra plumbea.
Vis cancellée. Terebra cancellata.
Genre Littorine. Littorina.
Littorine angulifère. Littorina angulifera.
4i5
417
4i9
421
422
4^3
426
428
Struthiolaire crénulée , mâle. Struthiolaria crenulata. 43o
433
4^7
438
439
44o
442
444
445
447
448
449
45o
452
453
456
458
461
465
466
467
468
470
471
472
474
TABLE DES MATIERES. 671
•
Littorine de Sydney. Littorina luteola. 477
Littorine de Diémen. Littorina diemencnsis. 479
Littorine ceinte. Littorina cincta. 481
Littorine miliaire. Littorina miliaris. 484
Planaxe sillonnée. Planaxa sulcata. A86
Planaxe courte. Planaxis brevis. 488
Planaxe décollée. Planaxis decollata. 489
Planaxe noire. Planaxis nigra. 49 l
Rissoaire striée. Rissoa striata. 49^
Fuseau austral. Fusus australis. 49J
Fuseau dilaté. Fusus dilatatus. 49**
Fuseau de la Nouvelle-Zélande. Fusus zelandicus. 5oo
Fuseau rayé. Fusus lineatus. Soi
Fuseau à queue. Fusus caudatus. J°3
Fuseau bandelette. Fusus vittatus. $04
Fuseau quenouille. Fusus colus. JOO
Fuseau filamenteux. Fusus filamentosus. 5o8
Fuseau polygone. Fusus potygonus. 5io
Fuseau robe-de-Perse. Fusus trapezium. 5 1 1
Turbinelle pruniforme. Turbinella rustica. 5i3
Turbinelle nassatule. Turbinella nassatula. 5i5
Turbinelle siamoise. Turbinella lineata. 5 16
Turbinelle cornigère. Turbinella corrigera. 5i8
Pleurotome Tour- de-Babel. Pleurotoma babylonia. 5ao
Pleurotome hérissé. Pleurotoma echinata. 5a3
Pleurotome rosé. Pleurotoma rosea. J24
Genre Rocher. Murex. 5 .
Rocher fine épine. Murex tenuispina. J2°
Rocher zélandais. Murex zelandicus. 529
Rocher octogone. Murex octogonus. p^
Rocher palme-de-rosier Murex palma-rosœ.
533
j
672 TABLE DES MATIÈRES.
Rocher ricinuloïde. Murex ricinuloides. 534
Rocher austral. Murer australis. 536
Triton ride. Triton spengleri. 538
Triton bouche-sanguine, mâle. Triton pileare. 53g
Triton chlorostome, femelle. Triton chlorostomum. 5/»i
Triton dos-noueux. Triton tuberosum. 542
Triton grimaçant. Triton anus. 544
Triton bouche-blanche. Triton leucostomum. 546
Triton granifère. Triton graniferum. 548
Triton gibbeux. Triton bufoniurn. 549
Pourpre nattée. Purpura textilosa. 552
Pourpre seau. Purpura haustum. 554
Pourpre armigère , variété. Purpura armigera , var. 556
Pourpre marron-d'Inde, variété. Purpura liippocaitanum. 557
Pourpre de l'Ascension. Purpura Ascensionis. 55g
Pourpre monodonte. Purpura monodonta. 56 1
Pourpre striée. Purpura striata. 5Ô2
Pourpre treillisée. Purpura cancellata. 563
Pourpre nassoïdë. Purpura nassoides. 564
Pourpre réticulée. Purpuia reticulata. 566
Pourpre râpe. Purpura scobina. 567
Pourpre bourgeonnée. Purpura mamineila. 568
Pourpre rugueuse. Purpura rugosa. 56g
Pourpre thiarelle. Purpura thiarella. 571
Pourpre guirlande. Purpura sertum. 572
Pourpre de Sainte-Hélène. Purpura helcna. 573
Pourpre hérisson. Purpura histrix. 5^S
Pourpre muriquée. Purpura horrida. 576
Pourpre digitée. Purpura digitata. 578
Pourpre arachnoïde. Purpura arachnoïdes. 57g
Pourpre mûre. Purpura tnorus. 58o
Pourpre bouche-violette. Purpura ncritoidœa. 582
Colombelle rubanée. Colombella mendicaria. 584
Colombelle panthérine. Colombella pardalina. 658
TABLE DES MATIÈRES. 073
Colombelle jaune. Colombella lutea. $87
Colombelle rougeâtre. Colombella rubicundula. 588
Casque tricoté, mâle. Cassis cornuta. 690
Casque bézoar, femelle. Cassis glauca. 5o,3
Casque frangé. Cassis fimbriata. 596
Tonne perdrix. Doliurn perdix. 5g8
Tonne pelure-d'oignon. Doliurn olearium. 600
Tonne cassidiforme. Doliurn pomum. Goi
Anatomie de la Tonne pelure-d'oignon, femelle, et de la
Tonne cassidiforme , mâle. 60?
Harpe ventrue. Harpa ventricosa. 611
Harpe allongée. Harpa minor. 620
Genre Volute. Voluta. 621
Volute ondulée. Voluta undulata. 6î3
Volute robe-turque. Voluta pacifica. 625
Volute pyramidale, jeune âge. Voluta Jusus. 627
Volute chauve-souris, femelle. Voluta vespertilio. 629
Volute chauve-souris, grande variété. 63 1
Genre Mitre. Mitra. 633
Mitre épiscopale, femelle. Mitra episcopalis. 634
Mitre rôtie. Mitra adusta. 638
Mitre rôtie, variété B. 640
Mitre ridée. Mitra corrugata. 641
Mitre stigmataire. Mitra stigmataria. 642
Mitre zébrée. Mitra paupercula. 643
Mitre noire. Mitra nigra. 644
Mitre rétuse. Mitra retusa. 645
Mitre marbrée. Mitra marmorata. 647
Mitre de Vanikoro. Mitra vanikorensis. 649
Mitre jaune. Mitra lutea. 65o
Mitre petit-taon. Mitra tabanula. 652
Mitre buccinée. Mitra buceinata. 653
Zoologie. T. ir. 43
07 4 TABLE DES MATIERES.
Mitre zonale. Mitra zonalis . 654
Mitre conovule , mâle. Mitra conovula. 655
Mitre noire et blanche. Mitra melaleuca. 657
Mitre flammée. Mitra flammea. 659
Mitre fraise. Mitra fraga. 660
HS I>E TA TABLE DES MATIERES.
TABLE DES PLANCHES
RELATIVES
3u second tJolumc &c la 3oologic
DIT VOYAGE DE i/ ASTR OL A.B E.
première JJarttc.
ANIMAUX MOLLUSQUES.
€cp\)aïk.
PI. Fig.
i . 1-5. Sèche vermiculée (Cap de Bonne-Espérance).
ti-14. Sèche mamelonnée (Cap de Bonne-Espérance).
i.
2-1 1.
Sèche deux-lignes (Nouvelle-Hollande).
Sèche à larges bras (Nouvelle-Guinée).
3. 1-7. Sépioteuthe de Dorey (Nouvelle-Guinée).
8- 1 3. Sépioteuthe lunule ( Vanikoro).
/». 1. Sépioteuthe austral (Nouvelle-Hollande).
2-6. Sépioteuthe de Maurice ( Ile-de-France).
5. 1-2. Calmar de Vanikoro (Vanikoro).
3-7. Sèche australe ( Banc des Aiguilles).
8-1 3. Sépiole linéolée ( Nouvelle-Hollande).
i/J-22. Onychoteulhc armé (Célèbes).
/•3*
676 TABLE DES PLANCHES.
6. 1-2. Poulpe lunule ( Nouvelle-Zélande).
3. Poulpe cordiforme ( Nouvelle-Zélande).
4. Poulpe de Western ( Nouvelle-Hollande).
5. Poulpe membraneux ( Nouvelle-Guinée).
7. 1-2. Hélice alfour (Célèbes).
3-5. Hélice mamillaire (Célèbes).
6-9. Hélice granulée ( Nouvelle-Guinée).
io-i3. Hélice papoua (Nouvelle-Guinée).
8. i-4- Hélice pointue (Nouvelle-Guinée).
5-7. Hélice trochoïde (Nouvelle-Zélande).
8-10. Hélice à fines raies ( Nouvelle-Guinée).
ii-i3. Hélice transparente (Nouvelle-Guinée).
i/jw Hélice zonaire (Bourou).
iS-17. Hélice coniforme ( Nouvelle-Irlande).
9. i-3. Hélice trois-lignes (Nouvelle-Hollande).
4-7. Hélice melon ( Nouvelle-Hollande).
8-9. Hélice de Ste-Hélène ( Ste-Hélène).
10-11. Hélice de Carteret (Nouvelle-Irlande).
12-17. Hélice de Vanikoro (Vanikoro).
18-22. Hélice bossue (Guam).
io. i-3. Hélice de Dufresne (Ile de Van-Diémen.)
4. Hélice sénestre (Célèbes).
5-g. Hélice pauvre (Guam ).
io-i3. Hélice aplatie (Nouvelle-Guinée).
14-17. Hélice de la Nouvelle-Irlande ( Nouv. -Irlande).
18-21. Hélice de Jervis ( Nouvelle-Hollande).
22-25. Hélice excluse ( Nouvelle-Guinée et Vanikoro).
2Ô-3o. Hélice géorgienne ( Nouvelle-Hollande).
ïi. 1-4. Vitrine citrine (Amboine).
5-7. Vitrine flammulée (Célèbes).
8-9. Vitrine de Western (Nouvelle-Hollande).
io-i5. Agathine mauritienne ( Ile-de-France).
16-18. Vitrine verte (Célèbes).
19-23. Hélice de Tonga (Tonga-Tabou).
TABLE DES PLANCHES. 677
24-29. Hélice cadran (Nouvelle-Irlande).
3o-33. Hélice petit-clou (Ile-de-France).
34-38. Hélicine rubanée, variété( Tonga-Tabou).
12. i-5. Hélicine flammée (Tonga-Tabou).
6-io. Hélicine rubanée ( Vanikoro).
11-12. Cyclostome jaune (Bourou et Nouvelle-Irlande).
i3-i4- Sa variété.
i5-ig. Cyclostome de Carteret (Nouvelle-Irlande).
20-22. Cyclostome multilabre ( Nouvelle-Guinée).
23-26. Cyclostome papoua ( Nouvelle-Guinée).
27~3o. Cyclostome cannelé (Vanikoro).
3 1-35. Cyclostome frangé (Ile-de-France).
36-39. Cyclostome à tentacules rouges (Ile-de-France).
4o-44- Cyclostome à bandeau (Guam).
13. i-3. Limace bitentaculée ( Nouvelle-Zélande).
4-9. Vitrine de Ténériffe (Ténériffe).
io-i3. Limace diaphane (Ile-de-France. )
14-18. Limace de l'Ascension (île de l'Ascension ).
19-23. Ambrette australe (île de Van-Diémen).
24- Auricule aveline (archipel Indien).
25-27. Auricule jaune (Vanikoro).
28-33. Auricule à collier (Nouvelle-Irlande et Nouvelle-
Guinée).
34-38. Auricule australe (Nouvelle-Hollande et île de Van-
Diémen ).
39-40. Auricule alêne (Nouvelle-Irlande).
41-42. Auricule oreillette (Guam).
43-46. Auricule à côtes (Nouvelle-Irlande).
14. Auricule Midas , avec ses détails anatomiques
(Nouvelle-Guinée).
15. 1-8. Ampullacère Aveline (Nouvelle-Zélande).
9. Sa variété, pour la coquille seulement.
10-12. Ampullacère fragile (Nouvelle-Hollande et île de
Van-Diémen ).
i3- 10. Sa variété.
678 TABLE DES PLANCHES.
17-18. Onchidie tic Tonga (Tonga-Tabou et Nouvelle-
Guinée ).
19-20. Onchidie découpée, grossie (île de l'Ascension \
21-23. Onchidie patelloïde (Nouvelle-Zélande).
2^-7.6. Onchidie noirâtre, grossie ( Nouvelle Zélande).
27-28. Onchidie piquetée ( Nouvelle-Guinée).
2g. Onchidie cendrée ( Tonga- Tabou ).
16. 1-2. Doris tuberculeuse (Nouvelle-Guinée).
3-5. Doris tachetée ( Vanikoro).
6-7. Doris à bords noirs (Tonga-Tabou et Nouvelle-
Guine'e ).
8-9. Doris limacine ( Aniboine).
10-14. Doris carénée (Nouvelle-Zélande).
17. i-5. Doris bordée (Amboine et Ile-de-France).
6-10. Doris flammulëe (Tonga-Tabou).
18. 1-4- Doris scabre ( Tonga-Tabou ).
5-7. Doris saignante (Nouvelle-Guinée).
8-10. Doris ponctuée (Nouvelle-Irlande).
ii-i5. Doris éolide (Vaigiou).
10. 1-3. Doris violacée ^Nouvelle-Hollande).
4-7. Doris orangée (Nouvelle-Hollande).
8-1 1. Doris galonnée (Ile-de-France
&
i2-i3. Doris sale (Ile-de-France).
14-17. Doris enfumée (Ile-de-France).
20. 1-3. Doris magnifique (Nouvelle-Guinée)
4-8. Doris de Maurice (Ile-de-France).
9-1 1. Doiis réticulée (Tonga -Tabou).
12-14. Doris élégante (Tonga-Tabou).
i5-i6. Doris veinée (Ile-de-France).
ai. i-5. Scyllée de Ghomfoda (Timor).
6-14. Glaucus de Forsler (Océan-Atlantique).
i5-i8. Éolide annelée (Nouvelle-Guinée).
19-20. Éolide longue-queue (détroit de Cook).
TABLE DES PLANCHES. 679
•21-24. Briarée scolopendre (détroit de Gibraltar).
25. Phyllidie trois-lignes ( Nouvelle-Irlande ).
26-27. Phyllidie noire et blanche (Tonga-Tabou).
22. 1-6. Pleurobranche mamelonné (Ile-de-France).
7-10. Pleurobranche de Pe'ron (Ile-de-France).
ii-i4- Pleurobranchidie maculée (Nouvelle-Hollande).
i5-ig. Pleurobrancbe ponctué (Nouvelle-Hollande).
20-24. Pleurobranche cornu (Amboine).
23. i-3. Aplysie de Hasselt, variété ( lle-de-ï'rance).
4-5. Aplysie de Rumph, var. (Tonga-Tabou).
6-7. Aplysie de Tonga ( Tonga-Tabou ).
24. 1-2. Aplysie tigrine (Ile-de-France).
3-4- Aplysie gélatineuse ( Ile-de-France).
5-6. Aplysie julienne ( Ile-de-France ).
7. Aplysie rousse (Guam ).
8. Aplysie cirrhifère (Ile-de-France).
9- 1 1 . Aplysie striée ( Nouvelle-Hollande ).
12-17. Placobranche ocellé, variété (Tonga-Tabou).
18-20. Actéon austral (Nouvelle-Hollande).
21-22. Fucole rouge (Océan Atlantique).
tyeutume partie.
25. 1-12. Siphonaire de Diémen(anat. de la) (île Van-Diémen^
i3-i4- Siphonaire ponctuée (Ile-de-France).
i5-i6. Siphonaire de Guam (Guam).
17-18. Siphonaire zélandaise ( Nouvelle-Zélande).
19-20. Siphonaire denticulée (Nouvelle-Hollande).
Siphonaire aplatie (Ile-de-France).
21-22.
680 TABLE DES PLANCHES.
23-25. Siphonaire d'Algésiras (Algésiras).
26-27. Siphonaire plissée (Tonga-Tabou).
28-3o. Siphonaire du Cap ( Cap de Bonne-Espérance).
3i-32. Siphonaire verte (Amboine et Nouvelle-Guinée).
32-34. Siphonaire australe ( détroit de Cook).
35-37- Siphonaire pointue (Célèhes et Vanikoro).
38-4o. Siphonaire albicante (Vanikoro et Nouvelle-Irlande).
41-42. Siphonaire de Vanikoro (Vanikoro).
26. i-3. Bulle raye'e (Ile-de-France).
4-7. Bulle banderole ( Ile-de-France ).
8-9. Bulleslriée (Nouvelle-Zélande et Nouvelle-Hollande).
10-12. Bulle glauque (Nouvelle-Irlande).
i3-i6. Bulle verte ( Guam).
17-19. Bulle ovoïde (Guam).
20-25. Bulle hirondelle (Ile-de-France).
26-27. Bulle grelot (Guam).
28-3o. Bulle arachide (Nouvelle-Hollande).
3i-32. Bulle deux-bandes (Nouvelle-Hollande).
33-35. Bulle en rouleau (Guam ).
36-37. Bulle courte ( Nouvelle-Hollande).
38-39. Bulle australe (Nouvelle-Hollande).
4o-44- Bulle jaune (Nouvelle-Guinée).
27. i-5. Cléodore cuspidée (Océan Atlantique et Grand
Océan).
6-i3. Cléodore pyramidale (Océan Atlantique).
i4-ï6. Cléodore alêne (Ténériffe).
17-19. Hyale à trois pointes (détroits de Bass et de Gibraltar).
20-24. Hyale longirostre (Amboine et Ténériffe).
25-3o. Cymbulie ovule (Amboine).
3 i-3a. Cymbulie de Norfolk (île Norfolk).
33-34- Cymbulie rayonnée (Amboine).
35-36. Cymbulie ponctuée (Nouvelle-Irlande).
37. Clio pyramidale ( Amboine).
28. 1-6. Pneumoderme de Péron ( Océan Atlantique).
7 - 9. Pélagie blanche ( Amboine).
TABLE DES PLANCHES. 681
io-i3. Phylliroé d'Amboine ( Amboine).
i/t. Phylliroé rouge (Amboine).
i5-i8. Phylliroé piqueté (mers de la Nouvelle-Hollande).
ig-20. Pneumoderme laque' (Amboine).
21-24. Sa variété.
25. Pneumoderme transparent (Amboine).
29. 1-4. Janthine commune ( étude de la ) ( Océan Atlantique
et Grand-Océan Austral).
5-8. Janthine noire (étude de la) (Océan Atlantique, etc.).
g-i5. Carinaire australe (Grand-Océan).
16. Carinaire de la Méditerranée (système nerveux delà)
(Méditerranée).
17. Firole, jeune âge (Méditerranée, Océan Atlantique).
1 8-23. Atlante de Kéraudren (Amboine et Nouvelle-Guinée).
30. 1-4- Buccin ondulé (Vanikoro et Tonga-Tabou).
5-7. Buccin cerclé (Tonga-Tabou).
8-12. Buccin écaillé, et sa variété au trait (Nouvelle-Hol-
lande).
i3. Sa variété, plus petite.
14-16. Buccin linéolé (Nouvelle-Zélande ).
17-18. Buccin à côtes (Nouvelle-Hollande).
ig-20. Sa variété (Nouvelle-Zélande).
21-22. Buccin criblaire (île de l'Ascension).
23-25. Buccin bariolé (Tonga-Tabou).
26-28. Buccin litiope, grossi (Nouvelle-Hollande).
2g-3i. Buccin flammulé (Tonga-Tabou).
32-34- Buccin violacé (Cap de Bonne-Espérance).
31. 1-4- Buccin lime ( Amboine).
5-6. Buccin raifort ( détroit de Cook ).
7-9. Struthiolaire crénulée, mâle (Nouvelle-Zélande).
io-i3. Eburne canaliculée, avec son anatomie (Ceylan).
14-16. Buccin lisse (Cap de Bonne-Espérance).
17. Buccin agathe (Cap de Bonne-Espérance).
()82 TABLE DES PLANCHES.
32. i -4. Buccin casquillon (Tonga-Tabou).
5-7. Buccin pauvret (Tonga-Tabou ).
8-10. Buccin couronné ( Nouvelle-Guinée ).
n-12. Sa variété (Tonga-Tabou).
i3-i5. Buccin olivâtre ( Bourou ).
16-17. Buccin re'ticulé (Vanikoro).
18-21. Buccin fascié (Nouvelle-Hollande).
22-24. Buccin thersile (Vanikoro).
25-27. Buccin globuleux (Vanikoro).
28-29. Buccin du Port- Jackson (Nouvelle-Hollande).
3o-3i. Buccin treillisé (Vanikoro).
32-33. Buccin muriqué (Nouvelle-Irlande).
33. 1-3. Littorine angulifère (Tonga-Tabou et Nouvelle-
Guinée).
4-7- Littorine de Sydney (Nouvelle-Hollande).
8-1 1. Littorine de Diémen (île Van-Diémen , Nouvelle-
Hollande et Nouvelle-Zélande).
12-1 5. Littorine pyramidale (Nouvelle-Hollande).
16-19. Littorine miliaire (île de l'Ascension).
20-21. Littorine ceinte, grossie (Nouvelle-Zélande).
22-24. Planaxe noire, grossie (Nouvelle-Irlande).
25-29. Planaxe sillonnée et variété (Amboine, Ile-de-France
et Vanikoro ).
3o-32. Planaxe courte (Guam et Nouvelle-Guinée).
33-34- Planaxe décollée (Nouvelle-Guinée).
35-37- ^a variété, pour l'animal.
38-J9. Rissoaire striée (Vanikoro ).
34. 1 - 2. Fuseau grenouille ( Tonga-Tabou ).
3. Le même , jeune âge.
4-5. Fuseau de la Nouvelle-Zélande (Nouvelle-Zélande ).
6-8. Fuseau rayé (Nouvelle-Zélande).
9-14. Fuseau austral , avec son anatomie (Nouvelle-Hol-
lande).
i5-i6. Fuseau dilaté ( Nouvelle-Zélande).
TABLE DES PLANCHES. 683
17. Son analogue, fossile, au trait.
18-1 <). Fuseau bandelette (Nouvelle-Zélande).
20-21. Fuseau à queue (Nouvelle-Zélande).
35. 1-3. Fuseau filamenteux (Vanikoro et Tikopia).
4-7. PleurotomeTour-de-Babel (Nouvelle-Guinée etTonga-
Tabou).
8- y. Pleurotome hérissé (Nouvelle-Guinée).
10-11. Pleurotome rosé (Nouvelle-Zélande).
12-i'j. Fuseau polygone (Tonga-Tabou).
i4- Turbinelle siamoise (Nouvelle-Guinée et Tonga-
Tabou ).
i5-i6. Sa variété.
17-19. Turbinelle nassatule (Nouvelle-Guinée).
20-22. Turbinelle pruniforme (Nouvelle-Guinée et Nou-
velle-Irlande).
23. Sa variété (Tonga-Tabou).
24-26. Turbinelle corniyère (Vanikoro).
36. 1-2. Rocher chicorée-renflée (Anatomie du).
3-4. Piocher fine-épine (Amboine").
5 -7. Rocher zélandais (Nouvelle-Zélande).
8 -g. Rocher octogone (Nouvelle-Zélande).
10-12. Rocher palme-de-rosier, variété (Tonga-Tabou ).
i3-i6. Rocher ricinuloïde (Tonga-Tabou).
17-18. Vis polie (Tonya-Tabou ).
19-20. Vis tigrée (Tonga-Tabou).
21-22. Vis chapelet (iles Mariannes ou Carolines?).
23-24. Vis striée ( îles Carolines ?).
25-26. Vis rubanée (Tonga-Tabou 1.
27-28. Vis cancellée (Moluques).
2g-3o. Vis plombée (Moluques).
3i. Anatomie de Vis.
'•7. i-3. Pourpre nattée (Nouvelle-Zélande).
'i-8. Pourpre seau (Nouvelle-Zélande).
9-1 1. Pourpre monodonle ( Tonga-Tabou ).
084 TABLE DES PLANCHES.
12-14. Pourpre striée (Nouvelle-Guinée).
i5-i6. Pourpre treillisée (Tonga-Tabou).
17-19. Pourpre armigère (Tonga-Tabou ).
20-23. Pourpre de l'Ascension (ile de l'Ascension).
38. i~4- Pourpre marron-d'Inde , variété (Tikopia).
5-6. Sa variété, plus grande.
7-9. Pourpre nassoïde (Tonga-Tabou).
10-11. Sa variété (Nouvelle-Irlande).
I2-i3. Pourpre râpe (Nouvelle-Zélande).
14-16. Pourpre bourgeonnée (Amboine).
17-18. Pourpre réticulée (Nouvelle-Hollande).
19-21. Pourpre rugueuse (Nouvelle-Zélande).
22-24. Pourpre bouche-violette ( Nouvelle-GuinéeJ.
39. i-3. Pourpre m uriquée (Tikopia).
4-6. Pourpre thiarelle (Vanikoro).
7-10. Pourpre de Sainte-Hélène (Sainte-Hélène).
ii-i3. Pourpre guirlande (Nouvelle-Irlande).
14-16. Pourpre hérisson (Nouvelle-Irlande).
17-19. Pourpre arachnoïde (Nouvelle-Irlande. — Guam).
20-22. Pourpre digitée (Nouvelle-Irlande).
23-24- Pourpre mûre (Nouvelle-Hollande Tonga-Tabou).
25-28. Sa variété (Nouvelle-Hollande).
40. 1-2. Triton ridé (Nouvelle-Hollande).
3-4- Triton bouche-blanche (Nouvelle-Hollande).
5. Variété de l'animal (Nouvelle-Zélande).
6-10. Triton grimaçant (Nouvelle-Guinée).
11-12. Triton gibbeux (Nouvelle-Irlande).
1 3-i 5. Triton bouche-sanguine(Tonga-Tabou et Vanikoro).
16-17. Triton chlorostome (Ile-de-France).
18. Triton dos-noueux (Tonga-Tabou).
19-20. Variété de l'animal (Vanikoro).
21-22. Triton grani 1ère (Tonga-Tabou).
23-24. Colombelle jaune (Tonga-Tabou ?).
25-26. Colombelle rougeàtre (Tonga-Tabou.
TABLE DES PLANCHES. 685
27-28. Colombelle rubanée (Tonga-Tabou et Nouvelle-
Irlande).
2g-3i. Colombelle panthérine ( Vanikoro et Nouvelle-
Guinée ).
/, 1. 1. Tonne perdrix (Vanikoro).
2-8. Son anatomie.
9. Tonne pelure d'oignon (Vanikoro).
10. Tonne cassidifonne (Tonga-Tabou).
1 1. Son anatomie.
42. 1 - 4- Harpe ventrue, avec détails anatomiques (Nouvelle-
Guinée).
5-7. Harpe allongée, avec détails (Nouvelle-Guinée).
43. 1-6. Casque tricoté, avecson anatomie (Nouvelle-Guinée).
7-8. Casque frangé (îles Mariannes ou Carolines?).
9~i3. Casque bézoard (Amboine).
44. 1-2. Volute ondulée (Nouvelle-Hollande).
3. Volute chauve-souris , femelle ( Nouvelle-Guinée.
— Iles Moluques).
4 -5. Volute chauve-souris, variété.
6. Volute robe-turque (Nouvelle-Zélande).
7-8. Volute pyramidale , jeune âge (Nouvelle-Zélande).
9-1 1. Détails anatomiques.
/,5. 1. Mitre épiscopale , femelle (Tonga-Tabou).
2-7. Son anatomie.
8. Mitre rôtie (Vanikoro).
9. La même, variété (Nouvelle-Guinée).
10. Mitre ridée (Nouvelle-Guinée).
11-12. Mitre stigmataire (Nouvelle-Guinée).
i3-i5. Mitre zébrée (Nouvelle-Irlande).
16-18. Mitre noire (Nouvelle-Irlande).
19-22. Mitre rétuse [Tikopia).
68G TABLE DES PLANCHES.
l\$(bis). 1-4. Mitre marbrée (Vanikoro).
5-6. Mitre de Vanikoro (Vanikoro).
7-9. Mitre jaune (Nouvelle-Guinée).
io-i3. Mitre petit-taon (Vanikoro).
1 4-i 5. Mitre buccinée (Nouvelle-Hollande).
16-17. M^e zonale (Nouvelle-Hollande).
18-22. Mitre conovule (Vanikoro).
23-25. Mitre flammée (Moluques).
26-27. Mitre noire et blanche (Nouvelle-Hollande).
28-29. Mitre fraise (Patrie inconnue).
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